Ministère des Affaires Étrangères / Des Ressources

(Edition de juin 1998)

http://www.france.diplomatie.fr/culture/france/

 

Avant-propos

 

 Ce "Tour de France en 80 étapes" fait bien sûr référence au Tour du monde en 80 jours, le célèbre roman de Jules Verne, mais aussi au Tour de France cycliste qui a lieu tous les ans au mois de juillet. Il ne s'agit cependant pas ici de vous proposer un jeu littéraire ou sportif, ni de vous inviter à une promenade touristique, mais de vous faire découvrir la France d'aujourd'hui sous ses multiples aspects. Ce parcours comporte donc 80 "étapes" qui correspondent chacune à autant de thèmes présentant les diverses réalités françaises. Au fil de ces étapes, vous aurez ainsi l'occasion de traverser la France avec ses régions, ses villages et ses villes et de vous arrêter dans la plus prestigieuse d'entre elles, sa capitale, Paris. Vous pourrez prendre connaissance des institutions politiques, des principaux secteurs économiques, des grands domaines culturels. Vous irez à la rencontre des Français, partagerez leur vie quotidienne, leur travail et leurs loisirs, prendrez conscience de leurs difficultés et de leurs problèmes. Vous serez mieux à même de comprendre les structures familiales, serez informés des questions sociales, suivrez les évolutions ou les transformations qui accentuent ou modifient les traits de la France. Lorsque vous arriverez au terme de ces 80 étapes, dont certaines seront sans doute plus difficiles que d'autres (comme dans le tour de France cycliste où il y a des étapes de montagne et des étapes de plaine), vous aurez certainement des impressions et des souvenirs mêlés. Peut-être même souhaiterez-vous, ici ou là, revenir en arrière et faire une plus longue halte ?  En tout cas, nous formons le voeu, qu'après vous avoir guidé tout au long de ce voyage, vous vous orienterez plus facilement dans notre pays. Et surtout, nous espérons vous avoir donné la possibilité de mieux le connaître, de mieux le comprendre et, peut-être, de mieux l'aimer.

Alain KIMMEL

 

1. LA CULTURE

 

LA POLITIQUE CULTURELLE ET SES DOMAINES

 

 L’intervention de l’Etat, qu’il soit monarchique ou républicain, dans le champ de la culture est une tradition en rance. Elle s’accompagne désormais de la participation des collectivités territoriales.

 

Si la culture a toujours joué un rôle important en France, c’est seulement depuis la naissance de la Ve République que chaque gouvernement comporte un ministère de la Culture. Huit domaines sont de sa responsabilité : le patrimoine, les musées, les archives et les bibliothèques, le théâtre, les arts plastiques, le cinéma, la musique et la danse, le livre et la lecture. Au niveau local, les départements et les régions disposent de budgets culturels qui ont été multipliés par cinq durant les années 80, tandis que ceux des communes doublaient. Ajoutés aux moyens que leur donne l’Etat, cela leur permet de mener une action culturelle importante. Au total, le financement de la culture est assuré à 50,1% par l’Etat et à 49,9% par les collectivités territoriales (40,6% par les communes, 7,3% par les départements et 2% par les régions). Des associations et des entreprises participent également à cette action en amenant le public à des spectacles et des manifestations artistiques ou en finançant des expositions, des films, des travaux de restauration, etc

 

Le patrimoine

Ce sont les témoignages du passé ( sites archéologiques, églises,  châteaux...) qu’il s’agit de conserver ou de restaurer. Plus de 200 000 sites archéologiques sont reconnus et 38 000 bâtiments sont protégés, des lieux et des quartiers sont classés. La notion de patrimoine s’est également élargie à des domaines comme les arts et traditions populaires, l’architecture urbaine de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, l’architecture industrielle et, plus récemment, les documents de radio et de télévision. Depuis quelques années a lieu une fois par an “la journée du patrimoine” qui permet aux Français d’entrer librement dans les 8 300 bâtiments et monuments nationaux.

 

Les musées

Dans ce domaine, les dernières décennies ont été marquées par la création de grands musées comme, à Paris, le Centre Georges Pompidou pour l’art contemporain, le Musée d’Orsay pour le XIXe siècle et le Musée Picasso. Depuis 1981, environ 80 musées se sont ouverts en France. Il existe actuellement 34 musées nationaux dont 15 à Paris, près de 900 musées qui appartiennent généralement aux communes, départements ou régions et environ 200 musées privés. Ils reçoivent plus de 70 millions de visiteurs par an.

 

Les archives et les bibliothèques

Les archives conservent “la mémoire de la nation”, c’est à dire des milliards de documents déposés à Paris, les archives nationales, et en province, archives communales, départementales, régionales. Elles sont présentées au public à l’occasion d’expositions. Les bibliothèques sont également nombreuses, tant à Paris, (plus de vingt, dont la récente Bibliothèque nationale de France inaugurée en 1995 et qui abrite environ 11 millions de livres, la bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou, la bibliothèque Sainte-Geneviève, celle de l’Arsenal, etc.) qu’en province, avec des bibliothèques municipales (environ 1 500, dont 600 dans les communes de plus de 10 000 habitants), des bibliothèques de prêt (23 millions de livres prêtés dans les petites communes de 75 départements) et des bibliothèques spécialisées.

 

Le théâtre

C’est avant tout de grands metteurs en scène qui, après Jean Vilar, le fondateur du TNP (Théâtre national populaire) et Jean-Louis Barrault, ont pour nom Antoine Vitez, Roger Planchon, Marcel Maréchal, Peter Brook, Ariane Mnouchkine, Jorge Lavelli, Jérôme Savary, Patrice Chéreau... Depuis de longues années, ils ont assuré le renom du théâtre français. Le théâtre en France ce sont 5 théâtres nationaux (la Comédie française, le Théâtre national de Chaillot, le Théâtre de l’Odéon, le Théâtre de la Colline, tous à Paris et le Théâtre de Strasbourg), 61 scènes nationales, 43 centres dramatiques nationaux, 10 centres dramatiques régionaux et environ 500 compagnies aidées ou subventionnées et un millier de compagnies indépendantes.  L’ensemble de ces salles de théâtre assure environ 50 000 représentations annuelles qui rassemblent 8 millions de spectateurs. Mais le théâtre en France, c’est aussi le festival d’Avignon. Créé en 1947 par Jean Vilar, rendu célèbre par le grand acteur, Gérard Philippe, ce grand rassemblement accueille chaque année, au début de l’été, d’innombrables troupes françaises et étrangères, pour le plus grand plaisir de milliers de spectateurs.

 

Les arts plastiques

La France et Paris en particulier jouent depuis longtemps un grand rôle dans ce domaine. Après des années de domination de l’art abstrait, l’art figuratif a semblé revenir sur le devant de la scène. Chaque année, de nombreux artistes français et étrangers exposent leurs œuvres dans des Salons ou des galeries (plusieurs centaines).  De nombreuses écoles d’arts plastiques existent en France : 3 Ecoles nationales supérieures (Beaux-Arts, Arts décoratifs et Création industrielle), 8 Ecoles nationales d’art et 44 Ecoles régionales et municipales.

 

Le cinéma

Actuellement, la France produit environ 130 à 140 films par an, dont près de 80% sont financés en totalité ou en grande partie par des capitaux français. Ce chiffre situe la France au 2e rang pour les investissements cinématographiques. Bien qu’environ 500 salles aient fermé leurs portes depuis dix ans les quelque 4 500 d’aujourd’hui (le nombre le plus élevé dans l’Union européenne) ont accueilli plus de 136 millions de spectateurs, chiffre record durant cette période. Le cinéma français bénéficie d’un système d’aide à la création, à la production et à la distribution géré par le Centre national de la cinématographie (CNC). Cet organisme officiel redistribue les ressources qui proviennent de taxes sur les recettes des salles, sur la vente des cassettes vidéo et sur la diffusion des films par les différentes chaînes de télévision.

 

La musique et la danse

L’Etat a pris en compte l’intérêt des Français pour la musique en encourageant et aidant tous les genres musicaux. De la musique baroque du siècle de Louis XIX au rock ou au rap, en passant par le jazz et la musique acoustique. Il a également créé la nouvelle salle de l’Opéra-Bastille qui peut accueillir jusqu’à 2 700 amateurs d’opéra. A Paris comme en province, de nombreuses salles d’opéra et de concert ont été ouvertes ou restaurées ces dernières années. La danse est surtout représentée par le Ballet de l’Opéra de Paris (le Palais Garnier), une troupe d’environ 150 danseurs et danseuses. Mais il existe également d’excellentes troupes en province, animées par des danseurs français ou étrangers.

Au total, on compte plus de 20 000 musiciens, chanteurs et danseurs. L’Etat a mis la musique à l’honneur en créant, en 1982, la Fête de la musique qui a lieu désormais tous les ans le 21 juin. Ce jour-là, dans les villes,musiciens amateurs et professionnels jouent tous les types de musique.

 

Le livre et la lecture

L’année dernière, les quelque 310 maisons d’édition françaises ont édité plus de 46 000 titres de livres (50% environ de nouveaux titres et 50% de réimpressions) et vendu plus de 410 millions d’exemplaires. Les livres vendus se répartissent ainsi : 22% pour la littérature générale, 22% pour les sciences et les sciences humaines, 15% pour les manuels scolaires, 14% pour la littérature de jeunesse, 3% pour les livres d’art et 24% pour d’autres catégories. Le tirage moyen d’un livre, tous genres confondus, est de 8 961 exemplaires et de 12 751 pour un roman. Il est de 11 500 pour les livres de poche qui représentent 26% des titres et 34% des exemplaires produits. On compte en France entre 18 000 et 20 000 points de vente, dont 10 000 à 12 000 sont des magasins de proximité (maisons de la presse), 5 000 des supermarchés, 2 200 des librairies et 850 des hypermarchés.

 

LES PRATIQUES CULTURELLES

Les médias

Les Français consacrent environ 6 heures par jour à la télévision, à la radio et à la presse. Ils regardent la télévision pendant 3 h 20, écoutent la radio 2h et lisent les journaux durant 37 minutes.

 

La télévision, bien que média le plus pratiqué, elle est à la fois moyen d’information et véhicule culturel, a vu son audience diminuer ces dernières années. Cette baisse qui peut paraître contradictoire à un moment où le nombre de chaînes diffusées par satellite ou par câble ne cesse de s’accroître, s’explique par un certain désintérêt des téléspectateurs pour les programmes présentés. Un Français sur deux n’est plus satisfait par la télévision. Ce sont les émissions de fiction qui sont les plus appréciées devant les jeux et les films. Les émissions d’information (journaux télévisés, magazines...) et les retransmissions sportives (notamment les grands matchs de football) sont également très suivis. Le développement des chaînes thématiques diffusées par satellite ou par câble entraîne une perte d’audience pour les chaînes généralistes. Dans l’ensemble, les femmes et les personnes âgées sont les téléspectateurs les plus assidus. Les enfants regardent beaucoup moins latélévision depuis quelques années (- 10% pour les 4-10 ans), en raison notamment de la multiplication des jeux vidéo.

 

La radio demeure un média très utlisé, malgré la concurrence de la télévision. Les Français l’écoutent chez eux (64%), mais aussi en voiture (17%), sur leur lieu de travail (16%) ou dans les magasins. Ils possèdent en moyenne 6 postes (radio-cassette, radio-réveil, tuner, auto-radio...). En dehors des grandes stations généralistes (France Inter, RTL, Europe 1), ils ont désormais le choix entre un très grgand nombre de radios présentes sur la modulation de fréquence (FM). Ce sont pour la plupart des radios musicales, comme NRJ, Sky Rock, Fun Radio, Chérie FM, Europe 2, destinées essentiellement à un public jeune.

 

La presse est inégalement appréciée. Les Français lisent 7 millions de quotidiens nationaux par semaine et 18 millions de quotidiens régionaux, chiffres très inférieurs à ceux de la plupart des grands pays industrialisés. Ils lisent en revanche beaucoup de magazines (1,4 par jour en moyenne), disposant d’un large choix parmi les 2 500 titres diffusés dans les kiosques. 20 quotidiens pour 1 000 personnes se vendent en France, soit deux fois moins qu’en Angleterre, mais également qu’en Allemagne et en Italie (34) ou en Espagne (31). Actuellement, 36,5 % des Français lisent un quotidientous les jours ou presque,14,5% trois à cinq fois par semaine; 23,5% une à deux fois par semaine,17% au moins une fois par semaine 10,1% deux à trois fois par mois, 15,4% moins d’une fois par mois. Le titre le plus lu est le quotidien sportif L’Equipe (2,5 millions de lecteurs). Parmi les magazines, c’est la presse d’information qui est la plus lue (54 exemplaires pour 1 000 personnes diffusés, contre 52 en moyenne pour les autres pays), mais surtout la presse économique (53 contre 16). Sont également plus lus en France : la presse familiale (21 contre 10) et la presse de la maison et de la décoration (28 contre 20), tandis que sont moins lues la presse féminine (148 contre 161), la presse people (41 contre 62) et la presse automobile (28 contre 42).

 

Le cinéma

Depuis quelques années, les Français semblent retrouver le chemin des salles de cinéma. Plus d’un sur deux y va en moyenne de quatre à cinq fois par an. Ce sont essentiellement les jeunes qui constituent la clientèle la plus nombreuse (85% des moins de 25 ans contre 25% des plus de 60 ans) : ils représentent 40% des entrées. Par catégories socio-professionnelles, 80% des chefs d’entreprises, cadres et professions libérales vont au cinéma au moins une fois par an, contre 60% des professions intermédiaires, 41% des ouvriers et 26% des retraités. Les habitants des villes , notamment de Paris et de ses environs, sont plus nombreux que ceux des petites villes ou des villages (72% contre 47%). Les films préférés des Français sont les films comiques comme, par exemple, Les Visiteurs I et II. Les films à grand spectacle (Le cinquième élément, Le Titanic), souvent américains, sont particulièrement appréciés des jeunes.

 

Le théâtre

Environ 700 000 spectateurs ont assisté l’année dernière aux quelque 1 600 représentations données par les cinq théâtres nationaux. 2,9 millions se sont rendus aux 28 700 représentations des 61 scènes nationales, tandis que les théâtres privés de Paris accueillaient 2,4 millions de spectateurs pour 11 800 représentations.

8% des Français font du théâtre en amateur.

 

La musique

Les Français sont des gros consommateurs de disques compacts (CD) et de cassettes. Ils ont acheté environ 145 millions de CD et plus de 45 millions de cassettes. Leurs goûts les portent vers les variétés internationales (49% de leurs achats), les variétés nationales (43%) et la musique classique (8%).

 

L’opéra et la danse

Environ 600 000 spectateurs  (350 000 pour les opéras et 250 000 pour les ballets) ont assisté aux quelque 300 représentations de l’Opéra de Paris. Environ 700 000 autres spectateurs se sont partagé les spectacles présentés par les 13 théâtres lyriques de France (880 représentations). 75% d’entre eux ont suivi les opéras, 15% les ballets et 15% les concerts.

 

Les musées

Environ 13 millions de Français ont visité des musées l’an dernier (ils n’étaient que 10 millions en 1980). Les seuls musées de la Ville de Paris ont accueilli 1,3 million de personnes pour des expositions temporaires et 350 000 pour des collections premanentes. Un fait à signaler : désormais, les Français achètent de plus en plus de reproductions des œuvres qu’ils ont pu admirer (tableaux, sculptures, objets, bijoux...), mais aussi des “produits dérivés” (foulards, cravates, assiettes, parapluies, etc

 

Les monuments historiques

Plus de 1 500 sont proposés aux visiteurs, des plus prestigieux et plus fréquentés ( la Tour Eiffel ou le Mont Saint-Michel) à la plus petite chapelle de campagne. 8 millions de personnes ont visité les 90 monuments historiques appartenant à l’Etat et 1,8 million les 122 villes classées “d’art et d’histoire”.

 

La lecture

Contrairement à ce qui est souvent dit, les Français sont plus nombreux à lire : 91% lisent au moins un livre dans l’année, contre 75% en 1989 et 70% en 1973. Si l’on compte moins de “gros lecteurs” (17% lisent plus de 25 livres par an, contre 19% il y a dix ans), on trouve plus de “petits lecteurs” (32% lisent moins dde 10livres par an contre 28%). Mais, globalement, le nombre de livres achetés stagne, voire diminue (l’édition a connu en 1996 une baisse d’activité de 3%, son plus mauvais résultat depuis quinze ans). Les Français semblent s’intéresser davantage à la littérature générale et à la bande dessinée et moins aux ouvrages scientifiques et techniques. Deux tendance sont très nettes : ils achètent de plus en plus leurs livres dans les magasins multimédias (FNAC, Virgin...) et dans les hypermarchés (ils représentent 22% du marché des livres). Ils sont également de plus en plus attentifs aux prix des livres et font un grand succès aux livres de poche et aux collections à 10 francs lancées sur le marché il y a quelques années.

 

Les pratiques culturelles en amateur

C’est la photo qui constitue la première de ces pratiques pour les Français. 46% d’entre eux y consacrent une part de leurs loisirs. Viennent ensuite le cinéma, caméra ou camescope (21%), le dessin et le chant choral (13% chacun), le piano et la danse (11% chacun), la rédaction d’un journal intime et la peinture(10% chacun), un instrument de musique autre que le piano (10%), la guitare (8%) ou la flûte à bec (6%), le théâtre  et l’écriture de poèmes (8% chacun), des activités d’artisanant (7%), la rédaction d’articles et le travail sur des archives (5% chacun), la sculpture et les fouilles archéologiques (2%).

 

Les dépenses culturelles des Français

 

Les Français consacrent 4% de leur budget aux dépenses culturelles. Elles se répartissent ainsi (en milliards de francs)

Presse                                        37

Livres                                        28

Disques et vidéocassettes               25

Redevance et abonnement TV         24

Spectacles                                   19

Radio et télévision                       17

Hifi et magnétoscopes                   15

Objets d’art                                 11

Photo                                          5

Cinéma                                        5

 

Le cinéma

 

La France est un pays de grande tradition cinématographique. Des réalisateurs comme Jean Renoir (La grande illusion), René Clair (A nous la liberté), Marcel Carné (Les enfants du paradis), Claude Autant-Lara (La traversée de Paris), Jacques Becker (Casque d’or), Henri-Georges Clouzot (Quai des orfèvres), Jean Cocteau (Le sang d’un poète), ont marqué l’histoire du cinéma mondial avant et après la guerre. Vers le début des années 60, de jeunes cinéastes s’efforcèrent de rompre avec le cinéma “classique” de leurs aînés. Ce fut “la Nouvelle Vague”, illustrée par des metteurs en scène comme François Truffaut (Les quatre cents coups, Le dernier métro)), Louis Malle (Les amants, Au revoir les enfants), tous deux décédés, Jean-Luc Godard (A bout de souffle, Pierrot le fou), Claude Chabrol(Le beau Serge, La cérémonie) qui tournent encore, tout comme Alain Resnais (Hiroshima mon amour et On connaît la chanson, son dernier film qui est un très grand succès) ou Eric Rohmer (Ma nuit chez Maud, Conte d’été).

 

Puis, dans les années les années 70-80, de nombreux réalisateurs firent les beaux jours du cinéma français avec des films et des styles très divers. Parmi ceux toujours en activité, on peut citer Jacques Rivette (La religieuse, La belle noiseuse), Claude Sautet (Vincent, François, Paul et les autres, Nelly et Monsieur. Arnaud), Claude Lelouch (Un homme et une femme, Hommes, femmes, mode d’emploi), Maurice Pialat (Sous le soleil de Satan, Van Gogh), Bertrand Tavernier (Le juge et l’assassin, L’appât) Bertrand Blier (Buffet froid, Un,deux, trois soleil), Claude Berri (Jean de Florette, Lucie Aubrac), Alain Corneau (Série noire, Tous les matins du monde), André Téchiné (Souvenirs d’en France, Les voleurs), Patrice Leconte (Monsieur Hire, Ridicule), Jean-Paul Rappeneau (Cyrano de Bergerac, Le hussard sur le toit)...

 

Avec les années 90 apparaissent Jean-Jacques Annaud (La guerre du feu, L’amant), Jean-Jacques Beneix (37°2 le matin, IP5), Luc Besson (Le grand bleu, Le cinquième élément), Eric Rochant (Un monde sans pitié), Christian Vincent (La discrète)...

 

Enfin, plus récemment, une nouvelle génération vient de se révéler, avec de jeunes cinéastes comme Pascale Ferran (L’âge des possibles), Cedric Klapisch (Chacun cherche son chat), Manuel Poirier (Marion), Mathieu Kassovitz (La haine), Laurence Ferreira Barbosa (J’ai horreur de l’amour), Sandrine Veysset (Y aura-t-il de la neige à Noël ?), Arnaud Desplechin (Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle)... Tous ont en commun d’inscrire leurs films dans les réalités, parfois sombres, de la société française d’aujourd’hui.

 

La musique rock

 

Sous l’influence du rockn’roll américain, puis de la pop music anglaise, le rock français naît au début des années 60. C’est la période yé-yé (de l’anglo-américain yeah, yeah) illustrée par de jeunes chanteurs comme Johnny Halliday, Eddy Mitchell et Dick Rivers qui se réclament du rock américain et chantent dans des groupes appelés Les chaussettes noires ou Les chats sauvages. Claude François, Sylvie Vartan, Sheila ou France Gall sont plus proches de la pop music.

 

Dans les années 70, les chanteurs et les groupes français vont continuer de s’inspirer des différents courants de la musique anglo-saxonne, mais on peut distinguer deux tendances différentes. La première trouve plutôt son inspiration dans la pop music venue de Grande-Bretagne, avec , par exemple, le groupe Téléphone ou Gérard Blanchard. La seconde qu’on peut appeler la “chanson rock” réunit des chanteurs comme Jacques Higelin, Nino Ferrer, Jacques Dutron, Charlélie Couture, Bernard Lavilliers, Alain Bashung...

Dans le même temps apparaissent des groupes ou chanteurs qui revendiquent leur appartenance à des traditions musicales très diverses. On peut distinguer une tendance folk, avec le courant celtique d’Alan Stivell, de Tri Yann... et une tendance blues-rock, avec Paul Personne, Bill Deraime, Tom Novembre...

 

Au début des années 80, l’influence des musiques punk, venue d’Angleterre va se traduire par l’apparition des groupes Rita Mitsouko, L’Affaire Louis Trio, Indochine, Niagara, Noir Désir ou de chanteurs comme Etienne Daho ou Jean-Louis Aubert. Ils incarnent les tendance pop, new wawe, hard ou trash... L’influence de la musique disco, d’origine américaine, est moins grande, on ne peut guère citer que Marc Cerrone ou Plastic Bertrand. Au milieu de ces années, deux nouvelles tendances apparaissent. D’une part, lc qu’on peut appeler le “rock métis”, d’inspiration maghrébine (Amina, Carte de séjour, Sapho). D’autre part, le “rock alternatif” avec La Mano Negra, Les Négresses Vertes, Les Garçons Bouchers...

 

Avec les années 90 vont se développer, toujous sous l’influence américaine, mais aussi jamaïcaine, les musiques funk, raggamuffin et surtout le rap, auquel un M.C. Solar, devenu un des chanteurs les plus populaires en France, va donner ses lettres de noblesse, tandis que des groupes comme IAM, NTM ou Minister Amer illustrent l’aspect contestataire et parfois violent de cette musique.

 

 

2. LES RELIGIONS

 

La France est une République laïque, c’est à dire un pays dans lequel l’Etat et les Eglises sont complètement séparés. Plusieurs religions sont cependant représentées : le catholicisme, qui est la religion traditionnelle, mais aussi le protestantisme, l’islam, le judaïsme et le bouddhisme.

 

CATHOLICISME ET PROTESTANTISME

Le catholicisme

 

En 1994, 67% des Français se déclarent catholiques, 58% font baptiser leurs enfants et 50% se marient à l’église.

Depuis une quinzaine d’années, les pratiques religieuses comme les croyances se sont affaiblies : qu’il s’agisse du baptême (58% contre 95%) ou du mariage (50% contre 85%), de l’existence de Dieu (61% contre 66%) ou de la résurrection de Jésus Christ (43% n’y croient pas, contre 37% auparavant).

La culture religieuse n’exerce plus la même influence : la signification d’une fête comme la Pentecôte, par exemple, n’est plus connue que par 18% des Français.

Ces phénomènes sont particulièrement marquants chez les jeunes gens qui paraissent, dans leur majorité, de plus en plus indifférents ou étrangers à la religion (46% disent croire en Dieu, aujourd’hui, contre 81% il y a trente ans et 40% affirment être « sans religion »).

 

Mais la crise est aussi dans de l’Eglise. On ne compte plus désormais que 22 000 prêtres, contre 45 000 en 1960. Les ordinations qui étaient d’environ 1 000 par an sont actuellement de l’ordre d’une centaine. La moyenne d’âge des prêtres est élevée : 60% ont plus de 60 ans et seulement 4,5% moins de 40 ans.

On observe le même phénomène chez les religieux et les religieuses (13 000 contre 18 000 pour les premiers, 52 000 contre 100 000 pour les secondes).

Toutefois, en même temps que ces symptômes de crise, on peut discerner certains signes de renouveau.

Depuis quelques années, des groupes de prière, réunissant des religieux et des laïcs, se sont multipliés : ils seraient actuellement 3 000. Les pèlerinages, comme celui de Chartres, sont suivis par des foules de plus en plus nombreuses (de 20 000 à 30 000 personnes), de même que les rencontres de jeunes.

Des millions de personnes se rendent chaque année dans les hauts lieux du catholicisme comme Lourdes ou Lisieux, tandis que des milliers visitent des abbayes ou séjournent dans   des monastères.

On a également constaté, ces dernières années, une augmentation importante des baptêmes d’adultes (12 000 en 1997, contre 8 000 en 1993 et 890 en 1976).

De même, un nombre sans cesse croissant de laïcs représentent l’Eglise dans les lycées, les hôpitaux, les prisons.

On peut enfin rappeler le très grand succès des JMJ (Journées mondiales de la jeunesse) qui, en août 1997, ont rassemblé à Paris jusqu’à un million de jeunes autour du pape Jean-Paul II.

Un tel succès a bien sûr redonné à l’Eglise de France un prestige qu’elle avait perdu depuis longtemps. Mais ses responsables savent bien qu’il s’agissait d’un évènement exceptionnel et que la situation du catholicisme français ne s’est pas transformée durant ces quelques jours.

 

Le protestantisme

 

On évalue entre 700 000 (1,8% de la population totale) et 1 700 000  (3%) le nombre des protestants en France. Il s’agit donc bien d’une religion minoritaire.

30% des protestants vivent dans l’est de la France, 20% dans la région parisienne, 15% au sud du Massif central, les autres se répartissent sur l’ensemble du territoire. Ils sont rassemblés dans quinze Eglises qui composent la Fédération protestante de France.

C’est pour « la liberté d’esprit » qu’elle donne que plus de la moitié des protestants déclarent adhérer à la religion de Luther et Calvin, tandis que 30% le font pour ses principes moraux.

La pratique religieuse des protestants est faible : 10% se rendent au temple deux fois par mois et 60% n’y vont jamais. Si, sur ce point, il y a une analogie entre catholicisme et protestantisme, la situation est différente pour le clergé : à l’inverse des prêtres, on observe     un rajeunissement des pasteurs. Et, surtout, ceux-ci comptent dans leurs rangs 15% de femmes, souvent mères de famille et exerçant une activité professionnelle.

Mais c’est avant tout sur le plan sociologique que se fait sentir l’influence des protestants. 15% d’entre eux sont des cadres supérieurs ou des membres des professions libérales, soit deux fois plus que dans l’ensemble de la société.

Sur le plan politique, l’actuel Premier ministre, Lionel Jospin, tout comme l’un de ses prédécesseurs, Michel Rocard, est issu du protestantisme.

Effectivement minoritaire, la religion protestante est cependant pleinement intégrée dans la société française et y joue un rôle de premier plan.

 

ISLAM ET JUDAÏSME

L’islam

 

Avec une communauté évaluée entre 4 et 5 millions de personnes, l’islam est désormais la deuxième religion de France. C’est une communauté très diversifiée qui comprend des Français et des étrangers (Maghrébins, Africains, Turcs, Asiatiques). L’ensemble de ces musulmans, représentant 123 pays, se répartit entre de très nombreux groupes religieux ou culturels.

Les musulmans vivant en France peuvent pratiquer leur religion dans cinq grandes mosquées (à Paris et dans la région parisienne, à Lyon et Marseille) et dans un millier de lieux de culte. Les plus nombreux de ces édifices religieux se trouvent dans le nord de la France, la région parisienne, l’Est, les régions de Lyon et de Marseille, c’est à dire les zones de forte immigration en provenance d’Afrique du Nord et d’Afrique noire.

On estime entre 8 et 15% le nombre de musulmans véritablement pratiquants, mais 80% d’entre eux respectent les règles du Ramadan.

 

L’islam de France ne dispose pas d’un clergé, au sens chrétien du terme, ni d’une autorité centrale. 500 « imans », en majorité maghrébins, nommés par la grande mosquée de Paris ou les principales associations islamiques, représentent la religion musulmane sur le territoire français.

Ils s’efforcent de répondre à la « demande d’islam » qui s’exprime de plus en plus dans la France d’aujourd’hui.

 

Le judaïsme

 

La communauté juive de France compte actuellement environ 800 000 personnes. Elle se compose de deux groupes : les Ashkénazes, originaires d’Europe centrale et orientale, notamment de Pologne et de Russie, et les Sépharades, venus d’Afrique du Nord, en particulier d’Algérie, après l’indépendance de ce pays. Avec l’arrivée de ces derniers, le nombre des Juifs de France va doubler. C’est aussi grâce à eux que va se produire un véritable réveil religieux.

Le nombre des synagogues augmente ainsi de manière spectaculaire (une centaine à Paris aujourd’hui contre 30 il y a vingt ans). Certaines sont indépendantes, le plus grand nombre appartient au Consistoire. Cet organisme est en quelque sorte la Synagogue officielle. Il rassemble la plus grande partie de la communauté juive du pays.

A côté du Consistoire existent des communautés placées sous l’autorité de responsables religieux (rabbins) venus d’Europe de l’Est.

Ce réveil religieux se manifeste également par le développement de l’enseignement du judaïsme. On dénombrait 44 écoles juives en 1976, elles sont aujourd’hui plus du double, accueillant 16 000 élèves (500 en 1950). Il existe aussi de nombreuses associations et organisations culturelles.

 

Si les Juifs de France se disent attachés au judaïsme traditionnel, ils sont néanmoins divisés entre « laïcs » et « religieux ». Ceux-ci qui, par exemple, n’admettent pas les mariages mixtes (entre juifs et non-juifs) sont considérés comme des « orthodoxes », sinon des « intégristes ». Leur nombre est à peu près égal à celui des « laïcs », mais ils sont très actifs et font apparaître le judaïsme orthodoxe comme particulièrement dynamique.

 

3. LES FRANÇAIS

 

LES CATEGORIES SOCIO-PROFESSIONNELLES

 

L’ensemble des professions et métiers qui existent en France (489) sont rassemblés dans des catégories et des groupes, caractérisés par, leurs diplômes et leurs salaires ou revenus.

 

Les agriculteurs-exploitants

Ils représentent aujourd’hui 3,2% de la population active (26 millions de personnes). C’est un groupe très hétérogène qui se subdivise en trois catégories: 150 000 propriétaires de grandes exploitations (plus de 100 hectares), par exemple des céréaliers du Bassin parisien qui ont généralement des revenus élevés ; 400 000 possesseurs d’exploitations de taille moyenne (de 30 à 100 hectares), souvent familiales ou coopératives ; 300 000 qui vivent sur de petites exploitations (moins de 30 hectares), comme les éleveurs du Massif central et ont des revenus très modestes (inférieurs au Smic pour environ 40%). 4,7% des agriculteurs estiment appartenir aux couches privilégiées de la société, 3,7% pensent faire partie des gens aisés, 15% se situent dans la classe moyenne supérieure, 43% dans la classe moyenne inférieure, 19,6% dans la classe populaire et 11,2% se comptent parmi les défavorisés.

 

Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise

Avec 7,2% de la population active, cette catégorie est en progression (6,6% en 1996).

Les artisans et commerçants comprennent un nombre important de femmes (la moitié environ pour les commerçants), souvent aides familiales. On compte environ 850 000 entreprises artisanales qui emploient 2,5 millions de personnes. Ce sont les artisans du bâtiment qui sont les plus nombreux (35%). Les commerçants sont à la fois les représentants  du grand commerce (supermarchés et hypermarchés), en augmentation constante, et ceux du petit commerce, en diminution continue.  Les chefs d’entreprises, artisanales ou commerciales, sont très majoritairement des hommes, plus âgés et souvent diplômés. Parmi cette catégorie, 8,3% considèrent qu’ils appartiennent aux milieux privilégiés, 6,1% se classent parmi les gens aisés, 33,7% se rangent dans la classe moyenne supérieure, 35,4% dans la classe moyenne inférieure, 12,2% dans la classe populaire et 3,9% parmi les défavorisés.

