Ministère
des Affaires Étrangères / Des Ressources
(Edition
de juin 1998)
http://www.france.diplomatie.fr/culture/france/
Avant-propos
Ce "Tour de France
en 80 étapes" fait bien sûr référence au Tour
du monde en 80 jours, le célèbre roman de Jules Verne, mais aussi
au Tour de France cycliste qui a lieu tous les ans au mois de juillet. Il ne
s'agit cependant pas ici de vous proposer un jeu littéraire ou sportif,
ni de vous inviter à une promenade touristique, mais de vous faire
découvrir la France d'aujourd'hui sous ses multiples aspects. Ce
parcours comporte donc 80 "étapes" qui correspondent chacune
à autant de thèmes présentant les diverses réalités
françaises. Au fil de ces étapes, vous aurez ainsi l'occasion de
traverser la France avec ses régions, ses villages et ses villes et de
vous arrêter dans la plus prestigieuse d'entre elles, sa capitale, Paris.
Vous pourrez prendre connaissance des institutions politiques, des principaux
secteurs économiques, des grands domaines culturels. Vous irez à
la rencontre des Français, partagerez leur vie quotidienne, leur travail
et leurs loisirs, prendrez conscience de leurs difficultés et de leurs
problèmes. Vous serez mieux à même de comprendre les structures
familiales, serez informés des questions sociales, suivrez les
évolutions ou les transformations qui accentuent ou modifient les traits
de la France. Lorsque vous arriverez au terme de ces 80 étapes, dont
certaines seront sans doute plus difficiles que d'autres (comme dans le tour de
France cycliste où il y a des étapes de montagne et des
étapes de plaine), vous aurez certainement des impressions et des
souvenirs mêlés. Peut-être même souhaiterez-vous, ici
ou là, revenir en arrière et faire une plus longue halte ? En tout cas, nous formons le voeu,
qu'après vous avoir guidé tout au long de ce voyage, vous vous
orienterez plus facilement dans notre pays. Et surtout, nous espérons
vous avoir donné la possibilité de mieux le connaître, de
mieux le comprendre et, peut-être, de mieux l'aimer.
Alain
KIMMEL
1.
LA CULTURE
LA POLITIQUE CULTURELLE ET SES DOMAINES
L’intervention de l’Etat, qu’il soit
monarchique ou républicain, dans le champ de la culture est une
tradition en rance. Elle s’accompagne désormais de la
participation des collectivités territoriales.
Si la culture a toujours joué un
rôle important en France, c’est seulement depuis la naissance de la
Ve République que chaque gouvernement comporte un ministère de la
Culture. Huit domaines sont de sa responsabilité : le patrimoine, les
musées, les archives et les bibliothèques, le
théâtre, les arts plastiques, le cinéma, la musique et la
danse, le livre et la lecture. Au niveau local, les départements et les
régions disposent de budgets culturels qui ont été
multipliés par cinq durant les années 80, tandis que ceux des
communes doublaient. Ajoutés aux moyens que leur donne l’Etat,
cela leur permet de mener une action culturelle importante. Au total, le financement
de la culture est assuré à 50,1% par l’Etat et à
49,9% par les collectivités territoriales (40,6% par les communes, 7,3%
par les départements et 2% par les régions). Des associations et
des entreprises participent également à cette action en amenant
le public à des spectacles et des manifestations artistiques ou en
finançant des expositions, des films, des travaux de restauration, etc
Le patrimoine
Ce sont les témoignages du passé (
sites archéologiques, églises, châteaux...) qu’il s’agit de conserver ou
de restaurer. Plus de 200 000 sites archéologiques sont reconnus et 38
000 bâtiments sont protégés, des lieux et des quartiers
sont classés. La notion de patrimoine s’est également
élargie à des domaines comme les arts et traditions populaires,
l’architecture urbaine de la fin du XIXe siècle et du début
du XXe siècle, l’architecture industrielle et, plus
récemment, les documents de radio et de télévision. Depuis
quelques années a lieu une fois par an “la journée du
patrimoine” qui permet aux Français d’entrer librement dans
les 8 300 bâtiments et monuments nationaux.
Les musées
Dans ce domaine, les dernières
décennies ont été marquées par la création
de grands musées comme, à Paris, le Centre Georges Pompidou pour
l’art contemporain, le Musée d’Orsay pour le XIXe
siècle et le Musée Picasso. Depuis 1981, environ 80 musées
se sont ouverts en France. Il existe actuellement 34 musées nationaux
dont 15 à Paris, près de 900 musées qui appartiennent
généralement aux communes, départements ou régions
et environ 200 musées privés. Ils reçoivent plus de 70
millions de visiteurs par an.
Les archives et les bibliothèques
Les archives conservent “la mémoire
de la nation”, c’est à dire des milliards de documents
déposés à Paris, les archives nationales, et en province,
archives communales, départementales, régionales. Elles sont
présentées au public à l’occasion
d’expositions. Les bibliothèques sont également nombreuses,
tant à Paris, (plus de vingt, dont la récente Bibliothèque
nationale de France inaugurée en 1995 et qui abrite environ 11 millions
de livres, la bibliothèque publique d’information du Centre
Pompidou, la bibliothèque Sainte-Geneviève, celle de
l’Arsenal, etc.) qu’en province, avec des bibliothèques
municipales (environ 1 500, dont 600 dans les communes de plus de 10 000
habitants), des bibliothèques de prêt (23 millions de livres
prêtés dans les petites communes de 75 départements) et des
bibliothèques spécialisées.
Le théâtre
C’est avant tout de grands metteurs en
scène qui, après Jean Vilar, le fondateur du TNP
(Théâtre national populaire) et Jean-Louis Barrault, ont pour nom
Antoine Vitez, Roger Planchon, Marcel Maréchal, Peter Brook, Ariane
Mnouchkine, Jorge Lavelli, Jérôme Savary, Patrice
Chéreau... Depuis de longues années, ils ont assuré le renom
du théâtre français. Le théâtre en France ce
sont 5 théâtres nationaux (la Comédie française, le
Théâtre national de Chaillot, le Théâtre de
l’Odéon, le Théâtre de la Colline, tous à
Paris et le Théâtre de Strasbourg), 61 scènes nationales,
43 centres dramatiques nationaux, 10 centres dramatiques régionaux et
environ 500 compagnies aidées ou subventionnées et un millier de
compagnies indépendantes.
L’ensemble de ces salles de théâtre assure environ 50
000 représentations annuelles qui rassemblent 8 millions de spectateurs.
Mais le théâtre en France, c’est aussi le festival
d’Avignon. Créé en 1947 par Jean Vilar, rendu
célèbre par le grand acteur, Gérard Philippe, ce grand
rassemblement accueille chaque année, au début de l’été,
d’innombrables troupes françaises et étrangères,
pour le plus grand plaisir de milliers de spectateurs.
Les arts plastiques
La France et Paris en particulier jouent depuis
longtemps un grand rôle dans ce domaine. Après des années
de domination de l’art abstrait, l’art figuratif a semblé
revenir sur le devant de la scène. Chaque année, de nombreux
artistes français et étrangers exposent leurs œuvres dans
des Salons ou des galeries (plusieurs centaines). De nombreuses écoles d’arts plastiques existent
en France : 3 Ecoles nationales supérieures (Beaux-Arts, Arts
décoratifs et Création industrielle), 8 Ecoles nationales
d’art et 44 Ecoles régionales et municipales.
Le cinéma
Actuellement, la France produit environ 130
à 140 films par an, dont près de 80% sont financés en
totalité ou en grande partie par des capitaux français. Ce
chiffre situe la France au 2e rang pour les investissements
cinématographiques. Bien qu’environ 500 salles aient fermé
leurs portes depuis dix ans les quelque 4 500 d’aujourd’hui (le
nombre le plus élevé dans l’Union européenne) ont
accueilli plus de 136 millions de spectateurs, chiffre record durant cette
période. Le cinéma français bénéficie
d’un système d’aide à la création, à la
production et à la distribution géré par le Centre
national de la cinématographie (CNC). Cet organisme officiel redistribue
les ressources qui proviennent de taxes sur les recettes des salles, sur la
vente des cassettes vidéo et sur la diffusion des films par les
différentes chaînes de télévision.
La musique et la danse
L’Etat a pris en compte
l’intérêt des Français pour la musique en
encourageant et aidant tous les genres musicaux. De la musique baroque du
siècle de Louis XIX au rock ou au rap, en passant par le jazz et la
musique acoustique. Il a également créé la nouvelle salle
de l’Opéra-Bastille qui peut accueillir jusqu’à 2 700
amateurs d’opéra. A Paris comme en province, de nombreuses salles
d’opéra et de concert ont été ouvertes ou
restaurées ces dernières années. La danse est surtout représentée
par le Ballet de l’Opéra de Paris (le Palais Garnier), une troupe
d’environ 150 danseurs et danseuses. Mais il existe également
d’excellentes troupes en province, animées par des danseurs
français ou étrangers.
Au total, on compte plus de 20 000 musiciens,
chanteurs et danseurs. L’Etat a mis la musique à l’honneur
en créant, en 1982, la Fête de la musique qui a lieu
désormais tous les ans le 21 juin. Ce jour-là, dans les
villes,musiciens amateurs et professionnels jouent tous les types de musique.
