Le double regard du cinéma de Varda

Le titre de cet exposé pourrait être simplement la duplicité du cinéma de Varda, à la condition d’entendre duplicité comme on le dirait d’une médaille ou d’une monnaie: ce qui a par essence deux faces.

“Si ce que vous avez à dire peut être exprimé en dix minutes, pourquoi en dire plus?” Tels sont les mots d’Agnès Varda à ses interviewers lors d’un film festival à Glasgow. Madame la Présidente, si donc, après dix minutes, mon propos n’en vaut pas plus, je vous en prie, arrêtez-moi. Je serai donc bref et vous ferai cet exposé en “cinq sec”; une expression qu’il ne faut pas confondre avec le “5 à 7”.Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas le sens de cette expression aujourd’hui démodée, vous saurez que le 5 à 7 est, surtout pour les messieurs, le temps du bavardage avec apéritif au bar du coin, ou, au sens oùl’emploie Varda dans Cléo de 5 à 7, l’heure des rendez-vous galants, ce qui est déjà révélateur, car Cléo n’a-t-elle pas un rendez-vous avec la mort, symbolisé par le squelette à la faux, la carte fatidique qu’elle tire chez la cartomancienne en début de film.

Cléo, ou l’incursion dans du merveilleux menacé par du cancéreux, sur lequel je reviendrai dans le second volet de mon exposé. Mais que je m’explique d’abord sur mon choix du cinéma de Varda, qui se définit elle-même comme une “féministe de terrain plus que discuteuse.” Féministe de terrain, mais aussi et surtout féministe du regard. Voici ce qu’elle dit encore à ce propos, et qui mérite d’être retenu: “Le premier acte féministe d’une femme, c’est de regarder, de dire “d’accord, on me regarde, mais moi aussi, je regarde.”

Varda, vous le savez, fut d’abord photographe avant d’être cinéaste, Et il semblerait qu’après demi-siècle de films, de La Courte Pointe de 1955 auGlaneur et les Glaneuses de 2000, son dernier film documentaire en numérique,elle n’aitpas abandonné sa caméra.

En 1985, Sans toit ni loiavaitreçu le Lion d’or au festival de Venise, film dans lequel elle nous présentaitsa vagabonde de Mona, Simone Bergeron de nom, dontl’anagrame est contenu dans les mots ‘nomade” et ‘monade”,- on pense à la monade de Leibnitz, - avecaussi une référence au grec monas qui veut direseul et peut-être un clin d’oeil à cette femme à jamais pour nous mystérieuse qu’est la Joconde ou la Mona Lisa. Voici ce que Varda elle-même en dit decette Mona, magistralement interprétée pour parler comme les critiques, par Sandrine Bonnaire: C'est une femme seule et toute femme seule est une proie« à saisir » (entre guillemets). Elle est en proie, mais pas victime. Elle est rebelle (...) Mais Mona est belle parce qu'elle n'est pas victime. Belle mais fière, elle ne dit pas merci. Elle a la fierté des Touareg, des Gitans, le port altier des nomades.Agnès Varda.(Cinéma, n°322, 4 décembre 1985)

“A saisir”. Tel était d’ailleurs le titre qu’elle avait d’abord donné à son film, qui deviendra par la suite, avec sa fascination pour les jeux de mots, Sans toit ni loi, et simplement Vagabond dans la version anglaise sous-titrée que nous connaissons.

Remarquons en passant, qu’à quelques exceptions près, que le film routard - ma traduction de “road movie”,- Messidor d’Alain Tanner, qui date de 1979, en est une par exemple, est un genre essentiellement mâle, du genre Easy Rider, dont Manuel Poirier nous a donné, en 1997 sa propre mouture avec Western.Qu’on ne s’y trompe pas son Western est confiné à un “Land’s end” bien français, en Finistère bretonnant -(finis terrae, traduction exacte de Land’s End très précisément).