 

Les cadres et professions intellectuelles 

Cette catégorie très diversifiée regroupe 13,9% des actifs. Elle est en sensible progression (11,9% en 1996).  Un cadre, terme apparu après la guerre, est une personne qui possède une certaine qualification professionnelle et qui exerce une fonction de responsabilité. On distingue les cadres moyens et les cadres supérieurs. Les premiers ont une fonction  d’initiative, de responsabilité, mais aussi d’exécution. Les seconds sont associés aux décisions prises par les responsables de l’entreprise. On trouve les uns et les autres aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Ceux du public ont généralement des salaires moins élevés que ceux du privé, mais sont plus autonomes et ont la sécurité de l’emploi. Les professions intellectuelles supérieures comprennent les professions libérales et les professions de l’information, des arts et des spectacles. D’un côté, tous ceux qui exercent leur profession de manière indépendante de l’Etat et des collectivités publiques comme des entreprises industrielles et commerciales. Ce sont plus de 300 000 personnes parmi lesquelles les métiers de la santé : médecins, dentistes, kinésithérapeutes, orthophonistes, pharmaciens, une partie des infirmières ; les avocats, les notaires, les experts-comptables, les architectes, les géomètres, etc. De l’autre côté, on trouve les journalites (plus de 26 000), les artistes et les professeurs de l’enseignement secondaire (395 000) et du supérieur (70 000).

 

Les professions intermédiaires

Une catégorie également en progression qui regroupe 20,9% des actifs (19,5% en 1996). C’est parmi elle que l’on trouve les fonctionnaires de rang moyen, les instituteurs ou professeurs d’école, certains membres des professions de santé et des travailleurs sociaux. Ce sont généralement des personnes assez jeunes, majoritairement des femmes, plus diplômées, mais moins bien payées que leurs homologues travaillant dans les entreprises. De façon générale, les membres des professions intermédiaires de la fonction publique et des entreprises considèrent qu’ils appartiennent plutôt à des catégories favorisées.

 

Les employés

Le groupe le plus important dans la société française, avec 28,5% de la population active, mais en légère baisse (29,2% en 1996). Il est majoritairement composée de femmes. Les employés sont généralement plus jeunes, plus diplômés et ont de meilleurs salaires dans les entreprises que dans la Fonction publique. 4,3% d’entre eux se définissent comme privilégiés, 3,3% comme comptant parmi les gens aisés, 24,1% se placent dans la classe moyenne supérieure, 46,9% dans la classe moyenne inférieure, 14,9% dans la classe populaire et 5,7% parmi les défavorisés.

 

Les ouvriers

Longtemps premier groupe socio-professionnel, ils sont désormais moins nombreux que les employés et ne représentent plus que 26% des actifs (7 millions), soit une baisse continue (27,2% en 1996, 30% à la fin des années 80, 40% à la fin des années 60). Au cours des vingt dernières années, près d’un million et demi d’emplois ouvriers ont disparu. Il faut distinguer entre ouvriers qualifiés ou très qualifiés (65%) et ouvriers non-qualifiés ou O.S. (ouvriers spécialisés) (35%). Les premiers travaillent généralement dans des entreprises modernes et ont une qualification supérieure à la moyenne des ouvriers, les autres constituent un ensemble moins homogène, souvent composé de jeunes, de femmes, d’immigrés qui occupent des postes plus durs, avec une moindre sécurité de l’emploi. Ce sont les emplois de manœuvre ou d’O.S. qui ont été le plus touchés (plus de 35% supprimés dans l’industrie textile, environ 30% dans le bâtiment et les travaux publics, près de 25% dans l’automobile). De plus, environ un million d’ouvriers sont actuellement au chômage (1 sur 7). La condition des ouvriers a beaucoup évolué au fil des années. Aujourd’hui, un ménage ouvrier sur deux est propriétaire de son logement (un sur trois il y a trente ans), à l’égal des cadres et plus que les employés. De même, ils possèdent, comme les autres groupes sociaux, voiture, appareils ménagers et équipements audiovisuels. Restent, avec les écarts de revenus, les différences en matière de logement, de loisirs et, notamment de vacances. Les ouvriers dans leur ensemble sont 2,5% à estimer faire partie des privilégiés, 2,5% à se compter parmi les gens aisés, 16,6% se situent dans la classe moyenne supérieure, 40,7% dans la classe moyenne inférieure, 24,6% dans la classe populaire et 11,3% parmi les défavorisés.

 

LES JEUNES

 

A partir d’une enquête récente, un regard sur les opinions, les valeurs et les tendances de la génération des 15-29 ans. .

 

De façon générale, les jeunes interrogés au début de l’année 1998 paraissent encore assez pessimistes. Sur la question de l’emploi, qui reste de loin leur principale préoccupation (23% de demandeurs d’emploi parmi eux au milieu de 1998), ils sont 56% à penser que le chômage va augmenter dans l’année (contre 68% en 1997). C’est un chiffre toujours élevé, mais en amélioration. Est-ce la conséquence de la nouvelle loi sur la réduction du temps de travail à 35 heures par semaine ? Il ne semble pas puisqu’ils ne sont que 38% à penser que cette réduction permet de créer des emplois, alors qu’ils étaient 56% l’an dernier. Cependant, 52% estiment que les contrats emploi-jeunes créés par le gouvernement sont utiles pour l’insertion professionnelle des jeunes, 61% considèrent qu’il faut réduire au maximum les écarts entre les revenus et 52% qu’il faut abaisser l’âge de la retraite.

Dans le domaine politique, ils restent globalement sévères dans leurs jugements. Seulement 7% trouvent qu’en général les hommes politiques sont des gens bien, 49% sont d’un avis contraire, 32% sont indéterminés et 13% sans opinion. 65% estiment que le gouvernement manque d’efficacité et 64% que le pouvoir politique intervient trop dans les affaires de justice. Sur les questions de société, 79% pensent que les homosexuels sont des gens comme les autres, 59% qu’on doit lutter énergiquement contre la pornographie, 61% qu’il faut respecter les convenances, 60% que le haschich ne devrait pas être vente libre et 43% (contre 26%) qu’il n’est pas nécessaire de censurer certains livres. Concernant les médias et la publicité, ils font également preuve d’une très grande sévérité. 64%  estiment qu’“on nous prend pour des abrutis à la télévision”, 47% que les journalistes ne méritent pas notre confiance (contre 10%), tandis que 52% déclarent que la publicité est indispensable.

En matière de justice et de sécurité, 58% disent ne plus se sentir en sécurité (contre 19%), 44% se déclarent partisans du rétablissement de la peine de mort (contre 30% et 19% d’intéterminés), 26% seulement estiment qu’on peut faire confiance à la justice (contre 38% et 33% d’indéterminés), enfin 16% affirment qu’on doit se sacrifier pour la patrie (contre 42% et 31% d’indéterminés). Sur la question controversée de l’immigration, 42% jugent qu’il y a trop de travailleurs immigrés en France (24% sont de l’avis contraire et 25% sont indéterminés), 64% pensent que la lutte contre l’immigration clandestine n’est pas assez efficace, mais 41% estiment que les étrangers qui vivent en France depuis longtemps devraient pouvoir devenir français, enfin 39% ne sont pas d’accord pour que les enfants nés en France de parents étrangers puissent devenir français (contre 32% et 19% d’indéterminés). Si, dans l’ensemble, les opinions des jeunes Français sont parfois contrastées, sinon contradictoires, il y a un domaine où ils sont presque unanimes, c’est la famille. 87% considèrent en effet que la famille doit rester la cellule de base de la société et seulement 4% (contre 70%) qu’on ne devrait plus se marier.

 

Cette enquête a permis de classer cette génération des 15-29 ans en cinq groupes.

 

Le premier, celui qui rassemble le plus grand nombre de ces jeunes (30%), est celui des traditionalistes. Il est composé à 90% d’une population  provinciale  de niveau socio-professionnel plus modeste que la moyenne, peu politisée mais assez critique vis-à-vis du pouvoir en général. Ce groupe est très attaché aux vertus de la morale, aux valeurs religieuses et familiales et au sacrifice pour la patrie.

 

Les libéraux constituent le second groupe (23%). Ils croient au progrès, respectent le système social et les institutions, ont foi en la construction de l’Europe. Ils sont sensibles au fait religieux et à l’institution du mariage, mais sont plus tolérants que la moyenne sur certaines questions morales . Plutôt favorable au Parti socialiste (31% contre 17% en moyenne), hostiles au Front national, ils appartiennent aux couches sociales moyennes ou supérieures.

 

Les conformistes se situent en troisième position (20%). Ils se caractérisent par une certaine forme de pensée autoritaire. Ils disent leur attachement au sentiment patriotique, à la religion et à la famille, se sentent proches des partis de droite RPR et UDF et plutôt moins inquiets des progrès du Front national. Ils appartiennent également aux catégories moyennes ou aisées.

 

Les irréductibles viennent immédiatement après (19%). Ce sont des opposants systématiques à l’ensemble des institutions, à la fonction publique, à la religion, à la famille, à la construction de l’Europe... Issus de milieux ouvriers, provinciaux, ce sont de gros consommateurs de télévision et les plus proches du Front national (11% contre 4% en moyenne).

 

Les rebelles, le dernier groupe et le plus faible (9%). Ils sont les plus critiques à l’égard du pouvoir politique et des valeurs traditionnelles. Ils se réclament exclusivement de la gauche, s’opposent au nucléaire, aux dépenses militaires. Ils sont favorables à la réduction du temps de travail, utilisent les nouvelles technologies et, de manière générale, sont anticonformistes. Ils appartiennent aux couches moyennes et aisées.

 

LES FEMMES

 

52% des Français sont des femmes, mais elles ne représentent que 11% des députés, ont des salaires inférieurs de plus de 25% à ceux des hommes et travaillent environ 70 heures par semaine. Malgré des progrès importants, l’égalité n’est pas encore acquise.

 

Depuis la fin de la guerre, les femmes ont acquis ont acquis un certain nombre de droits (droit de vote, libre accès à la contraception, légalisation de l’avortement...) visant à leur donner une plus grande égalité avec les hommes.

C’est particulièrement vrai dans le domaine professionnel où elles représentent désormais 45% de la population active (11,5 millions sur un total de 26 millions) et où leur taux d’activité entre 25 et 54 ans est passé de 45% en 1968 à 80% aujourd’hui. Mais elles elles constituent aussi la majorité (51%) des chômeurs. Elles dépassent de trois points le taux de chômage des hommes, soit 14,2% contre 11,1%, (chiffres qui atteignent 31,4% pour les jeunes femmes entre 20 et 24 ans, contre 21,7% pour les hommes), restent plus longtemps inscrites à l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) et sont moins indemnisées.

De même, les femmes représentent 85% des personnes travaillant à temps partiel, situation plus souvent subie que choisie. La majorité d’entre elles sont âgées de moins de 25 ans ou de plus de 55 ans ; ce ne sont donc pas des femmes actives mères de famille. Bien entendu, travail à temps partiel signifie salaire partiel, indemnisation partielle du chômage et retraite partielle. Mais c’est toujours en matière de salaires que l’inégalité entre les hommes et les femmes demeure la plus forte. Quinze ans après le vote d’une loi sur l’égalité professionnelle, l’écart entre les salaires masculins et féminins est encore de 27,2%, ce qui est mieux qu’en 1984 (33%), mais demeure encore beaucoup trop important.

 Pourquoi une telle inégalité subsiste-t-elle ? Parce que les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans les postes les moins qualifiés, parce qu’elles travaillent dans des secteurs (textile, habillement, commerce de détail...) où les salaires sont plus faibles ou parce que beaucoup d’employeurs préfèrent encore embaucher des hommes que des femmes. Avec un même diplôme, les hommes accèdent également aux emplois les mieux payés.

Si, aujourd’hui, 40% des cadres sont des femmes, seulement 5% d’entre elles sont chefs d’entreprises. Très largement majoritaires dans l’enseignement primaire et secondaire, elles ne sont que 28% parmi les professeurs d’université et les chercheurs, sont passées, en 1997 seulement, de 6% à 11% des députés et ne constituent que 5% des ministres, secrétaires d’Etat, préfets ou ambassadeurs. En revanche, elles occupent une part importante dans le secteur des professions libérales, en particulier dans le domaine de la santé où elles représentent environ 75% des psychologues et psychothérapeutes, 55% des pharmaciens, 30% des médecins généralistes, 35% des spécialistes et des dentistes, 30% des vétérinaires, mais aussi 40% des avocats, 20% des experts-comptables et des architectes, 15% des notaires, etc. On peut également voir, depuis quelques années, des femmes agents de police, mais aussi inspecteurs ou commissaires, gendarmes ou militaires, officiers notamment, et d’autres qui conduisent des taxis, des autobus, des métros, sinon des trains et des avions... Mais cette féminisation croissante de la plupart des secteurs de la vie économique ne s’accompagne pas pour autant d’une véritable égalisation des revenus et des salaires, et, surtout, n’empêche nullement que les femmes soient, encore plus que les hommes, frappées par le chômage.

Si la condition des femmes s’est profondément transformée dans la seconde partie de ce siècle et, notamment, au cours des trente dernières années, si elles ont dorénavant la possibilité de choisir de faire ou non des études, de se marier ou pas, d’avoir ou non des enfants, de travailler ou pas... elles continuent d’avoir de lourdes obligations. En particulier celle du travail à la maison qui les occupe une trentaine d’heures et s’ajoute à leur activité professionnelle, ce qui fait un total d’environ 70 h de travail par semaine. De nombreuses inégalités existent donc encore entre les femmes et les hommes, mais la volonté de les réduire ou de les faire disparaître, ne signifie pas que les rôles des unes et des autres cesseront d’être différents.

 

LA FAMILLE

 

Les Français demeurent très attachés à la famille, mais l’envisagent désormais de manière très différente. De sa forme la plus traditionnelle aux divers modes de vie en couple d’aujourd’hui, l’institution familiale s’est profondément transformée.

 

Parmi les changements qui se sont produits dans la société française depuis environ vingt-cinq ans, les plus spectaculaires  ont probablement été ceux qui ont touché  la famille. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, plus de 420 000 Français se marient chaque année. De ces mariages naissent en moyenne 2,5 enfants par couple (autrement dit, 100 femmes donnent naissance à 250 enfants). 90% des Français sont alors mariés et 10% divorcent. La famille type est constituée d’un couple marié assez jeune, avec deux enfants.

 

Des années 70 aux années 90

 

Ce modèle demeure stable jusqu’au début des années 70, avant de commencer  à évoluer rapidement.

Le mariage est le premier touché : à partir de 1972, où l’on en compte encore 416 000, il va connaître un déclin régulier et atteindre en 1994, avec moins de 254 000, son chiffre historiquement le plus bas.

Depuis, on a enregistré une stabilisation ou même une légère remontée, mais le taux moyen du mariage en France n’est plus que de 5 pour 1 000 habitants (9,7 en 1946 et 7,8 en 1970).

Durant cette même période, le nombre des mariages religieux catholiques diminue de plus de la moitié, passant de 300 000 à 145 000.

L’âge moyen du mariage change également : en 1972, il était de 24,5 ans pour les hommes et de 22,4 ans pour les femmes, aujourd’hui il est respectivement de près de 30 ans et de plus de 28 ans. 7% seulement des jeunes mariés ont moins de 21 ans.

Actuellement, un couple sur huit n’est pas marié (un sur trente-cinq en 1970).

 

Le divorce a été pendant longtemps la conséquence et la sanction d’une faute grave commise par l’un des deux époux. C’est un tribunal qui déterminait la culpabilité de l’un ou de l’autre et décidait de confier l’enfant (ou les enfants) et d’accorder une “ pension alimentaire ” à celui qui avait obtenu le divorce “ à son bénéfice ”.

 

      Depuis 1975, le divorce est plus facile : celui “ pour faute ” est maintenu, mais il est désormais possible de divorcer par consentement mutuel (accord des deux époux pour se séparer). Dans ce cas, l’enfant est presque toujours confié à la mère.

De 30 000 divorces en 1950, on est passé à 120 000 aujourd’hui, soit près de 40 divorces pour 100 mariages (50% à Paris).

 

      Le concubinage, qui ne cesse de se développer, est bien sûr lié au déclin du mariage. Les couples non mariés sont aujourd’hui environ 2 millions (contre 300 000 en 1962). Ils sont 50% dans la génération des 25-49 ans. Cependant, de nombreux couples qui ont d’abord vécu en concubinage (c’est le cas de 80% aujourd’hui) , se marient au bout de quelques années.

D’une façon générale, le nombre de couples, mariés ou non, n’a cessé de diminuer.

Il existe aussi environ 5% de couples qui ont choisi de vivre séparément , “ à distance ”.

 

      Les naisssances ont, comme les mariages, beaucoup diminué. Jusqu’à la fin des années 60, environ 850 000 enfants naissaient chaque année, chiffre qui allait régulièrement baisser pour atteindre 710 00 en 1994, soit un taux de 1,6, le plus bas depuis la Première Guerre mondiale, ce qui représente 12 naissances pour 1 000 habitants. Or, il faut au moins le taux de 2,1 pour que les générations soient remplacées. Ainsi, certains estiment que la démographie française est “ en danger ”, parce que la France n’a plus assez d’enfants. Une France qu’ils considèrent “ suicidaire par dénatalité ”.

 

      Au cours des trois dernières années, ces taux ont légèrement augmenté, mais sans modifier véritablement la situation de la natalité. Si celle-ci reste donc faible, la proportion de naissances hors mariage (mais non hors couple) s’accroît régulièrement : 11,5% en 1980, près de 40% aujourd’hui. De même, l’âge moyen de la première maternité, qui était de 26,8 ans en 1980, est actuellement de 28,7 ans. 

 

Nouveaux types familiaux

 

      Le déclin du mariage, la progression du divorce et du concubinage, la chute de la natalité ont eu pour conséquences une sorte d’“ éclatement ” de la famille “ traditionnelle ”. On a d’abord constaté l’apparition de familles monoparentales (une femme ou un homme vivant avec un ou plusieurs enfant). Elles sont environ 2 millions  (dont 80% de femmes) et comprennent plus de 15% des jeunes de moins de 19 ans. Environ 45% de ces femmes ont moins de 40 ans et sont divorcées, 20 sont veuves et 30% célibataires. Plus de 80% travaillent et reçoivent des aides de l’Etat.

 

      La multiplication des divorces, des séparations, des remariages a eu pour conséquence la formation de familles recomposées. Elles sont environ 1 million, constituées d’un couple avec un ou plusieurs enfants qui ne sont pas de lui. Ce sont ainsi plus de 2 millions de demi-frères et de demi-sœurs de moins de 25 ans qui cohabitent avec des pères et des belles-mères, des mères et des beaux-pères. Ces familles comprennent donc plus d’enfants que les familles “ traditionnelles ”.

 

      Plusieurs projets de contrat pour toutes les personnes vivant à deux sont actuellement à l’étude. L’idée d’un Contrat d’union sociale (CUS), destiné aux couples hétérosexuels et homosexuels “ ayant un projet de vie commun ”, pourrait être retenue. Ce contrat engagerait ceux qui l’acceptent “ au soutien matériel et moral réciproque ” et leur accorderait les mêmes droits et devoirs que les couples mariés. Dans certaines communes, les maires accordent un certificat de concubinage aux couples homosexuels.

 

      Les spécialistes ne s’accordent pas tous sur l’importance de la famille aujourd’hui, mais de nombreuses enquêtes montrent qu’elle joue un rôle de premier plan dans la vie des Français. 80%, par exemple, ont été aidés par leur famille pour se loger ou trouver un emploi ; 75% des jeunes de 11 à 19 ans affirment que la vie familiale est “ agréable et détendue ”, 90% s’y sentent à l’aise et la placent en tête de toutes les valeurs. Quelles que soient sa forme, son statut, son nom, la “ famille ” est un “ noyau ” et un “ refuge ”.

 

LE CADRE DE VIE

 

La durée du travail diminuant et les loisirs à domicile s’accroissant, les Français passent de plus en plus de temps chez eux, dans leur appartement ou leur maison. Mais ils sont aussi de plus en plus attirés par les résidences secondaires qui, pour certains, sont des résidences mobiles.

 

Environ trois quarts des Français vivent dans des zones urbaines, c’est à dire dans des villes ou des communes proches des villes. 56% d’entre eux (contre 48% en 1982) habitent une maison individuelle ; les autres habitent en appartement dans des immeubles collectifs, dont environ 15% sont des H.L.M. (Habitations à loyer modéré). 54% sont propriétaires de leur habitation, 38% sont locataires et 6% sont logés gratuitement (par leur famille ou leur employeur). Depuis le début des années 90, le logement est la première dépense des Français (près de 30% de leur budget, consacré au loyer, à l’équipement et à l’entretien, contre 10,5% en 1960). La surface moyenne d’habitation est aujourd’hui de 86 mètres carrés (103 mètres carreés pour une maison de 4,7 pièces en moyenne et 66 mètres carrés pour un appartement de 3 pièces), ce qui correspond à une surface moyenne par personne de 34 mètres carrés contre 30,7 mètres carrés au début des années 60. Malgré cette augmentation de leur espace de vie, 44% des Français estiment manquer d’au moins une pièce, pour un bureau ou une chambre d’amis.

Avec les nouveaux modes de vie résultant des transformations de la famille, la répartition et la fonction des différentes pièces a changé. La salle à manger fait désormais souvent partie du salon, la cuisine est devenue le principal lieu des repas (pour 80% des Français), la salle de bains s’agrandit (4 mètres carrés en moyenne)... Les meubles, généralement plus petits, souvent démontables, sont mobiles, passant d’une pièce à une autre, de la terrasse au  jardin...

Le confort des logements s’est beaucoup amélioré depuis le début des années 60. Aujourd’hui, 80% des Français ont une salle de bains ou une douche, des WC intérieurs, le chauffage central... ils n’étaient que 34% en 1970. Ils possèdent également presque tous les appareils électro-ménagers, tels le réfrigérateur et le congélateur, la cuisinière électrique, la machine à laver le linge, l’aspirateur, plus de 40% ont un lave-vaisselle... Ils sont aussi très bien équipés en matériels de loisirs (télévision, magnétoscope, chaînes haute-fidélité...). Désormais, les Français s’efforcent de rendre leur cadre de vie aussi agréable que possible en choisissant des types de meubles très divers, en le décorant de tissus, de moquettes ou d’objets à leur goût, en l’ornant de fleurs, de plantes, de bougies parfumées, etc. Le logement n’est plus seulement le lieu de la vie quotidienne, mais aussi celui où l’on peut travailler, se reposer, se distraire, où l’on se sent bien, à l’aise, en sécurité...

 

Les résidences secondaires         

      La maison de campagne que tous les Français rêvent de posséder un jour est désormais une résidence secondaire. Elle est sans doute moins campagnarde, mais attire de plus en plus d’habitants des villes. On dénombre aujourd’hui 2,4 millions de résidences secondaires, dont la moitié, depuis 1975, sont construites dans des immeubles. Désormais, des petits appartements à la mer ou à la montagne concurrencent les villas ou les chalets. Les Français dans leur majorité ne souhaitent plus être isolés à la campagne, ils préfèrent les avantages (commerces, distractions...) que leur offrent les stations au bord de mer ou à la montagne. Ce qui leur importe c’est la beauté du site et la douceur du climat. La “maison de campagne” garde cependant tous ses attraits : elle représente la nature agréable à vivre quand les conditions de vie dans les villes sont souvent difficiles, elle est le lieu où l’on peut se retrouver en famille ou entre amis. Même si elle n’a pas toujours été transmise de génération en génération, elle reste avant tout une véitable institution familiale. Mais les résidences secondaires peuvent aussi être acquises collectivement. Des groupes d’amis achètent parfois plusieurs maisons dans un village et constituent ainsi une communauté qui n’existe plus dans les villes. S’ils n’ont guère de relations avec les vacanciers ou les touristes de passage, ils s’efforcent de créer des liens avec les gens du pays. Ceux-ci sont dorénavant prêts à accepter ces nouveaux venus qui, souvent, redonnent de la vie à des villages ou des hameaux de plus en plus désertés et menacés de disparition. Parfois même, ce sont ces résidents de “fraîche date” qui ont le plus de mal à accepter la venue des touristes et les inconvénients qui peuvent en résulter. Ces derniers arrivés sont souvent ceux qui s’opposent le plus aux constructions nouvelles et les plus farouches partisans de la protection des sites.

 

Les résidences mobiles

      Les Français semblent également de plus en plus attirés par les résidences mobiles, cette habitation transportable qui leur évoque une “ petite maison dans la prairie”. Compte tenu de l’accroissement du temps libre pour les actifs et de la hausse du pouvoir d’achat pour les retraités, ce mode de vacances, à la fois moyen de déplacement et lieu d’habitation, connaît de plus en plus de succès. Les Français aiment désormais bouger et se dépayser. Ils partent moins longtemps mais plus souvent et préfèrent des formules qui ne leur coûtent pas trop cher et les laissent libres. Le camping-caravaning est ainsi pratiqué par plus de 7 millions de Français (5 millions au milieu des années 70) qui peuvent choisir entre plus de 9 000 terrains de camping. Les maisons mobiles ressemblent de plus en plus à de vraies maisons avec leurs murs blancs, leurs volets de couleurs et même leur terrasse. Leur prix varient entre 80 000 francs et 250 000 francs. Avec les maisons mobiles, on peut “se faire plaisir tout de suite”, il n’y a pas de travaux à effectuer, on peut aller pas trop loin de chez soi, on peut changer de place, etc. Choisir une maison mobile, c’est choisir un certain mode de vie fait de liberté et de disponibilité.

 

L’ALIMENTATION

 

Pendant longtemps première dépense des Français, l’alimentation est désormais devancée par le logement. La part du budget qu’ils lui consacrent n’est plus que de 18% (21% en 1980 et 30% en 1960). Ils ont également changé leurs habitudes et leurs comportements alimentaires.

 

Ce que mangent les Français

      S’ils dépensent moins d’argent pour se nourrir, les Français ont également une nourriture moins riche ( 900 calories par jour contre 2 500 après la Guerre. Ils passent également beaucoup moins de temps à table (une heure et vingt minutes, dont 33 minutes pour le déjeuner et 38 minutes pour le dîner) contre deux heures en 1965, diminution due à la généralisation de la journée continue et du travail des femmes. De même, le temps consacré à la préparation des repas n’est plus que de 10 minutes contre 30 il y a vingt ans. En revanche, plus de temps est accordé au petit déjeuner : environ 20 minutes aujourd’hui, contre 10 en 1980 et 5 en 1965. 62% des Français prennent un petit déjeuner traditionnel (tartines de pain beurré trempées dans du café...) et 14% , en majorité des jeunes, un petit déjeuner plus complet, composé de céréales, de laitages, de fruits, etc. De même que la durée des repas, la façon de manger a évolué, qu’il s’agisse de l’horaire des repas ou de la succession des plats ... Mais ce qui a probablement le plus changé c’est le contenu des repas. Par exemple, les Français mangent beaucoup moins de pain (100 g par personne et par jour, soit deux fois moins qu’en 1965), tandis que 15% d’entre eux n’en mangent pas du tout. Ils consomment également trois fois moins de pommes de terre, beaucoup mmoins de sucre, de beurre, de vin orfinaire...

      Certains produits en revanche connaissent beaucoup plus de succès : 95% achètent des yaourts (ils n’étaient que 75% en 1980 et 45% en 1965). la consommation de produits surgelés est passée de 2 kg en 1965 à 37 kg en 1995). Il en est de même pour la charcuterie et le fromage, pour les eaux minérales et les sodas. Le pain reste cependant l’aliment le plus consommœé devant les pommes de terre, les œufsle jambon cuit, tandis que le bifteck tombait de la quatrième à la huitième place.

      Ces changements dans les habitudes alimentaires des Français s’observent dans toutes les catégories socio-professionnelles, même si des différences subsistent. Certains produits internationaux (hamburgers, pizzas, sodas...) sont aussi très appréciés par les Français, notamment les jeunes. Les produits allégés (sans matières grasses ou sans sucre) ou diététiques connaissent également un assez grand succès. Des événements comme la crise de la “vache folle” ont sensibilisé les Français aux risques d’une alimentation incontrôlée (envion 30% disent avoir diminué leur consommation de viande de bœuf). Les produits frais ou biologiques attirent de plus en plus de personnes soucieuses d’une nourriture plus naturelle et plus saine. Les poulets fermiers et les vins de pays sont de plus en plus proposés aux consommateurs, tout comme les plats cuisinés, préparés sous la direction de “chefs” réputés.

      Ces évolutions dans les habitudes alimentaires des Français montrent qu’ils manifestent de plus en plus d’intérêt pour une cuisine de qualité, où le goût et la gourmandise, notamment pour des produits venus d’ailleurs (cuisines asiatiques, italienne,mexicaine...), jouent un rôle de plus en plus important.

 

Où mangent lesFrançais ?

      Les Français mangent de plus en plus souvent hors de chez eux (55 repas par an), mais vont de moins en moins au restaurant (30% de l’ensemble de leurs repas). Secteur en expansion depuis le début des annés 60, la restauration est en récession depuis trois ans. En 1997, son taux de fréquentation a baissé d’environ 10%, qu’il s’agisse des fast-food  ou des restaurants trois étoiles.

 

      55% des repas pris à l’extérieur le sont dans la restauration collective (cantines) et 35% dans la restauration commerciale. Pour ces repas à l’extérieur, ils dépensent 2 850 F (1 000 F pour la cantines et 1 850 F pour le restaurant).

      Un autre type de restauration se développe de plus en plus : celle que l’on trouve dans les boulangeries, les charcuteries, les stations-services... Dans la région parisienne et les grandes villes, 65% des personnes qui travaillent y ont recours.

      Aujourd’hui, la restauration s’est transformée : on change de type de restaurant selon les circonstances (repas de travail, en famille, avec des des amis...). La restauration est désormais à thèmes (poissons, cuisine bourgeoise, diététique...) ou ethniques (japonaise, baltique, tex-mex...).

      La “ nouvelle cuisine ” est passée de mode et la restauration, à l’image de la société, est totalement diversifiée : les McDo et les restaurants de luxe comme La Tour d’Argent coexistent dorénavant dans le paysage gastronomique français.

 

75% des repas des Français sont pris à la maison, 18% à la cantine ou au restaurant, 5;1% sont consommés sur place et 2,3% sont consommés à l’extérieur ( sandwichs dans un café).

Pour un repas, boisson comprise, ils dépensent en moyenne :

. 48% moins de 50 F

. 33% de 51 à 100 F

. 17% de 101 à 200 F

. 2% 200 F et plus.         

 

LE TRAVAIL

 

Si le travail des Français à la maison n’a pas véritablement changé, surtout pour les femmes, le travail professionnel s’est profondément transformé, en raison notamment de la crise de l’emploi que la France connaît depuis une vingtaine d’années.

 

      Les Français consacrent environ 15% de leur temps au travail, travail professionnel et travail à la maison. En 1900 le travail occupait 36% de leur temps et 45% en 1800. Cependant, cette très forte diminution apparente du temps de travail n’est pas l’exact reflet de la réalité. De fait, chez les hommes et les femmes de 25 à 50 ans, le travail occupe aujourd’hui une part plus importante qu’il y a vingt ou trente ans et cela pour deux raisons. La première est que dans la presque totalité des couples salariés, l’homme et le femme travaillent. En 1960, 25% des femmes de cette génération, mères de deux enfants, exerçaient une activité professionnelle, eelles sont aujourd’hui environ 80%. La seconde raison est que les conditions de travail se sont intensifiéées pour toutes les catégories professionnelles. Par exemple, environ 20% des salariés disposaient, il y a dix ans, de délais courts de fabrication ou de traitement de dossiers, ils sont aujourd’hui 40%. De même, le nombre de salariés travaillant le dimanche est de 22% et de 58% pour les non-salariés. Dans l’emploi du temps de la journée, les hommes actifs consacrent 8 h 50 par semaine (y compris le temps de déplacement) à leur travail professionnel et les femmes 7 h 40. Les travailleurs indépendants travaillent plus longtemps que les salariés et les agriculteurs deux heures de plus que les habitants des villes.

      Si les femmes qui travaillent ont environ une heure de travail en moins que les hommes, elles travaillent à la maison environ 4 h 30 les jours de semaine et près de 6 h le week-end. Les hommes travaillent à la maison environ 2 h 50 en semaine et 4 h les samedi et dimanche. Ils font les courses, le ménage, parfois la cuisine, ils bricolent, jardinent... Au total, les hommes travaillent environ 20 h à la maison, alors que les femmes ajoutent à leur temps de travail professionnel (39 h en moyenne) une trentaine d’heures de travail domestique.

      Si au cours des trente dernières années, la France a vu sa population active augmenter sensiblement (26 millions de personnes aujourd’hui), elle le doit presque exclusivement aux femmes. Les Françaises qui travaillent sont désormais 11,5 millions (80% de taux d’activité entre 25 et 54 ans, contre 45% il y a trente ans) et, désormais, elles ne cherchent pas à travailler pour augmenter les revenus du ménage, mais pour avoir leur propre activité professionnelle.