Le livre et la lecture
L’année dernière, les
quelque 310 maisons d’édition françaises ont
édité plus de 46 000 titres de livres (50% environ de nouveaux
titres et 50% de réimpressions) et vendu plus de 410 millions
d’exemplaires. Les livres vendus se répartissent ainsi : 22% pour
la littérature générale, 22% pour les sciences et les
sciences humaines, 15% pour les manuels scolaires, 14% pour la
littérature de jeunesse, 3% pour les livres d’art et 24% pour
d’autres catégories. Le tirage moyen d’un livre, tous genres
confondus, est de 8 961 exemplaires et de 12 751 pour un roman. Il est de 11
500 pour les livres de poche qui représentent 26% des titres et 34% des
exemplaires produits. On compte en France entre 18 000 et 20 000 points de
vente, dont 10 000 à 12 000 sont des magasins de proximité
(maisons de la presse), 5 000 des supermarchés, 2 200 des librairies et
850 des hypermarchés.
Les médias
Les Français consacrent environ 6 heures
par jour à la télévision, à la radio et à la
presse. Ils regardent la télévision pendant 3 h 20,
écoutent la radio 2h et lisent les journaux durant 37 minutes.
La télévision, bien que média
le plus pratiqué, elle est à la fois moyen d’information et
véhicule culturel, a vu son audience diminuer ces dernières
années. Cette baisse qui peut paraître contradictoire à un
moment où le nombre de chaînes diffusées par satellite ou
par câble ne cesse de s’accroître, s’explique par un
certain désintérêt des téléspectateurs pour
les programmes présentés. Un Français sur deux n’est
plus satisfait par la télévision. Ce sont les émissions de
fiction qui sont les plus appréciées devant les jeux et les
films. Les émissions d’information (journaux
télévisés, magazines...) et les retransmissions sportives
(notamment les grands matchs de football) sont également très
suivis. Le développement des chaînes thématiques
diffusées par satellite ou par câble entraîne une perte
d’audience pour les chaînes généralistes. Dans
l’ensemble, les femmes et les personnes âgées sont les téléspectateurs
les plus assidus. Les enfants regardent beaucoup moins latélévision
depuis quelques années (- 10% pour les 4-10 ans), en raison notamment de
la multiplication des jeux vidéo.
La radio demeure un média très
utlisé, malgré la concurrence de la télévision. Les
Français l’écoutent chez eux (64%), mais aussi en voiture
(17%), sur leur lieu de travail (16%) ou dans les magasins. Ils
possèdent en moyenne 6 postes (radio-cassette, radio-réveil,
tuner, auto-radio...). En dehors des grandes stations
généralistes (France Inter, RTL, Europe 1), ils ont
désormais le choix entre un très grgand nombre de radios
présentes sur la modulation de fréquence (FM). Ce sont pour la
plupart des radios musicales, comme NRJ, Sky Rock, Fun Radio, Chérie FM,
Europe 2, destinées essentiellement à un public jeune.
La presse est inégalement
appréciée. Les Français lisent 7 millions de quotidiens
nationaux par semaine et 18 millions de quotidiens régionaux, chiffres
très inférieurs à ceux de la plupart des grands pays
industrialisés. Ils lisent en revanche beaucoup de magazines (1,4 par
jour en moyenne), disposant d’un large choix parmi les 2 500 titres
diffusés dans les kiosques. 20 quotidiens pour 1 000 personnes se
vendent en France, soit deux fois moins qu’en Angleterre, mais
également qu’en Allemagne et en Italie (34) ou en Espagne (31).
Actuellement, 36,5 % des Français lisent un quotidientous les jours ou
presque,14,5% trois à cinq fois par semaine; 23,5% une à deux
fois par semaine,17% au moins une fois par semaine 10,1% deux à trois
fois par mois, 15,4% moins d’une fois par mois. Le titre le plus lu est
le quotidien sportif L’Equipe (2,5 millions de lecteurs). Parmi les
magazines, c’est la presse d’information qui est la plus lue (54
exemplaires pour 1 000 personnes diffusés, contre 52 en moyenne pour les
autres pays), mais surtout la presse économique (53 contre 16). Sont
également plus lus en France : la presse familiale (21 contre 10) et la
presse de la maison et de la décoration (28 contre 20), tandis que sont
moins lues la presse féminine (148 contre 161), la presse people (41 contre 62) et la
presse automobile (28 contre 42).
Le cinéma
Depuis quelques années, les
Français semblent retrouver le chemin des salles de cinéma. Plus
d’un sur deux y va en moyenne de quatre à cinq fois par an. Ce
sont essentiellement les jeunes qui constituent la clientèle la plus
nombreuse (85% des moins de 25 ans contre 25% des plus de 60 ans) : ils
représentent 40% des entrées. Par catégories
socio-professionnelles, 80% des chefs d’entreprises, cadres et
professions libérales vont au cinéma au moins une fois par an,
contre 60% des professions intermédiaires, 41% des ouvriers et 26% des
retraités. Les habitants des villes , notamment de Paris et de ses
environs, sont plus nombreux que ceux des petites villes ou des villages (72%
contre 47%). Les films préférés des Français sont
les films comiques comme, par exemple, Les Visiteurs I et II. Les films
à grand spectacle (Le cinquième élément, Le Titanic), souvent
américains, sont particulièrement appréciés des
jeunes.
Le théâtre
Environ 700 000 spectateurs ont assisté l’année
dernière aux quelque 1 600 représentations données par les
cinq théâtres nationaux. 2,9 millions se sont rendus aux 28 700
représentations des 61 scènes nationales, tandis que les théâtres
privés de Paris accueillaient 2,4 millions de spectateurs pour 11 800
représentations.
8% des Français font du
théâtre en amateur.
La musique
Les Français sont des gros consommateurs
de disques compacts (CD) et de cassettes. Ils ont acheté environ 145
millions de CD et plus de 45 millions de cassettes. Leurs goûts les
portent vers les variétés internationales (49% de leurs achats),
les variétés nationales (43%) et la musique classique (8%).
L’opéra et la danse
Environ 600 000 spectateurs (350 000 pour les opéras et 250
000 pour les ballets) ont assisté aux quelque 300 représentations
de l’Opéra de Paris. Environ 700 000 autres spectateurs se sont
partagé les spectacles présentés par les 13
théâtres lyriques de France (880 représentations). 75% d’entre
eux ont suivi les opéras, 15% les ballets et 15% les concerts.
Les musées
Environ 13 millions de Français ont
visité des musées l’an dernier (ils n’étaient
que 10 millions en 1980). Les seuls musées de la Ville de Paris ont
accueilli 1,3 million de personnes pour des expositions temporaires et 350 000
pour des collections premanentes. Un fait à signaler : désormais,
les Français achètent de plus en plus de reproductions des
œuvres qu’ils ont pu admirer (tableaux, sculptures, objets,
bijoux...), mais aussi des “produits dérivés”
(foulards, cravates, assiettes, parapluies, etc
Les monuments
historiques
Plus de 1 500 sont
proposés aux visiteurs, des plus prestigieux et plus
fréquentés ( la Tour Eiffel ou le Mont Saint-Michel) à la
plus petite chapelle de campagne. 8 millions de personnes ont visité les
90 monuments historiques appartenant à l’Etat et 1,8 million les
122 villes classées “d’art et d’histoire”.
La lecture
Contrairement à
ce qui est souvent dit, les Français sont plus nombreux à lire :
91% lisent au moins un livre dans l’année, contre 75% en 1989 et
70% en 1973. Si l’on compte moins de “gros lecteurs” (17%
lisent plus de 25 livres par an, contre 19% il y a dix ans), on trouve plus de
“petits lecteurs” (32% lisent moins dde 10livres par an contre
28%). Mais, globalement, le nombre de livres achetés stagne, voire
diminue (l’édition a connu en 1996 une baisse
d’activité de 3%, son plus mauvais résultat depuis quinze
ans). Les Français semblent s’intéresser davantage à
la littérature générale et à la bande
dessinée et moins aux ouvrages scientifiques et techniques. Deux
tendance sont très nettes : ils achètent de plus en plus leurs
livres dans les magasins multimédias (FNAC, Virgin...) et dans les
hypermarchés (ils représentent 22% du marché des livres).
Ils sont également de plus en plus attentifs aux prix des livres et font
un grand succès aux livres de poche et aux collections à 10
francs lancées sur le marché il y a quelques années.
Les pratiques
culturelles en amateur
C’est la photo qui
constitue la première de ces pratiques pour les Français. 46%
d’entre eux y consacrent une part de leurs loisirs. Viennent ensuite le
cinéma, caméra ou camescope (21%), le dessin et le chant choral
(13% chacun), le piano et la danse (11% chacun), la rédaction d’un
journal intime et la peinture(10% chacun), un instrument de musique autre que
le piano (10%), la guitare (8%) ou la flûte à bec (6%), le
théâtre et
l’écriture de poèmes (8% chacun), des activités
d’artisanant (7%), la rédaction d’articles et le travail sur
des archives (5% chacun), la sculpture et les fouilles archéologiques
(2%).
Les
dépenses culturelles des Français
Les
Français consacrent 4% de leur budget aux dépenses culturelles.
Elles se répartissent ainsi (en milliards de francs)
Presse
37
Livres
28
Disques et
vidéocassettes
25
Redevance
et abonnement TV 24
Spectacles
19
Radio et
télévision
17
Hifi et
magnétoscopes
15
Objets
d’art 11
Photo
5
Cinéma
5
Le cinéma
La France est un pays de grande tradition
cinématographique. Des réalisateurs comme Jean Renoir (La
grande illusion),
René Clair (A nous la liberté), Marcel Carné (Les
enfants du paradis),
Claude Autant-Lara (La traversée de Paris), Jacques Becker (Casque
d’or),
Henri-Georges Clouzot (Quai des orfèvres), Jean Cocteau (Le
sang d’un poète), ont marqué l’histoire du
cinéma mondial avant et après la guerre. Vers le début des
années 60, de jeunes cinéastes s’efforcèrent de
rompre avec le cinéma “classique” de leurs
aînés. Ce fut “la Nouvelle Vague”, illustrée
par des metteurs en scène comme François Truffaut (Les quatre
cents coups, Le dernier métro)), Louis Malle (Les amants, Au revoir
les enfants),
tous deux décédés, Jean-Luc Godard (A bout de souffle,
Pierrot le fou),
Claude Chabrol(Le beau Serge, La cérémonie) qui tournent encore,
tout comme Alain Resnais (Hiroshima mon amour et On connaît
la chanson, son
dernier film qui
est un très grand succès) ou Eric Rohmer (Ma nuit chez Maud, Conte
d’été).