A propos de cinéma en général, c’est une lapalissade que de dire que, quel que soit le genre, western, musical, drame ou comédie, l’intrigue est d’abord et toujours une romance entre les sexes. Vous connaissez le mot de Truffaut, qui semble être d’inspiration hugolienne. (Je pense au trimètre romantiquedu “grand vieux” comme le surnommait Flaubert: “Chair de la femme, argile idéale, ô merveille!”) Cet autre homme qui aimait les femmes et le cinéma écrira quant à lui: “Tristesse sans fin des films sans femmes.”Ou bien, pensez, par exemple, au cinéma de Marguerite Duras, hanté par la relation homme-femme, par l’amour fou; Duras qui a écrit et réécrit la même histoire d’amour impossible d’Hiroshima mon amour à L’Amant, ou L’Amant de la Chine du Nord, scénariopuis “livre [qui] “aurait pu s’intituler, dit-elle, “L’Amour dans la rue” ou “Le Roman de l’amant” ou “L’Amant recommencé.”

Si vous connaissez les films de Varda, vous aurez noté - et c’est ce sur quoi je vais m’arrêter un instant - qu’ il n’existe pas chez elle de couple heureux : l’amour y est souvent absent ou finissant, la relation superficielle, le couple se dégrade. Bref, elle préfère nous montrer l’incommunicabilité dans le couple.

Ainsi, dans Le Bonheur, ce film de 1965, dont la fin grinçante ? et bien immorale au dire de certains critiques ? elle nous montrait le caractèreinterchangeable des partenaires dans ce cliché du bonheur. En voici l’histoire en un mot, ou plutôt en deux versions, d’abord celle de la jaquette de la vidéo destinée au public américain: “The story of one man in love with two women. Personal happiness portrayed as a force both self-gratifying and pathetically destructive.” Ou en termes plus simples dans la langue de Molière: Thérèse, la femme du menuisier, est au désespoir. Elle apprend que son mari a une maîtresse. “Deux femmes, dit-il égoïstement, c’est deux fois plus de bonheur”, et ça ne fait de tort ni à l’une ni à l’autre.”L’épouse essaie, envain, de comprendre cela par le raisonnement. “Le bonheur, entend-on à la télévision dans ce même film, c’est peut-être la soumission à l’homme.” Refusant cette soumission, Thérèse choisit le suicide. Et que se passe-t-il après? l’homme épouse Emilie, son amante, qui devient désormais sa compagne à la maison, à la table et au lit.dans le bonheur.

Marche du temps, dix ans plus tard seulement, l’épouse trompée serait partie seule avec ses enfants, rejoignant L’une chante, l’autre pas, c’est-à-dire Pauline, ouplutôt Pomme, la chanteuse hippie qui fredonne “je suis femme, je suis moi ? une Pomme joufflue à la grossesse célibataire épanouissante et son amie Suzanne, seule avec ses deux enfants, après le suicide de son compagnon. Ce film de 1976, sur l’amitié entre femmes, retrace en filigrane la lutte pour la libération de l’avortement et la contraception en France. D’ailleurs, le titre même du film, L’une chante, nous rappelle le slogan utopiste des “lendemains qui chantent” cher à la lutte des classes.

En fait, la première version, qui date de 1971, s’intitulait Mon corps est à moi, auquel elle incorpore Histoires d’A (A pour le mot encore taboud’avortement), lequel était lui-même un documentaire reconstituant une manifestation de soutien au moment du procès de Bobigny de 1972 dans lequel une jeune femme, grâce à l’intervention de Gisèle Halimi, avait été acquittée d’inculpation criminelle pour s’être fait avorter. Bien que ce “documentaire utopique” - telle est la caractérisation qu’en fait Varda - ne soit pas parfait, il y avait cependant dans sa démarche une certaine hardiesse: celle de revendiquer pour les femmes le droit à être elle-mêmes, dans la maternité comme dans la marginalité.