      Une des caractéristiques du travail des Français aujourd’hui est le développement du travail à temps partiel. Il concerne 3,5 millions de personnes, soit 15,6% de l’ensemble des actifs, contre 12,7% en 1992 et 9,6% en 1982. Ce sont surtout les moins de 25 ans (25%) et les plus de 60 ans (29%) qui sont occupés à temps partiel (surtout des non-salariés). Parmi eux, les femmes sont les plus nombreuses (80%), elles sont le plus souvent employées dans les services ou dans l’industrie agro-alimentaire.

      Lorsqu’une personne choisit de travailler à temps partiel cela signifie qu’elle souhaite concilier vie professionnelle et vie privée. Dans la Fonction publique, le temps partiel “à la carte” permet, en particulier à des femmes, d’aménager  leur durée de travail du mi-temps à 90% de l’horaire normal.

      Il existe également aujourd’hui des formes de travail temporaire qui sont la conséquence de la crise de l’emploi et du chômage que la France connaît depuis une vingtaine d’années. Il s’agit d’emplois intérimaires ou à durée limitée, particulièrement nombreux (37%) chez les jeunes de moins de 25 ans. Dans les secteurs privé et semi-public, 50% des emplois de salariés sont des contrats à durée déterminée (CDD). En dix ans, ces divers types d’emploi ont été multipliés par deux. Bien que donnant du travail à de nombreuses personnes, ils sont considérés comme des emplois précaires.

      Si le travail permet de s’intégrer dans la société, le manque de travail, le non-travail est souvent aujourd’hui cause d’exclusion. Certains n’hésitent pas à évoquer la “fin du travail”, ce qui ne paraît pas très sérieux, mais la réduction du temps de travail décidée par le gouvernement (35 h par semaine au lieu de 39 h) et l’idée de partage du travail doivent désormais inciter les Français à considérer de manière différente la question du travail.

 

LES LOISIRS

 

Les Français consacrent de plus en plus de temps et d’argent à leurs loisirs : les vacances et le tourisme, bien sûr, mais aussi les sports et les jeux.

 

Les vacances et le tourisme

      60% des Français partent en vacances au moins une fois par an.  La progression la plus forte s’observe chez les agriculteurs, tandis que les personnes au-delà de 60 ans demeurent les moins nombreuses à partir. S’ils partent de plus en plus, les Français le font aussi de plus en plus souvent.

Bénéficiant de cinq semaines de congés par an, ils prennent leurs vacances en deux ou trois fois. Si l’été demeure la période de vacances préférée, (un tiers des séjours ont lieu entre le 1er juillet et le 15 août), l’hiver est de plus en plus apprécié. Au cours des vingt dernières années, les départs en vacances d’hiver sont passés de plus de 4% à plus de 10%. Cependant, les sports d’hiver restent surtout pratiqués par les habitants des villes, cadres supérieurs et professsions libérales (près de 19%), même si d’autres catégories sociales aux revenus plus modestes (employés, ouvriers) partent également (environ un tiers sont allés “à la montagne” au moins une fois au cours des cinq dernières années). Les plus nombreux sont les 25-34 ans et les habitants de la région parisienne.

      Toutefois, ceux qui prennent des vacances d’hiver ne vont pas seulement à la montagne. S’ils sont 37% à fréquenter les stations de sports d’hiver des Alpes, des Pyrénées, des Vosges ou du Jura (pour le ski de fond), 26% vont au bord de la mer (4% d’un lac), 25% à la campagne et 25% à la ville (9% partent à l’étranger).

      Avec l’accroissement des vacances d’hiver, les séjours d’été sont désormais moins longs, passant de 27 à 22 jours au cours des trente dernières années. La mer (côtes atlantique, bretonne, méditerranéenne) demeure la principale destination estivale (45%), suivie de la campagne (20%), de la montagne (14%), puis des circuits touristiques et des séjours en ville.

      En raison des difficultés économiques récentes, les Français ont réduit leurs dépenses de vacances en s’efforçant notamment de disposer d’un logement gratuit. Deux tiers d’entre eux séjournent ainsi chez des parents ou des amis et 17% dans leur résidence secondaire. 11% vont à l’hôtel, 9% font du camping, 9% louent un appartement ou une maison, 4% vont dans des clubs ou villages de vacances.

      Le phénomène le plus marquant de ces dernières années est le développement d’un marché des vacances pour les “seniors” (les personnes de plus de 60 ans). Généralement retraités, ils représentent 15% de la population, disposent de temps et de revenus importants (supérieurs de 8% à ceux des actifs) et partent ainsi en vacances ou faire du tourisme de plus en plus souvent , de plus en plus longtemps (33 jours par an, pour une moyenne nationale de 27) et pour des destinations de plus en plus lointaines. 80% des séjours de vacances se déroulent en France, en particulier sur la Côte d’Azur (12%) et dans la région Rhône-Alpes (12%), en Languedoc-Roussillon (9%), Bretagne (8%), Aquitaine (7%) et Pays de Loire(7%). Les séjours à l’étranger sont, depuis deux ans, de nouveau en progression (23% en 1996).

      L’Europe reste de loin la principale destination des Français (77%), dont 23% pour l’Espagne, 15% pour l’Italie, 12% la Grande-Bretagne, 8% la Belgique et le Luxembourg à égalité avec l’Allemagne. Mais les Français sont de plus en plus nombreux à se rendre en Amérique et en Afrique (9%), mais aussi en Asie-Océanie (5%), la plus forte progression de ces dernières années. Aujourd’hui, les pays “à la mode” sont les Antilles, l’Ile Maurice, le Vietnam et Cuba.

 

Les jeux

      Les Français n’ont jamais autant joué. En 1997, ils ont dépensé 118 millliards de francs dans les machines à sous des casinos, dans différents jeux de hasard et dans les paris pour les courses de chevaux. Cette somme représente dix fois le budget du ministère de la Culture, elle a augmenté de 5 milliards en un an et de 60 milliards en dix ans ; elle correspond à une moyenne de 2 000 francs par personne.

      Ce sont les casinos qui ont le plus profité de cette passion des Français pour les jeux. On en compte 159 qui, en 1997, ont accueilli 47 millions de clients, soit vingt-deux fois plus qu’il y a dix ans. Ils ont dépensé près de 50 milliards de francs, en particulier dans les machines à sous autorisées en France depuis 1986. Ce sont ces machines (elles sont au nombre de 11 000 aujourd’hui) qui attirent de nouvelles catégories de joueurs appartenant à tous les milieux sociaux. Elles représentent 90% du chiffre d’affaires total des casinos.

C’est une société d’économie mixte dont l’Etat possède 72% des parts, La Française des jeux, qui gère la plupart des jeux de hasard. Il s’agit de jeux de grattage (les joueurs doivent gratter une carte pour savoir s’ils ont gagné)  et du Loto. Les jeux de grattage sont des jeux à 5 francs (le Banco), à 10 francs (le Millionnaire, le Solitaire, le Black Jack, le Poker plus) ou à 20 francs (le Monopoly). En 1997, 29 millions de Français ont dépensé 29 milliards pour les jeux de grattage et 11 milliards pour le Loto. Les paris sur les courses de chevaux, organisés par le PMU (Pari mutuel urbain) continuent d’attirer de nombreux joueurs. 8 millions de parieurs ont dépensé plus de 34 milliards en 1997 pour les Tiercés (paris sur les trois premiers chevaux), Quartés (quatre premiers) et Quintés (cinq premiers). La particularité du PMU est que seuls des hommes y jouent, ce qui limite le nombre des parieurs.  Les gains des différents jeux peuvent être très importants. L’an passé, le PMU a distribué 123 gains de plus d’un million de francs pour 1,2 milliards de tickets vendus et La Française des jeux 377 pour 470 millions de bulletins du Loto. Les chances de gagner le gros lot du Loto, par exemple, sont extrêmement rares : une sur 14 millions. Le principal gagnant des jeux en France est l’Etat qui, en 1997, a perçu plus de 20 milliards de recettes diverses, soit trois fois plus qu’il y a dix ans. Ce sont essentiellement La Française des jeux et le PMU qui rapportent de l’argent à l’Etat, car les casinos sont privés et ne reversent qu’à peine 10% du total des sommes jouées.

 

LA VOITURE

 

      Les Français voyagent de plus en plus et de plus en plus en voiture. Environ 80% de leurs déplacements à plus de 100 km de chez eux se font par la route.

 

      Les Français sont plus nombreux à voyager (82% contre 74% il y a une dizaine d'années), et le nombre de leurs voyages s'accroît également (9 par an, tous moyens de transports confondus, contre 5,5).

 

      Sur ces 9 voyages annuels, 7,2 sont effectués en voiture. Deux raisons expliquent ce phénomène. D'une part, l'augmentation du nombre de conducteurs automobiles (82% des Français possèdent le permis de conduire, contre 70% il y a douze ans, et 76% disent être des conducteurs réguliers soit 12% de plus). D'autre part, les automobilistes roulent davantage : 30% d'entre eux, contre 23% en 1984, font plus de 19 000 km par an. On constate cette tendance dans toutes les catégories sociales. Mais, les cadres, hommes, et ceux qui bénéficient de revenus élevés sont encore les principaux utilisateurs de la voiture. Aux quelque 80% de conducteurs correspondent environ 26 millions de voitures, dont 55% sont françaises et 45% étrangères.

 

      Au quotidien, les Français utilisent leur voiture dans 75 à 90% des cas (en ville, de la ville à la banlieue et inversement, en banlieue, à la campagne...). En moyenne, ils effectuent, chaque jour, un peu plus de deux déplacements en voiture (2,03), pour une distance moyenne de 30 km, contre 0,75 à pied, 0,29 par les transports en commun et 0,13 en moto, scooter ou vélo.

 

      Au-delà de ces chiffres, il apparaît donc bien que les Français aiment la voiture, peut-être  même qu'ils éprouvent pour elle une véritable passion. Pourtant elle coûte cher, à l'achat (plus de 60% d'augmentation en dix ans et, donc, deux tiers des Français s'endettent en l'achetant à crédit) comme à l'usage (entre 35 000 et 40 000 francs par an), l'essence ne cesse d'augmenter, les embouteillages continuent de s'accroître, et avec eux la pollution, les accidents restent trop nombreux et trop souvent graves (8 000 tués et 180 000 blessés par an), les contrôles et les sanctions se multiplient, mais rien n'y fait : huit Français sur dix ont une voiture et plus de 35% en possèdent deux (la seconde étant, le plus souvent, la “voiture de madame”, c'est à dire de la femme qui travaille) ; ils lui consacrent environ 20% de leur budget, soit presque autant que pour leur alimentation... La voiture n'est certainement pas qu'un simple moyen de transport, elle est ce qui permet d'aller où l'on veut et quand on le veut, elle donne de la liberté, elle est donc quelque chose qui fascine et qui fait rêver les Français.

 

      Les taux de satisfaction des Français vis-à-vis des différents réseaux routiers etautoroutiers sont très élevés. Ainsi, chez les personnes ayant utilisé une automobile dans l'année, ce taux est de plus de 90% en ce qui concerne les autoroutes (dont 33% de “très satisfaits”), de 84% pour les routes nationales (22% de “très satisfaits”) et de 66% pour les autres routes. Au total, une nette majorité de la population a une image globalement positive du réseau routier : 59% des Français sont satisfaits des trois réseaux à la fois. Le taux de satisfaction est cependant un peu inférieur chez les “gros rouleurs”. Par rapport à 1988, ces résultats mettent en évidence une hausse sensible de la satisfaction.  D'une part, le jugement global porté sur l'ensemble du réseau s'est amélioré (hormis pour les autoroutes où il avait déjà atteint un maximum) ; d'autre part, cette progression s'est accompagnée d'une augmentation des opinions les plus élogieuses (les “tout à fait” satisfaits). 79% des Français considèrent en outre que l'autoroute constitue un élément important pour le développement et l'avenir d'une région.

 

      Pour autant, nos concitoyens reconnaissent le fait que l'autoroute présente une menace pour l'environnement. Pour près des deux tiers, ce sont “le paysage” et le “cadre de vie des riverains” qui sont le plus touchés par les nouveaux aménagements routiers et autoroutiers. Cependant, 48% de la population estiment que les nouvelles autoroutes respectent mieux les paysages que les anciennes.

 

      Très satisfaits des autoroutes, les Français sont également contents des services offerts sur ce réseau : 73% les trouvent “satisfaisants”, 21% s'en déclarent même “très satisfaits” (+ 3 points par rapport à 1992). Les appréciations sur les différents services sont quasiment toutes positives, et pour la plupart en amélioration, mais à des degrés bien différents. Ainsi, les aires de repos recueillent les meilleures scores, avec 91% de satisfaits, un taux très proche de celui des année antérieures. Viennent ensuite les toilettes (75%), le téléphone (73%), l'information des usagers (72%), et la distribution des carburants (62%). La vente de produits divers obtient 59% de satisfaction et la restauration, 58%. Seul le dépannage ne recueille pas une majorité de “satisfaits” (42% des Français seulement) : mais un grand nombre d'utilisateurs de l'autoroute (41%) ne se prononcent pas sur ce sujet. Le taux de la satisfaction dans ce domaine n'a pas évolué depuis 1989. L'amélioration de la satisfaction a été la plus nette, en sept ans, sur l'information de usagers (+ 15%) et sur la restauration (+ 13%).

 

Circulation sur longue distance

 

      En matière d'amélioration de la circulation sur longue distance, les Français tendent à privilégier une meilleure utilisation du réseau plutôt que son développement systématique. Quatre exemples le montrent. D'une part, la mise en service, ces dernières années, de nombreuses autoroutes semble avoir permis aux Français de juger que le rythme de construction de ces voies était satisfaisant : une majorité (51%) considère maintenant ce rythme “adapté aux besoins” (contre 43% en 1991).D'autre part, confrontés aux problèmes de circulation, les Français proposent plutôt de développer les mesures favorisant une “meilleure utilisation” des infrastructures existantes : étaler les dates de départ en vacances, exploiter au mieux le réseau routier par les “itinéraires bis” plutôt que créer de nouvelles voies. Dans le même ordre d'idées, on note que le principe d'une modulation du prix du péage en fonction de l'affluence, très critiqué il y a sept ans, semble avoir fait son chemin : 45% des Français y sont maintenant favorables. Cependant, face à l'augmentation générale de la circulation routière sur longue distance, une nette majorité (62%) préconisent de mettre en place une politique d'incitation à d'autres modes de transports que la route. On note sur ce point une véritable inversion de tendance par rapport à 1992 : le développement du réseau autoroutier, préféré voici quatre ans pour réguler l'accroissement de la circulation routière, n'est plus aujourd'hui préconisé que par 38% de la population, contre 55% en 1992. Enfin, ces attitudes sur les infrastructures dépassent le seul cadre automobile. Pour nos concitoyens, l'effort prioritaire à mener pour assurer le développement du réseau passe d'abord par le transport des poids lourds par le train. A l'inverse, les propositions concernant la mise en service de nouvelles lignes ou de nouvelles voies, qu'elles soient ferrées, routières ou aériennes, perdent de nombreux partisans.

 

Circulation en ville

 

      Le même désir de mieux utiliser le réseau réapparaît dans les attentes des Français en ce qui concerne la circulation urbaine. Il est vrai que neuf personnes sur dix jugent aujourd'hui “préoccupants” les problèmes de déplacements dans les villes. Cette sensibilité est en très nette augmentation depuis 1990 (+ 9%) ; cela porte principalement sur la modalité “très préoccupant”. Parmi les trois types de mesures envisageables pour remédier à ces problèmes, les Français marquent nettement leurs choix : le développement des transports en commun constitue la solution la plus consensuelle, souhaitée par plus de neuf Français sur dix; il en est de même du développement des parcs de stationnement en périphérie directement reliés au réseau des transports en commun. Par ailleurs, la limitation des véhicules privés dans les centres-villes s'impose de plus en plus dans l'esprit de nos concitoyens : 76% la trouvent aujourd'hui souhaitable. La solution de créer de nouvelles voies de circulation, même si elle réunit encore une majorité d'avis favorables, est, quant à elle, en net recul (-24%). Dans ce cadre, l'idée d'imposer un péage aux automobilistes, à travers la création de voies rapides souterraines,  est largement repoussée. L'idée même du péage pour entrer en centre ville est rejetée par 79% de la population. Les problèmes de circulation urbaine et leurs solutions éventuelles apparaissent très liés,  dans l'esprit des Français, à leur perception de l'environnement : l'année 1995 a connu une médiatisation sans précédent des “pics de pollution” urbains, et une diffusion de plus en plus large des méfaits de l'essence et du gazole. L'assimilation “voiture = pollution” n'est donc probablement pas étrangère à ces résultats. Cela influence d'ailleurs également le choix des mesures envisagées : plus la sensibilité est grande à l'environnement, plus les Français souhaitent un développement des transports en commun et plus ils sont favorables à la limitation de la circulation dans les centres-villes.

 

Les solutions aux problèmes des déplacements urbains

 

      Interrogés sur d'éventuelles solutions pour résoudre les problèmes de déplacements urbains, les Français se partagent en cinq groupes.

 

      Les partisans des transports en commun (27% de la population)

Moins de voitures, plus de véhicules collectifs, telle est leur suggestion. Très favorables au développement des transports en commun comme à une limitation de la circulation en centre-ville, leur hostilité à l'encontre du “tout voiture” est claire, mais aussi leur répugnance au renforcement de la répression du stationnement illicite. On trouve surreprésentées dans ce groupe des personnes de milieux plutôt aisés (cadres, revenus du foyer élevés, diplômés), ainsi que des citadins, qui sont donc directement concernés par le problème de la circulation urbaine. Il faut noter l'attention particulière apportée par cette population à l'environnement.

 

      Les incertains soucieux du problème (10% de la population)

Ils ont la conviction que les problèmes de déplacements dans les villes sont “très” préoccupants : 61% le pensent, contre 47% en moyenne. De fait, cette préoccupation les conduit à considérer “très souhaitable” toute solution proposée. Ce groupe est un peu plus masculin et âgé qu'en moyenne.

 

      Les consensuels, automobilistes avant tout (24% de la population).

Ils préfèrent des solutions favorables à l'automobile (nouvelles voies, nouveaux parkings en périphérie), tout en ménageant les transports en commun. Ils plaident donc pour une amélioration effective de la circulation. Aucune caractéristique sociodémographique ne permet de caractériser ce groupe.

 

      Les “antipéage” (24% de la population)

Ce groupe rassemble avant tout des personnes qui refusent l'idée d'instaurer un péage pour les automobilistes pénétrant en centre-ville, même si ce péage permet de financer la création de voies rapides souterraines. On trouve ici un peu plus de provinciaux qu'en moyenne, de personnes voyageant peu, uniquement en voiture,  et peut-'tre moins concernées par les problèmes aigus de la région parisienne ou des grandes métropoles de province.

 

      Les partisans du “tout voiture” (13% de la population)

Ces personnes se caractérisent à la fois par leur attrait marqué pour la “création de nouvelles voies”, et leur attitude nettement plus hostile qu'en moyenne vis-à-vis de toute autre solution. Ils choisissent donc en nombre la seule idée exempte de contrainte pour les automobilistes : leur ouvrir de nouveau axes intra-urbain. On trouve parmi eux plus de personnes sans permis que dans l'ensemble de la population. Les catégories qui voyagent le moins (femmes, personnes disposant de faibles revenus, non-diplômés) y sont bien représentées, de m'me que les jeunes de moins de 25 ans. On peut faire l'hypothèse qu'il s'agit là en partie de groupes qui n'ont pu encore accéder eux-m'me à l'“âge d'or de la voiture”, synonyme pour eux d'une “liberté” de mouvement à laquelle ils continuent d'autant plus à aspirer qu'ils n'y ont pas goûté. En tout état de cause les transports en commun ne paraissent pas répondre, chez eux, à leur attente de libre mobilité individuelle.

 

Vers une mutation

 

      Au total, le regard porté par nos concitoyens semble s'être infléchi : les Français plaident pour une certaine “stabilisation” du rythme des constructions routières et une diversification des modes de transports. Cette inflexion est forte en ce qui concerne la circulation en ville, mais elle concerne aussi les déplacements sur plus longue distance. Les influences ”écologistes” ont certainement joué dans ce revirement. Mais cela ne suffit pas en soi à expliquer l'ampleur du phénomène. Il est vraisemblable que celui-ci accompagne une mutation plus profonde de la société française qui, soumise à des contraintes économiques de plus en plus exigeantes, et à des inquiétudes de plus en plus fortes vis-à-vis de l'avenir, modifie ses comportements et ses aspirations. Est-ce une remise en cause du “tout automobile”, ou ne s'agit-il que d'une position momentanée ? Seul l'avenir le dira.

 

* Les données présentées sont issues de l'enquête “Conditions de vie et Aspirations des Français” du CREDOC.

 

LES ANIMAUX

 

Les Français détiennent le record du monde de la possession d’animaux domestiques.

 

      51% des Français possèdent un animal chez eux. 28% ont un chien, 25% un chat, 9% des poissons, 6% un oiseau et 4% un rongeur. La France compte 58,5 millions d’habitants et 42 millions d’animaux, parmi lesquels : 8,2 millions de chats, 7,8 millions de chiens (dont 500 000 à Paris), 19 millions de poissons, rouges ou non, 6 millions d’oiseaux (canaris, perroquets...), 1 million de rongeurs (lapins, hamsters...). A ces animaux, il faut ajouter un nombre indéterminé de tortues, de singes, de serpents, etc. 62% des chats et 69% des chiens vivent dans des maisons individuelles avec jardin, situées dans des petites villes ou des communes rurales. Les animaux constituent un marché très important. Les propriétaires de chiens dépensent en moyenne 2 500 francs par an pour nourrir leurs bêtes  et ceux de chats 700 francs. Cela représente une dépense annuelle de plus de 20 milliards , à laquelle s’ajoutent les dépenses de santé, de toilettage, d’assurance... Les agriculteurs sont les plus nombreux à posséder un animal (82%), devant les commerçants, les artisans et les chefs d’entreprise (64%), les ouvriers (57%), les cadres supérieurs, les professions libérales (36%) et les inactifs (35%).

 

 

4. PARIS ET LES RÉGIONS

P A R I S

La capitale de la France a connu de profondes transformations au fil des siècles tout en demeurant une ville chargée d’histoire. Mais Paris est aussi une métropole moderne dont le visage a beaucoup changé ces deux dernières décennies. Sa population a diminué, nombre de ses quartiers ont été rénovés et ses moyens de transports multipliés.

A la découverte de la ville

      Paris est une ville de 2,1 millions d’habitants et de 104 km2 de superficie, traversée d’est en ouest par la Seine. Le fleuve partage la ville en deux parties d’étendue inégale : la Rive gauche et la Rive droite.

      Depuis la ville d’origine, Lutèce, conquise par Jules César en 52 avant notre ère, jusqu’à la capitale d’aujourd’hui, Paris a connu des évolutions et des transformations profondes. Mais si, au fil de son histoire, ses rois, ses empereurs, ses présidents de la République ont modifié son visage, elle n’a jamais cessé d’être “ le cœur de la France ”. Un cœur qui bat au rythme de ses divers quartiers : résidentiels à l’ouest, populaires à l’est, quartiers des administrations, des affaires, des universités...

      Au cours des trente dernières années, cependant, Paris a connu des modifications d’une telle importance qu’on a pu parler de métamorphose.

    On peut ainsi distinguer le Paris historique et le Paris moderne.

 

LE PARIS HISTORIQUE

      Paris est né autour de l’Ile de la Cité, véritable berceau de la capitale. Située au centre de la ville, elle a la forme d’un bateau dont la poupe serait surmontée par la cathédrale Notre-Dame de Paris, bâtie de 1163 à 1330.

      Longtemps siège de toute l’activité de la ville, la Cité abrite le Palais de Justice sur un emplacement qui fut au Xe siècle celui du premier palais des rois de France. A côté du Palais se trouve la magnifique Sainte Chapelle, édifiée au XIIIe siècle.

      De l’autre côté de la Seine, sur la rive droite, s’élève, tout près du fleuve, l’Hôtel de Ville, imposant bâtiment construit à la fin du XIXe siècle et domaine du maire de Paris.

      A l’ouest de l’Hôtel de Ville, le quartier du Marais est l’un des plus anciens de Paris.

      La Place des Vosges, ancienne Place Royale, créée par Henri IV, au XVIe siècle, est entourée de majestueux bâtiments de pierre et de brique. Tout autour, de superbes hôtels particuliers, dont beaucoup ont été restaurés et sont aujourd’hui des musées (de la Ville de Paris, des Archives de France, Musée Picasso), font du Marais un des quartiers de Paris les plus chargés d’histoire.

      Toujours sur la rive gauche de la Seine, en remontant vers le Sud la montagne Sainte-Geneviève, une des sept collines qui entourent Paris, se trouve le Quartier Latin. Autour de la Sorbonne, première université fondée en France au XIIIe siècle (1253), il comprend également le Collège de France, fondé par François 1er en 1530, et le Panthéon où, depuis la Révolution, sont déposées les cendres des grands hommes de la nation française.

      Plus à l’ouest, l’église romane de Saint-Germain-des-Près, une des plus vieilles de Paris, était le cœur du quartier des écrivains et des artistes. Ils sont aujourd’hui peu à peu remplacés par des commerçants et des restaurateurs.

      A quelques pas de là, dominant la Seine, l’Institut, fondé par le cardinal Richelieu au XVIIe siècle, est le siège de l’Académie française dont les 40 membres se réunissent chaque semaine pour enrichir de mots nouveaux le Dictionnaire de la langue française.

      L’Histoire, on la retrouve, toujours vers l’ouest, avec le Louvre. Autrefois résidence royale (François 1er y a invité de grands artistes de la Renaissance, comme Léonard de Vinci), le Palais du Louvre devint un musée avec la Révolution.

      Désormais plus grand musée du monde, après de “ gigantesques travaux d’aménagement, la construction, au centre d’une de ses cours, d’une pyramide de verre de 22 mètres de haut et l’ouverture de nouvelles salles,consacrées notamment à l’Antiquité égyptienne, ont encore accru son prestige.

      Derrière le Louvre, le Palais Royal, édifié pour le cardinal Richelieu et restauré en 1871, abrite désormais le ministère de la Culture.

      Dans le prolongement du Louvre, le Jardin des Tuileries, dessinés au XVIIe siècle, s’ouvrent vers la Place de la Concorde et son célèbre obélisque de Louqsor.

 

LE PARIS MODERNE

      C’est sans doute la Tour Eiffel qui représente le mieux la transition entre le Paris historique et le Paris moderne. Symbole mondialement reconnu de Paris, ce monstre de fer de 300 mètres de haut a été érigé à l’occasion de l’Exposition universelle de 1889.

      Face à la Tour Eiffel, le Palais de Chaillot, cette fois bâti pour l’Exposition universelle de 1937, marque définitivement l’entrée de Paris dans le XXe siècle et l’âge moderne.

      Toutefois, c’est au cours de la seconde moitié du siècle, et, plus précisément, lors des trois dernières décennies, que Paris va connaître sa véritable métamorphose.

      Au sud-ouest de la capitale, sur la rive gauche, la Tour Maine-Montparnasse, construite à l’emplacement d’une ancienne gare de chemin de fer, concurrence, avec ses 56 étages, la Tour Eiffel, sa voisine, et le célèbre Empire State Building de New York.

      Sur la rive droite, non loin de l’Hôtel de Ville, le Centre national d’Art et de Culture Georges Pompidou (appelé également Centre Beaubourg, du nom du quartier où il a été édifié), est à la fois un musée d’art moderne et une bibliothèque ouverte à tous.

      Décrié pour sa “ laideur ”, comme le fut la Tour Eiffel autrefois, cet espace culturel est l’un des lieux de la capitale les plus fréquentés et visités.

      De la culture aux loisirs et aux sports, il n’y a souvent qu’un pas. Il est franchi, en 1983, avec la construction du Palais Omnisports de Paris-Bercy (POPB).

Cet ensemble polyvalent peut accueillir de 4000 à 17000 personnes pour des rencontres     sportives, mais aussi pour des concerts, des opéras, des ballets, des spectacles de cirque, etc.

Les grands travaux récents

1. La Bibliothèque de France

      Œuvre de l’architecte Dominique Perrault, ouverte depuis 1996, elle dresse ses quatre tours en forme de livres ouverts sur la rive gauche de la Seine, non loin de la gare d’Austerlitz. Haute de 80 mètres et 18 étages, ces tours encadrent un jardin de 12 000 m2 entouré de magasins. 11 étages sont consacrés aux magasins de livres (11,5 millions et 350 000 périodiques...) et 7 aux bureaux. Les salles de lecture et celles réservées aux chercheurs  (2 046 places) se trouvent au pied des tours.

2. La Grande Arche

      D’après un projet de l’architecte danois, Otto Von Spreckelsen, c’est un cube ouvert de 100 mètres de côté qui constitue une sorte de frontière entre Paris et sa banlieue. On y accède par un immense escalier. Elle abrite des bureaux ministériels et privés et accueille cent mille visiteurs par mois.

3. La Pyramide du Louvre

      Conçue par l’architecte américain d’origine chinoise, Ieoh Ming Pei, qui a réaménagé le Grand Louvre entre 1981 et 1983. C’est un ensemble de 739 losanges et triangles de verre, haut de 22 mètres.

4. L’Opéra-Bastille

      Inauguré le 14 juillet 1989, date anniversaire du bicentenaire de la Révolution, c’est une réalisation de l’architecte uruguayen Carlos Ott.

Bâtiment massif aux formes géométriques et à la façade de verre, il peut accueillir 2700 personnes.

5. La Cité des Sciences et de l’Industrie

      Ouverte en mars 1986, d’après un projet d’Adrien Fainsilber, elle allie l’ancienne Grande Halle à l’architecture métallique et des bâtiments de verre et d’acier. Le grand bâtiment de la Cité est entouré d’eau.

      Mais le symbole de la Cité c’est la Géode, une sphère de 36 mètres de diamètre qui abrite une salle de cinéma, avec le plus grand écran hémisphérique du monde.

      Au sud de la Cité, s’étend sur 35 hectares le Parc de la Villette. C’est là que se trouve également la Cité de la musique, conçue par Christian de Portzamparc, et le Musée de la musique.

      A l’est, le Zénith peut accueillir 6 400 personnes pour des concerts.

La Cité accueille environ cinq millions de visiteurs par an.

6. Le Stade de France

      Conçu pour la Coupe du monde de football de juin 1998, c’ est le dernier des grands travaux réalisés sous la Ve République.

      Construit à Saint-Denis dans la banlieue nord à 1,7 km de la capitale et à 15 km de l’aéroport de Roissy, il se dresse sur l’emplacement d’une friche industrielle.

      On y accède par l’autoroute du Nord, le métro et deux lignes de RER qui permettent d’évacuer 30 000 personnes par heure.

      Lorsqu’on découvre le stade, on est frappé par sa silhouette aérienne qui  évoque une sorte d’immense vaisseau spatial. Haut de 43 mètres, il a des formes rondes de verre et d’acier et est surmonté d’un toit de 13 000 tonnes (une fois et demie le poids de la Tour Eiffel). Suspendu par des haubans à 18 aiguilles d’acier, il abrite l’éclairage (550 projecteurs), la sonorisation (36 enceintes) et deux écrans géants de 120 mètres carrés chacun (un par virage). Il est prolongé par une verrière de 1 hectare (sur 6) légèrement teintée.

      Avec ses 80 000 places, c’est le plus grand stade de France et l’un des plus grands en Europe. Il possède des tribunes modulables en fonction du type de manifestations (80 000 places pour le football et le rugby, 75 000 pour l’athlétisme et les grands concerts, 30 000 pour le moto-cross et 18 000 également pour des concerts), des grilles réglables et un éclairage haute définition.

      Pour le réaliser, il a fallu 40 000 plans, 42 000 tonnes d’acier, vingt-cinq mois, et 2,7 milliards de francs, dont 47 % apportés par l’Etat et 53% par un consortium d’entreprises de travaux publics chargé de la construction mais aussi de l’exploitation du site jusqu’en 2 025. Ce groupement a signé avec la Fédération française de football et la Fédération française de rugby une convention d’utilisation du stade pour une période de quinze ans, à raison de quatre rencontres par an pour le rugby et dix en deux ans pour le football.

      Il est l’oeuvre d’une équipe de quatre architectes, dont le plus connu, Michel Macary, a collaboré à la construction du Grand Louvre.

      Autour du stade devraient voir le jour d’ici 2 001 des commerces, des restaurants, des bureaux, des centres sportifs, le tout sur dix hectares. 

      Le SDF a été inauguré officiellement le 28 janvier à l’occasion du match de football France-Espagne. Le 10 juin, il accueillera la première rencontre de la Coupe du monde, Brésil-Ecosse.

 

LE PARIS QUI CHANGE

La population

      En 1920, Paris comptait 2,9 millions d’habitants, chiffre record de toute son histoire.

      Aujourd’hui, les Parisiens ne sont guère plus de deux millions. Depuis 1962, c’est plus d’un demi-million d’entre eux qui ont quitté la capitale. Certains sont partis pour la province, mais le plus grand nombre s’est installé en banlieue.