Puis, dans les années les années
70-80, de nombreux réalisateurs firent les beaux jours du cinéma
français avec des films et des styles très divers. Parmi ceux
toujours en activité, on peut citer Jacques Rivette (La religieuse, La belle noiseuse), Claude Sautet (Vincent,
François, Paul et les autres, Nelly et Monsieur. Arnaud), Claude Lelouch (Un
homme et une femme, Hommes, femmes, mode d’emploi), Maurice Pialat (Sous
le soleil de Satan, Van Gogh), Bertrand Tavernier (Le juge et
l’assassin,
L’appât) Bertrand Blier (Buffet froid, Un,deux, trois soleil), Claude Berri (Jean
de Florette, Lucie Aubrac), Alain Corneau (Série noire, Tous les matins du
monde),
André Téchiné (Souvenirs d’en France, Les voleurs), Patrice Leconte (Monsieur
Hire, Ridicule),
Jean-Paul Rappeneau (Cyrano de Bergerac, Le hussard sur le toit)...
Avec les années 90 apparaissent
Jean-Jacques Annaud (La guerre du feu, L’amant), Jean-Jacques Beneix (37°2
le matin, IP5),
Luc Besson (Le grand bleu, Le cinquième élément), Eric Rochant (Un
monde sans pitié), Christian Vincent (La discrète)...
Enfin, plus récemment, une nouvelle
génération vient de se révéler, avec de jeunes cinéastes
comme Pascale Ferran (L’âge des possibles), Cedric Klapisch (Chacun
cherche son chat),
Manuel Poirier (Marion), Mathieu Kassovitz (La haine), Laurence Ferreira
Barbosa (J’ai horreur de l’amour), Sandrine Veysset (Y
aura-t-il de la neige à Noël ?), Arnaud Desplechin (Comment je me suis
disputé... (ma vie sexuelle)... Tous ont en commun d’inscrire leurs
films dans les réalités, parfois sombres, de la
société française d’aujourd’hui.
La musique rock
Sous l’influence du rockn’roll américain, puis
de la pop music
anglaise, le rock français naît au début des années
60. C’est la période yé-yé (de
l’anglo-américain yeah, yeah) illustrée par de jeunes
chanteurs comme Johnny Halliday, Eddy Mitchell et Dick Rivers qui se
réclament du rock américain et chantent dans des groupes
appelés Les chaussettes noires ou Les chats sauvages. Claude
François, Sylvie Vartan, Sheila ou France Gall sont plus proches de la pop
music.
Dans les années 70, les chanteurs et les
groupes français vont continuer de s’inspirer des différents
courants de la musique anglo-saxonne, mais on peut distinguer deux tendances
différentes. La première trouve plutôt son inspiration dans
la pop music venue
de Grande-Bretagne, avec , par exemple, le groupe Téléphone ou
Gérard Blanchard. La seconde qu’on peut appeler la “chanson
rock” réunit des chanteurs comme Jacques Higelin, Nino Ferrer,
Jacques Dutron, Charlélie Couture, Bernard Lavilliers, Alain Bashung...
Dans le même temps apparaissent des
groupes ou chanteurs qui revendiquent leur appartenance à des traditions
musicales très diverses. On peut distinguer une tendance folk, avec le courant
celtique d’Alan Stivell, de Tri Yann... et une tendance blues-rock, avec Paul Personne,
Bill Deraime, Tom Novembre...
Au début des années 80,
l’influence des musiques punk, venue d’Angleterre va se traduire par
l’apparition des groupes Rita Mitsouko, L’Affaire Louis Trio,
Indochine, Niagara, Noir Désir ou de chanteurs comme Etienne Daho ou
Jean-Louis Aubert. Ils incarnent les tendance pop, new wawe, hard ou trash... L’influence de
la musique disco,
d’origine américaine, est moins grande, on ne peut guère
citer que Marc Cerrone ou Plastic Bertrand. Au milieu de ces années,
deux nouvelles tendances apparaissent. D’une part, lc qu’on peut
appeler le “rock métis”, d’inspiration
maghrébine (Amina, Carte de séjour, Sapho). D’autre part,
le “rock alternatif” avec La Mano Negra, Les Négresses
Vertes, Les Garçons Bouchers...
Avec les années 90 vont se
développer, toujous sous l’influence américaine, mais aussi
jamaïcaine, les musiques funk, raggamuffin et surtout le rap, auquel un M.C. Solar,
devenu un des chanteurs les plus populaires en France, va donner ses lettres de
noblesse, tandis que des groupes comme IAM, NTM ou Minister Amer illustrent
l’aspect contestataire et parfois violent de cette musique.
2. LES RELIGIONS
La France est une
République laïque, c’est à dire un pays dans lequel
l’Etat et les Eglises sont complètement séparés.
Plusieurs religions sont cependant représentées : le
catholicisme, qui est la religion traditionnelle, mais aussi le
protestantisme, l’islam, le judaïsme et le bouddhisme.
CATHOLICISME
ET PROTESTANTISME
Le catholicisme
En 1994, 67% des Français se
déclarent catholiques, 58% font baptiser leurs enfants et 50% se marient
à l’église.
Depuis une
quinzaine d’années, les pratiques religieuses comme les croyances se sont affaiblies : qu’il
s’agisse du baptême (58% contre 95%) ou du mariage (50% contre
85%), de l’existence de Dieu (61% contre 66%) ou de la
résurrection de Jésus Christ (43% n’y croient pas, contre
37% auparavant).
La culture
religieuse
n’exerce plus la même influence : la signification d’une
fête comme la Pentecôte, par exemple, n’est plus connue que
par 18% des Français.
Ces
phénomènes sont particulièrement marquants chez les jeunes
gens qui paraissent, dans leur majorité, de plus en plus
indifférents ou étrangers à la religion (46% disent croire en Dieu, aujourd’hui,
contre 81% il y a trente ans et 40% affirment être « sans
religion »).
Mais la
crise est aussi dans de l’Eglise. On ne compte plus désormais que 22
000 prêtres, contre 45 000 en 1960.
Les ordinations
qui étaient d’environ 1 000 par an sont actuellement de
l’ordre d’une centaine. La moyenne d’âge des prêtres
est élevée : 60% ont plus de 60 ans et seulement 4,5% moins
de 40 ans.
On observe
le même phénomène chez les religieux et les religieuses (13 000 contre 18 000 pour les
premiers, 52 000
contre 100 000 pour les secondes).
Toutefois, en même
temps que ces symptômes de crise, on peut discerner certains signes de renouveau.
Depuis
quelques années, des groupes de prière, réunissant des religieux et des laïcs, se sont
multipliés : ils seraient actuellement 3 000. Les pèlerinages, comme celui de
Chartres, sont suivis par des foules de plus en plus nombreuses (de 20 000
à 30 000 personnes), de même que les rencontres de jeunes.
Des
millions de personnes se rendent chaque année dans les hauts lieux du
catholicisme comme Lourdes ou Lisieux, tandis que des milliers visitent des
abbayes ou séjournent dans
des monastères.
On a
également constaté, ces dernières années, une
augmentation importante des baptêmes d’adultes (12 000 en 1997, contre 8 000
en 1993 et 890 en 1976).
De
même, un nombre sans cesse croissant de laïcs représentent
l’Eglise dans les lycées, les hôpitaux, les prisons.
On peut
enfin rappeler le très grand succès des JMJ (Journées
mondiales de la jeunesse) qui, en août 1997, ont rassemblé
à Paris jusqu’à un million de jeunes autour du pape
Jean-Paul II.
Un tel
succès a bien sûr redonné à l’Eglise de France
un prestige
qu’elle avait perdu depuis longtemps. Mais ses responsables savent bien
qu’il s’agissait d’un évènement exceptionnel et que la situation du
catholicisme français ne s’est pas transformée durant ces
quelques jours.
Le protestantisme
On
évalue entre 700 000 (1,8% de la population totale) et 1 700 000 (3%) le nombre des protestants en
France. Il s’agit donc bien d’une religion minoritaire.
30% des
protestants vivent dans l’est de la France, 20% dans la région
parisienne, 15% au sud du Massif central, les autres se répartissent sur
l’ensemble du territoire. Ils sont rassemblés dans quinze
Eglises
qui composent la Fédération protestante de France.
C’est
pour « la liberté d’esprit »
qu’elle donne que plus de la moitié des protestants
déclarent adhérer à la religion de Luther et Calvin,
tandis que 30% le font pour ses principes moraux.
La pratique
religieuse
des protestants est faible : 10% se rendent au temple deux fois par mois et
60% n’y vont jamais. Si, sur ce point, il y a une analogie entre catholicisme
et protestantisme, la situation est différente pour le clergé :
à l’inverse des prêtres, on observe un rajeunissement
des pasteurs.
Et, surtout, ceux-ci comptent dans leurs rangs 15% de femmes, souvent mères
de famille et exerçant une activité professionnelle.
Mais
c’est avant tout sur le plan sociologique que se fait sentir l’influence des protestants. 15%
d’entre eux sont des cadres supérieurs ou des membres des
professions libérales, soit deux fois plus que dans l’ensemble de
la société.