Permettez que je revienne un instant sur ce commentaire entendu par le truchement de “l’étrange lucarne” dans Le Bonheur:“Le bonheur, c’est peut-êtrela soumission à l’homme”, et que nous fassions un bond en avant de vingt ans. Dans Sans Toit ni loi - nous sommes maintenant en 1985 - Varda fait dire à l’une des femmes, l’une de ces femmes du pays avec l’accent du terroir, qui sont censées avoir rencontré Mona, sur fond pornographique, sous la forme d’un poster où l’on voit une femme aux fesses nues étalée sur le ventre, commentaire destiné à nous ouvrir les yeux sur sa propre condition defemme. Je cite:

“Elle a du caractère, elle sait ce qu’elle veut.

Moi, si à son âge je l’avais envoyé balader,

(il s’agit du mauvais mari, bien sûr)

j’aurais mieux fait.

Quand on est mal mariée,

on est coincé pour la vie.

Elle m’a plu cette hippie.”

Puisque donc la relation amoureuse, adulte et positive, semble ne pas exister, le couple, se réduit le plus souvent chez Varda à une dyade féminine souvent anthithétique. Ainsi, dans Cléo de 5 à 7, nous avons, fonctionnant sur le modèle mère-fille, Cléo et Angèle. Dans Sans toit ni loi, nous avons Mona et Madame Landier, la prof sympa, qui la prend en stop et qui est à la fois attirée et dégoûtée par Mona, à qui elle offre cigarettes, bouffe, bière et champagne, et à laquelle Varda prête sa propre manie des jeux de mots. Exemple: “Il faut du blé pour de l’herbe”,du blé, c’est-à-dire des ronds, del’oseille, du fluzz, pour s’acheter de l’herbe à fumer- dira Mona. “Il faut aussi du blé pour du pain,” renchérit Mme Landier. Nous avons aussi, JaneBirkin et Agnès dans Jane B. par Agnès V.,comprenez Jane Birkin et Agnès Varda, ou encore Pomme et Suzanne dans L’une chante, l’autre pas, déjàcité.

A propos de ses films jumeaux, dans un livre au titre lui-même révélateur, Varda par Agnès, elle confie: “Ce n’est pas une auto-exégèse abusive si je dis que l’essentiel de mon travail s’en va pas deux, comme les boeufs.” “Tous les films d’Agnès Varda, comme l’a noté, il y a déjà longtemps Françoise Audé, se fondent sur le côtoiement de deux ordres différents.[..] Elle avance à grands coups de concepts placés côte à côte. Ses films sont des miroirs à deux faces, la sombre et la gaie.” Même, ajouterai-je, sa propre conception du bonheur est binomiale. “Le bonheur pour moi, confie-t-elle, c’est du melon avec du jambon fumé, comme le roquefort avec du raisin, c’est-à-dire une saveur qui vient d’un mélange un peu paradoxal.”

Et pour en revenir à l’image de la femme et à sa duplicité, celle-ci entendue au sens de double face, puisqu’une seule image est censée en dire plus quemille mots, voici, en noir et blanc, comment dans un de ses courts métrages remarqués,un ciné-tract en 8 millimètres,intitulé Réponses de femmes, quidate de 1975, elle représente la contradiction existentielle du corps de la femme: voilé, secret, mythologique d’un côté, nu, exploité par la publicité, sexe-objet de l’autre. Que l’on se réfère au poster de Sans toit ni loi déjà cité.

Madame, ai-je dépassé mes dix minutes? Dois-je donc m’arrêter?

“Le temps nous fait, le temps nous mange,” écrivait Ronsard, le poète de l’amour.

Deuxième volet de ma présentation: une autre image double chère à Varda. Eros et Thanatos. En frontispice de l’édition du scénario de Cléo de 5 à 7 figure la reproduction que voici d’un tableau de Hans Baldung Grien. On y voit le portrait d’une jeune fille nue et suppliante enlacée par un squelette, ou dit plus brutalement l’image d’Eros empoignée par la chevelure par Thanatos, ce qui donne toute sa prégnance au symbole. Cette toile, Varda avoue l’avoir eue toujours présente à l’esprit durant la réalisation de son film, “Je voudrais, explique-t-elle, que l'histoire de Cléo, jeune femme blessée dans sachair, et sans doute promise à la mort, beauté sans armes, esprit sans défense, que cette histoire touche les gens comme me touchent les peintures de Baldung Grien, où l'on voit de superbes femmes blondes et nues enlacées par des squelettes."