      Le prix sans cesse plus élevé de vente ou de location des appartements a été la principale cause de ces départs massifs. La décentralisation de certaines activités industrielles et la construction de nombreux immeubles de bureaux ont joué également un rôle majeur dans le dépeuplement de Paris.

Le cadre de vie

      En même temps que la construction de bâtiments ou d’édifices de prestige, d’importantes opérations d’urbanisme ont été menées.

      A l’est et au sud-est de la capitale, des quartiers entiers ont été rénovés, après la destruction des immeubles vétustes et la construction d’ensembles modernes. Le quartier du Marais a été restauré. Près des gares de Lyon et de Montparnasse, elles-mêmes modernisées ou reconstruites, des quartiers nouveaux ont été aménagés autour de centres d’activités tertiaires.

      Si elles ont rajeuni l’aspect de certains quartiers, ces opérations d’urbanisme ont aussi suscité des protestations chez les amoureux du “ vieux Paris ”. Elles ont multiplié les grands ensembles de béton, puis les tours de verre et d’acier, faisant ainsi de plus en plus ressembler Paris à bien des villes du monde. Elles ont également contraint des Parisiens modestes à quitter la capitale pour laisser la place à des couches de population plus aisées.

Les transports

            Pour se déplacer dans Paris et en banlieue, les Parisiens peuvent utiliser le métro, les autobus, le RER et train.

      Depuis la première ligne de métro créée en 1900, 14 autres lignes et 372 stations permettent de circuler dans le sous-sol de la capitale. Plus de 200 km peuvent ainsi être parcourus dans des wagons régulièrement modernisés. Bon marché, rapide et sûr, le métro parisien a été adopté par de nombreuses villes dans le monde (Montréal, Mexico, Rio de Janeiro, Athènes, Santiago du Chili, Le Caire...).

      On peut également circuler dans Paris en autobus (c’est plus agréable mais moins rapide) grâce à 55 lignes réparties sur 540 km.

      Afin de faire face aux besoins sans cesse croissants de transports collectifs, la S.N.C.F (Société nationale des chemins de fer français) et la R.A.T.P. ( Régie autonome des transports parisiens) se sont unies pour créer le R.E.R. (Réseau express régional) , un “ supermétro ” de 4 lignes et 66 gares, réparties sur 115 km et reliant la capitale aux banlieues nord-ouest, sud-ouest, nord-est et sud-est, grâce à de nombreuses correspondances avec le métro.

      La S.N.C.F. met également à la disposition de ceux qui veulent se rendre en banlieue des trains au départ de toutes ses gares parisiennes.

      Comme dans toutes les grandes villes du monde, on peut bien sûr prendre des taxis, mais bien que près de 15 000, ils ne sont pas assez nombreux et sont souvent “ coincés ” dans les embouteillages !

L’ILE-DE-FRANCE

 

Province historique par excellence, avec ses châteaux, ses cathédrales, ses églises, ses abbayes, l’Ile-de-France est aussi la région la plus peuplée et la plus importante sur les plans économique et touristique.

 

Autour de Paris, elle se compose de 7 départements. Les plus proches de la capitale, ceux de la “ petite couronne ”, sont trois : les Hauts-de-Seine (1,4 million d’habitants), la Seine Saint-Denis (1,3) et le Val de Marne (1,2). Les plus éloignés, ceux de la “ grande couronne ”, sont quatre : l’Essonne (1,08 million d’habitants), la Seine-et-Marne (1,7), le Val d’Oise (1,4) et les Yvelines (1,2).

 

La population de l’Ile-de-France (les Franciliens) comprend donc environ 11 millions d’habitants (dont 2,1 pour Paris), regroupés sur un peu plus de 12 000 km_ (2,2% du territoire), avec une densité de 914 hab/km_ (moyenne pour la France : 106,2).

Si 19% de l’ensemble de la population française vivent en Ile-de-France et sont plutôt jeunes (34,5% de moins de 25 ans), ils sont aussi de plus en plus nombreux à quitter Paris et sa région (70 000 par an en moyenne depuis 1990). Compte tenu des 100 000 qui arrivent chaque année, cette progression de 0,6% place l’Ile-de-France au sixième rang des régions françaises pour la croissance démographique. Les principales raisons de ces départs sont essentiellement les conditions d’habitation, les temps de transport, la pollution, l’insécurité , autrement dit une qualité de vie jugée insuffisante ou médiocre.

 

Economiquement, l’Ile-de-France est la première région française. Elle est au premier rang pour le budget régional, pour le nombre d’emplois et pour le revenu disponible par habitant (le salaire net moyen d’un Francilien est supérieur de 35% à celui d’un provincial). Elle est cependant, comme bien d’autres régions, touchée par la crise : 123 000 emplois perdus entre 1991 et 1993 et un taux de chômage de 11% (moyenne nationale : 12,5%). Un emploi sur deux dépend d’entreprises dont les sièges sociaux sont implantés en Ile-de-France. La première d’entre elles est la RATP (le métro) suivie d’Euro Disney (la plus récente), de Renault, de Peugeot, d’Air France, de Bouygues, de Citroën... soit quelques-unes des plus grandes entreprises françaises. La part du Produit intérieur brut (PIB) de l’Ile-de-France représente 30% du PIB national, soit trois fois plus que la deuxième région française (Rhône-Alpes). Plus de 73% de l’activité économique de l’Ile-de-France est concentrée dans le secteur tertiaire (services et commerce) qui occupe plus de 2,5 millions de personnes. Environ 1 million travaillent ainsi dans le domaine bancaire (la moitié des quelque 350 banques françaises se trouvent dans la région) et 600 000 dans les services administratifs de la capitale. Le secteur secondaire (l’industrie) représente 21,5% de cette activité, principalement dans l’automobile, la construction aéronautique, électrique et électronique, la parachimie-pharmacie de l’imprimerie presse-édition. Enfin, le secteur primaire (l’agriculture) ne constitue plus qu’une infime part (0,2%) de la richesse régionale.  Les responsables de la région souhaitent en faire une sorte de capitale économique de l’Europe en favorisant les investissements de grandes sociétés étrangères (IBM vient ainsi d’investir 1 milliard de francs dans son usine de Corbeil-Essonne).

 

Le tourisme est bien sûr un des points-forts de l’Ile-de-France. En 1997, 36 millions de touristes et d’hommes d’affaires sont venus dans la région et Paris demeure la première ville touristique du monde. Si Euro Disneyland, à Marne-la-Vallée, a accueilli 12,6 millions de visiteurs, la cathédrale Notre-Dame de Paris en a reçu 12 millions. Et si la Tour Eiffel et le Musée du Louvre reçoivent des millions de touristes, les grands châteaux et musées de la région (Versailles, Fontainebleau, Vaux-le-Vicomte, Saint-Germain-en-Laye, Chantilly, La Malmaison, etc.) sont également très fréquentés.

 

LES RÉGIONS

 

Il existe 22 régions en France métropolitaine et 4 régions d’outre-mer. Elles sont caractérisées par une grande diversité : de paysages, de population et de niveau économique.

 

Parmi les 22 régions métropolitaines, quatre d’entre elles regroupent plus de 40% de la population du pays et 50% de son Produit intérieur brut (PIB). Ces quatre régions sont l’Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Nord-Pas-de-Calais. Viennent ensuite sept régions comprenant entre deux et trois millions d’habitants, dont les Pays de Loire, l’Aquitaine et la Bretagne et onze régions comptant moins de deux millions d’habitants. Il faut ajouter les quatre départements d’outre-mer qui ont un statut de régions : la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et la Guyane, la plus grande des régions (un sixième du territoire de la France). En suivant l’ordre alphabétique, voici un rapide portrait des 22 régions métropolitaines et des 4 régions d’outre mer.

 

L’Alsace

Composée de deux départements (le Bas-Rhin et le Haut-Rhin) elle s’étend le long de la plaine du Rhin et à l’est des Vosges. Elle représente 1,7% du territoire national et 3% de la population française. C’est une région agricole avec des vignobles qui donnent des vins blancs très réputés. Ils dominent des villes anciennes (Colmar, Obernai) et de vieux villages (Riquewihr, Kaysersberg) aux maisons sculptées, parfois encore surmontées de nids de cigognes. Mais elle est aussi industrielle, le long du Rhin, avec de grandes villes comme Mulhouse et surtout Strasbourg, sa capitale, grande cité historique, carrefour économique et siège du Conseil de l’Europe et du Parlement européen.

 

L’Aquitaine

Ses cinq départements (la Dordogne, la Gironde, le Lot-et-Garonne, Les Landes et les Pyrénées-Atlantiques) s’étendent sur 7,5% du territoire national. Sa population est principalement rassemblée autour de trois villes : Pau, Bayonne et surtout Bordeaux. La capitale de la Gironde est une très belle ville, avec des bâtiments et monuments du XVIIIe siècle, mais c’est aussi un important centre industriel et commercial, regroupé notamment autour de son port. C’est une région essentiellement agricole, connue pour ses richesses gastronomiques (foie gras, truffes) et, en particulier, ses vins. C’est là que se trouve également, le long de l’Océan Atlantique, la plus grande forêt de pins d’Europe, les Landes.

 

L’Auvergne

Située au cœur du Massif central, elle regroupe quatre départements (L’Allier, le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire et le Cantal) parmi les moins peuplés de France, après le départ de nombreux jeunes. Elle ne compte qu’une seule grande ville (plus de 250 000 habitants) : Clermont-Ferrand, capitale du pneu avec les usines Michelin. Région agricole (élevage), c’est aussi une région touristique appréciée, avec ses volcans, ses lacs et ses nombreuses sources thermales.

 

La Bourgogne

Les quatre départements qui la composent (l’Yonne, la Côte d’Or, la Nièvre et la Saône-et-Loire) sont très différents et souvent peu peuplés. La région est d’abord connue pour sa capitale, Dijon, ville d’art et d’histoire, et pour ses vins qui rivalisent avec ceux du bordelais. Agricole au nord (céréales, élevage) et viticole à l’est, elle est industrielle au sud, mais a beaucoup souffert de la crise économique et a vu sa population, notamment jeune, la quitter pour Lyon, la deuxième ville de France.

 

La Bretagne

Ses quatre départements (l’Ille-et-Vilaine, les Côtes d’Armor, le Finistère et le Morbihan) qui rassemblent 2,8 millions d’habitants, font encore d’elle, malgré de nombreux départs, la septième région française pour la population. C’est une région essentiellement ouverte sur la mer (la Manche et l’Océan Atlantique), avec des côtes très découpées, offrant des paysages magnifiques, parfois sauvages, de roches et de landes, de champs et de forêts, de plages et de ports. C’est aussi une vieille terre de culture, un pays de légendes au riche passé, avec ses menhirs et ses dolmens, ses chapelles et ses calvaires. Mais c’est aussi une région économiquement dynamique par son agriculture (la première en France), son industrie agro-alimentaire, ses petites et moyennes entreprises, souvent spécialisées dans les technologies nouvelles.

 

Le Centre

Il comprend six départements (l’Eure-et-Loir, le Loiret, le Loir-et-Cher, l’Indre, l’Indre-et-Loire et le Cher) qui en font une des plus vastes régions de France. Mais c’est aussi une des moins peuplées et des plus âgées. Traversée par la Loire, c’est une région paisible, dynamique au nord, mais qui se dépeuple au sud. L’agriculture (première région française pour les céréales) est sa principale activité, mais de nombreux secteurs industriels sont également représentés. Considéré comme le “ jardin de la France ”, le Val de Loire accueille chaque année plusieurs millions de touristes, attirés par la beauté de la cathédrale de Chartres et les splendeurs des châteaux de Chambord ou de Chenonceaux.

 

La Champagne-Ardenne

Avec ses quatre départements (Ardennes, Marne, Haute-Marne et Aube), c’est une région de faible population, comprenant peu de grandes villes, hormis Reims, la capitale régionale, à la célèbre cathédrale. Au nord, les Ardennes sont un pays de landes et de forêts, avec de petites villes, tandis que la Marne est une importante région agricole, mondialement connue par son champagne, issu des vignobles de Reims et d’Epernay. Plus au sud, des activités industrielles, notamment agro-alimentaires, un important réseau de petites et moyennnes entreprises, des pôles de formation et de recherche lui permettent d’occuper un très bon rang parmi les régions françaises les plus dynamiques.

 

La Corse

Ile de la mer Méditerranée, située à environ 200 km au sud-est de Nice, elle est divisée en deux départements (la Haute-Corse et la Corse du Sud) dont les habitants (250 000) sont majoritairement regroupés autour de deux grandes villes : Bastia au nord-est et Ajaccio au sud-ouest. Elle rassemble sur un territoire peu étendu un ensemble de paysages aussi divers que superbes. De hautes montagnes aux sommets parfois enneigés et des forêts escarpées et touffues à l’intérieur du pays, des côtes aux longues plages de sable à l’ouest et de hautes côtes rocheuses à l’ouest justifient parfaitement son surnom d’“ île de beauté ”. Economiquement, la région bénéficie principalement d’un forte fréquentation touristique (sa population double durant l’été), mais sans réelle influence sur l’emploi local. Ses industries agricoles et alimentaires et un réseau de petites entreprises artisanales ne peuvent empêcher son “ retard de développement ”. Enfin, depuis plus de vingt ans, l’activité, parfois terroriste, de groupes “ nationalistes ” constitue pour l’Etat un problème politique toujours non résolu.

 

La Franche-Comté

Elle ne comprend que trois départements (Haute-Saône, territoire de Belfort, Jura) pami les moins peuplés, puisque totalisant seulement un peu plus d’un million d’habitants.

Le nord de la région a été durement frappé par la crise économique, perdant le quart de ses emplois dans l’industrie au cours des années 80. La métallurgie reste cependant prédominante, avec l’automobile représentée par la firme Peugeot de Sochaux-Montbéliard et de nombreuses petites et moyennes entreprises. Le sud est montagneux, avec des lacs, des forêts et des champs qui en font une des régions de France les plus “ vertes ”. L’élevage est la principale activité agricole.

 

L’Ile-de-France (voir la fiche consacrée à cette région)

 

Le Languedoc-Roussillon

Cette région aux cinq départements (la Lozère, le Gard, l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées orientales) est celle dont la population a le plus augmenté ces dernières années, notamment autour de sa capitale, Montpellier. Cette magnifique ville, à la fois ancienne et très moderne, a connu un exceptionnel développement économique, avec plusieurs pôles de recherche de pointe. Elle possède également une importante université que fréquentent 65 000 étudiants. Le vignoble qui est l’activité agricole dominante de la région couvre 350 000 hectares de la plaine languedocienne. Celle-ci débouche sur la Méditerranée, dont la côte, avec ses longues plages de sable fin, offre de nombreuses stations balnéaires. Plus au sud, la plaine du Roussillon est le domaine des vignes, des cultures maraîchères, des légumes et des fruits. Au nord, vieille terre protestante, la montagne reprend ses droits et les villages se dépeuplent.

 

Le Limousin

Trois départements (la Creuse, la Haute-Vienne et la Corrèze) et une seule grande ville, Limoges (170 000 habitants), célèbre pour ses porcelaines. La région est essentiellement agricole, avec une forte activité d’élevage (la viande bovine est particulièrement réputée) et des massifs forestiers importants permettant la production de bois et de papier.

 

La Lorraine

Ses quatre départements (la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, la Meuse et les Vosges) et ses deux grandes villes, Nancy (330 000 habitants) et Metz (195 000), ne l’ont pas empêché d’être une des régions de France les plus affaiblies par la crise économique et le chômage (10 000 emplois perdus par an de 1980 à 1990). Les secteurs les plus touchés ont été la sidérurgie, l’industrie textile et le charbon. La région reste cependant essentiellement industrielle, sauf au sud, dans les Vosges, où la montagne et les forêts de sapins permettent de multiples activités de tourisme et de sports d’hiver, en même temps qu’elle propose de nombreuses stations thermales.

 

Le Midi-Pyrénées

Une des régions les plus étendues, regroupant huit départements (le Lot, l’Aveyron, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Gers, les Hautes Pyrénées, la Haute-Garonne et l’Ariège) et comprenant une des plus grandes villes de France, Toulouse (650 000 habitants). Surnommée “ la ville rose ”, c’est une véritable métropole régionale, un important centre universitaire, un pôle de recherche scientifique (électronique, bio-technologie) et la capitale de l’aéronautique. Lorsqu’on quitte Toulouse et ses environs, la plus grande partie de la région reste encore largement rurale et peu peuplée. La production agricole demeure cependant modeste (viande et lait). L’industrie textile (la région est la deuxième en France pour la production de laine), les commerces et les services sont les principales activités. Les paysages sont souvent superbes, avec de hautes montagnes et des vallées encaissées, des châteaux, en ruines ou admirablement conservés, perchés sur des pitons rocheux, et des abbayes enfouies au creux de vallons verdoyants.

 

Le Nord-Pas-de-Calais

Deux départements seulement (le Nord et le Pas-de-Calais) qui ont donné son nom à la région, mais une très grande ville, Lille (960 000 habitants). Une population, la plus jeune de France, également importante dans l’ensemble de la région (4 millions d’habitants) et concentrée dans huit villes de plus de 100 000 habitants. La région, longtemps la plus industrialisée du pays (acier, textile, charbon), a perdu des centaines de milliers d’emploi et s’est donc profondément transformée. Elle est désormais une des toutes premières pour l’agriculture et, sur ses 140 km de côtes, se trouvent le troisième port français (Dunkerque) et le premier port de pêche (Boulogne). Elle a su développer une importante industrie agro-alimentaire (8% de la production nationale), tout en conservant une place de choix dans l’industrie textile (30% de l’ensemble de la production) et la sidérurgie, avec la firme Usinor-Sacilor, la première en Europe et la seconde dans le monde. Elle détient également le premier rang européen pour la vente par correspondance, avec 21 entreprises qui réalisent 75% du chiffre d’affaires national. Enfin, elle bénéficie du réseau nord-europén du TGV qui met Lille à deux heures de Paris et à une demi-heure de Bruxelles.

 

La Basse-Normandie

Formée de trois départements (la Manche, le Calvados, l’Orne), elle est largement ouverte sur la mer, avec 470 km de côtes qui abritent d’innombrables plages et ports. Elle permet de nombreuses communications maritimes vers la Grande-Bretagne, mais ne dispose pas d’un réseau routier et ferroviaire suffisant. Sa population, assez jeune, est concentrée dans quelques villes moyennes, dont Caen, sa capitale (190 000 habitants), ville aux superbes églises et désormais siège d’une importante université. L’agriculture tient une grande place dans la région, notamment l’élevage qui donne lieu à une véritable industrie de la viande et du lait. Avec ses paysages tranquilles de prés parfois dominant la mer, c’est une région essentiellement verte et bleue.

 

La Haute-Normandie

Plus au nord, elle ne comporte que deux départements (la Seine-Maritime et l’Eure) et deux villes moyennes, Rouen, sur la Seine, (380 000 habitants) et Le Havre, sur la Manche, (250 000). Les principales activités économiques se trouvent principalement le long de la vallée de la Seine, avec des industries récemment installées comme l’automobile, l’électronique ou la pharmacie. C’est là que sont concentrés 75% de la population de la région et 80% des emplois. Autour du Havre (2e port français) et de Rouen (4e) s’est créée une puissante industrie pétro-chimique. L’agriculture, bien que perdant des emplois, demeure importante, partagée entre l’élevage (bovins, mais aussi chevaux) et la production de céréales. Mais ce sont surtout les fromages, les pommes et le cidre qui font la réputation de la région.

 

Les Pays de la Loire

Ils sont composés de cinq départements (la Mayenne, la Sarthe, le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique, la Vendée), avec une grande ville, Nantes (500 000 habitants) et deux villes moyennes, Angers (210 000) et Le Mans (190 000). Longtemps jeune, la population a vieilli ces dernières années, sauf autour de Nantes, la métropole régionale. Située sur l’estuaire de la Loire, ouvrant sur l’Atlantique, elle s’est également orientée vers les nouvelles technologies, tout en demeurant la capitale de l’industrie agro-alimentaire, et, notamment, de la biscuiterie. De région presque essentiellement agricole, elle s’est progressivement industrialisée grâce à un réseau assez dense de petites et moyennes industries. De grands secteurs, comme la construction navale, avec le port de Saint-Nazaire ont beaucoup perdu de leur importance, tandis que se développaient, par exemple, la construction électrique et électronique, ainsi que les services aux entreprises.

La région est plus particulièrement connue, dans sa partie est, par ses vins et ses châteaux et, à l’ouest, par la Vendée, vieille terre chargée d’histoire, et, en même temps, sur ses côtes, par ses nombreuses et célèbres stations balnéaires (La Baule, Les Sables d’Olonne) aux immenses plages de sable fin.

 

La Picardie

Au nord de l’Ile-de-France, elle comprend trois départements (l’Oise, l’Aisne et la Somme) et une seule ville moyenne, Amiens (160 000 habitants). La population reste assez jeune, mais est une des plus touchées par le chômage. C’est dire que l’activité économique n’est pas très dynamique, sauf dans le domaine agricole. L’agriculture picarde (betterave, blé, pomme de terre) est une des premières en France. Elle est organisée autour de grandes exploitations et est très mécanisée. En dehors d’Amiens et de Beauvais, villes historiques avec de superbes cathédrales gothiques, la région se caractérise par un très grand nombre de petites communes, isolées dans d’immenses plaines et plateaux.

 

Poitou-Charentes

Ses quatre départements (Les Deux-Sèvres, la Vienne, la Charente et la Charente-Maritime) ne comportent que deux villes de moyenne importance, Poitiers et La Rochelle. La région, assez peu peuplée, est caractérisée par le plus fort taux de maisons individuelles en France. Elle est principalement rurale, avec un important vignoble, donnant notamment le célèbre Cognac (90% d’exportation). Diverses activités industrielles (agro-alimentaire, bois, habillement, etc.) sont exercées dans des petites et moyennes entreprises. Poitiers, ville historique et capitale régionale, à 1h30 de Paris par le TGV, est devenue un  important centre universitaire (25 000 étudiants) et La Rochelle, célèbre pour son port, est très appréciée par les touristes et les vacanciers. Non loin de là, ceux-ci peuvent déguster les produits de la mer, et notamment des huîtres parmi les plus réputées du pays.

 

Provence-Alpes-Côte d’Azur

Avec six départements (Les Bouches- du-Rhône, le Var, le Vaucluse, les Alpes Maritimes, les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes) et trois grandes villes, Marseille (1 million d’habitants), Nice (520 000) et Toulon (440 000), c’est une des trois plus importantes régions de France. C’est aussi une des plus peuplées (4,3 millions d’habitants), en raison, notamment, d’importants flux d’immigration. La population âgée y est nombreuse, attirée par la douceur du climat et des conditions de vie très agréables.

La région est très diversifiée, entre sa partie sud entièrement ouverte sur la Méditerranée et le centre et le nord, pays de moyennes ou hautes montagnes. La Provence et la Côte d’Azur sont mondialement célèbres : qui ne connaît Avignon, son Palais des Papes et son festival de théâtre, Orange, son théâtre antique et son festival de musique, Marseille, son Vieux-Port et son équipe de football, Cannes et son festival de cinéma, Grasse et ses parfums, Nice, son carnaval et sa Promenade des Anglais...? La beauté des rivages de la Côte d’Azur, aux côtes déchiquetées et rouges, n’a d’égale que celle de son arrière-pays, avec ses ses cyprès, ses oliviers et ses champs de fleurs odorantes. Economiquement, la région bénéficie de l’apport d’un tourisme toujours très important, mais le niveau de l’emploi demeure faible et le taux de chômage est élevé. Bien que son activité ait beaucoup diminué, le port de Marseille est toujours le premier de France et le deuxième ou troisième en Europe. Non loin s’est développé un important centre pétrochimique (raffineries de pétrole) et sidérurgique. Près de Nice, à Sophia-Antipolis, a été créé un important pôle de recherche scientifique et technologique. Si l’agriculture n’occupe pas une place dominante, les fruits, les légumes et les fleurs de la région sont particulièrement réputés et appréciés.

 

Rhône-Alpes

Ses huit départements (Loire, Rhône, Ain, Haute-Savoie, Savoie, Isère, Ardèche et Drôme), son étendue et sa population (10% du total national) en font la deuxième région française. Elle possède également, avec Lyon, la seconde ville du pays (1,3 millions d’habitants) et deux grandes villes, Grenoble (405 000) et Saint-Etienne (315 000). Cité de la soie au XVIe siècle, puis aujourd’hui centre d’une importante industrie de textiles synthétiques, siège de nombreuses banques et offrant une vie culturelle foisonnante (musées, opéra, etc.), Lyon est désormais une métropole régionale de dimension européenne. Grenoble, qui jouit d’une situation touristique privilégiée avec le massif montagneux du Dauphiné, est une grande ville universitaire, dotée de nombreux centres d’études et de recherches. Après les régions du Midi, c’est Rhône-Alpes qui attire le plus les Français. Très touristique au centre, à l’est et au sud, elle est au nord économiquement forte. Elle possède notamment une importante industrie chimique, produit de l’aluminium, fabrique du combustible nucléaire et du matériel de transport...


Les régions d’outre-mer

 

La Guadeloupe

C’est un archipel de 1 705 km qui comprend huit îles habitées. Les deux plus importantes, Basse-Terre et Grande-Terre, sont séparées par un étroit bras de mer. La première est montagneuse et volcanique, la seconde est le centre économique de l’île, avec sa capitale, Pointe-à-Pitre. La Guadeloupe compte 390 000 habitants qui constituent une population très jeune (36% de moins de 20 ans). La population active augmente donc, mais également le chômage (30% environ), surtout chez les femmes. Economiquement, l’agriculture a cédé la place aux activités tertiaires (75% des emplois). La banane et la canne à sucre demeurent cependant les deux principales productions locales.

 

La Guyane

C’est un immense territoire de plus de 87 000 km_ situé entre le Brésil et le Surinam et, donc, la plus grande région française. A part une bande côtière sur l’Atlantique, elle est entièrement recouverte par la forêt équatoriale et possède un dense réseau de fleuves qui sont les seules voies de communication. Sa population est la plus faible de toutes les régions françaises (115 000 habitants), mais ne cesse de s’accroître en raison de l’afflux de nombreux immigrants venus des pays voisins. Les étrangers représentent un tiers de la population, dont la moitié a moins de 25 ans. 60 000 personnes habitent la capitale, Cayenne. La culture du riz reste la seule grande activité agricole, tandis que le nombre des employés ne cesse d’augmenter, tout comme le taux de chômage.

 

La Martinique

365 000 personnes, dont une majorité de jeunes gens de 15 à 34 ans, vivent sur l’île. Depuis le début des années 60, de nombreux Martiniquais se sont installés en métropole (un tiers aujourd’hui). La capitale est Fort-de-France où vivent 100 000 personnes et où sont concentrés 75% des entreprises. Un Martiniquais sur trois est fonctionnaire de l’Administration ou des collectivités locales. Les principales activités économiques sont celles liées au tourisme (hôtels, restaurants, transports, commerces...). La Martinique accueille en moyenne 300 000 touristes par an. Les grandes exploitations agricoles sont nombreuses au nord de l’île, avec les cultures tropicales, en particulier la banane (40% de la production agricole et 40% des exportations). La production et la distribution d’électricité, le raffinage du pétrole sont les deux principales activités industrielles

 

La Réunion

Dans l’Océan indien, à l’est de Madagascar, c’est une île volcanique et montagneuse (son sommet a plus de 3 000 mètres d’altitude). Ses 600 000 habitants, dont 60% de moins de 30 ans, sont regroupés le long de la côte. L’activité industrielle, concentrée dans l’industrie, le bâtiment, le commerce et les services, n’a pu empêcher la progression du chômage (37% de la population active). Le tourisme, en plein développement, constitue certainement un secteur  à l’avenir prometteur.

 

Les régions telles que nous les connaissons aujourd’hui ont été créées par la loi de décentralisation de 1982. Elles sont au nombre de 22 en France métropolitaine et 4 outre-mer. Elles sont gérées par un conseil régional , élu pour six ans au suffrage universel. Les conseils régionaux ont à leur tête un président, élu par les conseillers. Ceux-ci sont assistés d’un comité économique et social, composé de représentants des entreprises, des organisations syndicales, des professions libérales et des associations régionales. La Corse dispose d’un statut particulier avec une assemblée et des compétences plus larges. Les principaux domaines de compétence des régions sont : l’aménagement du territoire, les transports, le développpement économique, la formation professionnelle continue, la planification, la construction, l’équipement et les dépenses de fonctionnement des lycées, les pôles de recherche, les archives et les musées. Dans tous ces domaines, elles disposent du plein pouvoir de décision, l’Etat, représenté par le préfet, conservant les domaines de la défense, de la justice, des affaires étrangères, de l’enseignement supérieur. Elles ont quatre sources de revenus : les impôts directs (taxes d’habitation, foncière, professionnelle) et indirects (taxes sur les permis de conduire et les cartes grises), les subventions de l’Etat et les emprunts.

 

Si les budgets des régions sont moins importants que ceux des départements et des communes, ils sont néanmoins en forte augmentation depuis quelques années. Ils permettent ainsi la réalisation de projets concernant l’agriculture, l’environnement, le développement social des quartiers, les hôpitaux, les ports, le patrimoine culturel, les sports... Mais ces projets peuvent entraîner d’importantes hausses d ’impôts. 65% de leur budget sont consacrés à des dépenses d’investissement (enseignement et formation, transports...) et 35% à des dépenses de fonctionnement.

 

5. L’ÉTAT ET LA POLITIQUE

 

LA CONSTITUTION

 

C’est à partir du texte de la Constitution du 4 octobre 1958 que le Général de Gaulle a fondé la Ve République?

 

 La Constitution représente la loi fondamentale de la République. Elle organise les pouvoirs publics, en particulier les fonctions du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif, ainsi que leurs relations.

 

La Constitution de la Ve République énonce que “ la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.  Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. ” Elle affirme également l’attachement de la France à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et au principe de la souveraineté nationale.

Elle énumère les symboles de cette souveraineté :

- L’emblème national est le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge ;

- l’hymne national est La Marseillaise ;

- la devise de la République est “ Liberté, Egalité, Fraternité ” ;

- la langue de la République est le français.

 

Depuis que les Français l’ont approuvée par le référendum du septembre 1958, la Constitution a été révisée dix fois. Elle peut être modifiée par référendum ou par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat réunis en Congrès)

 

LES POUVOIRS

 

Les trois grands pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire, sont séparés. Mais ils ne sont pas égaux, et sur le plan politique, le pouvoir exécutif, avec le président de la République, est le plus puissant.

 

LE POUVOIR EXECUTIF

 

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

C’est le premier personnage de la Nation, le chef de l’Etat.

Depuis 1962, il est élu au suffrage universel direct, à la majorité absolue (la moitié des voix plus une) des votes exprimés. Si cette majorité n’est pas obtenue au premier tour, un second tour a lieu huit jours plus tard. Seuls les deux candidats qui ont recueilli le plus de suffrages au premier tour peuvent se présenter au second.

Le président est élu pour sept ans et ce mandat peut être renouvelé.

 

Note: La constitution de la Ve République, élaborée en 1958 par le général de Gaulle, établissait un mandat présidentiel de 7 ans.

Plus de 40 ans après, le 24 septembre 2000, les Français étaient appelés à participer à un référendum visant à passer du septennat au quinquennat.  Si 73,1% des votants se sont prononcés pour une diminution de la durée du mandat présidentiel, l'élément marquant de ce référendum reste le taux d'abstention record: près de 70% de l'électorat n'est pas allé voter. Du jamais vu! Révolte des urnes, indifférence des citoyens, crise du politique... les analyses vont bon train. Reste que cettevictoire sans gloire est sans aucun doute un des événements marquants de cette année 2000.

http://www.journalfrancais.com/JF/retrospective.html

 

Le rôle du président de la République, tel qu’il a été défini par la Constitution de 1958, est de :

- veiller au respect de la Constitution ;

- assurer, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat;

- garantir l’indépendance du pays, l’intégrité du territoire et le respect des accords et des traités ;

- nommer le Premier ministre ;

- promulguer les lois et signer les textes (décrets, ordonnances) qui ont été discutés au sein du Conseil des ministres qu’il préside.

 

Le président peut également :

- proposer aux Français un référendum sur des projets de loi concernant l’organisation des pouvoirs publics ;

- dissoudre l’Assemblée nationale après avoir pris l’avis du Premier ministre, du président de l’Assemblée et de celui du Sénat.

Il est aussi celui qui :

- négocie et signe les traités ;

- nomme les hauts responsables civils et militaires, désigne les ambassadeurs.

- Il est le chef des armées et le responsable de la politique extérieure.

- Il dispose enfin de pouvoirs exceptionnels en cas de menace grave et immédiate (invasion, guerre...).

 

LE GOUVERNEMENT

Il détermine et conduit la politique de la Nation. Il a à sa disposition l’Administration et la force armée.

C’est le Premier ministre qui dirige l’action du gouvernement et assure l’exécution des lois. Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres.

La responsabilité du gouvernement peut être mise en cause par l’Assemblée nationale à l’occasion du vote d’une motion de censure.