Sur le plan
politique,
l’actuel Premier ministre, Lionel Jospin, tout comme l’un de ses
prédécesseurs, Michel Rocard, est issu du protestantisme.
Effectivement
minoritaire, la religion protestante est cependant pleinement intégrée
dans la
société française et y joue un rôle de premier
plan.
ISLAM
ET JUDAÏSME
L’islam
Avec une
communauté évaluée entre 4 et 5 millions de personnes,
l’islam est désormais la deuxième religion de France. C’est
une communauté très diversifiée qui comprend des
Français et des étrangers (Maghrébins, Africains, Turcs,
Asiatiques). L’ensemble de ces musulmans, représentant 123 pays, se répartit
entre de très nombreux groupes religieux ou culturels.
Les
musulmans vivant en France peuvent pratiquer leur religion dans cinq grandes mosquées (à Paris et dans
la région parisienne, à Lyon et Marseille) et dans un millier
de lieux
de culte.
Les plus nombreux de ces édifices religieux se trouvent dans le nord de
la France, la région parisienne, l’Est, les régions de Lyon
et de Marseille, c’est à dire les zones de forte immigration en
provenance d’Afrique du Nord et d’Afrique noire.
On estime
entre 8 et 15%
le nombre de musulmans véritablement pratiquants, mais 80% d’entre
eux respectent les règles du Ramadan.
L’islam
de France ne dispose pas d’un clergé, au sens chrétien du
terme, ni d’une autorité centrale. 500 « imans », en
majorité maghrébins, nommés par la grande mosquée
de Paris ou les principales associations islamiques, représentent la
religion musulmane sur le territoire français.
Ils
s’efforcent de répondre à la « demande
d’islam »
qui s’exprime de plus en plus dans la France d’aujourd’hui.
Le judaïsme
La
communauté juive de France compte actuellement environ 800 000 personnes. Elle se
compose de deux groupes : les Ashkénazes, originaires d’Europe
centrale et orientale, notamment de Pologne et de Russie, et les Sépharades, venus d’Afrique
du Nord, en particulier d’Algérie, après
l’indépendance de ce pays. Avec l’arrivée de ces
derniers, le nombre des Juifs de France va doubler. C’est aussi grâce
à eux que va se produire un véritable réveil religieux.
Le nombre
des synagogues
augmente ainsi de manière spectaculaire (une centaine à Paris
aujourd’hui contre 30 il y a vingt ans). Certaines sont
indépendantes, le plus grand nombre appartient au Consistoire. Cet organisme est en
quelque sorte la Synagogue officielle. Il rassemble la plus grande partie de la
communauté juive du pays.
A
côté du Consistoire existent des communautés placées
sous l’autorité de responsables religieux (rabbins) venus d’Europe
de l’Est.
Ce
réveil religieux se manifeste également par le
développement de l’enseignement du judaïsme. On dénombrait
44 écoles juives en 1976, elles sont aujourd’hui plus du double,
accueillant 16 000 élèves (500 en 1950). Il existe aussi de
nombreuses associations et organisations culturelles.
Si les
Juifs de France se disent attachés au judaïsme traditionnel, ils
sont néanmoins divisés entre « laïcs » et « religieux ». Ceux-ci
qui, par exemple, n’admettent pas les mariages mixtes (entre juifs et non-juifs)
sont considérés comme des « orthodoxes », sinon des
« intégristes ». Leur nombre est à peu
près égal à celui des
« laïcs », mais ils sont très actifs et font
apparaître le judaïsme orthodoxe comme particulièrement
dynamique.
3. LES FRANÇAIS
LES CATEGORIES SOCIO-PROFESSIONNELLES
L’ensemble des
professions et métiers qui existent en France (489) sont
rassemblés dans des catégories et des groupes,
caractérisés par, leurs diplômes et leurs salaires ou
revenus.
Les agriculteurs-exploitants
Ils représentent
aujourd’hui 3,2% de la population active (26 millions de personnes).
C’est un groupe très hétérogène qui se
subdivise en trois catégories: 150 000 propriétaires de grandes
exploitations (plus de 100 hectares), par exemple des céréaliers
du Bassin parisien qui ont généralement des revenus
élevés ; 400 000 possesseurs d’exploitations de taille
moyenne (de 30 à 100 hectares), souvent familiales ou
coopératives ; 300 000 qui vivent sur de petites exploitations (moins de
30 hectares), comme les éleveurs du Massif central et ont des revenus
très modestes (inférieurs au Smic pour environ 40%). 4,7% des
agriculteurs estiment appartenir aux couches privilégiées de la
société, 3,7% pensent faire partie des gens aisés, 15% se
situent dans la classe moyenne supérieure, 43% dans la classe moyenne
inférieure, 19,6% dans la classe populaire et 11,2% se comptent parmi
les défavorisés.
Les artisans,
commerçants et chefs d’entreprise
Avec 7,2% de la
population active, cette catégorie est en progression (6,6% en 1996).
Les artisans et
commerçants comprennent un nombre important de femmes (la moitié
environ pour les commerçants), souvent aides familiales. On compte
environ 850 000 entreprises artisanales qui emploient 2,5 millions de
personnes. Ce sont les artisans du bâtiment qui sont les plus nombreux
(35%). Les commerçants sont à la fois les
représentants du grand
commerce (supermarchés et hypermarchés), en augmentation
constante, et ceux du petit commerce, en diminution continue. Les chefs d’entreprises,
artisanales ou commerciales, sont très majoritairement des hommes, plus
âgés et souvent diplômés. Parmi cette
catégorie, 8,3% considèrent qu’ils appartiennent aux
milieux privilégiés, 6,1% se classent parmi les gens
aisés, 33,7% se rangent dans la classe moyenne supérieure, 35,4%
dans la classe moyenne inférieure, 12,2% dans la classe populaire et
3,9% parmi les défavorisés.
Les cadres et
professions intellectuelles
Cette catégorie
très diversifiée regroupe 13,9% des actifs. Elle est en sensible
progression (11,9% en 1996). Un
cadre, terme apparu après la guerre, est une personne qui possède
une certaine qualification professionnelle et qui exerce une fonction de
responsabilité. On distingue les cadres moyens et les cadres
supérieurs. Les premiers ont une fonction d’initiative, de responsabilité, mais aussi
d’exécution. Les seconds sont associés aux décisions
prises par les responsables de l’entreprise. On trouve les uns et les
autres aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Ceux
du public ont généralement des salaires moins
élevés que ceux du privé, mais sont plus autonomes et ont
la sécurité de l’emploi. Les professions intellectuelles
supérieures comprennent les professions libérales et les
professions de l’information, des arts et des spectacles. D’un
côté, tous ceux qui exercent leur profession de manière
indépendante de l’Etat et des collectivités publiques comme
des entreprises industrielles et commerciales. Ce sont plus de 300 000
personnes parmi lesquelles les métiers de la santé : médecins,
dentistes, kinésithérapeutes, orthophonistes, pharmaciens, une
partie des infirmières ; les avocats, les notaires, les
experts-comptables, les architectes, les géomètres, etc. De
l’autre côté, on trouve les journalites (plus de 26 000),
les artistes et les professeurs de l’enseignement secondaire (395 000) et
du supérieur (70 000).
Les professions
intermédiaires
Une catégorie
également en progression qui regroupe 20,9% des actifs (19,5% en 1996).
C’est parmi elle que l’on trouve les fonctionnaires de rang moyen,
les instituteurs ou professeurs d’école, certains membres des
professions de santé et des travailleurs sociaux. Ce sont
généralement des personnes assez jeunes, majoritairement des
femmes, plus diplômées, mais moins bien payées que leurs
homologues travaillant dans les entreprises. De façon
générale, les membres des professions intermédiaires de la
fonction publique et des entreprises considèrent qu’ils
appartiennent plutôt à des catégories favorisées.
Les employés
Le groupe le plus
important dans la société française, avec 28,5% de la
population active, mais en légère baisse (29,2% en 1996). Il est
majoritairement composée de femmes. Les employés sont
généralement plus jeunes, plus diplômés et ont de
meilleurs salaires dans les entreprises que dans la Fonction publique. 4,3%
d’entre eux se définissent comme privilégiés, 3,3%
comme comptant parmi les gens aisés, 24,1% se placent dans la classe
moyenne supérieure, 46,9% dans la classe moyenne inférieure,
14,9% dans la classe populaire et 5,7% parmi les défavorisés.
Les ouvriers
Longtemps premier groupe
socio-professionnel, ils sont désormais moins nombreux que les
employés et ne représentent plus que 26% des actifs (7 millions),
soit une baisse continue (27,2% en 1996, 30% à la fin des années 80,
40% à la fin des années 60). Au cours des vingt dernières
années, près d’un million et demi d’emplois ouvriers
ont disparu. Il faut distinguer entre ouvriers qualifiés ou très
qualifiés (65%) et ouvriers non-qualifiés ou O.S. (ouvriers
spécialisés) (35%). Les premiers travaillent
généralement dans des entreprises modernes et ont une
qualification supérieure à la moyenne des ouvriers, les autres
constituent un ensemble moins homogène, souvent composé de
jeunes, de femmes, d’immigrés qui occupent des postes plus durs,
avec une moindre sécurité de l’emploi. Ce sont les emplois
de manœuvre ou d’O.S. qui ont été le plus
touchés (plus de 35% supprimés dans l’industrie textile,
environ 30% dans le bâtiment et les travaux publics, près de 25%
dans l’automobile). De plus, environ un million d’ouvriers sont
actuellement au chômage (1 sur 7). La condition des ouvriers a beaucoup
évolué au fil des années. Aujourd’hui, un
ménage ouvrier sur deux est propriétaire de son logement (un sur
trois il y a trente ans), à l’égal des cadres et plus que
les employés. De même, ils possèdent, comme les autres
groupes sociaux, voiture, appareils ménagers et équipements
audiovisuels. Restent, avec les écarts de revenus, les
différences en matière de logement, de loisirs et, notamment de
vacances. Les ouvriers dans leur ensemble sont 2,5% à estimer faire
partie des privilégiés, 2,5% à se compter parmi les gens
aisés, 16,6% se situent dans la classe moyenne supérieure, 40,7%
dans la classe moyenne inférieure, 24,6% dans la classe populaire et
11,3% parmi les défavorisés.