Peintre du XVIe siècle, Baldund, avec son maître Dürer, fut l’un des premiers illustrateurs d’un thème qui deviendra vite récursif, le mariagecontre-nature d’Eros et de Thanatos, lequel est une iconographie que certains associent aux épidémies de peste, d’autres aux violences et tortures de la Réforme.

Que j’ajoute ici une parenthèse: Est-ce un hasard si Cyril Collard, dans la dernière interview qu’il a donnée avant sa mort en 1993 à 35 ans, peu detemps après son film solo Les Nuits fauves, dans lequel il associe le sida à cet autre fléau mortel que fut aussi la rage avant la découverte du vaccin, faitréférence à cette même image? Dois-je vous préciser que “La Rage”, une chanson écrite et chantée par Collard lui-même accompagne le générique du film."C'est d'ailleurs très romantique, cette lutte entre l'amour et la mort, Eros et Thanatos, commente Collard. Laura pense que l'amour la préserve du danger, que rien ne peut lui arriver. Cet acte, c'est du romantisme pur et dur que les jeunes comprennent; c'est aussi un peu la passion folle de Chopin et de George Sand".

Laura, pour ceux qui ne le sauraient pas, est la très jeune femme avec qui Jean, bisexuel et séropositif, interprété par Collard lui-même, fait l’amour avec elle sans l'en l’informer qu’il est séropositif, et qui, dans sa folle passion, continue à s’accoupler avec lui sans protection, folie qui, au public américain apparut, dit-on, comme le summum de l’irresponsabilité, mais frappa le public français comme étant le summum du romantisme. Fin de la parenthèse.

“Cléo, pour en revenir à elle, c’est donc, explique Varda, ce premier regard entre la beauté et la mort, ou comme je disais au départ, Cléo, ou l’incursion dans du merveilleux menacé par du cancéreux. Rappelons qu’il s’agit dans ce film pour lequel tant de lectures sont possible - mais n’est-ce pas l’apanage des chefs-d’oeuvre que cette possibilité de lectures multiples? qu’il s’agit, pour ce qui nous occupe ici, comme dans Sans toit ni loi vingt-cinq ans plus tard, d’un trajet et d’une autre solitude de femme, celle de Cléo, la chanteuse, qui atteinte d’un cancer ne peut pas faire partager son anxiété à son amant.

Soulignons en passant le joli surnom de Cléo, alias Florence, mais dont le choix nous rappelle la Belle Epoque, laquelle représente une sorte d’âge d’orde la féminité, une féminité froufroutante, ravissante et frivole, dont nous retrouverons une image dans le Irène de Tavernier interprété par la blonde Sabine Azéma dans Un Dimanche à la campagne.

Dévorée par cette peur de la mort qui risque de ronger son corps, l’esprit de Cléo est totalement investi par Thanatos, au détriment d’Eros. Ce n’estdonc pas un hasard si la caractéristique principale de José, son amant, est son absence. Très occupé par sa vie professionnelle, il n’est que "l'amant du moment", égoïste, bien sûr, "mais tous les hommes sont des égoïstes”, répète Angèle.

A cet amant du moment, Varda oppose, rencontré au parc en uniforme de soldat de deuxième classe, Antoine, en partance après sa brève permission pour l’Algérie, et à sa “guerre stupide et meurtrière,” dira Varda, et à laquelle votre serviteur fut lui-même un participant forcé, ce qui explique pourquoi ce film a pour moi une résonance particulière ? Souvenons-nous que nous sommes en 1961 et que le cinéma de Varda est aussi un cinéma de l’air dutemps.Antoine donc est diamétralement l’opposé de José, et va lui offrir un moment confort et compagnie, unis qu’ils sont tous les deux par ces deuxcancers que sont la maladie et la guerre. Ainsi que l’explique Varda, “ils échangent leur mort et elle se sent soulagée car elle avait besoin de quelqu’un qui puisse réfléter son angoisse.”