Lorsque l’Assemblée nationale vote une motion de censure ou lorsqu’elle est en désaccord, avec une déclaration de politique générale ou le programme du gouvernement, le Premier ministre doit donner la démission du gouvernement au président de la République.

 

LE POUVOIR LEGISLATIF

 

LE PARLEMENT

Il représente le pouvoir législatif, c’est à dire le domaine de la loi.

Il se compose de deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat.

- L’Assemblée nationale comprend actuellement 577 députés, âgés de 23 ans au moins, élus pour cinq ans au suffrage universel direct.

En même temps que chaque député est élu un suppléant destiné à le remplacer en cas de démission ou de décès.

L’Assemblée nationale a à sa tête un président élu par l’ensemble des députés pour la durée d’une législature (en principe cinq ans).

           

Le Sénat  comprend 321 sénateurs, âgés de 35 ans au moins, élus pour 9 ans au suffrage universel indirect, c’est à dire par les députés, les conseillers généraux et les délégués des conseillers municipaux.

Les sénateurs représentent les collectivités territoriales du pays.

Le Sénat a également un président à sa tête. il peut être amené à remplacer provisoirement le président de la République, en cas de démission ou de décès.

Du point de vue législatif, le Sénat est essentiellement une chambre de réflexion et de proposition. S’il est en désaccord avec l’Assemblée nationale, c’est celle-ci qui, en fin de compte, a le pouvoir de décision.

 

LE VOTE D’UNE LOI

L’initiative des lois appartient au Gouvernement (qui dépose un projet de loi) et aux membres du Parlement (qui font des propositions de loi). Ces projets ou propositions sont déposés à l’Assemblée nationale ou au Sénat. Ils sont, à la demande du Gouvernement, de l’Assemblé nationale ou du Sénat, examinés et discutés dans des commissions spéciales. Tout projet ou proposition est examiné dans les deux chambres afin d’adopter un même texte.

S’il y a désaccord entre l’Assemblée nationale et le Sénat après deux lectures du projet ou proposition par chacune des deux chambres, le Premier ministre peut demander la réunion d’une commission composée du même nombre (7) de députés et de sénateurs, afin qu’elle propose un texte sur les points de désaccord.

Si cette commission ne parvient pas à adopter un texte commun, le gouvernement peut demander à l’Assemblée nationale de décider de l’adoption de la loi. Le texte définitif est transmis au Gouvernement, mais c’est le président de la République qui promulgue la loi.

 

LES CONSEILS

 

Il existe plusieurs conseils dont le rôle est de contribuer au bon fonctionnement de la République : le Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, le Conseil économique et social, le Conseil supérieur  de la magistrature, la Haute Cour de Justice, la Cour de Justice de la République.

 

LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Il est chargé d’assurer le respect de la Constitution.

Il comprend 9 membres, désignés pour 9 ans et non renouvelables : 3 le sont par le président de la République, 3 par le président de l’Assemblée nationale et 3 par le président du Sénat.

Son rôle consiste à :

- veiller à ce que les lois soient conformes à la Constitution, tout comme les règlements des deux chambres.

- contrôler la régularité des élections et des référendums.

- décider si le président de la République ne peut plus exercer ses fonctions.

- donner son avis au cas où le président de la République serait amené à prendre des mesures exceptionnelles.

 

LE CONSEIL D’ETAT

Conseil du Gouvernement, il donne son avis sur les textes de lois ou les décisions administratives.

Il est divisé en quatre sections spécialisées : Intérieur, Finances, Travaux publics, Section sociale.

Il peut également être consulté par le président de la République, le Premier ministre ou un ministre sur des sujets particuliers.

 

Le Conseil d’Etat est aussi la plus haute juridiction administrative. Tout citoyen qui a un litige avec l’Administration peut demander son arbitrage.

 

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

Il comprend deux cent trente membres dont environ deux tiers sont désignés par les organisations professionnelles et un tiers par le Gouvernement. Il a pour fonction principale de donner son avis sur les projets et propositions de loi ou les décrets et ordonnances qui lui sont présentés. Il peut également être consulté par le Gouvernement sur toute question économique ou sociale (plan ou projet de programme).

 

LE CONSEIL SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE

Il est présidé par le président de la République et son vice-président est le ministre de la Justice.

Il comprend 20 membres : 10 sont responsables des magistrats du siège (ceux qui sont chargés de rendre la justice) et 10 sont  responsables du parquet (ceux qui sont chargés de faire appliquer la loi). Il donne également son avis sur la nomination des magistrats (les fonctionnaires de justice). Il représente enfin le conseil de discipline des magistrats du siège.

 

LA HAUTE COUR DE JUSTICE

Elle est composée de 24 juges (12 députés et 12 sénateurs élus par leur assemblée). Son rôle est de juger le président de la République en cas d’accusation de “ haute trahison ”. Elle n’a jamais fonctionné depuis le début de la Ve République.

 

LA COUR DE JUSTICE DE LA REPUBLIQUE

Créée en 1993, elle est chargée de juger les membres du gouvernement accusés de crimes ou de délits dans l’exercice de leurs fonctions. Elle est composée de 15 juges : 6 députés, 6 sénateurs et 3 magistrats.

 

LES PARTIS POLITIQUES

 

Depuis la naissance de la Ve République en 1958, la situation politique en France s’est longtemps caractérisée par l’affrontement entre partis de gauche et partis de droite. Avec l’apparition, dans les années 80, de partis écologistes et d’extrême droite, le paysage politique s’est sensiblement transformé.

 

De gauche ...

 

Le Parti socialiste (PS) :

Le PS est né en juin 1971, à l’instigation de François Mitterrand.

Son audience va rapidement grandir dans l’opinion et, en 1981, il va aider F. Mitterrrand à devenir président de la République, avant de remporter les élections législatives

 

De 1981 à 1986, il a la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale. Il la perd en 1986, mais retrouve une majorité relative en 1988 après la réélection de de F. Mitterrrand.

En 1993, il subit une lourde défaite, avant de l’emporter nettement en 1997.

 

Avec son ancien responsable, Lionel Jospin, à la tête du gouvernement, et la majorité à l’Assemblée nationale, avec leurs partenaires de gauche, le PS est actuellement, le premier parti de France. Il est aujourd’hui dirigé par François Hollande. Partisan d ’un socialisme “ orthodoxe ” de sa création à 1984, le PS s’est depuis orienté vers une forme de  social-démocratie  “ à la française ”.

 

Le Parti communiste français (PCF) :

Le PCF est né en 1920. De1947 à 1981, il est avant tout un parti d’opposition.représentant environ 20% de l’électorat. Aux élections législatives de 1981, il perd une partie de ses électeurs, mais participe au gouvernement avec quatre ministres. En 1986, avec la défaite de la gauche, il tombe au-dessous de 10% d’électeurs (9,7%). Il remonte à 11,3% en 1988, mais ne recueille que 9,1% en 1993. En 1994, il se choisit un nouveau responsable, Robert Hue, qui succède à Georges Marchais, à la tête du Parti depuis vingt-deux ans. Aux élections législatives de 1997, il obtient 36 sièges de députés et quatre de ses membres entrent dans le gouvernement de Lionel Jospin. A la différence de la plupart des ses homologues dans le monde, le PCF a conservé son étiquette “ communiste ”.

 

Les Verts :

Désormais membres de la majorité de gauche, après un accord avec le PS, les Verts ont six députés à l’Assemblée nationale et sont représentés au gouvernement par, le ministre de l’Environnement,. Dominique Voynet. Leur soutien est cependant critique : sur un certain nombre de questions (le nucléaire, l’Europe, le mode de scrutin...), ils sont en désaccord avec le gouvernement et le PS, ce qui pourrait les conduire à la rupture.

 

... à droite

 

Le Rassemblement pour la République (RPR) :

Héritier du gaullisme, le RPR est issu de plusieurs mouvements politiques qui, depuis la Libération, se sont réclamés d’ “ une certaine idée de la France ” (Charles De Gaulle).

Créé par Jacques Chirac qui fut son président jusqu’en 1995, le RPR est aujourd’hui dirigé par Philippe Séguin. Le RPR s’efforce de rassembler les Français appartenant aux  diverses couches sociales du pays. Il devrait dorénavant s’appeler simplement le Rassemblement. Soucieux de l’indépendance de la France, il est réservé, sinon hostile, à tout ce qui, notamment au sein de l’Union européenne, peut affaiblir la souveraineté nationale.

 

L’Union pour la démocratie française (UDF) :

L’UDF est née en 1978 pour soutenir l’action de Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la République. Elle se définit comme un mouvement “ centriste, libéral, européen ”. Son président est François Léotard.

L’UDF fédère plusieurs formations, notamment :

  - Force Démocrate (FD), qui milite en faveur d’une “ démocratie sociale, pour la construction d’une Europe politique, pour une société de responsabilité et de solidarité ”. Son président est François Bayrou.

   - Démocratie libérale (DL), qui se prononce pour une “ démocratie moderne, libérale et généreuse ”. Son président est Alain Madelin.

 

L’UDF est le second groupe parlementaire de l’opposition.

 

...et à l’extrême droite

 

Le Front national (FN) :

Refusant l’étiquette d’“ extrême-droite ”, le FN se définit comme “ la droite nationale, sociale et populaire ”. Il a été fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen qui en est toujours le président. Ne représentant  pendant dix ans que moins de 1% de l’électorat, il n’a cessé depuis de progresser pour obtenir 15% des voix aux élections législatives de 1997. Mais, les partis de droite lui refusant toute alliance, il n’a qu’un seul député. La lutte contre l’immigration, la  préférence nationale et la sécurité des Français, le refus de l’Europe de Maastricht et de la mondialisation sont ses principaux arguments politiques.

           

L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE

 

L’administration du territoire comprend quatre niveaux : l’Etat, les communes, les départements et les régions. Les communes, départements et régions sont à la fois des circonscriptions administratives de l’Etat et des collectivités territoriales décentralisées.

 

LES COMMUNES

 

Elles sont environ 36 500 et constituent le premier niveau, la base de l’organisation administrative du territoire. Elles peuvent être un petit village (65% d’entre elles ont moins de 500 habitants) ou une grande ville (38 ont plus de 100 000 habitants). A l’exception de Paris, Lyon et Marseille qui ont un statut particulier, chaque commune est administrée par un conseil municipal, dirigé par le maire. Le conseil municipal est une assemblée dont les membres sont élus pour six ans au suffrage universel. Leur nombre est proportionnel à la population de la commune. Le rôle du conseil municipal est de gérer les affaires de la commune, sous la direction du maire et ses adjoints qui ont été élus par l’ensemble des conseillers municipaux. Le maire est également le représentant de l’Etat.

 

Les fonctions du maire sont nombreuses, par exemple :

- il fait appliquer les décisions du conseil municipal ;

- il prépare et fait exécuter le budget de la commune ;

- il élabore et fait publier les textes municipaux qui règlent la vie de la commune ;

- il nomme le personnel communal et le dirige ;

- il assure l’ordre, la sécurité et la tranquilité, etc.

En tant que représentant de l’Etat :

- il est officier de police judiciaire, c’est à dire constate les infractions à la loi et reçoit les plaintes ;

- il est officier de l’état-civil, c’est à dire célèbre les mariages, reçoit les déclarations de naissances et de décès ;

- il publie et fait exécuter les lois et décisions du gouvernement ;

- il collabore avec les services de l’Etat pour organiser les élections ;

- il préside généralement les commissions qui gèrent les hôpitaux, les écoles, etc.

 

LES DEPARTEMENTS

           

Ils sont 100, dont 96 en métropole et 4 outre-mer.

Ils sont à la fois division administrative  du territoire et collectivité territoriale.

En tant que division administrative du territoire, ils sont le siège d’administrations de l’Etat, les préfectures de département, et de directions départementales dépendant des différents ministères.

Le représentant de l’Etat dans les départements est le préfet de département, qui peut être aussi préfet de région. Il est nommé par le gouvernement et a pour fonctions :

- d’assurer le respect de l’ordre public et de la sécurité, et dispose donc de la police ;

- de diriger les services de l’Etat ;

- de veiller à l’exécution des lois et des ordres du gouvernement ;

- de contrôler la légalité des actes des collectivités territoriales.

 

En tant que collectivité territoriale, les départements sont administrés par une assemblée de représentants élus : le conseil général. Le président du conseil général, élu par les conseillers, dirige l’administration départementale, prépare et exécute les décisions du conseil, est responsable des dépenses et des recettes, exerce le pouvoir de police et représente le département en justice. Les conseillers généraux sont élus pour six ans renouvelables, dans le cadre des cantons (ce sont les élections cantonales). Chaque canton (deux au minimum par département) élit un conseiller général. Le nombre de conseillers dépend du nombre d’habitants du département.

           

Les fonctions du conseil général :

- il vote le budget du département et fixe notamment le montant des impôts locaux.

- il gère le patrimoine départemental (collèges, voies publiques, forêts...) ;

- il est responsable de l’action sanitaire et sociale (environ 30% du budget) ;

- il veille à l’entretien et à l’amélioration de la voirie (routes, chaussées, ponts...) et des bâtiments ;

- En matière d’éducation et de culture, il a la charge des collèges (construction, équipement...) , des musées, bibliothèques et archives départementales.

- Il exerce également une importante action économique (financement de l’équipement rural, aide aux entreprises, primes à l’emploi...).

Il peut enfin subventionner des établissements publics (chambres de commerce et d’industrie, instituts universitaires...).

 

LES RÉGIONS

 

Les régions telles que nous les connaissons aujourd’hui ont été créées par la loi de décentralisation de 1982. Elles sont au nombre de 22 en France métropolitaine et 4 outre-mer. Elles sont gérées par un conseil régional , élu pour six ans au suffrage universel. Les conseils régionaux ont à leur tête un président,. élu par les conseillers. Ceux-ci sont assistés d’un comité économique et social, composé de représentants des entreprises, des organisations syndicales, des professions libérales et des associations régionales. La Corse dispose d’un statut particulier avec une assemblée et des compétences plus larges. Les principaux domaines de compétence des régions sont : l’aménagement du territoire, les transports, le développement économique, la formation professionnelle continue, la planification, la construction, l’équipement et les dépenses de fonctionnement des lycées, les pôles de recherche, les archives et les musées. Dans tous ces domaines, elles disposent du plein pouvoir de décision, l’Etat, représenté par le préfet, conservant les domaines de la défense, de la justice, des affaires étrangères, de l’enseignement supérieur. Elles ont quatre sources de revenus : les impôts directs (taxes d’habitation, foncière, professionnelle) et indirects (taxes sur les permis de conduire et les cartes grises), les subventions de l’Etat et les emprunts. Si les budgets des régions sont moins importants que ceux des départements et des communes, ils sont néanmoins en forte augmentation depuis quelques années. Ils permettent ainsi la réalisation de projets concernant l’agriculture, l’environnement, le développement social des quartiers, les hôpitaux, les ports, le patrimoine culturel, les sports... Mais ces projets peuvent entraîner d’importantes hausses d ’impôts. 65% de leur budget sont consacrés à des dépenses d’investissement (enseignement et formation, transports...) et 35% à des dépenses de fonctionnement.

 

LA JUSTICE

 

Avec la police et l’armée, la justice assure l’ordre public, fondé sur le respect et l’application des lois.

 

L’ORGANISATION DE LA JUSTICE

 

On distingue la justice civile et la justice pénale.

 

La justice civile

Elle traite des rapports entre les particuliers (affaires personnelles ou mobilières). Dans les procès, les plaignants, assistés de leur avocat, peuvent obtenir des dommages et intérêts, mais il ne peut y avoir de condamnations (amendes ou emprisonnement).

Les procès ont lieu devant deux sortes de juridiction : les tribunaux d’instance et les cours d’appel. Les audiences sont publiques sauf dans certains cas (divorce, reconnaissance d’enfants, etc.).

 

La justice pénale

Elle a pour rôle de faire appliquer les lois.

Il existe également deux types de juridiction : les tribunaux d’instance et les cours d’appel. Parmi les premiers, les tribunaux de police jugent les contraventions (excès de vitesse, stationnement interdit...).

Ils peuvent prononcer des amendes et des peines d’emprisonnement de deux mois au maximum.

Les tribunaux correctionnels jugent les délits (vol sans arme, escroquerie...). Les peines peuvent aller de travaux d’intérêt général jusqu’à dix ans d’emprisonnement.

Les cours d’assises jugent les crimes (vol à main armée, meurtre...). Les peines peuvent aller jusqu’à trente ans d’emprisonnement.

Il existe également des cours d’appel chargées d’examiner les recours contre les décisions prises par les tribunaux correctionnels.

Les audiences sont publiques, sauf dans les tribunaux pour enfants.

 

LE FONCTIONNEMENT DE LA JUSTICE

           

Il repose sur un corps de fonctionnaires, les magistrats. On distingue :

- les magistrats assis ou du siège qui sont chargés de rendre la justice : ils sont juges et présidents des différents tribunaux. C’est parmi eux que sont choisis les juges d’instruction.

Ces magistrats sont assistés des avocats qui conseillent les personnes qui ont affaire à la Justice, les assistent et les défendent devant les tribunaux.

- les magistrats debouts ou ministère public (le “ parquet ”). Ils sont les gardiens de l’ordre public et sont chargés de demander l’application de la loi au nom de la société et du gouvernement.

Ce sont les procureurs,  les avocats généraux et les substituts.

Ils sont assistés de greffiers, chargés de prendre note des jugements, et d’huissiers chargés de les exécuter.

Les magistrats sont formés et recrutés à l’Ecole nationale de la magistrature.

 

L’ACTION DE LA JUSTICE

 

Lorsque la justice est saisie d’une affaire, c’est le procureur de la République qui ordonne une enquête qu’ il confie à la police judiciaire. Il peut classer l’affaire “ sans suite ” ou envoyer le ou les auteurs du délit ou du crime devant les tribunaux. S’il y a incertitude, il fait poursuivre l’enquête par le juge d’instruction qui va interroger la ou les personnes “ mises en examen ” (suspectées). Si le juge l’estime nécessaire, il y aura un procès devant le tribunal compétent.

           

Les tribunaux comprennent trois magistrats, un président et deux assesseurs (assistants) et un jury composé de neuf membres tirés au sort parmi les citoyens français âgés d’au moins 23 ans (les affaires de terrorisme sont exclusivement jugées par des magistrats professionnels). La personne jugée est obligatoirement assistée d’un avocat. Au cours de l’audience du procès devant une cour d’assises, par exemple, l’accusé est interrogé par le président, puis on entend les témoins et les plaidoiries du substitut et des avocats. Ensuite, le tribunal se retire pour délibérer, avant de rendre son jugement.

 

 

6. PORTRAIT DE LA FRANCE

 

LE PAYS

 

Située à la pointe occidentale de l’Europe, la France a la forme d’un hexagone délimité en grande partie par des mers et des montagnes. Elle se caractérise par la diversité de son relief, de ses climats, de ses paysages et de ses types d’habitation.

 

La France possède 5 500 km de frontières : à l’ouest, 2 075 km de frontières maritimes sur la Manche et l’Océan atlantique et, au sud, 625 km sur la Méditerranée. Elle a également 2 800 km de frontières terrestres, dont 1 000 sont des massifs montagneux (Alpes et Pyrénées), et 195 km de frontière fluviale avec le Rhin.

Avec 550 000 km2 de superficie, elle est le pays le plus étendu de l’Europe occidentale. Elle est entourée de plusieurs Etats : au nord, la Belgique et le Luxembourg ; à l’est, l’Allemagne et la Suisse ; au sud-est l’Italie, et au sud-ouest l’Espagne.

 

Son relief est très varié,  on y trouve  :

    - des plaines (Beauce, Brie, dans le Bassin parisien, Flandre au nord, Landes au sud-ouest dans le Bassin aquitain) et des plateaux (Ardennes au nord-est et Massif armoricain à l’ouest).

    - des  chaînes de montagnes de moyenne altitude (1 200 à 1 800 m) comme le Massif central, les Vosges, le Jura ou d’altitude élevée (3 000 à 4 000m) comme les Pyrénées et les Alpes que domine le plus haut sommet d’Europe, le Mont Blanc (4 807 m).

   - des côtes aux longues plages de sable fin et de dunes (Nord, Vendée, Landes, Languedoc) et d’autres rocheuses et escarpées (Bretagne, Côte d’Azur, ouest de la Corse).

 

Plusieurs grands fleuves irriguent le pays, dont : la Seine (775 km), la plus importante voie fluviale ; la Loire (1 010 km), le plus long mais peu navigable ; le Rhône, qui prend sa source en Suisse à 1 800 m d’altitude, s’étend en France sur 520 km où il est entrecoupé de nombreux barrages et centrales hydro-électriques ou nucléaires.

 

Quatre types de climat prédominent : le climat océanique, avec des hivers doux et des étés frais, des pluies fréquentes en toutes saisons ; le climat continental, avec des hivers froids et des étés chauds, des pluies moyennes ; le climat de montagne, avec des hivers très froids et longs, de la neige, des étés parfois chauds mais souvent pluvieux ; le climat méditerranéen, enfin, avec des hivers doux, des étés chauds et secs, des pluies parfois violentes. Mais, dans l’ensemble, le climat de la France est un des plus tempérés d’Europe.

 

Les divers types d’habitation correspondent à la variété des paysages et des climats. Cette variété est essentiellement apparente dans les zones rurales, avec des maisons très différentes selon qu’elles se trouvent dans des villages regroupés près des champs ou perchés sur des collines, qu’elles constituent un hameau ou une ferme isolée. Maisons à ras du sol (Est, Centre, Sud-Ouest), en hauteur (Midi méditerranéen), à cour ouverte (Ouest) ou fermée (nord du Bassin parisien et Centre), toutes sont représentatives d’une région et de son histoire.

 

Si les grandes métropoles et leurs banlieues, qui concentrent désormais environ 80% de la population (95% en région parisienne), ne se différencient guère, avec leurs grands ensembles et leurs cités, les villes moyennes ou petites, les plus nombreuses, conservent souvent leurs caractéristiques régionales. Les centres-villes conservent encore des maisons de pierre et de bois, héritées du Moyen Âge, de somptueuses demeures rappellent les grandes heures des XVIIe et XVIIIe siècles, tandis que de majestueux immeubles du XIXe siècle sont les témoins des débuts du grand mouvement d’urbanisation, symbole de la France moderne.

LA LANGUE

 

Langue de la diplomatie mondiale et des cours européennes du XVIIe au XIXe siècle, le français est aujourd’hui la langue officielle de la République et la langue maternelle de 70 millions de francophones. Mais il existe également en France des langues régionales, minoritaires mais cependant étudiées et, parfois, parlées.

 

Quelques points d’ histoire

 

842 : premier texte écrit en français (le Serment de Strasbourg).

1539 : le roi François Ier ordonne que le français soit employé à la place du latin dans les textes de justice.

1606 : parution du premier dictionnaire de la langue française.

1635 : création de l’Académie française qui fixe les règles de la langue.

1714 : le français est reconnu comme langue diplomatique.

An II :  une loi impose le français dans la rédaction de tout texte public.

1832 : le roi Louis-Philippe rend obligatoire la connaissance de l’orthographe pour accéder aux emplois publics.

1881-1886 : le ministre de l’Instruction publique, Jules Ferry, crée l’enseignement gratuit, laïc et obligatoire.

1975 : loi relative à l’emploi de la langue française en France.

1992 : “ La langue de la République est le français ”, ce principe est désormais inscrit dans la Constitution.

1994 : une nouvelle loi sur l’emploi de la langue française en France remplace celle de 1975.

 

D’hier à aujourd’hui

 

Au cours de sa longue histoire, notre langue a été à la fois imposée par des monarques et des ministres et défendue par des écrivains et des linguistes. Au moment de la Révolution de 1789, seulement la moitié des Français parlaient la langue nationale. L’autre moitié de la population parlait ce qu’on appelait alors des patois (aujourd’hui “ langues régionales ”). Les responsables politiques ont donc voulu que le français soit appris par tous à l’école primaire. Mais, en fait, il faudra attendre 1850, puis 1883, avec les lois de Jules Ferry, pour que l’usage du français soit obligatoire dans toutes les écoles. A la veille de la Première Guerre mondiale, si les patois n’ont pas disparu, le français est utilisé partout dans le pays.

 

La première loi sur l’utilisation de la langue française sera votée soixante ans plus tard. Vingt ans après, le français sera reconnu par la Constitution comme “ langue de la République ”. Puis, en 1994, une seconde loi remplacera celle de 1975. Cette loi a pour objectif de maintenir vivante la langue française et d’aider les Français à l’utiliser et à la faire utiliser dans leur vie privée et professionnelle.

La langue est considérée par les pouvoirs publics comme un élément fondamental de la culture, patrimoine et du rayonnement de la France dans le monde.

 

Si la “ politique de la langue ” (nationale) est une priorité de l’Etat, celui-ci s’efforce de maintenir vivantes les diverses langues régionales qui existent en France. Breton, corse, occitan, basque et catalan, sont des langues enseignées à l’école primaire (plus de 250 000 élèves les étudient) et qui donnent lieu à des diplômes d’enseignement (CAPES). D’autres langues, comme l’alsacien et le flamand, peuvent également être étudiées et sont parlées par une partie, plutôt âgée, de la population de ces régions.

 

LA POPULATION

Le peuplement de la France est le résultat d’apports ethniques successifs qui , tout au long de son histoire, en ont fait d’abord une des nations les plus peuplées du continent européen, puis, au cours de ce siècle, une des plus diversifiées. En témoignent notamment la diversité d’origines de ses noms de familles.

 

Un peu d’histoire

 

Aux origines de la France, sa population est essentiellement composée de Celtes, plus connus, au début de notre ère, sous le nom de Gaulois. Le territoire de la Gaule est alors envahi par les Romains qui s’y installeront   durablement et fonderont la civilisation gallo-romaine. Au Ve siècle, leur succèderont des Germains, et plus particulièrement des Francs qui donneront son nom définitif au pays. D’autres invasions suivront, notamment au Xe siècle, celle des Normands venus du Nord de l’Europe.

 

Si tout au long de son histoire, la France a souvent été une terre de conquête, puis d’accueil pour des populations d’origines très diverses, attirées par son rayonnement, son hospitalité ou sa générosité, elle a connu, au cours du XXe siècle, des flux d’immigration très importants. A partir des années 30 sont ainsi arrivés sur le sol français des immigrés en provenance d’Italie et de Pologne, puis, après la guerre, d’Espagne et du Portugal, au début des années 60 d’Afrique du Nord, puis d’Afrique noire, et, plus récemment, de Turquie et d’Asie. Les premiers courants migratoires étaient souvent constitués de réfugiés politiques, tandis que les seconds comprenaient essentiellement des personnes qui venaient en France pour travailler.

 

Aujourd’hui

 

Au 1er janvier 1998, la population totale de la France est de 58 722 571 personnes, dont 30 133 470 femmes et 28 589 101 hommes. Comme c’est le cas depuis 1975, l’accroissement de la population en 1997 est resté faible (0,5% par an), en raison notamment de la baisse continue de la natalité (725 000 naissances en 1997, contre 735 000 en 1996 et 805 000 en 1981). 

 

Sur l’ensemble de cette population, on compte entre 3,5 et 4 millions d’étrangers, chiffre à peu près stable selon les estimations officielles. Les étrangers en provenance de pays européens, qui étaient autrefois les plus nombreux (54% en 1975), sont désormais minoritaires (36% en 1990). Les Italiens, Espagnols, Portugais ont été progressivement remplacés par des Maghrébins (Algériens, Marocains,Tunisiens), des ressortissants des anciennes colonies d’Afrique noire, des Turcs et des Asiatiques (Vietnam, Laos, Cambodge).

 

Cette transformation de la population étrangère en France a été favorisée par le regroupement familial qui, depuis 1974, autorise la présence de femmes et d’enfants venus rejoindre le chef de famille. Cette population, plus jeune que la population française, mais qui demeure majoritairement masculine, vit essentiellement dans le Nord, l’Ile-de-France, les régions Rhône-Alpes et Provence -Alpes-Côte d’Azur.

 

La présence de ces communautés étrangères plutôt jeunes n’empêche pas le vieillissement progressif de la population française : les personnes de plus de 65 ans représentent actuellement 15,6% de l’ensemble, contre 11% après la guerre.

 

Noms de familles

 

La plupart de ces noms trouvent leur origine au Moyen Âge, entre le IXe et le Xe siècle, lorsque les surnoms, hérités en même temps que la propriété d’un domaine, s’ajoutent au nom de baptême. Ils deviennent définitifs en 1539 quand est institué le registre d’état civil où doivent figurer obligatoirement le prénom et le nom de famille.

 

Ces noms évoquent :

l’histoire ou les différentes phases du peuplement du pays : ils sont d’origine   grecque (Philippe), latine (Antoine), biblique (Adam), germanique (Girard) ;

la géographie : noms de provinces (Lebreton), de lieux (Montagne), d’habitations (Dumas), d’arbres (Pommier) ;

la société : noms de métiers (Meunier), de situation (Lemaître), de parentés (Cousin) ;

les individus : noms soulignant certaines caractéristiques physiques (Leblond) ou morales (Lesage), des défauts (Boivin), des ressemblances avec des animaux (Lechat).

 

 

7. L’ÉDUCATION ET LA FORMATION

DE L’ÉCOLE MATERNELLE AU LYCÉE

 

Ecole maternelle, école primaire, collège , telles sont les étapes de la scolarité de tous les jeunes Français. Certains d’entre eux, de plus en plus nombreux, vont au lycée et passent le baccalauréat. Les autres se dirigent ver l’enseignement professionnel et la vie active.

 

L’ENSEIGNEMENT PRÉ-SCOLAIRE

 

L’enseignement pré-scolaire, plus connu sous le nom d’école maternelle, est facultatif et gratuit. Il s’adresse à tous les enfants, français et étrangers, âgés de 2 à 6 ans, mais ceux de 2 ans ne sont admis que dans la limite des écoles et des classes disponibles (près de 40%). A partir de 3 ans, tous les enfants sont désormais accueillis (ils n’étaient que 36% en 1960). Selon le ministère de l’Education nationale, l’objectif général de l’école maternelle est de “ développer toutes les possibilités de l’enfant afin de lui permettre de former sa personnalité et de lui donner les meilleures chances de réussir à l’école élémentaire et dans la vie en le préparant aux apprentissages ultérieurs. ” Selon leur âge et leur rythme d’apprentissage, les enfants sont regroupés en trois sections : “ petite ”, “ moyenne ” et “ grande ”.

 

Un véritable programme d’enseignement a été mis en place depuis 1995, avec “ des objectifs précis et des apprentissages structurés ”. Tout au long des 26 heures hebdomadaires, c’est l’apprentissage de la langue qui est privilégié : maîtrise de l’oral et initiation à l’écrit. La sensibilité , l’imagination, la capacité de créer sont également développées, notamment par l ’éducation artistique.

 

Environ 20 000 écoles maternelles accueillent plus de 2 millions d’élèves

 

L’ENSEIGNEMENT ÉLÉMENTAIRE

 

L’enseignement élémentaire, ou école primaire, est obligatoire et gratuit, pour tous les enfants à partir de 6 ans. L’enseignement dure en moyenne cinq ans, c’est à dire jusqu’à 11 ans. Il peut être augmenté (redoublement) ou diminué (saut de classe), en fonction du niveau de connaissances des élèves. Les cinq années se répartissent en deux cycles : le cycle des apprentissages fondamentaux, commencé la dernière année (“ grande section ”)de l’école maternelle, et qui se poursuit durant les deux premières années de l’école primaire : cours préparatoire (CP) et cours élémentaire 1ère année (CE1) ; puis, le cycle des approfondissements qui comprend les trois années suivantes : cours élémentaire 2e année (CE2), cours moyen 1ère année (CM1) et cours moyen 2e année (CM2). Comme pour l’école maternelle, la scolarité est de 26 heures par semaine.

 

De nouveaux programmes nationaux ont été établis en 1995. Pour le cycle des apprentissages fondamentaux, ils mettent d’abord l’accent sur le français (9 heures hebdomadaires)et les mathématiques (5 h), puis sur l’histoire, la  géographie, l’éducation civique, les sciences et technologies (4 h), l’éducation atistique, physique et sportive (6 h). Le cycle des approfondissements poursuit ces apprentissages en vue de la scolarité au collège, avec des horaires à peu près identiques. Une heure et demie peut être consacrée à un enseignement de langues vivantes.

 

L’école française publique étant laïque, il n’y a pas d’enseignement religieux, sauf dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle qui ont conservé un statut spécial hérité du passé.

 

L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

 

LE COLLÈGE

 

Appelé collège unique depuis 1975, il accueille tous les élèves issus de l’enseignement élémentaire, au plus tard lorsqu’ils ont 12 ans. L’enseignement dure quatre ans et correspond aux classes de 6e, 5e, 4e et 3e. L’objectif du collège est de donner aux élèves une formation générale leur permettant d’acquérir les savoirs et savoir-faire fondamentaux qui constituent une culture commune, et de les préparer aux différentes formations qui suivent les études au collège.