LES
JEUNES
A partir
d’une enquête récente, un regard sur les opinions, les
valeurs et les tendances de la génération des 15-29 ans. .
De façon
générale, les jeunes interrogés au début de
l’année 1998 paraissent encore assez pessimistes. Sur la question
de l’emploi, qui reste de loin leur principale préoccupation (23%
de demandeurs d’emploi parmi eux au milieu de 1998), ils sont 56%
à penser que le chômage va augmenter dans l’année
(contre 68% en 1997). C’est un chiffre toujours élevé, mais
en amélioration. Est-ce la conséquence de la nouvelle loi sur la
réduction du temps de travail à 35 heures par semaine ? Il ne
semble pas puisqu’ils ne sont que 38% à penser que cette
réduction permet de créer des emplois, alors qu’ils
étaient 56% l’an dernier. Cependant, 52% estiment que les contrats
emploi-jeunes créés par le gouvernement sont utiles pour
l’insertion professionnelle des jeunes, 61% considèrent
qu’il faut réduire au maximum les écarts entre les revenus
et 52% qu’il faut abaisser l’âge de la retraite.
Dans le domaine
politique, ils restent globalement sévères dans leurs jugements.
Seulement 7% trouvent qu’en général les hommes politiques
sont des gens bien, 49% sont d’un avis contraire, 32% sont
indéterminés et 13% sans opinion. 65% estiment que le
gouvernement manque d’efficacité et 64% que le pouvoir politique
intervient trop dans les affaires de justice. Sur les questions de
société, 79% pensent que les homosexuels sont des gens comme les
autres, 59% qu’on doit lutter énergiquement contre la
pornographie, 61% qu’il faut respecter les convenances, 60% que le
haschich ne devrait pas être vente libre et 43% (contre 26%) qu’il
n’est pas nécessaire de censurer certains livres. Concernant les médias
et la publicité, ils font également preuve d’une
très grande sévérité. 64% estiment qu’“on nous prend pour des abrutis
à la télévision”, 47% que les journalistes ne
méritent pas notre confiance (contre 10%), tandis que 52%
déclarent que la publicité est indispensable.
En matière de
justice et de sécurité, 58% disent ne plus se sentir en
sécurité (contre 19%), 44% se déclarent partisans du
rétablissement de la peine de mort (contre 30% et 19%
d’intéterminés), 26% seulement estiment qu’on peut
faire confiance à la justice (contre 38% et 33%
d’indéterminés), enfin 16% affirment qu’on doit se
sacrifier pour la patrie (contre 42% et 31%
d’indéterminés). Sur la question controversée de
l’immigration, 42% jugent qu’il y a trop de travailleurs
immigrés en France (24% sont de l’avis contraire et 25% sont
indéterminés), 64% pensent que la lutte contre
l’immigration clandestine n’est pas assez efficace, mais 41%
estiment que les étrangers qui vivent en France depuis longtemps
devraient pouvoir devenir français, enfin 39% ne sont pas d’accord
pour que les enfants nés en France de parents étrangers puissent
devenir français (contre 32% et 19% d’indéterminés).
Si, dans l’ensemble, les opinions des jeunes Français sont parfois
contrastées, sinon contradictoires, il y a un domaine où ils sont
presque unanimes, c’est la famille. 87% considèrent en effet que
la famille doit rester la cellule de base de la société et
seulement 4% (contre 70%) qu’on ne devrait plus se marier.
Cette enquête a
permis de classer cette génération des 15-29 ans en cinq groupes.
Le premier, celui qui
rassemble le plus grand nombre de ces jeunes (30%), est celui des traditionalistes. Il est composé
à 90% d’une population
provinciale de niveau
socio-professionnel plus modeste que la moyenne, peu politisée mais
assez critique vis-à-vis du pouvoir en général. Ce groupe
est très attaché aux vertus de la morale, aux valeurs religieuses
et familiales et au sacrifice pour la patrie.
Les libéraux constituent le second
groupe (23%). Ils croient au progrès, respectent le système
social et les institutions, ont foi en la construction de l’Europe. Ils
sont sensibles au fait religieux et à l’institution du mariage,
mais sont plus tolérants que la moyenne sur certaines questions morales
. Plutôt favorable au Parti socialiste (31% contre 17% en moyenne),
hostiles au Front national, ils appartiennent aux couches sociales moyennes ou
supérieures.
Les conformistes se situent en
troisième position (20%). Ils se caractérisent par une certaine
forme de pensée autoritaire. Ils disent leur attachement au sentiment
patriotique, à la religion et à la famille, se sentent proches
des partis de droite RPR et UDF et plutôt moins inquiets des
progrès du Front national. Ils appartiennent également aux
catégories moyennes ou aisées.
Les irréductibles
viennent
immédiatement après (19%). Ce sont des opposants
systématiques à l’ensemble des institutions, à la
fonction publique, à la religion, à la famille, à la
construction de l’Europe... Issus de milieux ouvriers, provinciaux, ce
sont de gros consommateurs de télévision et les plus proches du
Front national (11% contre 4% en moyenne).
Les rebelles, le dernier groupe et
le plus faible (9%). Ils sont les plus critiques à l’égard
du pouvoir politique et des valeurs traditionnelles. Ils se réclament
exclusivement de la gauche, s’opposent au nucléaire, aux
dépenses militaires. Ils sont favorables à la réduction du
temps de travail, utilisent les nouvelles technologies et, de manière
générale, sont anticonformistes. Ils appartiennent aux couches
moyennes et aisées.
LES FEMMES
52% des Français sont des femmes,
mais elles ne représentent que 11% des députés, ont des
salaires inférieurs de plus de 25% à ceux des hommes et
travaillent environ 70 heures par semaine. Malgré des progrès
importants, l’égalité n’est pas encore acquise.
Depuis la fin de la
guerre, les femmes ont acquis ont acquis un certain nombre de droits (droit de
vote, libre accès à la contraception, légalisation de
l’avortement...) visant à leur donner une plus grande
égalité avec les hommes.
C’est particulièrement
vrai dans le domaine professionnel où elles représentent
désormais 45% de la population active (11,5 millions sur un total de 26
millions) et où leur taux d’activité entre 25 et 54 ans est
passé de 45% en 1968 à 80% aujourd’hui. Mais elles elles
constituent aussi la majorité (51%) des chômeurs. Elles
dépassent de trois points le taux de chômage des hommes, soit
14,2% contre 11,1%, (chiffres qui atteignent 31,4% pour les jeunes femmes entre
20 et 24 ans, contre 21,7% pour les hommes), restent plus longtemps inscrites
à l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) et sont moins
indemnisées.
De même, les
femmes représentent 85% des personnes travaillant à temps
partiel, situation plus souvent subie que choisie. La majorité
d’entre elles sont âgées de moins de 25 ans ou de plus de 55
ans ; ce ne sont donc pas des femmes actives mères de famille. Bien
entendu, travail à temps partiel signifie salaire partiel, indemnisation
partielle du chômage et retraite partielle. Mais c’est toujours en
matière de salaires que l’inégalité entre les hommes
et les femmes demeure la plus forte. Quinze ans après le vote
d’une loi sur l’égalité professionnelle,
l’écart entre les salaires masculins et féminins est encore
de 27,2%, ce qui est mieux qu’en 1984 (33%), mais demeure encore beaucoup
trop important.
Pourquoi une telle
inégalité subsiste-t-elle ? Parce que les femmes sont plus
nombreuses que les hommes dans les postes les moins qualifiés, parce
qu’elles travaillent dans des secteurs (textile, habillement, commerce de
détail...) où les salaires sont plus faibles ou parce que
beaucoup d’employeurs préfèrent encore embaucher des hommes
que des femmes. Avec un même diplôme, les hommes accèdent
également aux emplois les mieux payés.
Si, aujourd’hui,
40% des cadres sont des femmes, seulement 5% d’entre elles sont chefs
d’entreprises. Très largement majoritaires dans
l’enseignement primaire et secondaire, elles ne sont que 28% parmi les
professeurs d’université et les chercheurs, sont passées,
en 1997 seulement, de 6% à 11% des députés et ne
constituent que 5% des ministres, secrétaires d’Etat,
préfets ou ambassadeurs. En revanche, elles occupent une part importante
dans le secteur des professions libérales, en particulier dans le domaine
de la santé où elles représentent environ 75% des
psychologues et psychothérapeutes, 55% des pharmaciens, 30% des
médecins généralistes, 35% des spécialistes et des
dentistes, 30% des vétérinaires, mais aussi 40% des avocats, 20%
des experts-comptables et des architectes, 15% des notaires, etc. On peut
également voir, depuis quelques années, des femmes agents de
police, mais aussi inspecteurs ou commissaires, gendarmes ou militaires,
officiers notamment, et d’autres qui conduisent des taxis, des autobus,
des métros, sinon des trains et des avions... Mais cette
féminisation croissante de la plupart des secteurs de la vie
économique ne s’accompagne pas pour autant d’une
véritable égalisation des revenus et des salaires, et, surtout,
n’empêche nullement que les femmes soient, encore plus que les hommes,
frappées par le chômage.