Permettez que j’y ajoute ce souvenir très personnel: jeune lieutenant du service de santé, affecté à Oran de 1959 à 1960, je me souviendrai toute ma vie decette nuit de garde où il me fallut trouver en hâte 17 cercueils pour des jeunes de mon âge, victimes d’une ambuscade du FLN [Front de Libération Nationale] à Aflou dans le sud-oranais. Il est remarquable d’ailleurs que le dernier chapitre du film, soit de loin le plus long du film, soit quinze minutes, un film, on s’en souviendra, filmé en temps réel.
 

Filmé en temps réel mais aussi en noir et blanc, ce que Varda appelle “le parti de la réalité”, alors qu’elle avait annoncé son film en couleurs et qu’ellefilme de même en couleurs la nappe et les tarots de la cartomancienne, car comme elle le dit “ce que voit la cartomancienne est une fiction.” Intéressant à remarquer en particulier est la façon dont elle met en parallèle la réponse de de cette dernière, qui dit à Cléo à la vue de la carte tirée qui est celle du squelette à la faux, “cette carte n’est pas forcément la mort” avec celle du trop élégant docteur à la voiture de sport, censé représenter la science, la penséerationnelle et l’objectivité, qui console Cléo avec les mêmes mots faussement encourageants et lui dit: “Il ne faut pas vous inquiéter outre mesure.”

Varda néanmoins, avec un humour bien féminin - comme s’il fallait que la femme ait toujours le dernier mot, ajoute un tour qui, Mesdames, n’est point pour vous déplaire.- Que je vous rapporte les derniers mots entre Antoine et Cléo, où nous voyons les rôles comme invertis. Alors qu’au départ, c’étaitAntoine qui, par sa présence, fait office de thérapie et va aider Cléo à vaincre son angoisse et à attendre avec plus de sérénité les résultats de l’analyse médicale, ici Varda invertit les rôles: "Je voudrais être avec vous," souhaite Antoine. "Vous y êtes," rétorque une Cléoconfiante.

S’il était possible de condenser le credo cinématique de Varda en une formule oxymoronique, ce serait le “mentir vrai” ou, si l’on préfère, selon une autreformule d’elle: "il faut croire au réel, donc croire à l'imaginaire", autre paradoxe dont nous trouvons la clé dans Le fou d’Elsa d’Aragon. Ce dadaïste passé au surréalisme l’a formlé mieux que personne. D’autant plus que les surréalistes sont une référence constante quand elle parle de ses influences littéraires. Voici ce que nous lisons dans Le Paysan de Paris et qui pourrait nous servir de conclusion.


"La lumière ne se comprend que par l'ombre et la vérité suppose l'erreur.Ce sont ces contraires mêlés qui peuplent notre vie, qui lui donnent la saveur et l'enivrement. Nous n'existons qu'en fonction de ce conflit, dans la zone où se heurtent le blanc et le noir. Et que m'importe le blanc ou le noir? Ils sont du domaine de la mort.”

Et pour bonne mesure je pourrais ajouter ces mots de Cyril Collard, qui s’explique encore à propos de son roman devenu film: "Les Nuits fauves sontnés de l'idée d'assembler deux contraires, le sombre et le solaire. Je voulais insister sur deux ou trois choses. Exprimer que rien n'est jamais noir ou blanc mais noir et blanc".

Pour en revenir à Varda, permettez-moi une dernière phrase . Puissent vos commentaires silencieux, mais non vos questions souhaitées, être du genre decelui Georges de Beauregard, le producteur de Cléo de 5 à 7. Le premier visionnement du film terminé, il eut ces mots que j’ose vous répéter: "J'avaispeur que ce soit emmerdant. Ça ne l'est pas."
© Joseph Garreau