 

Le collège est organisé en trois cycles pédagogiques :

- le cycle d’adaptation, c’est à dire la classe de 6e, transition entre l’école et le collège. Il est destiné à renforcer ce qui a été appris à l’école et à initier les élèves aux disciplines et méthodes de l’enseignement secondaire.

- le cycle central, qui correspond aux classes de 5e et de 4e a pour but d’approfondir les connaissances et les méthodes de travail des élèves.

- le cycle d’orientation, la classe de 3e, complète ce qui a été acquis et prépare à la poursuite de l’enseignement général, technologique ou professionnel.

 

Le type d’enseignement choisi dépend de l’orientation prise par chaque élève, avec l’aide et les conseils de personnels spécialisés.

 

Les disciplines enseignées au collège sont le français, les mathématiques, une langue vivante étrangère, l’histoire, la géographie et l’éducation civique, les sciences de la vie et de la terre, la technologie, les enseignements artistiques (arts plastiques et éducation musicale), l’éducation physique et sportive, soit au total un horaire de 23-24 heures, auxquelles s’ajooutent deux heures d’études dirigées. Les élèves qui ont des difficultés particulières peuvent bénéficier d’un enseignement de consolidation. L’ensemble de ces disciplines est enseigné tout au long des quatre années du collège, avec quelques lègères modifications d’horaires et de nouvelles matières. En classe de 5e est introduit l’enseignement de la physique-chimie et de la technologie. En 4e, l’enseignement d’une deuxième langue vivante, étrangère ou régionale, devient obligatoire. Les élèves peuvent également choisir facultativement une langue régionale, le latin ou la technologie. En 3e, un enseignement d’économie complète celui d’histoire et géographie et l’étude de la biologie-géologie est introduite. Dans certains cas, les élèves intéressés par le domaine professionnel peuvent choisir une 3e technologique, des classes leur pemettant de recevoir un enseignement de musique, de danse ou de sport, ainsi que des sections bilingues, internationales ou européennes. A l’issue de la classe de 3e, les élèves s’orienteront vers le lycée d’enseignement général, technologique ou professionnel.

 

LE LYCEE D’ENSEIGNEMENT GENERAL ET TECHNOLOGIQUE

 

Ce lycée prépare en trois ans (classes de seconde, première, terminale) au baccalauréat général, au baccalauréat technologique et au brevet de technicien. Les études sont organisées en deux cycles :le cycle de détermination (la classe de seconde générale et technologique) et le cycle terminal (classes de première et terminale).

 

- Le cycle de détermination

La classe de seconde est destinée à permettre aux élèves de préparer leur orientatioin vers un type (une série) de baccalauréat. Les disciplines enseignées sont communes, avec un horaire et un programme identiques. Ce sont le français, les mathématiques, la physique-chimie, les sciences de la vie et de la terre ou la technologie des systèmes automatisés, la première langue vivante étrangère, l’histoire-géographie, l’éducation physique et sportive. Les élèves doivent obligatoirement choisir deux options et peuvent suivre des enseignements facultatifs de langue, d’activités artistiques ou sportives.

 

Le cycle terminal

Après la classe de seconde générale ou technologique, les élèves peuvent choisir entre :

- trois séries générales : L (littéraire), ES (économie et sociale), S (scientifique)

- quatre séries technologiques : STT (sciences et technologies tertiaires), STI (sciences et technologies industrielles), STL (sciences et technologies de laboratoire), SMS (sciences médico-sociales) ;

- la préparation de baccalauréats technologiques spécifiques : hôtellerie, techniques de la musique et de la danse ;

- la préparation du brevet de technicien qui donne une qualification spécialisée .

Elle comprend des enseignements généraux communs et des enseignements professionnels et technologiques spécifiques. Les élèves qui ont obtenu ce brevet peuvent entrer dans la vie active ou poursuivre des études en sections de techniciens supérieurs ou en Institut universitaire de technologie.

 

Le baccalauréat

La réussite à cet examenqui intervient à l’issue de la classe terminale, permet de poursuivre des études supérieures. Il est organisé selon les différentes séries et comprend des épreuves écrites et orales obligatoires et des épreuves facultatives.

L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL

 

LE LYCÉE PROFESSIONNEL

 

Le certificat d’aptitude professionnelle (CAP)

Le CAP a pour objectif de donner une qualification permettant d’exercer un métier. Il s’adresse aux élèves orientés du collège vers le lycée professionnel après la classe de 3e.

Les études comportent :

- des enseignements généraux (14 h 30 à 16 h par semaine) destinés à donner aux élèves les bases d’une culture axée sur le monde moderne et adaptés aux besoins professionnels.

- des enseignements technologiques et professionnels (12 à 17 h par semaine) correspondant au métier choisi. Ils alternent les cours théoriques, les exercices pratiques et d’application en atelier ou en bureau.

- des périodes de formation en entreprise.

Le CAP se prépare en trois ans.

 

 

Le brevet d’études professionnelles (BEP)

Le BEP donne une qualification professionnelle d’ouvrier ou d’employé qualifié. Sa formation est donc plus approfondie que celle du CAP et dure deux ans pour les élèves issus de la classe de 3e du collège.

Comme pour le CAP, les élèves suivent :

-des enseignements généraux (14 à 22 h), mais plus axés sur la vie professionnelle.

- des enseignements technologiques (16 à 20 h) communs correspondant à un même secteur professionnel et spécialisés selon le métier choisi.

- des périodes de formation en entreprise, dont certaines font partie de l’examen.

 

Les élèves qui ont obtenu le BEP peuvent entrer dans la vie professionnelle ou poursuivre des études vers un baccalauréat professsionnel ou technologique.

 

Le baccalauréat professionnel

Il se prépare en deux ans (classes de première et de terminale professionnelle.

A la différence du baccalauréat technologique, c’est d’abord un diplôme préparant à la pratique d’un métier, même s’il permet de suivre des études universitaires.

Il correspond à une formation de qualification appliquée à un métier. Il existe actuellement 40 spécialités. Il est réservé en priorité aux titulaires d’un CAP ou d’un BEP.

Les études  (30 h par semaine) comprennent des enseignements professionnels, technologiques et scientifiques , des enseignements généraux et une formation en entrepprise, de 16 à 20 semaines sur deux ans.

 

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

En France, l’enseignement supérieur comprend à la fois des universités, des établissements spécialisés et des Grandes Écoles. L’ensemble accueille 2,2 millions d’étudiants qui suivent les cours de 70 000 enseignants.

LES UNIVERSITÉS

 

Elles sont 84, dont 14 dans la région parisienne, qui regroupent plus de 800 UFR (unités de formation et de recherche).

L’enseignement universitaire est organisé en trois cycles successifs :

le premier cycle (deux ans) est un cycle de formation générale et d’orientation. Il prépare au DEUG (diplôme d’études universitaires générales) qui compte de très nombreuses options.

le deuxième cycle (un an ou deux) est un cycle d’approfondissement et de spécialisation qui propose des formations générales et des formations à finalités professionnelles. Il est sanctionné par la licence et la maîtrise, diplômes qui permettent de passer les concours de la Fonction publique. Il existe également des maîtrises à finalités professionnelles.

le troisième cycle (un à cinq ans) est un cycle de haute spécialisation et de formation à la recherche.

Après une ou deux années, les étudiants peuvent passer un DEA (diplôme d’études approfondies), orienté vers la recherche, ou un DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées), à finalités professionnelles.

Ensuite, divers doctorats ouvrent à l’enseignement universitaire et à la recherche.

 

Les études de santé

 

Le diplôme d’Etat de docteur en médecine s’obtient après au moins huit ans d’études. Elles se répartissent sur trois cycles.

Le premier dure deux ans, avec un concours très difficile pour passer de première en deuxième année.

Le second est de quatre ans et, pour le troisième, les étudiants choisissent entre la médecine générale (deux ans), une spécialisation (deux à cinq ans) ou la recherche.

 

Les étudiants qui réussissent le concours à la fin de la première année peuvent entreprendre des études de chirurgie dentaire qui durent cinq ans.

Les études de pharmacie s’étendent sur six ans, avec également un concours à l’issue de la première année.

 

LES CLASSES PRÉPARATOIRES ET LES GRANDES ÉCOLES

 

Les classes préparatoires  sont “ littéraires ”, “ scientifiques ” ou “ économiques ”.

- Les “ prépas ” littéraires préparent en deux ans aux concours d’entrée dans les écoles normales supérieures.

- Les “ prépas ” scientifiques préparent en deux ans aux concours d’entrée des grandes écoles d’ingénieurs. Les “ prépas ” économiques préparent en deux ans au concours d’entrée dans les grandes écoles de commerce.

 

Les  grandes écoles accueillent les étudiants qui, après deux années de classes préparatoires, ont réussi le concours d’entrée. Ils peuvent être admis dans :

- les écoles normales supérieures, qui forment des enseignants de haut niveau et des chercheurs en lettres, sciences humaines, économie et sciences.

- l’École des Chartes, qui prépare en quatre ans aux responsabilités de conservateurs du patrimoine national.

- les écoles militaires (École interarmes de Saint-Cyr, École navale, École de l’air) forment en quatre ans les futurs officiers de l’armée française.

- les écoles d’ingénieurs, qui forment en trois ans les cadres scientifiques et techniques des entreprises dans tous les grands domaines (agriculture, bâtiment et travaux publics, chimie, électronique, ponts et chaussées, etc.).

- les écoles de commerce et de gestion, qui forment, également en trois ans, les futurs cadres des entreprises publiques et privées, dans les domaines de la gestion commerciale, administrative et financière.

- les instituts d’études politiques (IEP) ou “ Sciences-Po , 9 “ grands établissements ” d’enseignement supérieur qui assurent une formation de trois ans en : économie et finances, politique économique et sociale, communication et ressources humaines, service public, relations internationales...

- l’École nationale d’administration (ENA) accueille sur concours des étudiants souvent diplômés de “ Sciences-Po ” . Ils reçoivent pendant 27 mois la formation professionnelle (cours et stages) des futurs hauts fonctionnaires.

Le président de la République, Jacques Chirac, et le Premier ministre, Lionel Jospin, sont issus de l’ENA.

 

LES AUTRES ETABLISSEMENTS ET FORMATIONS

 

Les STS (sections de techniciens supérieurs)

 

Dans les lycées, ces filières post-baccalauréat préparent, en deux ou trois ans, au BTS (brevet de techniciens supérieurs) dans les professions industrielles ou commerciales, les activités de services, etc. (au total 130 spécialités). La formation est pour 1/3 générale et 2/3 spécialisée. Elle comprend un stage en entreprise de 8 à 12 semaines.

 

Les IUT (instituts universitaires de technologie)

 

Rattachés aux universités, les IUT préparent en deux ans après le baccalauréat au DUT (diplôme universitaire de technologie).. L’enseignement alterne formation générale et formation spécialisée, avec un stage de 6 à 8 semaines en milieu professionnel.

Il existe actuellement 82 IUT qui proposent 21 spécialités.

 

Les IUP (instituts universitaires professionnalisés)

           

Au sein des universités, les IUP proposent une formation technologique longue comportant une formation en milieu professionnel, une initiation à la recherche et l’enseignement de deux langues étrangères. Les étudiants peuvent accéder à un IUP après un an d’études universitaires. Ils ont la possibilité de suivre une formation pendant trois ans, chaque année étant sanctionnée par un diplôme national. L’ensemble de cette formation est sanctionné par le titre d’ingénieur-maître.

 

Autres formations professionnelles

 

Des diplômes d’université, comme le magister, préparé en trois ans après le DEUG, sont décernés dans des domaines professionnels (gestion, communication...). Certaines universités délivrent également des diplômes d’ingénieur, à l’issue de trois ans d’études à partir de Bac+2.

 

 

Les IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres)

           

Les IUFM forment les enseignants de l’école maternelle au lycée : professeurs des écoles

(les anciens instituteurs), professeurs des collèges et des lycées. Les étudiants des IUFM sont recrutés sur dossier et entretien au niveau de la licence (Bac+2)Les études durent deux ans, avec un concours à la fin de la première année

 

LES ENSEIGNANTS ET LES ÉTUDIANTS

 

Les enseignants sont 70 000, dont 17 600 professeurs d’université (20%), 28 000 maîtres de conférences (40%), auxquels s’ajoutent des enseignants du secondaire (12 000) qui travaillent dans le supérieur et des vacataires. 78% d’entre eux exercent dans les universités, 11,9% dans les IUT et 9,9% dans les Grandes Écoles et autres établissements

 

Les étudiants sont 2,2 millions, dont 1,5 million inscrits dans les universités. Les autres sont étudiants ou élèves des STS (sections de techniciens supérieurs), des IUT (instituts universitaires de technologie), des classes préparatoires aux grandes écoles, des IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres), des grandes écoles, notamment scientifiques et commerciales. 

 

8. L’ÉCOLOGIE ET L’ENVIRONNEMENT

 

L’écologie et la défense de l’environnement sont désormais une priorité pour les pouvoirs publics, mais aussi une préoccupation pour les Français

 

Quelques repères

C’est en 1971 qu’a été créé le premier ministère de la Protection de la nature et de l’environnement .

A partir de 1975, de nombreuses lois vont être adoptées, montrant le souci du gouvernement et des parlementaires de prendre désormais en compte l’écologie. Les textes législatifs les plus importants portent sur la protection de la nature, l’élimination des déchets, la qualité des eaux (de consommation et de baignade), la pollution de la mer, la protection de la montagne, la protection, l’aménagement et la mise en valeur du littoral, la protection des risques majeurs, la lutte contre le bruit, la protection et la mise en valeur des paysages, etc. En 1991 est créé un Institut français de l’environnement et, en 1993, est effectué un premier inventaire de sites pollués radioactifs. En 1996, un code de l’environnement est déposé au Parlement, une loi sur l’air est votée. Enfin, en 1997, le ministère de l’Environnement devient le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement.

 

La politique de l’environnement

Le ministère a pour mission de veiller à la qualité de l’environnement, à la protection de la nature et à la prévention, la réduction ou la suppression des pollutions et des nuisances.A ce titre, il exerce ses responsabilités dans les domaines suivants :

- la protection des paysages et des sites;

- la protection du littoral et de la montagne;

- la surveillance et la gestion de la chasse et de la pêche en eau douce;

- la préservation de la qualité de l’air et à la lutte contre l’effet de serre;

- la prévention des risques majeurs d’origine technologique ou naturelle;

- l’initiation, la formation et l’information des citoyens sur l’environnement, ainsi que la qualité de la vie.

Il partage, en outre, avec le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie les responsabilités de l’élaboration et de la mise en oeuvre de la politique concernant la sûreté nucléaire, notamment le transport des matières radioactives. Il est également associé à la détermination et à la mise en œuvre de la politique d’utilisation des ressources énergétiques et du développement des énergies renouvelables. Il participe à la détermination et à la conduite de la politique d’urbanisme, d’équipement et de transports. Il contribue à la détermination de la politique d’aménagement de l’espace rural et de la forêt et de la politique de santé dans ses rapports avec l’environnement...

 

L’économie de l’environnement

Entre 1990 et 1995, les dépenses de protection de l’environnement ont augmenté en moyenne de 6,8% par an. Ces dépenses étaient financées à 65% par les administrations publiques, à 28% par les entreprises et à 7% par les ménages. Le traitement des eaux usées et des déchets représente 43% et 33% du total des dépenses.

 

Les emplois de l’environnement

En 1995, 434 000 personnes étaient employées dans les secteurs publics et privés de la protection de l’environnement. En cinq ans, ces emplois ont progressé en moyenne de 3,6% par an. 14 000 emplois dans le traitement de l’eau et des déchets ont été créés, durant cette période.

 

Les Français et l’environnement

Au cours des quinze dernières années, environ 40 000 associations de défense de la nature et de l’environnement se sont constituées. Chaque année, un millier d’associations nouvelles se créent pour défendre un patrimoine naturel ou culturel menacé par l’urbanisation, s’opposer à des nuisances ou contribuer à la connaissance des milieux naturels. Bien que la moitié des Français se déclarent prêts à adhérer à une association de défense de l’environnement, seulement 2 à 3% affirment faire partie d’une de ces associations, dont 3 000 environ seraient véritablement actives. De plus, le vote en faveur des candidats écologistes demeure à un faible niveau (entre 5% et 8% selon les élections). D’après certaines enquêtes, la France compterait environ 3% d’écologistes “ actifs ” et 15% d’écologistes “ sympathisants ”. De fait, La participation des citoyens à la défense de l’environnement demeure essentiellement locale.

 

9. LES SCIENCES ET LA TECHNOLOGIE

LA RECHERCHE

 

Environ 120 000 chercheurs et ingénieurs travaillent dans la recherche, qu’elle soit publique (67 000), ou privée (55 000).

 

L’Etat assure environ 50% du financement de la recherche qui doit être “ une ambition pour la France ”. 

La recherche dépend actuellement du ministère de l’Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, mais plusieurs ministères (Santé, Agriculture, Economie...) ont leurs propres organismes de recherche. La recherche est présente dans les universités et dans des établissements publics, comme le Centre national de la recherche scientifique (Cnrs) ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’Etat apporte également son soutien à la recherche privée (celle qui est réalisée dans les entreprises), notamment dans les domaines de l’aéronautique, de l’électronique; de la chimie, de la pharmacie.

 

La politique scientifique

 

Sept domaines sont actuellement prioritaires (ils correspondent à des secteurs  où les entreprise françaises sont compétitives et où les marchés mondiaux sont en forte progression). Ce sont : les industries électronique et  les technologies de l’information, les transports  terrestres et aéronautiques, une part de la chimie, les industries agro-alimentaires, les sciences de l’innovation des produits et procédés, la recherche médicale et les technologies de l’environnement. Plusieurs disciplines scientifiques sont donc intéressées : les sciences de la matière, les sciences du vivant et les sciences humaines et sociales. La recherche est à la fois fondamentale et appliquée. Afin de mener à bien cette politique scientifique, le ministère chargé de la recherche s’efforce de privilégier le recrutement de jeunes chercheurs et de développer la mobilité de tous.

Une Agence nationale pour la valorisation de la recherche (Anvar) a pour mission de favorise les rencontres entre les chercheurs et les entreprises, ainsi que les recherches appliquées. Des Groupements d’intérêt public (GIP) ont été créés pour réaliser des programmes ou des projets jugés importants. Ils regroupent des centres de  recherche, des universités et des entreprises. Depuis quelques années se sont également multipliées des technopoles, ou “ cités scientifiques ”, qui regroupent des laboratoires, des universités, des entreprises sur un même site (Sophia Antipolis, près d’Antibes, Montpellier, Saint-Quentin-en-Yvelines et Cergy-Pontoise, près de Paris). L’objectif des pouvoirs publics est de contribuer à l’établissement d’une véritable coopération entre les grands organismes scientifiques, les universités et les entreprises, afin de lancer de grands programmes pour les défis d’aujourd’hui (biotechnologie, électronique, informatique...).

 

La situation de la recheche

La France se situe au 4e rang des pays développés, derrière les Etats-Unis, le Japon et l’Allemagne ; elle consacre 2,4% de son produit intérieur brut (PIB) à la recherche et au développement. Elle produit 4,7% des publications scientifiques mondiales et 16,8% de celles de l’Union européenne? Les entreprises financent moins de la moitié des travaux de recherche et  développement réalisés en France (53% dans l’Union européenne, 57% en Amérique du Nord, 68% au Japon). Les dépenses de recherche des entreprises sont réparties sur un petit nombre de secteurs (deux tiers dans les industries aéronautique et spatiale, électronique, automobile et chimique).

 

Les priorités scientifiques

Il s’agit d’abord pour l’Etat de soutenir la recherche fondamentale

Les domaines prioritaires de recherche sont : la construction aéronautique et spatiale, les industries électroniques et les technologies de l’information, la fabrication des machines et équipements. Des programmes de recherche associant les laboratoires publics et les industriels permettent de soutenir quatre grands secteurs économiques :

-les industries agro-alimentaires (sécurité alimentaire) ;

- les transports terrestres et aéronautiques (sécurité, environnement...) ;

- les industries électroniques et les technologies de l’information ;

- la chimie.

  Afin de de permettre à la France de consolider son potentiel scientifique et technologique, trois autes secteurs sont également privilégiés :

- la recherche médicale, notamment dans les domaines de la lutte contre le cancer, les maladies infectieuses (en particulier le sida), les maladies cardio-vasculaires, les maladies dégénératives et les maladies neuro-sensorielles.

- la recherche  dans les secteurs de la génétique, de la microbiologie et des biothérapies.

- la recherche en matière d’environnement et de cadre de vie, en particulier les villes, les sols, les zones littorales et la préservation de la biodiversité.

 

Les principaux programmes de recherche intéressent quatre domaines :

- les applications de la chimie aux techniques industrielles futures ;

- les biotechnologies, dans les domaines de la santé, des agro-industries, de l’environnement.

- la microbiologie (recherche sur les maladies infectieuses) ;

- la thérapie génique (avec la réalisation d’une carte du génome permettant  de découvrir  de nouveaux gènes responsables de maladies comme le cancer, le sida; le diabète, la myopathie, etc.).

Ces programmes visent deux grands objectifs :

. améliorer la santé publique et la qualité de la vie ;

. susciter la création d’activités et d’entreprises nouvelles et assurer la place de la France dans des secteurs qui représentent un énorme marché mondial.

 

 

Les principaux centres de recherche

 

- L’institut Pasteur  : créé en 1887, après la découverte par Pasteur du vaccin contre la rage, des générations de chercheurs ont découvert d’autres vaccins (contre la tuberculose, la poliomyélite...). ils se consacrent en priorité aujourd’hui à la recherche sur le Sida.

- l’institut Curie : recherche et traitement du cancer.

- L’Orstom (Office de recheche scientifique et technique outre-mer).

- le Cnet (Centre national d’études des télécommunications).

- Le Cea (Commissariat à l’énergie atomique).

- L’Inra (Institut national de la recherche agronomique).

- Le Cnes (Centre national d’études spatiales).

- L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

- L’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer).

 

LE CNRS

 

Avec près de 18 000 chercheurs, c’est le plus grand centre de recherche en Europe. Il a une triple mission : la production, l’administration et la valorisation de la recherche.

Il comprend 300 équipes de recherche propres et 1 000 équipes de recherche associées, réparties dans toutes les universités.

Il regroupe sept départements :

-science physique et mathématique,

- physique nucléaire et corpusculaire,

- sciences pour l’ingénieur,

-sciences de l’univers,

- sciences chimiques,

- sciences de la vie,

- sciences de l’homme et de la société.

 

Outre ses recherches, le CNRS lance des programmes interdisciplinaires et collabore avec des entreprises.

 

L’INSERM

 

Créé en 1964, il a pour mission de développer les recherches dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé publique.

Il dépend à la fois du ministère de la Recherche et du ministère de la Santé. Il regroupe 2 000 chercheurs et 3 000 personnels techniques qui travaillent dans environ 270 laboratoires répartis dans tout le pays.

 

LES TECHNOLOGIES

Dans de nombreux secteurs de pointe (nucléaire, aéronautique, aérospatiale,  électronique, biotechnologies...), la France, par ses réalisations, se classe souvent dans les premiers rangs mondiaux.

 

L’industrie nucléaire est un des domaines que la France maîtrise le mieux, de la production d’électricté (75% de la production totale) au combustible et au retraitement des déchets. C’est la société nationale EDF (Electricité de France) qui est responsable du programme nucléaire. La France est le deuxième producteur d’électricité d’origine nucléaire après les Etats-Unis. Sur un total d’une cinquantaine de sites nucléaires (56 réacteurs), répartis à travers le pays, les vingt plus importantes centrales dépendent d’EDF. Une partie de l’électricité produite est exportée. Le choix du nucléaire a permis à la France de faire passer, en vingt ans, son taux d’indépendance énergétique de 25% à 50% et donc de diminuer ses importations de pétrole et de réduire le coût de la production d’électricité. Les déchets des combustibles usagés sont retraités (notamment dans l’usine de la Hague, en Normandie) et stockés. La France traite également les déchets de plusieurs pays ou vend certains de ses procédés.

           

Environ deux tiers des Français estiment que les règles de sécurité sont bien respectées. 56% pensent que le nucléaire sera, dans dix ans, de loin la plus importante. Enfin, 70% considèrent qu’il faut continuer de faire fonctionner les centrales existantes.

 

L’industrie aéronautique est la troisième au monde. Après l’avion franco-britannique Concorde qui fut un échec commercial, mais une grande réussite technologique, l’appareil européen Airbus est également un succès, technologique et, cette fois, commercial. L’Airbus 340, notamment, est le premier au monde dans sa catégorie. Les avions militaires (Mirage, Rafale) et privés de la Société Dassault et les hélicoptères de l’Aérospatiale sont également mondialement réputés.

 

L’industrie aérospatiale est caractérisée par la très grande réussite de la fusée Ariane, fusée européenne qui contribue à la plupart des lancements spatiaux dans le monde. C’est elle qui permet au programme spatial européen de remporter de nombreux succès dans le domaine des sciences de l’observation et de la communication. Les industries aéronautique et aérospatiale emploient environ 100 000 personnes (une augmentation de 20 000 en dix ans) et exportent trois fois plus qu’elles n’importent.

 

L’industrie électronique s’est développée de manière très importante ces dernières années. les secteurs qui ont le plus bénéficié de ces avancées sont les télécommunications, la télématique (le Minitel), la robotique et surtout la monétique, avec la carte à puce bancaire ou téléphonique, inventée par un Français, Roland Moreno. Après les réussites obtenues dans les domaines des radars et des centraux téléphoniques, les chercheurs français ont découvert une nouvelle technologie indispensable à l’ouverture des “ autoroutes de l’information ”.

 

Les biotechnologies interviennent dans les domaines de la santé, de l’environnement et des industries agroalimentaires. Pour la santé, elles contribuent aux découvertes des chercheurs en matière notamment de vaccins. Elles permettent de lutter contre diverses pollutions et ainsi de mieux protéger l’environnement.

Enfin, elles font bénéficier les productions agroalimentaires de conditions  hygiène de plus en plus satisfaisantes.

 

 

10. LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

 

LES PRINCIPAUX INDICATEURS

 

1997 a été l’année de la reprise économique, avec une croissance retrouvée, des créations d’emploi, une inflation au plus bas et un excédent record pour le commerce extérieur.

 

Comme la plupart des pays industrialisés la France a vu sa croissance progresser au cours de l’année 1997. Elle est passée de 1,2 % à 2,2% en 1996. Les exportations ont dans le même temps augmenté de 13%, tout comme la demande intérieure, avec une progression de 0,7% de la consommation des ménages. La reprise de la croissance a bénéficié à l’emploi (+1,1%, soit 155 000 créations). L’inflation a continué de diminuer : 1,1% contre 1,7% en 1996.

 

Selon les experts de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), trois facteurs expliquent ces bons résultats d’ensemble : les efforts des constructeurs automobiles pour propposer leurs modèles à ds prix attractifs ; la baisse du prix des matières premières importées, notamment le pétrole ; la baisse des prix de certains servives (téléphone, transports aériens) et de produits comme le matériel électronique. Au vu de ces données, le gouvernement espère atteindre une croissance de 3% en 1998, grâce notamment à une reprise de la consommation des ménages et des investissements.

 

Le commerce exterieur

La France est le quatrième pays exportateur au monde, après les Etats-Unis, l’Allemagne et le Japon.

Ses sept points forts en matière d’exportations sont :

- l’énergie nucléaire : elle exporte notamment plus de 90% des réacteurs nucléaires, 45% de l’uranium enrichi et 40% de l’électricité.

- les boissons : plus de 80% des vins et alcools, plus de 15% des vins pétillants, 65% des eaux de table.

- les parfums et cosmétiques : plus de 65% des parfums et eaux de toiletteprès de 40% des cosmétiques et produits de beauté.

- les vêtements de luxe : 60% des vêtements de laine peignée, près de 60% des imitations de fourrures, 50% des vêtements pour femmes.

- l’alimentation : près de 70% des fromages et 40% de la moutarde.

- les produits agricoles : 80% des graines de tournesol, plus de 75% de la chicorée, 60% des petits pois...

 

Les principaux secteurs excédentaires sont : la construction aéronautique, les pièces et équipements  automobiles, la parfumerie et les produits d’entretien, les céréales, l’électricité, le gaz et l’eau, le matériel électrique, l’équipement industriel, le lait et les produits laitiers, les vins, alcools et tabacs...

Lessecteurs déficitaires sont: le pétrole brut, les machines de bureau, , le gaz naturel, les produits pétroliers raffinés, le matériel électronique ménager...

En 1997, l’excédent commercial de la France a atteint 173,4 milliards de francs, une forte progression pa rapport à 1996 (121,6 milliards) et un chiffre record.

Ce sont les secteurs agricoles, agro-alimentaires et des biens d’équipements qui ont le plus progressé.

Les principaux partenaires de la France sont l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Espagne et les Etats-Unis.

 

L’INDUSTRIE ET LES ENTREPRISES

 

L’industrie en France est partagée entre un secteur public et un secteur privé d’inégale importance. Elle emploie environ 4,5 millions de personnes dans 2,3 millions d’entreprises.

 

Le secteur public comprend à la fois des services publics (La Poste), des entreprises nationalisées (EDF-GDF), des sociétés d’économie mixte (SNCF). De 1981 à aujourd’hui, les différents gouvernements qui se sont succédé ont procédé , pour ceux de gauche, à des nationalisations, et, pour ceux de droite, à des privatisations. Actuellement, les effectifs des entreprises publiques représentent 7,7% de l’ensemble des salariés. Le secteur privé rassemble à la fois les entreprises individuelles et les firmes multinationales qui emploient plusieurs dizaines de milliers de personnes. Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent 97% de l’ensemble des entreprises françaises, dont 90% comptent  moins de 10 salariés.

Sur les 2,3 millions d’entreprises, seulement un demi-millier emploient plus de 1 000 personnes : elles occupent ainsi 45% de la main-d’œuvre totale, réalisent plus de 50% du chgiffre d’affaires et financent 70% des investissements.

 

Ces dernières années, l’industrie française a été fortement touchée par la crise, perdant plus de 20% de ses emplois (environ 2,5 millions) en une vingtaine d’années. Certains secteurs sont en voie de disparition (charbon) ou particulièrement affaiblis ‘textile, construction navale). Cette crise résulte , notamment, de la concurrence de pays à main-d’œuvre bon marché. Si certains secteurs, nés avec la révolution industrielle de la fin du XXIe siècle, paraissent condamnés, d’autres, souvent dans des domaines de pointe, connaissent de réels succès. Parmi eux, on peut mentionner :

 - les industries agro-alimentaires (la France est le 1er exportateur et le 2e producteur de l’Union européenne).

- la construction aéronautique et spatiale (les avions Airbus et la fusée Ariane ).

- la construction ferroviaire (les TGV).

- l’industrie automobile (3e exportateur mondial, Peugeot-Citroën est le 8e groupe mondial et Renault. le 9e).

- la pharmacie (4e producteur mondial et 5e exportateur).

- la chimie, le caoutchouc et les plastiques (4e exportateur mondial)

- le bâtiment et les travaux publics (on trouve 6 groupes français parmi les 10 premiers européens).

 

 

Les principales entreprises

En fonction de leur chiffre d’affaires, les vingt premières entreprises françaises sont :

1.   Elf-Aquitaine (énergie)

2.   Renault (automobile)

3.   PSA Peugeot-Citroën(automobile)

4.   La Compagnie générale des eaux (aujourd’hui Vivendi, services)

5.   Alcatel-Alsthom (construction électrique)

6.   Total (énergie)

7.   La Lyonnaise des eaux (services)

8.   Rhône-Poulenc (chimie)

9.   Danone (agro-alimentaire)

10. Usinor-Sacilor (métallurgie)

11. Bouygues (Bâtiment et travaux publics)

12. Thomson (construction électrique)

13. Saint-Gobain (matériaux de construction)

14. Péchiney (métallurgie)

15. Michelin (équipement automobile)

16. Schneider (construction électrique)

17. L’Oréal (cosmétiques)

18. Lagardère Groupe (communication)

19. Aérospatiale (construction aéronautique)

20. Saint-Louis (bois-papier)

 

Parmi les autres secteurs économiques, on peut citer les noms d’entreprises comme : Carrefour et Leclerc pour la distribution, Accor et le Club Méditerranée pour l’hôtellerie et le tourisme, IBM France pour l’informatique, la SNCF et Air France pour les transports.

 

L’ÉNERGIE

 

Avec une production nationale qui couvre seulement 51,5% de ses besoins énergétiques, la France doit donc importer des produits comme le pétrole brut et le gaz naturel.