Si la condition des
femmes s’est profondément transformée dans la seconde
partie de ce siècle et, notamment, au cours des trente dernières
années, si elles ont dorénavant la possibilité de choisir
de faire ou non des études, de se marier ou pas, d’avoir ou non
des enfants, de travailler ou pas... elles continuent d’avoir de lourdes
obligations. En particulier celle du travail à la maison qui les occupe
une trentaine d’heures et s’ajoute à leur activité
professionnelle, ce qui fait un total d’environ 70 h de travail par
semaine. De nombreuses inégalités existent donc encore entre les
femmes et les hommes, mais la volonté de les réduire ou de les
faire disparaître, ne signifie pas que les rôles des unes et des
autres cesseront d’être différents.
LA
FAMILLE
Les Français demeurent
très attachés à la famille, mais l’envisagent
désormais de manière très différente. De sa forme
la plus traditionnelle aux divers modes de vie en couple d’aujourd’hui,
l’institution familiale s’est profondément
transformée.
Parmi les changements qui se sont produits dans
la société française depuis environ vingt-cinq ans, les
plus spectaculaires ont
probablement été ceux qui ont touché la famille. Au lendemain de la Seconde
Guerre mondiale, plus de 420 000 Français se marient chaque année.
De ces mariages naissent en moyenne 2,5 enfants par couple (autrement dit, 100
femmes donnent naissance à 250 enfants). 90% des Français sont
alors mariés et 10% divorcent. La famille type est constituée
d’un couple marié assez jeune, avec deux enfants.
Des années 70
aux années 90
Ce modèle demeure stable
jusqu’au début des années 70, avant de commencer à évoluer rapidement.
Le mariage est le premier
touché : à partir de 1972, où l’on en compte encore 416
000, il
va connaître un déclin régulier et atteindre en 1994, avec moins de 254
000,
son chiffre historiquement le plus bas.
Depuis, on a enregistré une stabilisation ou
même une légère remontée, mais le taux moyen du
mariage en France n’est plus que de 5 pour 1 000 habitants
(9,7 en 1946 et 7,8 en 1970).
Durant cette même période, le nombre des
mariages religieux catholiques diminue de plus de la moitié, passant de
300 000 à 145 000.
L’âge moyen du mariage change également :
en 1972, il était de 24,5 ans pour les hommes et de 22,4 ans pour les
femmes, aujourd’hui il est respectivement de près de 30 ans et de plus de 28 ans. 7% seulement des
jeunes mariés ont moins de 21 ans.
Actuellement,
un couple sur huit n’est pas marié (un sur trente-cinq en 1970).
Le divorce a été
pendant longtemps la
conséquence et la sanction d’une faute grave commise par
l’un des deux époux. C’est un tribunal qui
déterminait la culpabilité de l’un ou de l’autre et
décidait de confier l’enfant (ou les enfants) et d’accorder
une “ pension alimentaire ” à celui qui avait
obtenu le divorce “ à son
bénéfice ”.
Depuis 1975, le
divorce est plus facile : celui “ pour faute ” est
maintenu, mais il est désormais possible de divorcer par consentement
mutuel
(accord des deux époux pour se séparer). Dans ce cas,
l’enfant est presque toujours confié à la mère.
De
30 000
divorces en 1950,
on est passé à 120 000 aujourd’hui, soit près de 40
divorces pour 100 mariages (50% à Paris).
Le concubinage, qui ne cesse de se
développer, est bien sûr lié au déclin du mariage.
Les couples non mariés sont aujourd’hui environ 2 millions (contre 300 000 en
1962). Ils sont 50% dans la génération des 25-49 ans. Cependant,
de nombreux couples qui ont d’abord vécu en concubinage
(c’est le cas de 80% aujourd’hui) , se marient au bout de
quelques années.
D’une
façon générale, le nombre de couples, mariés ou
non, n’a cessé de diminuer.
Il existe aussi environ 5% de couples qui ont
choisi de vivre séparément , “ à distance
”.
Les naisssances ont, comme les
mariages, beaucoup diminué. Jusqu’à la fin des
années 60, environ 850 000 enfants naissaient chaque année, chiffre
qui allait régulièrement baisser pour atteindre 710 00 en 1994, soit un taux de 1,6, le plus bas depuis la
Première Guerre mondiale, ce qui représente 12 naissances pour 1 000
habitants. Or, il faut au moins le taux de 2,1 pour que les
générations soient remplacées. Ainsi, certains estiment
que la démographie française est “ en danger ”, parce que
la France n’a plus assez d’enfants. Une France qu’ils
considèrent “ suicidaire par dénatalité ”.
Au cours des trois dernières
années, ces taux ont légèrement augmenté, mais sans
modifier véritablement la situation de la natalité. Si celle-ci
reste donc faible, la proportion de naissances hors mariage (mais non hors couple)
s’accroît
régulièrement : 11,5% en 1980, près de 40% aujourd’hui. De
même, l’âge moyen de la première maternité, qui était de 26,8
ans en 1980, est actuellement de 28,7 ans.
Nouveaux types
familiaux
Le déclin du mariage, la
progression du divorce et du concubinage, la chute de la natalité ont eu
pour conséquences une sorte d’“ éclatement ” de la
famille “ traditionnelle ”. On a d’abord
constaté l’apparition de familles monoparentales (une femme ou un homme
vivant avec un ou plusieurs enfant). Elles sont environ 2 millions (dont 80% de femmes) et
comprennent plus de 15% des jeunes de moins de 19 ans. Environ 45% de ces femmes ont moins
de 40 ans et sont divorcées, 20 sont veuves et 30% célibataires.
Plus de 80% travaillent et reçoivent des aides de l’Etat.
La multiplication des divorces, des
séparations, des remariages a eu pour conséquence la formation de
familles recomposées. Elles sont environ 1 million, constituées
d’un couple avec un ou plusieurs enfants qui ne sont pas de lui. Ce sont
ainsi plus de 2 millions de demi-frères et de demi-sœurs
de moins de 25 ans qui cohabitent avec des pères
et des belles-mères, des mères et des beaux-pères. Ces
familles comprennent donc plus d’enfants que les familles
“ traditionnelles ”.
Plusieurs projets de contrat pour
toutes les personnes vivant à deux sont actuellement à
l’étude. L’idée d’un Contrat d’union
sociale (CUS),
destiné aux couples hétérosexuels et homosexuels
“ ayant un projet de vie commun ”, pourrait être
retenue. Ce contrat engagerait ceux qui l’acceptent “ au
soutien matériel et moral réciproque ” et leur
accorderait les mêmes droits et devoirs que les couples mariés.
Dans certaines communes, les maires accordent un certificat de concubinage aux
couples homosexuels.
Les spécialistes ne s’accordent
pas tous sur l’importance de la famille aujourd’hui, mais de
nombreuses enquêtes montrent qu’elle joue un rôle de premier plan dans la vie des
Français. 80%, par exemple, ont été aidés par leur
famille pour se loger ou trouver un emploi ; 75% des jeunes de 11 à 19
ans affirment que la vie familiale est “ agréable et
détendue ”, 90% s’y sentent à l’aise et la
placent en tête de toutes les valeurs. Quelles que soient sa forme, son statut,
son nom, la “ famille ” est un “ noyau ” et un
“ refuge ”.
LE CADRE DE VIE
La durée du
travail diminuant et les loisirs à domicile s’accroissant, les
Français passent de plus en plus de temps chez eux, dans leur
appartement ou leur maison. Mais ils sont aussi de plus en plus attirés
par les résidences secondaires qui, pour certains, sont des
résidences mobiles.
Environ trois quarts des
Français vivent dans des zones urbaines, c’est à dire dans
des villes ou des communes proches des villes. 56% d’entre eux (contre
48% en 1982) habitent une maison individuelle ; les autres habitent en
appartement dans des immeubles collectifs, dont environ 15% sont des H.L.M.
(Habitations à loyer modéré). 54% sont
propriétaires de leur habitation, 38% sont locataires et 6% sont
logés gratuitement (par leur famille ou leur employeur). Depuis le
début des années 90, le logement est la première
dépense des Français (près de 30% de leur budget,
consacré au loyer, à l’équipement et à
l’entretien, contre 10,5% en 1960). La surface moyenne d’habitation
est aujourd’hui de 86 mètres carrés (103 mètres
carreés pour une maison de 4,7 pièces en moyenne et 66
mètres carrés pour un appartement de 3 pièces), ce qui
correspond à une surface moyenne par personne de 34 mètres
carrés contre 30,7 mètres carrés au début des
années 60. Malgré cette augmentation de leur espace de vie, 44%
des Français estiment manquer d’au moins une pièce, pour un
bureau ou une chambre d’amis.
Avec les nouveaux modes
de vie résultant des transformations de la famille, la
répartition et la fonction des différentes pièces a changé.
La salle à manger fait désormais souvent partie du salon, la
cuisine est devenue le principal lieu des repas (pour 80% des Français),
la salle de bains s’agrandit (4 mètres carrés en
moyenne)... Les meubles, généralement plus petits, souvent
démontables, sont mobiles, passant d’une pièce à une
autre, de la terrasse au jardin...
Le confort des logements
s’est beaucoup amélioré depuis le début des
années 60. Aujourd’hui, 80% des Français ont une salle de
bains ou une douche, des WC intérieurs, le chauffage central... ils
n’étaient que 34% en 1970. Ils possèdent également
presque tous les appareils électro-ménagers, tels le
réfrigérateur et le congélateur, la cuisinière
électrique, la machine à laver le linge, l’aspirateur, plus
de 40% ont un lave-vaisselle... Ils sont aussi très bien
équipés en matériels de loisirs (télévision,
magnétoscope, chaînes haute-fidélité...).
Désormais, les Français s’efforcent de rendre leur cadre de
vie aussi agréable que possible en choisissant des types de meubles
très divers, en le décorant de tissus, de moquettes ou
d’objets à leur goût, en l’ornant de fleurs, de
plantes, de bougies parfumées, etc. Le logement n’est plus
seulement le lieu de la vie quotidienne, mais aussi celui où l’on
peut travailler, se reposer, se distraire, où l’on se sent bien,
à l’aise, en sécurité...
Les résidences
secondaires
La maison de campagne que tous les
Français rêvent de posséder un jour est désormais
une résidence secondaire. Elle est sans doute moins campagnarde, mais
attire de plus en plus d’habitants des villes. On dénombre
aujourd’hui 2,4 millions de résidences secondaires, dont la
moitié, depuis 1975, sont construites dans des immeubles.
Désormais, des petits appartements à la mer ou à la
montagne concurrencent les villas ou les chalets. Les Français dans leur
majorité ne souhaitent plus être isolés à la
campagne, ils préfèrent les avantages (commerces,
distractions...) que leur offrent les stations au bord de mer ou à la
montagne. Ce qui leur importe c’est la beauté du site et la douceur
du climat. La “maison de campagne” garde cependant tous ses
attraits : elle représente la nature agréable à vivre
quand les conditions de vie dans les villes sont souvent difficiles, elle est
le lieu où l’on peut se retrouver en famille ou entre amis. Même
si elle n’a pas toujours été transmise de
génération en génération, elle reste avant tout une
véitable institution familiale. Mais les résidences secondaires
peuvent aussi être acquises collectivement. Des groupes d’amis
achètent parfois plusieurs maisons dans un village et constituent ainsi
une communauté qui n’existe plus dans les villes. S’ils
n’ont guère de relations avec les vacanciers ou les touristes de
passage, ils s’efforcent de créer des liens avec les gens du pays.
Ceux-ci sont dorénavant prêts à accepter ces nouveaux venus
qui, souvent, redonnent de la vie à des villages ou des hameaux de plus
en plus désertés et menacés de disparition. Parfois
même, ce sont ces résidents de “fraîche
date” qui ont le plus de mal à accepter la venue des touristes et
les inconvénients qui peuvent en résulter. Ces derniers
arrivés sont souvent ceux qui s’opposent le plus aux constructions
nouvelles et les plus farouches partisans de la protection des sites.
Les résidences
mobiles
Les Français semblent
également de plus en plus attirés par les résidences
mobiles, cette habitation transportable qui leur évoque une “
petite maison dans
la prairie”. Compte tenu de l’accroissement du temps libre pour les
actifs et de la hausse du pouvoir d’achat pour les retraités, ce
mode de vacances, à la fois moyen de déplacement et lieu
d’habitation, connaît de plus en plus de succès. Les
Français aiment désormais bouger et se dépayser. Ils
partent moins longtemps mais plus souvent et préfèrent des
formules qui ne leur coûtent pas trop cher et les laissent libres. Le
camping-caravaning est ainsi pratiqué par plus de 7 millions de
Français (5 millions au milieu des années 70) qui peuvent choisir
entre plus de 9 000 terrains de camping. Les maisons mobiles ressemblent de
plus en plus à de vraies maisons avec leurs murs blancs, leurs volets de
couleurs et même leur terrasse. Leur prix varient entre 80 000 francs et
250 000 francs. Avec les maisons mobiles, on peut “se faire plaisir tout de
suite”, il n’y a pas de travaux à effectuer, on peut
aller pas trop loin de chez soi, on peut changer de place, etc. Choisir une
maison mobile, c’est choisir un certain mode de vie fait de
liberté et de disponibilité.
L’ALIMENTATION
Pendant longtemps
première dépense des Français, l’alimentation est
désormais devancée par le logement. La part du budget
qu’ils lui consacrent n’est plus que de 18% (21% en 1980 et 30% en
1960). Ils ont également changé leurs habitudes et leurs
comportements alimentaires.
Ce que mangent les
Français
S’ils dépensent moins
d’argent pour se nourrir, les Français ont également une
nourriture moins riche ( 900 calories par jour contre 2 500 après la
Guerre. Ils passent également beaucoup moins de temps à table
(une heure et vingt minutes, dont 33 minutes pour le déjeuner et 38
minutes pour le dîner) contre deux heures en 1965, diminution due
à la généralisation de la journée continue et du
travail des femmes. De même, le temps consacré à la
préparation des repas n’est plus que de 10 minutes contre 30 il y
a vingt ans. En revanche, plus de temps est accordé au petit
déjeuner : environ 20 minutes aujourd’hui, contre 10 en 1980 et 5
en 1965. 62% des Français prennent un petit déjeuner traditionnel
(tartines de pain beurré trempées dans du café...) et 14%
, en majorité des jeunes, un petit déjeuner plus complet,
composé de céréales, de laitages, de fruits, etc. De
même que la durée des repas, la façon de manger a
évolué, qu’il s’agisse de l’horaire des repas
ou de la succession des plats ... Mais ce qui a probablement le plus changé
c’est le contenu des repas. Par exemple, les Français mangent
beaucoup moins de pain (100 g par personne et par jour, soit deux fois moins
qu’en 1965), tandis que 15% d’entre eux n’en mangent pas du
tout. Ils consomment également trois fois moins de pommes de terre,
beaucoup mmoins de sucre, de beurre, de vin orfinaire...
Certains produits en revanche
connaissent beaucoup plus de succès : 95% achètent des yaourts
(ils n’étaient que 75% en 1980 et 45% en 1965). la consommation de
produits surgelés est passée de 2 kg en 1965 à 37 kg en
1995). Il en est de même pour la charcuterie et le fromage, pour les eaux
minérales et les sodas. Le pain reste cependant l’aliment le plus
consommœé devant les pommes de terre, les œufsle jambon cuit,
tandis que le bifteck tombait de la quatrième à la
huitième place.
Ces changements dans les habitudes
alimentaires des Français s’observent dans toutes les
catégories socio-professionnelles, même si des différences
subsistent. Certains produits internationaux (hamburgers, pizzas, sodas...)
sont aussi très appréciés par les Français,
notamment les jeunes. Les produits allégés (sans matières
grasses ou sans sucre) ou diététiques connaissent
également un assez grand succès. Des événements
comme la crise de la “vache folle” ont sensibilisé les
Français aux risques d’une alimentation incontrôlée
(envion 30% disent avoir diminué leur consommation de viande de
bœuf). Les produits frais ou biologiques attirent de plus en plus de
personnes soucieuses d’une nourriture plus naturelle et plus saine. Les
poulets fermiers et les vins de pays sont de plus en plus proposés aux
consommateurs, tout comme les plats cuisinés, préparés
sous la direction de “chefs” réputés.
Ces évolutions dans les
habitudes alimentaires des Français montrent qu’ils manifestent de
plus en plus d’intérêt pour une cuisine de qualité,
où le goût et la gourmandise, notamment pour des produits venus
d’ailleurs (cuisines asiatiques, italienne,mexicaine...), jouent un
rôle de plus en plus important.
Où
mangent lesFrançais ?
Les Français mangent de plus en
plus souvent hors de chez eux (55 repas par an), mais vont de moins en moins au
restaurant (30% de l’ensemble de leurs repas). Secteur en expansion
depuis le début des annés 60, la restauration est en
récession depuis trois ans. En 1997, son taux de fréquentation a
baissé d’environ 10%, qu’il s’agisse des fast-food ou des
restaurants trois étoiles.
55% des repas
pris à l’extérieur le sont dans la restauration collective
(cantines) et 35% dans la restauration commerciale. Pour ces repas à
l’extérieur, ils dépensent 2 850 F (1 000 F pour la
cantines et 1 850 F pour le restaurant).
Un autre type de
restauration se développe de plus en plus : celle que l’on trouve
dans les boulangeries, les charcuteries, les stations-services... Dans la
région parisienne et les grandes villes, 65% des personnes qui
travaillent y ont recours.
Aujourd’hui,
la restauration s’est transformée : on change de type de
restaurant selon les circonstances (repas de travail, en famille, avec des des
amis...). La restauration est désormais à thèmes
(poissons, cuisine bourgeoise, diététique...) ou ethniques
(japonaise, baltique, tex-mex...).
La
“ nouvelle cuisine ” est passée de mode et la
restauration, à l’image de la société, est
totalement diversifiée : les McDo et les restaurants de luxe comme La
Tour d’Argent
coexistent dorénavant dans le paysage gastronomique français.
75% des repas des
Français sont pris à la maison, 18% à la cantine
ou au restaurant, 5;1% sont consommés sur place et 2,3% sont consommés
à l’extérieur ( sandwichs dans un café).
Pour un repas, boisson
comprise, ils dépensent
en moyenne :
. 48% moins de 50 F
. 33% de 51 à 100
F
. 17% de 101 à
200 F
. 2% 200 F et plus.
LE TRAVAIL
Si le travail des
Français à la maison n’a pas véritablement
changé, surtout pour les femmes, le travail professionnel s’est
profondément transformé, en raison notamment de la crise de
l’emploi que la France connaît depuis une vingtaine
d’années.
Les Français consacrent environ
15% de leur temps au travail, travail professionnel et travail à la
maison. En 1900 le travail occupait 36% de leur temps et 45% en 1800.