 

Le point fort du secteur énergétique en France est l’énergie nucléaire. 77% de l’électricité produite est d’origine nucléaire. L’électricité représente 37,5% de la consommation nationale d’énergie, le pétrole 40,5%, le gaz 13,6%, le charbon 6,6% et les énergies nouvelles 1,8%.La production totale d’énergie était en 1995 de 116,2 millions de tonnes- équivalent-pétrole (Tep), dont 83,7 pour l’énergie nucléaire, 17 pour l’énergie hydraulique, 5,5 pour le charbon, 4,2 pour les énergies renouvelables (éolienne, géothermique, marine, solaire...), 3,1 pour le pétrole, 2,7 pour le gaz naturel. Dans les secteurs où sa production est insuffisante, la France importe donc 78 millions Tep de pétrole brut dont 44,7% vient du Proche-Orient (26,3% d’Arabie séoudite, 13,3% d’Iran), 29,7% de mer du Nord, dont 17,4% de Norvège, 12% de Grande-Bretagne, , 17,3% d’Afrique, dont 7,4% du Nigeria et et 6,6% d’Afrique du Nord, 7,9% de la CEI (union d’Etats indépendants regroupant 12 des 15 anciennes républiques soviétiques). Elle importe également du gaz naturel dela CEI (36,7%), d’Algérie (24,8%), de la mer du Nord (24,4%), des Pays-Bas (13,9%). Ayant fermé la plupart de ses mines de charbon, elle en importe des Etats-Unis (26,2%), d’Australie (20,8%), d’Afrique du Sud (13%). La France possède une cinquantaine de centrales nucléaires, elle conçoit et construit des réacteurs, fabrique et irradie les combustibles radioactifs, traite et stocke les déchets radioactifs... Enfin, elle exporte des centrales dans le monde (Espagne, Belgique, Afrique du Sud, Chine, Corée du Sud).

 

L’AGRICULTURE

 

L’agriculture française est la première en Europe. Elle réalise 27% de la production européenne sur 31% de la surface agricole du continent européen.

 

Près de 80% du territoire de la France appartiennent au monde rural. 55% sont occupés par des surfaces agricoles utilisées, 6% des terres non cultivées et 28% des forêts. La France ne compte pas parmi les plus importants producteurs agricoles du monde, mais occupe cependant la première place dans l’Union européenne (UE) et la seconde dans le monde pour les betteraves sucrières, la seconde dans le monde pour le vin, la deuxième dans l’UE et la cinquième dans le monde pour le lait, la première dans l’UE et la cinquième dans le monde pour les céréales, etc. Elle est en revanche le deuxième pays exportateur de produits agro-alimentaires après les Etats-Unis. Elle est la première pour l’exportation des vins, des bovins, des volailles, des pommes, du tournesol et la seconde pour les céréales, le fromage, le lait, le sucre et le colza.

La France doit ces résultats au travail et à la qualité de ses agriculteurs, mais aussi à la Politique agricole commune (PAC) dont elle est le premier bénéficiaire. Les subventions accordées par Bruxelles atteignent, par exemple,  80% des revenus d’exploitation (ce qui reste aux agriculteurs avant l’impôt et, une fois les charges déduites) pour les bovins à viande et 30% pour le lait. Depuis la réforme de la PAC en 1992, chaque agriculteur a reçu en moyenne 150 000 francs par an, avec de fortes inégalités : 240 000 francs pour un céréalier de Seine-et-Marne et 33 000 francs pour un éleveur de Corrèze. Le pourcentage des aides européennes est passé de 5% au début des années 70 à 15% actuellement. Dans l’hypothèse où la PAC ne serait plus en vigueur, la France devrait trouver 50 milliards pour remplacer les subventions européennes.

Si elle est aidée, l’agriculture est aussi de plus en plus encadrée par l’Administration. Désormais, toutes les grandes productions sont contrôlées : il y a des quotas pour le lait et les betteraves et des jachères sont imposées. Cela n’empêche pas la France d’avoir trop de poulets et pas assez de moutons, trop de blé et pas assez d’oléagineux.

Les bons résultats de l’agriculture française sont dûs à la progression spectaculaire, ces dernières années, des rendements de ses principales productions. Ils ont été facilités par la mécanisation, les progrès agronomiques et l’aménagement de l’espace rural. Cependant, en France, comme dans d’autres pays européens, de nombreux secteurs ont connu une surproduction qui a rendu nécessaire l’instauration des quotas de production. Après une époque où les agriculteurs pouvaient vendre leurs produits à un prix supérieur aux cours mondiaux, une nouvelle politique agricole commune et de nouvelles règlementations du commerce mondial ont entraîné une baisse des prix et un contrôle de l’offre. L’adoption de la monnaie unique en 1999 et la prochaine arrivée dans l’Union européenne de nouveaux pays, notamment d’Europe de l’Est, sans compte d’éventuelles crises comme celle de la “vache folle” devraient entraîner de nouvelles réformes de la politique agricole européenne.

 

LES TRANSPORTS

 

La répartition des routes et des voies de chemin de fer à travers la France évoque encore une immense étoile dont les branches rayonnent à partir de Paris vers les principales villes de province.

 

Cette situation qui était la conséquence de la très ancienne centralisation du pays se modifie depuis quelques années. La décentralisation du territoire, mise en œuvre depuis 1982, s’efforce notamment d’améliorer les réseaux routier et ferroviaire reliant les différentes régions et à rendre plus facile l’accès à certaines d’entre elles (Massif central, Bretagne).

 

Les différents moyens de transport évoluent inégalement : les transports routiers et aériens ne cessent de progresser, alors que les transports ferroviaires et surtout maritimes s’affaiblissent.

 

Le réseau routier français est l’un des plus importants dans le monde et le plus long de l’Union européenne (966 000 km, dont 9 000 d’autoroutes). Outre les 23 millions de voitures individuelles, il est parcouru par 5 millions de véhicules utilitaires (des camions notamment). Ceux-ci assurent le transport de 45% des marchandises qui circulent sur le territoire. Depuis 1955, la France a engagé un programme de construction d’autoroutes. Autrefois assuré par l’Etat, le financement du réseau autoroutier est aujourd’hui confié à des sociétés privées. De ce fait, les autoroutes françaises sont payantes, il faut, pour les emprunter, verser un droit de péage (passage).

 

Le réseau ferroviaire est à l’image du réseau routier. Dense (32 000 km) et en étoile, il est utilisé chaque jour par environ 13 000 trains (dont 5 000 dans la banlieue parisienne). Tous ces trains dépendent de la SNCF (Société nationale des chemins de fer français), un établissement public, industriel et commercial, pour lequel travaillent 190 000 personnes. La SNCF transporte plus de 800 millions de voyageurs par an (540 millions en banlieue parisienne). Face à la concurrence des transports routiers, le trafic des marchandises a beaucoup diminué : les trains ne transportent plus que 140 millions de tonnes de marchandises par an, contre 270 millions il y a vingt cinq ans. La SNCF a dû fermer de nombreuses lignes secondaires (environ 10 000 km de voies en trente ans) qui étaient peu empruntées et non rentables.

 

Mais le train en France c’est d’abord le TGV (Train à grande vitesse), le train le plus rapide du monde (515 km/h), une des plus importantes et prestigieuses réalisations françaises. Né en 1981 entre Paris et Lyon, le TGV Sud-Est a été suivi du TGV Atlantique qui relie Paris à la Bretagne et à Tours, puis par le TGV Nord qui met Lille à une heure de Paris et rapproche la capitale des grandes villes du Nord de l’Europe (Bruxelles, Amsterdam, Londres, Cologne). Au cours des prochaines années, le TGV Sud-Est sera prolongé vers Marseille et Montpellier (puis Barcelone), puis de Lyon à Turin, le TGV Atlantique de Tours à Bordeaux tandis que devraient être construites des lignes Paris-Strasbourg et Lyon-Strasbourg.

 

Le transport aérien est assuré par plus de 900 appareils qu’empruntent environ 100 millions de passagers par an. Les aéroports de Paris (Roissy-Charles de Gaulle et Orly) voient passer près de 60 millions de passagers annuels, ce qui les place au 8e rang mondial. Le transport maritime est représenté par environ 200 navires. La flotte française occupe le 27e rang dans le monde et Marseille, le premier port français, est le 3e en Europe.

 

LE TOURISME

 

Pour les dizaines de millions de touristes qui visitent chaque année la France, les musées, châteaux, monuments et parcs de loisirs sont, avec les paysages, les principaux attraits de leur séjour.

 

En 1997, la France a accueilli 64 millions de touristes, contre 62,4 millions en 1996, confirmant ainsi son rang de première destination mondiale, devant les Etats-Unis (45,4 millions), l’Espagne (41,4 millions), l’Italie (35,5 millions), etc. A ce chiffre, on peut ajouter les 86 millions de personnes qui viennent en France pour une journée. Les Européens représentent 87% de l’ensemble des touristes. Ce sont les Allemands qui sont les plus nombreux (13,3 millions), suivis des Britanniques (10 millions), des Néerlandais (8,1 millions), des Belges et des Luxembourgeois (7,4 millions), des Italiens (5,3 millions), des Espagnols (4,2 millions), des Suisses (3,2 millions). On peut noter que le nombre des ressortissants des pays de l’Europe de l’Est (Russes, Tchèques, Polonais...) a augmenté de 17% depuis 1994. Parmi les non-Européens, ce sont les Américains qui arrivent en tête (2 millions) devant les Japonais (1 million). 60% des visiteurs de la France se rendent sur les lieux de vacances traditionnels (notamment 30% sur les côtes de la Méditerranée et 15% sur la côte atlantique), tandis que les 40% autres choisissent des sites plutôt culturels comme Paris et la région Ile-de-France.

 

Pour l’ensemble de la France, les sites les plus fréquentés sont (en millions de visiteurs) :

Disneyland Paris             11,7 

Centre Pompidou            8,2

Tour Eiffel                     5,5

Musée du Louvre            4,7

Cité des sciences             3,9

Château de Versailles       2,9

Futuroscope                   2,8

Mont Saint-Michel         2,5

Châteaux de la Loire       2,2

Musée d’Orsay               2,1

Parc Astérix                  1,7

Notre-Dame de Paris       1,6

 

Les musées reçoivent chaque jour, en moyenne, environ 35 000 personnes. Le Louvre est celui qui reçoit le plus de visiteurs (15 016), devant  la Cité des Sciences de la Villette (11 319), le Centre Pompidou (8 411, auxquels s’ajoutent 11 754 utilisateurs de la bibliothèque) et le Musée d’Orsay (6 822).

 

Les expositions de peinture organisées au Grand Palais accueillent également des milliers de visiteurs quotidiens : 6 480 pour l’exposition consacrée à Cézanne, de septembre 1995 à janvier 1996, et 4 399 pour celle de Corot, de mars à mai 1996.

 

En province, les chiffres de fréquentation sont beaucoup plus faibles. C’est le musée Unterlinden de Colmar qui reçoit le plus de visiteurs quotidiens (910), devant le Musée de la mer à Biarritz (800), le musée Matisse à Nice, le musée des Beaux Arts de Lyon (614 chacun) et le musée des Beaux Arts de Nantes (473).

 

Les monuments qui attirent le plus les touristes à Paris sont :  la Tour Eiffel (16 613 visiteurs par jour), puis l’Arc de Triomphe (3 046), les Invalides (2 760), la Sainte Chapelle (1 933), le Sacré-Cœur (1 645), le Panthéon (950) et Notre-Dame (590).

 

Près de Paris, le Château de Versailles reçoit 9 334 visiteurs, dont 70% d’étrangers.

En province, c’est le Mont Saint-Michel qui arrive en tête (2 505), devant le Château de Chambord (2 046), le Château du Haut-Kœningsbourg en Alsace (1 844) et celui d’Azay-le-Rideau (988).

 

Les régions les plus fréquentées sont : Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Languedoc-Roussillon, la Bretagne, l’Aquitaine et les Pays de la Loire.

 

Actuellement, la durée de séjour des touristes diminue (de deux jours au cours des dix denières années). Les Européens restent neuf jours en moyenne (les Espagnols six), tandis que le séjour des Américains est de treize jours et celui des Japonais de cinq jours, inclus dans un “tour d’Europe”...

 

Le budget moyen des visiteurs de la France est de 1 500 francs par séjour et par personne, mais il existe de très grandes différences selon l’origine touristes.

 

L’industrie touristique représente environ 700 milliards de francs, soit 8,5% du PIB. Avec un solde positif de 60,5 milliards, elle au premier rang des excédents de la balance des paiements.

 

En dehors de grands groupes français ou étrangers, 200 000 PME (petites et moyennes entreprises) participent aux activités du tourisme. Ce secteur économique représente ainsi plus de 660 000 emplois salariés et 210 000 emplois non salariés.

 

LES REVENUS

 

La majorité des Français touchent des salaires, d’autres perçoivent des revenus, certains disposent d’un patrimoine.

 

Les salaires

Dans le secteur privé et les entreprises publiques, le salaire moyen en 1996, pour un travail à temps complet, était de 13 550 francs par mois brut et de 10 685 francs net, c’est à dire après prélèvement des cotisations sociales, de la CSG (Contribution sociale généralisée) de la CRDS (Contribution au remboursement de la dette sociale). Il est supérieur au salaire médian, qui partage l’ensemble des salariés en deux : la moitié des salaires nets sont inférieurs à 8 600 francs. En francs constants (déduction faite de la hausse des prix), le pouvoir d’achat du salaire brut moyen est resté stable entre 1995 et 1996. Mais le pouvoir d’achat du salaire net moyen a diminué de 1,3% en raison de l’augmentation des prélèvements sociaux. Les cadres, dont le salaire moyen est de 20 760 francs par mois, ont été les plus touchés par la diminution du salaire net, avec une baisse de 3,1% en francs constants. Les employés étaient, en 1996, la catégorie socioprofessionnelle la moins bien payée, avec un salaire mensuel de 7 840 francs (contre 7 940 francs pour les ouvriers). Seuls les ouvriers non qualifiés ont  un salaire inférieur : environ

7 000 francs.

 

Les revenus

Le revenu moyen des ménages avant impôts était en  1994 de 14 000 francs par mois. Il comprend les revenus d’activité (63,7%), les retraites (21,6%), les autres revenus sociaux (8,5%), les revenus du patrimoine (5,2%) et les versements d’autres ménages (0,9%). Depuis quinze ans, le revenu moyen par ménage, en francs constants, a peu évolué. Toutefois, durant la même période, le niveau de vie a progressé à un rythme annuel moyen de 1% en raison de la diminution du nombre de personnes par ménage. Entre 1979 et 1994, les revenus d’activité ont constitué une part de plus en plus faible du revenu total des ménages, car le nombre des actifs a diminué de 7%. En revanche, la part des retraites a sensiblement augmenté du fait de l’accroissement de l’effectif des retraités et d’une hausse des pensions. Les revenus du patrimoine ont connu une forte hausse au cours des dix dernières années.

 

La propriété

La possession d’un patrimoine (ou d’un diplôme d’études supérieures) peut être considérée comme un des signes d’appartenance aux classes moyennes. La moitié des ménages de plus de trente ans et 17%  de ceux en dessous de cet âge sont propriétaires d’un appartement ou d’une maison. Il existe cependant des situations très variées, car dans la possession d’un patrimoine entrent en compte non seulement l’âge mais aussi le revenu des ménages, l’éventuel héritage et les réussites ou les échecs des différentes générations. Plus les ménages ont des revenus élevés et plus ils accèdent à la propriété. Ainsi, les familles pauvres qui touchent moins de 42 000 francs par an sont propriétaires pour 25,6% d’entre elles et accédantes à la propriété pour 11,42%. On passe, pour les familles dont les revenus sont compris entre 67 000 et 82 000 francs, à 31,6%  de propriétaires et 26,2% d’accédants à la propriété. A partir de 130 000 francs de revenus annuels, 41% sont propriétaires et 29% accédants à la propriété.

 

LE CHÔMAGE

 

Au milieu de l’année 1998, le chômage touchait environ 12% de la population active, soit un peu moins de 3 millions de personnes, dont 14% de femmes et 10,5% d’hommes.

 

Ces chiffres montrent une sensible amélioration de la situation, puisqu’ils représentent une baisse de 3,4% en un an. Durant cette période, les offres d’emploi ont progressé de plus de 8%, tandis que les licenciements économiques diminuaient de 23%. Cette baisse du chômage concerne essentiellement les jeunes à la recherche d’un premier emploi et les hommes et les femmes de 25 à 49 ans. En revanche, le nombre des chômeurs de plus de 50 ans continue d’augmenter, tout comme celui des chômeurs de longue durée (au moins un an) qui a progressé de 4,5% depuis 1997 et qui touche près de 40% du total. Le chômage des jeunes de moins de 25 ans semble se stabiliser, après avoir baissé depuis octobre 1997. En un an, le nombre des jeunes demandeurs d’emploi a diminué de plus de 11% (12,7% pour les hommes, 10% pour les femmes). Les raisons de cette amélioration relative de la situation du chômage semblent dues, pour l’ensemble des chômeurs, à la reprise de la croissance et à la relance de la consommation, et, pour les jeunes demandeurs d’emploi, à la création, par les pouvoirs publics, de 60 000 emplois-jeunes. 40 000 devraient être pourvus prochainement, mais on reste encore loin des 350 000 annoncés dans le secteur public et il semble qu’il ne soit plus question des 350 000 envisagés dans le secteur privé. Le taux de chômage des jeunes reste cependant à un niveau très élevé : près de 23%, un des chiffres les plus élevés en Europe. Il faut également souligner que si les licenciements pour motif économique ont diminué de plus de 24% en un an et si les offres d’emploi de moins de six mois ont augmenté de près de 6%, celles de plus de six mois n’ont progressé que d’environ 1,5%.Malgré les progrès incontestables de ces derniers mois, la question du chômage demeure la principale préoccupation des Français, qu’ils soient dirigeants politiques, responsables économiques ou simples citoyens.

 

Chômage et catégories professionnelles

Il existe bien sûr d’importantes différences de taux de chômage selon les métiers : de 1% de médecins chômeurs, par exemple, à 40% d’ouvriers de la métallurgie. De façon générale, la catégorie socio-professionnelle la plus touchée est celle des ouvriers non qualifiés de l’industrie (un million d’emplois perdus au cours des vingt-cinq dernières années) :  le chômage de longue durée est souvent supérieur à 40%. Dans des secteurs en déclin, comme le textile ou la mécanique, il y a autant de chômeurs parmi les ouvriers qualifiés que parmi les ouvriers non-qualifiés. Certains métiers dans les services (caissier, serveurs, nettoyeurs...) ou dans le secteur tertiaire (secrétaires, vendeurs, agents de sécurité...) ont également des taux de chômage supérieurs à la moyenne nationale (soit plus de 12%).Les catégories les moins touchées sont les fonctionnaires et les professions de santé. De nombreux jeunes ont été embauchés ces dernières années dans l’enseignement, l’action sociale, la police..., tandis que le nombre des médecins, infirmières, aides-soignantes... augmentait très sensiblement. Les autres domaines où le chômage est souvent inférieur à la moyenne nationale sont l’informatique, la banque, l’assurance et l’alimentation. Au total, une vingtaine de catégories professionnelles sur quatre-vingt quatre sont actuellement susceptibles de proposer des emplois à des jeunes gens.

 

Chômage et régions

De même que les taux sont différents selon les métiers, la répartition du chômage à travers la France est inégale. Globalement, le chômage est plus important dans le Nord-Pas-de Calais, en Haute-Normandie et en Languedoc-Roussillon qu’en Alsace ou en Rhône-Alpes. Mais , à l’intérieur de ces régions, les écarts entre certaines zones peuvent varier de 1 à 5 (4% en Alsace, 22% dans le Nord). Les zones les plus touchées (taux de chômage supérieur à la moyenne) se situent souvent autour de villes comme Lille, Amiens, Rouen , Nantes, Bordeaux, Montpellier et Marseille, sur les côtes du Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (régions de reconversion industrielle) et le long de la Méditerranée (Languedoc-Roussillon et Provence-Côte d’Azur) où s’est établie une importante population immigrée. Les régions les moins touchées (chômage inférieur à 12%) se trouvent dans les zones rurales de l’Ouest (Bretagne) et du Centre, en Auvergne et en Midi-Pyrénées, et dans la totalité du Limousin ; dans les zones  industrielles d’Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté ;  dans la presque totalité de l’Ile-de-France. Enfin, on constate que de nombreux emplois abandonnent les grandes villes pour se concentrer dans leur périphérie.

 

LES SYNDICATS

 

Environ 2 millions de personnes sont actuellement syndiquées, ce qui constitue le chiffre le plus faible de l’Union européenne. Elles se répartissent dans des syndicats ouvriers, de cadres et professionnels.

 

Le taux de syndicalisation des Français n’a cessé de diminuer depuis le milieu des années 70. Il était encore de plus de 23% en 1973, avant d’entamer une longue chute (environ 21% en 1978, 17% en 1983, 12% en 1988 et 11% en 1993). Aujourd’hui, ce taux est d’environ 8%, ce qui place la France très loin en Europe (80% en Suède, 70% au Danemark, 50% en Belgique, 40% en Grande-Bretagne, 35% en Italie, 30% en Allemagne...) et même dans le monde (40% en Australie, 25% au Japon; 18% aux Etats-Unis...).

 

Ce sont les entreprises de 50 à 100 salariés qui comptent le plus grand nombre de syndiqués (environ 10%) et les entreprises de 10 à 40 salariés qui en comptent le moins (5%). Cependant, le poids et l’influence des syndicats dans la vie politique et sociale du pays sont beaucoup plus importants que pourrait le laisser croire le petit nombre de leurs adhérents. Lors d’un conflit ou d’une crise, bon nombre de travailleurs suivent les mots d’ordre syndicaux (une grève par exemple), sans pour autant être membres d’un syndicat.

 

On peut distinguer trois types de syndicats : les syndicats ouviers, les syndicats de cadres et les syndicats professionnels. Chaque syndicat comprend des adhérents (personnes qui paient régulièrement leur cotisation annuelle) et des militants (délégués et représentants syndicaux, délégués du personnel, délégués aux comités d’entreprises, élus dans la fonction publique...).

 

Les syndicats ouvriers

Les quatre principaux sont :

- La CFDT (Confédération française démocratique du travail). Elle a été créée en 1964 à partir d’une scission avec la CFTC. Elle déclare environ 700 000 adhérents et 150 000 militants. Elle recueille entre 20 et 23% des suffrages lors des élections professionnelles. Elle est particulièrement présente parmi les professions de santé, dans la métallurgie, à La Poste et à France Télécom, à l’Education nationale. Elle s’efforce de mettre en œuvre un syndicalisme de “négociation et de proposition”.

- la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens). Née en 1919, elle se réclame des principes de la morale sociale chrétienne. Elle revendique environ 200 000 adhérents. Son audience est d’environ 5%. Elle est bien représentée dans l’enseignement privé, les professions de santé, les services sociaux... Elle se veut réformiste et est attachée à une politique contractuelle.

- la CGT (Confédération générale du travail). Le plus ancien syndicat français (1895). Malgré une baisse importante de ses effectifs ces dernières années, elle demeure le premier syndicat français (environ 25%). Elle annonce 600 000 adhérents dont la majorité appartient au secteur public (énergie, SNCF, Poste, services publics...). Elle se réclame toujours d’un “syndicalisme de protestation” (elle demeure très liée au Parti communiste). Elle détient toujours le monopole syndical ( seul syndicat représenté) chez les ouvriers de la presse et les dockers.

- F.O. (Force ouvrière). Fondée en 1948 par des adhérents de la CGT qui refusaient la prédominance du Parti communiste. Elle représente environ 15% des syndiqués et déclare 350 000 adhérents, présents notamment dans l’administration et les entreprises publiques. Elle se prononce en faveur d’un “syndicalisme de contestation”.

 

Les syndicats de cadres

La CFE-CGC (Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres). Créée après la guerre, ellle défend les intérêts spécifiques des cadres supérieurs, ingénieurs , techniciens et agents de maîtrise. Elle a plus de 100 000 adhérents, en particulier dans la métallurgie, les banques, l’agro-alimentaire, l’énergie... Elle est surtout implantée dans trois des plus importantes régions françaises (Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence). Elle défend notamment la hiérarchie des salaires et une fiscalité plus favorable (moins d’impôts).

 

Les syndicats professionnels

-La FEN (Fédération de l’éducation nationale). Elle a longtemps regroupé un demi-million d’enseignants (instituteurs, professeurs du secondaire et du supérieur) avant de se diviser pour des raisons politiques (opposition entre le syndicat des instituteurs à majorité socialiste et celui des professeurs du secondaire à majorité communiste). La FEN ayant “éclaté”, elle a constitué le SE (syndicat des enseignants) qui regroupe environ 130 000 instituteurs et professeurs de collège.

-        La FSU (Fédération syndicale unitaire de l’enseignement, de l’éducation, de la recherche et de la culture). Fondée en 1993 par ceux qui avaient quitté la FEN.
Elle veut avant tout défendre les intérêts de ses membres. Elle revendique 140 000 adhérents dont une majorité de professeurs du SNES (syndicat national des enseignants du secondaire, rassemblant surtout des professeurs de lycée).

 

LA PROTECTION SOCIALE

 

Le système de protection sociale français, qui a longtemps été considéré comme un des meilleurs au monde, connaît, depuis plusieurs années, de graves difficultés de financement. Malgré de nombreuses mesures gouvernementales, son avenir demeure incertain.

 

Le système de protection sociale (la Sécurité sociale) a été créé en 1945. Il fonctionne selon le principe de la répartition (les prestations de ceux qui en bénéficient dépoendent des cotisations de ceux qui travaillent). Son financement est assuré par les cotisations des employeurs , des employés et de la CSG (contribution sociale généralisée) La Sécurité sociale concerne les domaines de la santé, de la famille, de la vieillesse et du chômage.

Les prestations santé (27,2% du total des prestations) s’appliquent aux risques de maladie, d’invalidité, de décès, d’accident du travail, de maladie professionnelle. Les plus courantes, les prestations maladie remboursent partiellement ou totalement les consultations et visites des médecins, les prescriptions pharmaceutiques et les traitements divers, les analyses, les soins dentaires et les frais d’hospitalisation dans des établissements publlics ou privés.

Les taux de remboursement sont en moyenne de 70% (35% pour certains médicaments courants) et peuvent aller jusqu’à 100% pour des maladies graves ou chroniques.

Dans ce système, l’assuré est libre de choisir son médecin. Le malade paie en général directement le médecin et les médicaments prescrits. Il se fait ensuite rembourser par la Sécurité sociale.

 

Les prestations famille (12,8%) constituent un revenu complémentaire versé aux familles pour les charges occasionnés par l’éducation des enfants. Toutes les familles vivant en France y ont droit, quelle que soit leur activité professionnelle.

Il existe deux types de prestations : 

- celles qui sont accordées quels que soient les revenus (les allocations prénatales, de maternité et postnatales ainsi que les allocations familiales.

Actuellement, le montant des allocations familiales est de 678,59 francs pour deux enfants, de 1 548,22 F pour trois enfants , auxquels s’ajoutent 191,01 F par enfant de 10 à 15 ans, 2 417,85 F pour quatre enfants plus 339,30 F par enfant au-dessus de 15 ans, et 869,63 F par enfant supplémentaire. 

 

- celles qui ne sont versées qu’à des familles disposant de faibles revenus (aide à la scolarité, complément familial, allocation pour jeune enfant, allocation de garde d’enfant à domicile, allocation de logement, allocation parentale d’éducation, allocation de rentrée scolaire...)

 

Les prestations vieillesse (retraite et minimum vieillesse) représentent la part la plus importante (49,2%).

Toute personne qui a travaillé 37,5 années (régime général) et a payé ses cotisations mensuelles, a le droit de prendre sa retraite à partir de 60 ans (mais   a le droit de travailler jusqu’à 65 ans).

En moyenne, le taux de retraite est équivalent à 50% du salaire moyen (75% pour les fonctionnaires).

Le minimum vieillesse correspond aujourd’hui à environ 3 500 francs par mois pour une personne seule et 6 226,66 F pour un couple.

 

L’assurance chômage (8,4%, avec la formation professionnelle)

Pour en bénéficier, il faut avoir été licencié, avoir été affilié au régime de cette assurance, chercher un emploi. La durée et le montant de l’indemnisation dépend d’un certain nombre de conditions (type d’allocation, durée du travail avant la perte d’emploi, âge; etc.). Les demandeurs d’emploi qui n’ont plus droit à l’assurance chômage peuvent, sous certaines conditions, bénéficier de l’Allocation de solidarité spécifique. Elle correspond à environ 2 500 F par mois.

 

Le RMI (Revenu minimum d’insertion) garantit un minimum de ressources à toute personne vivant en France, âgée de plus de 25 ans et ayant au moins un enfant à charge.

Il est actuellement d’environ 2 500 F par mois pour une personne seule (59% des l’ensemble des RMIstes), de 3 600 F pour un couple sans enfant et de 4 400 F pour un couple avec un enfant ou une personne à chage (parent, par exemple).

 

Les cotisations

Elles se répartissent ainsi :

- maladie, maternité, invalidité, décès) : 5,50%,

- vieillesse : 6,55%,

- contribution sociale généralisée (CSG) : 3,9%,

- remboursement de la dette sociale (RDS) : 0,5%,

- chômage : 2,5% (moyenne).

 

A la recherche de l’équilibre

Depuis plusieurs années, la Sécurité sociale connaît des déficits très importants (entre 40 et 60 milliards de francs) qui ont conduit les différents gouvernements  à proposer des mesures de soutien et des plans de réforme. Après la CSG en 1991, une nouvelle cotisation sociale (0,5% des revenus) a été instituée : le RDS (remboursement de la dette sociale). D’autre part, depuis 1993, la durée du travail nécessaire pour bénéficier de la retraite à taux plein est progressivement porté à 40 années pour certaines catégories de la poulation, tandis que le calcul se fera sur les 25 meilleures années de travail et non plus sur les 10. Enfin, en 1995, un plan de réforme a prévu notamment de lutter contre les abus et les gaspillages (réduction des remboursements des médicaments de “confort”), d’ajuster le nombre et les rémunérations des médecins aux objectifs généraux de santé, d’assurer un contrôle parlementaire des dépenses de santé (budget des hopitaux). D’autres mesures plus immédiates (augmentation des droits sur l’alcool et le tabac, développement des médicaments “génériques” (sans marque), baisse des tarifs de certains actes médicaux...) ont été prises plus récemment, sans pour autant que l’équilibre financier de la Sécurité sociale soit enfin assuré.

 

Les allocations familiales ne sont plus attribuées aux familles gagnant plus de 25 000 francs nets par mois pour deux enfants. Ce seuil peut être relevé de 7 000 F lorsque les deux parents travaillent ou en cas de famille monoparentale, et de 5 000F par enfant supplémentaire. Les allocations sont augmentées de 1,1% et l’âge limite de versement  passe de 18 à 19 ans pour les enfants inactifs à charge.

 

L’allocation de solidarité spécifique (ASS), versée sous certaines conditions aux demandeurs d’emploi n’ayant plus droit à l’assurance  chômage, est augmentée de 2% rétroactivement au 1er juillet 1997.

Elle passe de 74,01 F à 75,49 F par jour, soit 2 345 F nets par mois. Elle sera de nouveau revalorisée de 1% au 1er juillet 1998.

 

Le revenu minimum d’insertion (RMI), qui garantit un minimum de ressource à toute personne vivant en France âgée de plus de 25 ans et             ayant au moins un enfant à charge,est relevé de 1,1%. Il est désormais de       2 429,42 F par mois pour les personnes seules (59% de l’ensemble des RMIstes), de 3 604,48 F pour un couple sans enfant et de 4 325,37 F pour     un couple avec un enfant ou une personne à charge. Actuellement, environ 1,1 million de personnes touchent le RMI.

 

Le minimum vieillesse  augmente de 1,1%. Il est porté à 3 470,91 F par          mois pour une personne seule et 6 226,66 f pour un couple.

 

Autres prestations : les pensions d’invalidité, les rentes d’accident du travail, l’allocation aux adultes handicapés, les indemnités journalières, maladie et accidents du travail sont revalorisées de 1,1%.

 

LA SANTÉ

 

Les Français dépensent beaucoup d’argent pour leur santé qui est une préoccupation de plus en plus forte. De leur côté, les médecins s’interrogent sur l’avenir de leur profession.

 

Les dépenses de santé représentent actuellement plus de 10% du budget des ménages  contre 5% en 1960, ce qui rconstitue une dépense moyenne de 14 000 francs par personne et par an. Cela comprend les consultations et visites des médecins, les médicaments, les hospitalisations, les frais d’assurance maladie, etc.

L’augmentation continue de ces dépenses résulte de l’amélioration des soins, du vieillissement de la population, des hausses des tarifs médicaux et des médicaments, du coût de la Sécurité sociale (à peu près la totalité de la population est assurée, contre 80% en 1970).

Les Français se préoccupent de plus en plus de leur santé. Ils se rendent chez le médecin (deux tiers chez les généralistes, un tiers chez les spécialistes) 8 fois par an contre 3,5 fois au début des années 60. Si l’on ajoute les visites ou soins paramédicaux (5,5 fois, dont 3,2 avec des infirmières et 1,9 avec des kinésithérapeutes), dentaires (1,4) et les analyses en laboratoire 1,4), on arrive à un total de 15 par personne et par an. Les femmes consultent deux fois plus que les hommes, mais ceux-ci effectuent davantage de séjours à l’hopital.

La plus grande part des dépenses de santé (80%) est le fait d’une très petite minorité de personnes (4,4%), tandis que 67% sont responsables de 10% des dépenses et que 40% n’en réalisent quasiment pas.

Outre les différences entre hommes et femmes, l’âge est un élément important : les personnes de 60 ans et plus (18% de la population) assurent 50% des dépenses de pharmacie.

Le milieu social entre également en compte : les employés et les membres des professions intermédiaires sont ceux qui fréquentent le plus les cabinets médicaux, tandis que ceux qui consultent le moins sont les commerçants- artisans et les agriculteurs. Mais, de façon générale, les différences sont moins grandes entre les catégories socio-professionnelles qu’entre les individus. Les dépenses de médicaments ont été multipliées par trois en vingt ans. Chaque personne achète en moyenne 33 boites par an, contre 6 aux Etats-Unis et au Danemark, 10 en Belgique, 15 en Allemagne et en Espagne, 22 en Italie... Ce sont les tranquillisants  et les anti-dépresseurs qui sont le plus consommés : 3 fois plus que les Allemands et les Britanniques, 2,5 fois plus que les Italiens. Il en est de même pour les antibiotiques et les médicaments contre les maladies cardio-vasculaires. Au total, les Français sont les plus gros consommmateurs de médicaments au monde. En revanche, ils séjournent moins à l’hopital ou en clinique : la durée d’hospitalisation a diminué de moitié en vingt ans, elle est inférieure à 7 jours dans les établissements publics (un millier) et à 6 jours dans ceux du privé (environ 3 000) et concerne essentiellement des interventions chirurgicales. Les Français ont également de plus en plus recours aux médecines parallèles (61%, dont 11% régulièrement) : homéopathie, acupuncture, ostéopathie, etc.

 

Pour essayer de limiter ces dépenses et donc de réduire les déficits de la Sécurité sociale, l’Etat met l’accent sur le développement de la médecine préventive et organise des campagnes d’information contre les méfaits de l’alcool et du tabac ou en faveur de la lutte contre le Sida. Ces efforts, joints aux progrès de la médecine, semblent porter leurs fruits puisque l’espérance de vie des Français ne cesse d’augmenter : aujourd’hui, 82 ans pour les femmes et 74 ans pour les hommes. 87% des Français se disent en bonne santé, mais 47 % estiment que leur état a été affecté par le stress au cours de l’année écoulée, 26% par  la pollution atmosphérique, 20% par des difficultés professionnelles, 18% par le bruit, 18% par des difficultés familiales, 15% par la la difficulté de se soigner pour des raisons financières.

 

Les médecins semblent actuellement traverser une crise de confiance : 88% d’entre eux estiment que leur métier est de plus en plus difficile. Par rapport à leur début de carrière, 36% se disent moins motivés, 64% plus fatigués, 87% plus inquiets sur l’avenir de la médecine et 40% persuadés que la Sécurité sociale “explosera” dans les cinq ans à venir et sera remplacée par un système d’assurances privées. 75% pensent que leurs conditions de vie vont se détériorer, 48% envisagent de prendre leur retraite à partir de 56 ans et 10% songent à changer de métier. Ils considèrent également que les Français vont de plus en plus avoir recours à l’automédication et aux médecines parallèles et donc que leur nombre va diminuer. Actuellement, on dénombre environ 180 000 médecins généralistes et spécialistes (40 000 en 1955), dont 33% de femmes (23% en 1980). Les généralistes sont près de 100 000, mais le nombre de spécialistes ne cesse de progresser. Près de deux tiers sont des médecins libéraux, les autres sont entièrement salariés. Presque tous (96%) sont conventionnés, c’est à dire se sont mis  d’accord avec la Sécurité sociale sur le montant de leurs honoraires.  Les médecins sont très inégalement répartis à travers le pays : les plus nombreux (163 généralistes et 219 spécialistes pour 100 000 habitants) se trouvent dans la région parisienne (298 à Paris), dans le Sud-Est (notamment sur la Côte d’Azur) et en Alsace. Les moins nombreux sont en Picardie et en Mayenne (115). Leurs revenus sont aussi très inégaux. En 1993, les généralistes gagnaient en moyenne 316 000 francs par an et les cardiologues 529 000 F. Mais les écarts sont encore plus grands entre un “grand patron” dans un hopital parisien et un “petit” médecin de campagne. Conscients qu’ils sont indispensables, les médecins s’interrogent cependant de plus en plus sur leur place et leur fonction au sein de la société.

 

 

11. L’INFORMATION ET LA COMMUNICATION

 

LA PRESSE ÉCRITE

 

Riche de ses quotidiens, nationaux et régionaux, mais surtout de ses magazines, la presse française offre un visage contrasté.

 

Les quotidiens

Sur un total de 3 080 titres, on dénombre 11 quotidiens nationaux (plus de 2 millions d’exemplaires vendus chaque jour) et 63 quotidiens régionaux (plus de 6 millions d’exemplaires).

 

- En 1945, on comptait 26 quotidiens nationaux (4,6 millions d’exemplaires) et 153 quotidiens régionaux (7,5 millions d’exemplaires). Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la France a donc perdu la moitié de ses quotidiens.

- Les causes de cette chute sont d’abord la concurrence de la radio, puis surtout de la télévision. Mais des raisons économiques (modernisation des imprimeries, augmentation des prix de revient, baisse des recettes publicitaires, concentration entre quelques grands groupes,...) ont également joué un rôle important.

- Avec ces chiffres, la France se situe au bas de l’échelle en Europe. Les quotidiens français sont parmi les moins achetés et les moins lus.

 

Les quotidiens nationaux

Réalisés à Paris et diffusés sur l’ensemble du pays, ce sont les plus touchés : leur chiffre d’affaires est en baisse de 2,9%.

 

= Seuls quatre titres, dont l’un exclusivement consacré aux sports (L’Equipe), dépassent le seuil des 300 000 exemplaires, alors qu’entre 60 000 et 115 000 exemplaires, on trouve deux quotidiens “ économiques ” (Les Echos et La Tribune) et un quotidien spécialisé dans les paris sur les courses de chevaux (Paris-Turf).

- L’Humanité est le seul journal lié à un parti (le Parti communiste) et La Croix exprime en particulier les points de vue de l’Eglise de France.

 

DIFFUSION*

 

Le Parisien                   458 051

L’Equipe                      384 003

Le Monde                     367 787

Le Figaro                     364 584

France-Soir                  170 014

Libération                    160 654

Paris-Turf                    113 852

Les Echos                     105 50

La Croix                       91 552

La Tribune                   72 125

L’Humanité                  58 245

* Nombre d’exemplaires vendus chaque jour

 

Les quotidiens régionaux

 

Ils sont en meilleure santé, avec un chiffre d’affaires en progression de 1,9%. Douze d’entre eux sont diffusés à plus de 150 000 exemplaires.

 

Ouest-France a la meilleure diffusion de toute la presse quotidienne française (761 828 exemplaires).

 

·     Leur plus grande réussite est sans doute due à la place qu’ils réservent aux informations pratiques et de “ proximité ”, régionales et locales. Ils sont mieux adaptés à leur public et ont su se moderniser plus rapidement.

 

DIFFUSION

 

Ouest-France                                  761 828

Sud-Ouest                                      340 702

La Voix du Nord                             328 430

Le Dauphiné Libéré                        261 530

La Nouvelle République

du Centre-Ouest -                           255 049

Nice-Matin                                      235 650

L’Est-Républicain                          219 232

La Montagne                                  219 157

La Dépêche du Midi                       202 190

Le Télégramme de Brest                189 401

Le Républicain Lorrain                 173 477

Le Midi Libre                             160 060

 

La presse magazine

 

Elle est dynamique et se porte bien. Présente dans tous les domaines, s’adaptant aux modes et aux mentalités, elle offre une gamme de titres particulièrement diversifiée.

 

- De périocité variable (hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle...), elle propose aux lecteurs aussi bien des “ news magazines ” d’information générale (L’Express, Le Nouvel Observateur, Le Point...) que des titres représentant des domaines très spécialisés (informatique, histoire, médecine, sciences...).

- Les secteurs les plus riches sont ceux de :

     - la presse sportive (environ 60 titres),

     - la presse féminine (25),

     - la presse des jeunes (25),

     - la presse radio-télévision (15, et la plus forte diffusion de toute la presse), etc.

 

- La presse des loisirs et des modes vie ne cesse de se développer : maison et jardinage, chasse et pêche, vélo et bateau, musique classique et jazz, tourisme et aventure... Chacun, en fonction de ses goûts, peut trouver le (ou les) magazine qui lui convient.

 

Des magazines disparaissent, d’autres naissent tous les jours, accentuant le contraste avec la presse quotidienne. Fragilité d’un côté, dynamisme de l’autre, l’avenir de la presse française est incertain.

 

 

LA RADIO

 

98% des Français possèdent au moins un poste de radio et 80% écoutent la radio au moins une fois par jour, celle du service public comme celle du  secteur privé. Au total, environ 1 800 stations de radio.

 

Le service public

 

Il est représenté par les sociétés nationales de radiodiffusion et de télévision dont fait partie Radio-France qui comprend :

 

France-Inter , radio “ généraliste ”, qui s’adresse à tous les publics et propose des informations, de la musique, des jeux, des débats, des magazines de société, etc.

 

France Culture : radio des “ intellectuels ”, elle fait écho aux débats d’idées, donne la parole aux écrivains, aux artistes, étudie leurs œuvres et diffuse de la musique, surtout classique.

 

France Musique : essentiellement station de musique classique (diffusion de disques ou de concerts), mais aussi de musique contemporaine.

 

France Info : une cinquantaine de journalistes présentent des informations en continu, 24 heures sur 24.

 

F I P : pour “ guider les Parisiens dans les embouteillages ”, en leur proposant de la  musique “ sans commentaires ” (moderne, jazz, classique...) entrecoupée de brèves informations, d’offres d’emploi et d’annonces de spectacles .

 

Radio bleue : des programmes de variétés  (musiques et chansons françaises) pour les plus de 50 ans.

 

Le Mouv’ : une nouvelle radio située à Toulouse et destinée aux jeunes de 15 à 25 ans.

 

Ces radios sont financées par la redevance télévision (735 F par an), par l’Etat

et peuvent recevoir de la publicité, mais non commerciale.

 

Aux radios nationales s’ajoutent une quarantaine de radios locales ou “ de pays ”.

 

Radio France internationale (RFI) : désormais société indépendante, elle propose des émissions en 18 langues. Diffusée par satellite, elle peut être entendue sur tous les continents.

 

RFO (Société nationale de radio et de télévision française d’outre-mer) : 9 stations de radio et de télévision dans les départements et territoires d’outre-mer qui diffusent des programmes locaux et des émissions de France Inter.

 

Le secteur privé

 

Deux types de radios privées :

- Les radios privées périphériques qui sont des “ généralistes ” (information, musique, jeux...) à diffusion nationale, parmi lesquelles :

 

Europe 1 : elle émet à partir de la Sarre, mais dispose d’ environ 150 émetteurs- relais en France et une trentaine de studios à Paris. Diffusée sur les grandes ondes (GO) et la modulation de fréquence (FM), elle a deux filiales “ musicales ” (Europe 2 et RFM)

 

RTL (Radio Télé Luxembourg) : ses studios de Paris sont reliés à un émetteur au Luxembourg. Elle est également diffusée en GO et en FM et a une filiale “ musicale ”, RTL 2.

 

RMC (Radio Monte-Carlo) : diffusée dans toute la France, elle est surtout écoutée dans le sud-est.

 

Sud Radio :  la plus petite des radios périphériques, elle émet à partir de Toulouse vers le sud-ouest et le sud-est.

 

Les radios locales privées, parmi lesquelles des radios commerciales et des radios non commerciales.

 

Les radios commerciales sont financées par des ressources publicitaires. Elles sont soit affiliées à un réseau national dont elles diffusent 80% du programme (elles réalisent les 20% restant), soit sont indépendantes (elles fabriquent la plus grande partie de leur programme).

On peut notamment citer : NRJ (le plus grand succès de ces dernières années, la préférée des jeunes), RFM, Fun Radio, Radio classique, Radio Nostalgie, Skyrock, ,Chérie FM,Chante France, etc.

 

Les radios non commerciales

 

Ce sont des radios de type associatif, souvent financées par leurs adhérents. Elles peuvent recevoir des subventions locales et avoir de la publicité (20% de leurs ressources).

 

Ce sont souvent des radios communautaires ou religieuses (Africa n° 1, Beur FM, France Maghreb, Radio Orient, Judaïques FM, Radio Notre-Dame, Fréquence protestante...) et, parfois, des radios d’“opinion ”, Radio libertaire (anarchiste) ou Radio courtoisie (extrême droite)...

 

De façon générale, les radios locales privées ont des auditeurs jeunes (15-25 ans) habitant en ville.

Les radios périphériques ont des auditeurs âgés de plus de 25 ans et vivant dans des villes de plus de 100 000 habitants. Les radios du service public (Radio France) ont un auditoire plus âgé et habitant dans les grandes villes.

 

LA TÉLÉVISION

 

Entre les chaînes du service public, celles du secteur privé et celles qu’ils peuvent recevoir par câble ou par satellite, les Français ont désormais un large choix de programmes de télévision (une soixantaine).

 

Le service public

 

Il comprend quatre chaînes qui sont financées par la redevance, une taxe de 735 francs par an que doivent payer tous les Français possesseurs d’un poste de télévision.

 

Ces chaînes sont : France 2 et France 3, regroupées dans France Télévision et dirigées par un même président.

 

France 2 est une chaîne généraliste nationale qui diffuse 24 h sur 24 des émissions qu’elle veut  “ populaires de qualité ”.

 

Elle propose ainsi, par ordre d’importance, des divertissements et des jeux, des documentaires et des magazines, de la fiction, de l’information, des sports, du cinéma, etc.

 

C’est également la chaîne qui, chaque dimanche matin, diffuse des émissions religieuses pour tous les cultes représentés en France.

 

Elle est regardée par environ 25% des Français .

 

France 3 est une chaîne à la fois nationale et régionale puisqu’elle diffuse, dans la journée, des émissions régionales ou locales.

 

Les Français la regardent de plus en plus (ils sont environ 20%) et certaines de ses émissions sont très suivies et appréciées.

 

Elle diffuse en premier lieu des fictions, puis des émissions d’information, pour la jeunesse, des magazines, des divertissements, des films...

 

Les deux autres chaînes du service public sont Arte et La Cinquième.

 

Arte est une chaîne culturelle franco-allemande, diffusée sur le cinquième canal français de 19 heures à 3 heures du matin.

 

Elle propose des soirées thématiques, des films, des magazines d’actualité, des fictions, des documentaires... Environ 2 millions de téléspectateurs disent suivre ses programmes (0,5 en Allemagne).

 

La Cinquième est diffusée sur le même canal de 5 heures à 19 heures. C’est une chaîne éducative, consacrée “ au savoir, à la formation et à l’emploi ”.

 

Elle offre des programmes et des jeux éducatifs, des émissions sur l’emploi, des films, des documentaires... 93% des enseignants la jugent “ plutôt intéressante ”.

 

Le secteur privé

 

Il comprend trois chaînes, TF1, Canal + et M6.

           

TF1 est la première chaîne française, c’est à dire à la fois la plus ancienne et la plus regardée.

 

C’est une chaîne généraliste qui se consacre d’abord à l’information (journaux télévisés et magazines), à des oeuvres de fiction, à des émissions de variétés, des spectacles et concerts et, surtout, au cinéma (jusqu’à 170 films par an) et aux sports (notamment le football).

 

Canal + est une chaîne payante cryptée (pour voir ses émissions, il faut payer un abonnement de 175 F par mois et posséder un décodeur pour décrypter les images). Certaines émissions sont visibles sans décodeur (“ en clair ”) 4 heures par jour.

 

24 heures sur 24, Canal + diffuse environ 50% de films, 10% de téléfilms, des dessins animés, des émissions sportives, en particulier de nombreux matchs du championnat de France de football et, bien sûr, ses célèbres marionnettes en caoutchouc, “ les guignols de l’info ” qui, chaque soir, commentent l’actualité en se moquant des personnalités du monde politique et médiatique.

 

Après sa création en 1984, Canal + avait 245 000 abonnés, il en a aujourd’hui environ 5 millions.

 

M6 est également une chaîne récente (1986). Généraliste, elle diffuse cependant 24 heures sur 24 essentiellement des fictions et des émissions musicales, destinées à un public jeune, mais aussi des émissions d’information, des magazines et des documentaires. Son audience qui était de 1,5% en 1987 (mais ses programmes n’étaient pas diffusés sur tout le territoire), est désormais d’environ 13%.

 

Si Canal + est une chaîne payante, elle perçoit également des recettes publicitaires, tout comme TF1 et M6 qui sont en outre financées par des actionnaires privés (groupes de presse, de communication, entreprises industrielles, banques, assurances, etc.).

 

A ces sept chaînes hertziennes, publiques et privées, s’ajoutent une cinquantaine de chaînes françaises (et environ 200 chaînes étrangères) diffusées par câble et par satellite.

 

La plupart de ces chaînes qui peuvent être captées par le câble ou par satellite sont des chaînes thématiques ou destinées à des publics particuliers.

 

Parmi ces chaînes, les plus connues sont Canal J (pour les 2-14 ans), Canal Jimmy (pour les nostalgiques des années 60 et 70), Ciné-Cinéfil (pour les amoureux du cinéma d’hier en noir et blanc et des “ grands classiques ”), Ciné-Cinéma (pour tous les cinéphiles) , Eurosport (pour tous ceux qui aiment le sport), Planète (pour les passionnés de documents et de reportages), Téva (pour les femmes), Euronews etc.

 

Il faut réserver une place à part à LCI (“ La chaîne de l’info ”), filiale de TF1, première chaîne française en continu 24 heures sur 24.

 

On peut citer aussi des chaînes consacrées aux Animaux, à l’Automobile, à la Chasse et à la Pêche, aux Courses de chevaux, à l’Histoire, à la Météo, à la Musique classique, au Polar (film policier), au Voyage, etc.

           

Actuellement se développent des bouquets numériques de programmes diffusés par satellite, à la fois pour offrir le plus de choix possible aux téléspectateurs et pour lutter contre la concurrence des chaînes étrangères.

 

 On compte aujourd’hui trois “ bouquets ”: Canal satellite, qui dépend de Canal + et propose sur abonnement une vingtaines de chaînes thématiques, TPS, qui dépend de TF1, et offre à ses abonnés une quinzaine de chaînes, AB Sat, une société de production d’émissions, avec également une quinzaine de chaînes.

 

Dans le cadre de sa diplomatie culturelle, le gouvernement français mène une  politique audiovisuelle extérieure par l’intermédiaire de TV5 et de CFI (Canal France international).

           

TV5 est une chaîne francophone diffusée à travers le monde par satellite sur des réseaux câblés.

 

Elle reprend des émissions des chaînes du service public français (France 2, France 3) et des télévisions publiques belge, suisse, canadienne et québécoise, c’est à dire cinq pays francophones (d’où son nom).

 

CFI, également diffusé par satellite, se présente comme une vitrine de la production audiovisuelle française dans le monde.

 

CFI propose des programmes spécifiques pour chacune de ses cinq grandes zones de diffusion (Afrique, Europe centrale et orientale, Proche et Moyen-Orient, Asie, Amérique latine).

 

 

12. LA FRANCE ET LE MONDE EXTÉRIEUR

LES DÉPARTEMENTS ET TERRITOIRES D’OUTRE-MER

 

Héritage de l’époque coloniale, les départements et territoires d’outre-mer ont le même statut ou un statut plus autonome que celui des départements et régions de la métropole.

           

Colonies françaises depuis le XVIIe siècle, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion sont des départements d’outre-mer (DOM). Si certaines colonies deviennent indépendantes entre 1958 et 1976, d’autres comme Saint-Pierre et Miquelon, Mayotte, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Calédonie et les terres australes et antartiques françaises (Terre Adélie, Iles Kerguelen...) demeurent ou deviennent des territoires d’outre-mer (TOM). Ce statut de collectivité territoriale leur donne plus d’autonomie par rapport à la métropole. Tous ces DOM-TOM constituent des ensembles de populations variées d’origine européenne, africaine, indienne, chinoise, etc. aux relations parfois tendues (notamment en Nouvelle-Calédonie). Leur situation économique est souvent difficile, en raison de l’insuffisance de leurs ressources. D’où un nombre important de chômeurs et de personnes assistées. L’agriculture (banane, canne à sure) est la principale activité, l’industrie est très peu développée (la Nouvelle-Calédonie possède cependant d’importantes mines de nickel). Le tourisme progresse mais demeure insuffisant, aussi les DOM-TOM doivent-ils compter sur les aides et les subventions de la métropole et de l’Union européenne.

LA FRANCOPHONIE

 

La Francophonie est un ensemble de 52 Etats et gouvernements qui ont la langue française “ en partage ”. Les pays ainsi représentés rassemblent environ 200 millions de personnes qui utilisent le français comme langue maternelle, langue seconde ou comme outil de communication internalionale.

 

Le Secrétaire général de la Francophonie, M. Boutros-Boutros-Ghali, est le porte-parole politique et le représentant officiel de la communauté francophone, “ son visage et sa voix ”. Ses institutions sont organisées autour d’une conférence des chefs d’Etat et de gouvernement ayant le français en partage, appelée également Sommet de la Francophonie. Elle possède deux organes de décision : la Conférence ministérielle de la Francophonie et le Conseil permanent de la Francophonie. A côté de ces organes de décision, on trouve des instances de délibération qui sont des conférences ministérielles spécifiques : la CONFEMEN  (Conférence des ministres de l’Education nationale) et la CONFEJES (Conférence des ministres de la jeunesse et des sports).

 

Ces organes de décision et de délibération sont assistés d’opérateurs :

 

L’Agence de la Francophonie.

C’est l’organisation intergouvernementale de la Francophonie. Elle a son siège à Paris, des bureaux régionaux à Lomé, Libreville et Hanoï, des bureaux de liaison à Genève, Bruxelles et New York. Des commissions nationales de la Francophonie et un réseau de correspondants nationaux lui assurent le relais avec les pays membres.

L’Agence a un triple objectif :

- assurer le secrétariat de toutes les instances de la Francophonie.

- organiser la concertation entre ses pays membres.

- organiser la coopération multilatérale dans les domaines que les chefs d’Etats et de gouvernement jugent prioritaires.

Ses activités se déroulent en étroite collaboration avec les autres opérateurs de la Francophonie, diverses associations francophones et plusieurs organisations internationales. Elle est également chargée du suivi des relations entre les institutions de la Francophonie et les organisations internationales non gouvernementales francophones.

 

Autres opérateurs :

 

L’AUPELF-UREF (Agence francophone pour l’enseignement supérieur et la recherche  -  Université des réseaux d’expression française). C’est un organisme international au service de la science en français. Sa mission est de réaliser des programmes destinés à créer un espace scientifique francophone dans les domaines de :

- la recherche

- l’enseignement et la formation

- l’information scientifique et les inforoutes

- la promotion du français

- le développement d’un environnement francophone.

Opérateur des Sommets, l’AUPELF-UREF rassemble près de 400 établissements d’enseignement supérieur et grandes écoles et plus de 300 départements d’études françaises .

 

- TV5,  la chaîne de télévision internationale de langue française exporte la Francophonie à travers le monde.

 

- L’Université Senghor d’Alexandrie, est un établissement de 3e cycle qui forme des cadres et des formateurs dans des domaines nécessaires au développement de l’Afrique francophone.

 

- L’AIMF (Association internationale des maires francophones) se consacre à la coopération entre les responsables des grandes villes francophones.

 

- L’Assemblée consultative

C’est l’Assemblée internationale des parlementaires de langue française (AIPLF).

 

A côté des institutions internationales de la Francophonie il existe des institutions spécifiquement françaises, en particulier :

 

- Le Haut Conseil de la Francophonie

Il a pour mission de “ préciser le rôle de la Francophonie et de la langue française dans le monde moderne ”. Pour cela, il rassemble les données et confronte les expériences dans les domaines de l’enseignement, de la communication, de la science et des techniques nouvelles.

Placé sous la responsabilité du président de la République, il réunit trente personnalités françaises et étrangères.

Il publie chaque année un Etat de la Francophonie dans le monde.

 

En dehors des ministères spécialisés (Affaires étrangères, Coopération, Culture...), il existe également des institutions plus particulièrement chargées de la langue française, comme:

 

- Le Conseil supérieur de la langue française

C’est un organe de réflexion, de conseil et d’évaluation qui dépend du Premier ministre.

Sa mission est d’étudier les questions relatives à l’usage, l’aménagement, l’enrichissement, la promotion et la diffusion de la langue française en France et hors de France, et la politique à l’égard des langues étrangères. Il fait des propositions et donne son avis sur des questions que peuvent lui poser le Premier ministre, les ministres de l’Education nationale ou de la Culture.

 

- La Délégation générale à la langue française

Elle a pour mission de promouvoir et de coordonner les actions des administrations et des organismes publics et privés qui participent à la diffusion et au bon usage de la langue française dans les domaines de l’enseignement, de la communication, des sciences et des techniques.

LA FRANCE ET L’EUROPE

 

Membre de la Communauté européenne depuis sa création en 1952, la France a participé activement à toutes les étapes de l’élargissement de l’Europe. Ces dernières années, elle s’est résolument engagée dans l’Union économique et monétaire et s’apprête à adopter la monnaie unique.

 

D’hier...

      En 1985, le Français Jacques Delors alors président de la Commission européenne, propose de créer un espace économique européen. Pour atteindre cet objectif, il fixa un délai de huit ans.

- L’année suivante, les douze Etats-membres de la Communauté européenne en signant l’Acte unique confirmèrent leur volonté de réaliser “ un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des services et des capitaux est assurée ”.

- Afin de tenir compte de la diversité et des inégalités pouvant exister entre les différents pays de la Communauté, des “ politiques d’accompagnement ” ont été prévues dans les domaines de l’Union économique et monétaire, de la politique sociale, de la recherche et du développement technologique et de l’environnement. En matière de politique étrangère, “ une coopération plus étroite sur les questions de sécurité européenne ” a été envisagée afin de contribuer au développement d’une identité de l’Europe ”.

- Deux référendums sur l’Acte unique ayant eu lieu au Danemark et en Irlande, celui-ci n’est véritablement entré en vigueur que le 1er juillet 1987.

- A partir de cette date, de nombreuses mesures vont être prises pour permettre au Parlement de chacun des Etats-membres de transposer dans sa propre législation des décisions adoptées par la Communauté européenne.

 

      Le 1er juillet 1992, la France, en compagnie de ses partenaires européens, signe à Maastricht (Pays-Bas) le traité sur l’Union européenne.

Toutefois, avant que ce traité soit définitivement ratifié, il fallait s’assurer que ses dispositions n’étaient pas contraires à la Constitution. Le président de la République a donc interrogé le Conseil constitutionnel, organisme chargé de veiller au respect de la Constitution. Celui-ci a estimé que le Traité imposait une modification de la Constitution sur trois points : le droit de vote et d’éligibilité des citoyens européens, l’instauration d’une monnaie unique et les règles régissant une politique communes des visas.

      Le gouvernement a donc soumis cette révision constitutionnelle au Parlement (Assemblée nationale et Sénat) réuni en Congrès. Celui-ci l’a adoptée le 23 juin 1992, avant que les Français, consultés à leur tour en septembre par référendum, se prononcent à une courte majorité (51% de “ oui ” contre 49% de “ non ”) en faveur de la ratification du Traité.

      Le marché unique européen peut donc entrer offficiellement en vigueur le 1er janvier 1993. Un an plus tard naît l’Union économique et monétaire, en même temps qu’est instauré l’Espace économique européen et créé un Institut monétaire européen.

      Quelques mois plus tard, Jacques Delors, qui occupait depuis dix ans la présidence de la Commission européenne, est remplacé par le Premier ministre du Luxembourg, Jacques Santer.

      Durant les six premiers mois de 1995, la France préside l’Union européenne, tandis qu’entrent en vigueur les accords de Schengen sur la libre circulation des personnes.

 

... à aujourd’hui

 

            La prochaine étape de la participation de la France à l’Union européenne sera le passage à la monnaie unique. Il doit intervenir le 1er janvier 1999, mais, auparavant, la France comme les autres pays de l’Union européenne, devra apporter la preuve qu’elle remplit bien les conditions économiques requises.

Appelées “ critères de convergences ”, ces conditions sont les suivantes :

 - une hausse limitée du coût de la vie,

 - une monnaie stable,

 - des taux d’intérêt modérés,

 - des finances publiques équilibrées.

           

      C’est parmi les pays qui respectent ces “ critères de convergence ” que seront choisis ceux devant participer à l’euro à partir du 1er janvier 1999.

      A cette date, l’euro deviendra la monnaie unique européenne, remplaçant ainsi les différentes monnaies nationales. Les pièces et les billets en euros seront mis en circulation le 1er janvier 2002, avant de se substituer définitivement au franc et aux autres monnaies européennes le 1er juillet 2002.

           

LA FRANCE DANS LE MONDE

 

Sur le plan politique, la France s’efforce de mener une action indépendante et novatrice. Sur le plan économique, elle est, malgré la crise et le chômage, la quatrième puissance économique mondiale.

           

Au premier rang des principes qui guident l’action de la France dans le monde se place la volonté d’indépendance. Celle-ci se manifeste par l’existence d’une défense autonome reposant sur l’armement nucléaire et par la mise en oeuvre de certaines initiatives diplomatiques spectaculaires. Cependant, ce souci d’indépendance s’accompagne d’une recherche de solidarités. La France veut agir dans le monde pour contribuer aux progrès de la paix, de la démocratie et du développement. La France est membre du Conseil de sécurité de l’ONU (Organisation des nations unies) depuis sa création en 1945. Elle possède un siège permanent comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine. Le français est l’une des six langues officielles de l’ONU et l’une des deux langues de travail.

 

La France et l’action de l’ONU

La France participe activement aux nouvelles missions des Nations unies depuis la fin de la période de la “ guerre froide ” : mettre fin aux conflits régionaux qui sont le fruit de cette période et imposer le respect du droit. 12 000 soldats français ont ainsi pris part à la Guerre du Golfe, les casques bleus français ont été les plus nombreux (1 500) au Cambodge pour veiller au respect du cessez-le-feu et préparer la restauration de la démocratie. D’autres ont participé aux opérations de maintien de la paix des Nations unies au Liban, au Sahara occidental, à la frontière de l’Iran et de l’Irak et, bien sûr, en ex-Yougoslavie où plusieurs milliers d’entre eux étaient présents en Bosnie-Herzégovine. Au Proche-Orient, la France reconnaît le droit à l’existence d’Israël dans des frontières sûres et reconnues, mais aussi le droit des Palestiniens à avoir un Etat. Au-delà des accords israëlo-palestiniens qu’elle a contribué à favoriser, elle apporte son soutien au processus de paix, en participant financièrement à la reconstruction des territoires occupés. De manière générale, elle encourage la recherche d’une solution de paix globale dans cette région du monde. En Afrique, la France a des relations privilégiées avec de nombreux Etats. Chaque année, un sommet réunit le président de la République et les Chefs d’Etat de l’Afrique francophone. La France s’efforce également de résoudre les crises et les conflits qui touchent certains de ces pays, en liaison avec des Etats ou dans le cadre de l’ONU (en Somalie, au Rwanda). Récemment, la France a décidé de réformer sa politique en Afrique, en insistant désormais sur l’aide à la formation et au maintien de la paix, dans le cadre de l’ONU et de l’OUA (Organisation de l’unité africaine).

 

L’action humanitaire

A partir des années 70, des organisations non-gouvernementales (ONG) françaises (Médecins du monde, Médecins sans frontières) ont apporté leur aide à des populations victimes de catastrophes naturelles (tremblements de terres, inondations, etc.) ou de guerres (civiles ou étrangères). Depuis le début des années 90, la France défend le principe du “ droit d’ingérence ”, un droit humanitaire pouvant s’imposer à la volonté politique d’un Etat. Ce principe sera mis en pratique au Kurdistan irakien, en Somalie et en ex-Yougoslavie.

 

L’aide au développement

Dans le cadre de sa politique de solidarité et de coopération avec les pays du Sud, la France conduit une importante action d’aide au développement. Avec une contribution de 0,55% de son PNB, elle se situe au premier rang de huit pays les plus industrialisés  (le Groupe des huit ou G8, dont la part moyenne est de 0,27%).Elle participe ainsi à une politique de coopération définie par la Convention de Lomé et qui concerne 70 Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

 

La quatrième puissance mondiale

La France ne représente que 0,4% des territoires de la planète et 1,1% de la population mondiale, mais elle se situe au quatrième rang parmi les huit pays les plus riches (G8). Ce sont sa production et ses exportations qui lui permettent d’occuper cette place après les Etats-unis, le Japon et l’Allemagne. Pour se maintenir à ce rang, la France a dû transformer profondément son économie. Des secteurs importants ont été abandonnés (charbon), réduits (textile) ou reconvertis (sidérurgie). Mais d’autres se sont développés et se situent souvent dans les premiers rangs mondiaux : l’aéronautique (Airbus), l’industrie spatiale (la fusée Ariane) les trains (TGV), les télécommunications (téléphone)... Après avoir connu des déficits importants, le commerce extérieur de la France (ses exportations) est désormais largement bénéficiaire (130 milliards de francs en 1997).