Cependant, cette très forte diminution apparente du temps de travail
n’est pas l’exact reflet de la réalité. De fait, chez
les hommes et les femmes de 25 à 50 ans, le travail occupe
aujourd’hui une part plus importante qu’il y a vingt ou trente ans
et cela pour deux raisons. La première est que dans la presque
totalité des couples salariés, l’homme et le femme
travaillent. En 1960, 25% des femmes de cette génération,
mères de deux enfants, exerçaient une activité
professionnelle, eelles sont aujourd’hui environ 80%. La seconde raison
est que les conditions de travail se sont intensifiéées pour toutes
les catégories professionnelles. Par exemple, environ 20% des
salariés disposaient, il y a dix ans, de délais courts de
fabrication ou de traitement de dossiers, ils sont aujourd’hui 40%. De
même, le nombre de salariés travaillant le dimanche est de 22% et
de 58% pour les non-salariés. Dans l’emploi du temps de la
journée, les hommes actifs consacrent 8 h 50 par semaine (y compris le
temps de déplacement) à leur travail professionnel et les femmes
7 h 40. Les travailleurs indépendants travaillent plus longtemps que les
salariés et les agriculteurs deux heures de plus que les habitants des
villes.
Si les femmes qui travaillent ont
environ une heure de travail en moins que les hommes, elles travaillent
à la maison environ 4 h 30 les jours de semaine et près de 6 h le
week-end. Les hommes travaillent à la maison environ 2 h 50 en semaine
et 4 h les samedi et dimanche. Ils font les courses, le ménage, parfois
la cuisine, ils bricolent, jardinent... Au total, les hommes travaillent
environ 20 h à la maison, alors que les femmes ajoutent à leur
temps de travail professionnel (39 h en moyenne) une trentaine d’heures
de travail domestique.
Si au cours des trente
dernières années, la France a vu sa population active augmenter
sensiblement (26 millions de personnes aujourd’hui), elle le doit presque
exclusivement aux femmes. Les Françaises qui travaillent sont
désormais 11,5 millions (80% de taux d’activité entre 25 et
54 ans, contre 45% il y a trente ans) et, désormais, elles ne cherchent
pas à travailler pour augmenter les revenus du ménage, mais pour
avoir leur propre activité professionnelle.
Une des caractéristiques du
travail des Français aujourd’hui est le développement du
travail à temps partiel. Il concerne 3,5 millions de personnes, soit
15,6% de l’ensemble des actifs, contre 12,7% en 1992 et 9,6% en 1982. Ce
sont surtout les moins de 25 ans (25%) et les plus de 60 ans (29%) qui sont
occupés à temps partiel (surtout des non-salariés). Parmi
eux, les femmes sont les plus nombreuses (80%), elles sont le plus souvent
employées dans les services ou dans l’industrie agro-alimentaire.
Lorsqu’une personne choisit de
travailler à temps partiel cela signifie qu’elle souhaite
concilier vie professionnelle et vie privée. Dans la Fonction publique,
le temps partiel “à la carte” permet, en particulier
à des femmes, d’aménager leur durée de travail du mi-temps à 90% de
l’horaire normal.
Il existe également
aujourd’hui des formes de travail temporaire qui sont la
conséquence de la crise de l’emploi et du chômage que la
France connaît depuis une vingtaine d’années. Il s’agit
d’emplois intérimaires ou à durée limitée,
particulièrement nombreux (37%) chez les jeunes de moins de 25 ans. Dans
les secteurs privé et semi-public, 50% des emplois de salariés
sont des contrats à durée déterminée (CDD). En dix
ans, ces divers types d’emploi ont été multipliés
par deux. Bien que donnant du travail à de nombreuses personnes, ils
sont considérés comme des emplois précaires.
Si le travail permet de
s’intégrer dans la société, le manque de travail, le
non-travail est souvent aujourd’hui cause d’exclusion. Certains
n’hésitent pas à évoquer la “fin du
travail”, ce qui ne paraît pas très sérieux, mais la
réduction du temps de travail décidée par le gouvernement
(35 h par semaine au lieu de 39 h) et l’idée de partage du travail
doivent désormais inciter les Français à considérer
de manière différente la question du travail.
LES LOISIRS
Les
Français consacrent de plus en plus de temps et d’argent à
leurs loisirs : les vacances et le tourisme, bien sûr, mais aussi les
sports et les jeux.
Les vacances et le
tourisme
60% des Français partent en
vacances au moins une fois par an.
La progression la plus forte s’observe chez les agriculteurs,
tandis que les personnes au-delà de 60 ans demeurent les moins nombreuses
à partir. S’ils partent de plus en plus, les Français le
font aussi de plus en plus souvent.
Bénéficiant
de cinq semaines de congés par an, ils prennent leurs vacances en deux
ou trois fois. Si l’été demeure la période de
vacances préférée, (un tiers des séjours ont lieu
entre le 1er juillet et le 15 août), l’hiver est de plus en plus
apprécié. Au cours des vingt dernières années, les
départs en vacances d’hiver sont passés de plus de 4%
à plus de 10%. Cependant, les sports d’hiver restent surtout
pratiqués par les habitants des villes, cadres supérieurs et
professsions libérales (près de 19%), même si
d’autres catégories sociales aux revenus plus modestes
(employés, ouvriers) partent également (environ un tiers sont
allés “à la montagne” au moins une fois au cours des
cinq dernières années). Les plus nombreux sont les 25-34 ans et
les habitants de la région parisienne.
Toutefois, ceux qui prennent des
vacances d’hiver ne vont pas seulement à la montagne. S’ils
sont 37% à fréquenter les stations de sports d’hiver des
Alpes, des Pyrénées, des Vosges ou du Jura (pour le ski de fond),
26% vont au bord de la mer (4% d’un lac), 25% à la campagne et 25%
à la ville (9% partent à l’étranger).
Avec l’accroissement des
vacances d’hiver, les séjours d’été sont
désormais moins longs, passant de 27 à 22 jours au cours des
trente dernières années. La mer (côtes atlantique,
bretonne, méditerranéenne) demeure la principale destination
estivale (45%), suivie de la campagne (20%), de la montagne (14%), puis des
circuits touristiques et des séjours en ville.
En raison des difficultés
économiques récentes, les Français ont réduit leurs
dépenses de vacances en s’efforçant notamment de disposer
d’un logement gratuit. Deux tiers d’entre eux séjournent
ainsi chez des parents ou des amis et 17% dans leur résidence secondaire.
11% vont à l’hôtel, 9% font du camping, 9% louent un
appartement ou une maison, 4% vont dans des clubs ou villages de vacances.
Le phénomène le plus
marquant de ces dernières années est le développement
d’un marché des vacances pour les “seniors” (les
personnes de plus de 60 ans). Généralement retraités, ils
représentent 15% de la population, disposent de temps et de revenus
importants (supérieurs de 8% à ceux des actifs) et partent ainsi
en vacances ou faire du tourisme de plus en plus souvent , de plus en plus
longtemps (33 jours par an, pour une moyenne nationale de 27) et pour des
destinations de plus en plus lointaines. 80% des séjours de vacances se
déroulent en France, en particulier sur la Côte d’Azur (12%)
et dans la région Rhône-Alpes (12%), en Languedoc-Roussillon (9%),
Bretagne (8%), Aquitaine (7%) et Pays de Loire(7%). Les séjours à
l’étranger sont, depuis deux ans, de nouveau en progression (23%
en 1996).
L’Europe reste de loin la
principale destination des Français (77%), dont 23% pour
l’Espagne, 15% pour l’Italie, 12% la Grande-Bretagne, 8% la
Belgique et le Luxembourg à égalité avec
l’Allemagne. Mais les Français sont de plus en plus nombreux
à se rendre en Amérique et en Afrique (9%), mais aussi en
Asie-Océanie (5%), la plus forte progression de ces dernières
années. Aujourd’hui, les pays “à la mode” sont
les Antilles, l’Ile Maurice, le Vietnam et Cuba.
Les jeux
Les Français n’ont jamais
autant joué. En 1997, ils ont dépensé 118 millliards de
francs dans les machines à sous des casinos, dans différents jeux
de hasard et dans les paris pour les courses de chevaux. Cette somme
représente dix fois le budget du ministère de la Culture, elle a
augmenté de 5 milliards en un an et de 60 milliards en dix ans ; elle
correspond à une moyenne de 2 000 francs par personne.
Ce sont les casinos qui ont le plus
profité de cette passion des Français pour les jeux. On en compte
159 qui, en 1997, ont accueilli 47 millions de clients, soit vingt-deux fois
plus qu’il y a dix ans. Ils ont dépensé près de 50
milliards de francs, en particulier dans les machines à sous
autorisées en France depuis 1986. Ce sont ces machines (elles sont au
nombre de 11 000 aujourd’hui) qui attirent de nouvelles catégories
de joueurs appartenant à tous les milieux sociaux. Elles
représentent 90% du chiffre d’affaires total des casinos.
C’est une
société d’économie mixte dont l’Etat
possède 72% des parts, La Française des jeux, qui gère la
plupart des jeux de hasard. Il s’agit de jeux de grattage (les joueurs
doivent gratter une carte pour savoir s’ils ont gagné) et du Loto. Les jeux de grattage sont
des jeux à 5 francs (le Banco), à 10 francs (le Millionnaire, le
Solitaire, le Black Jack, le Poker plus) ou à 20 francs (le Monopoly).
En 1997, 29 millions de Français ont dépensé 29 milliards
pour les jeux de grattage et 11 milliards pour le Loto. Les paris sur les
courses de chevaux, organisés par le PMU (Pari mutuel urbain) continuent
d’attirer de nombreux joueurs. 8 millions de parieurs ont dépensé
plus de 34 milliards en 1997 pour les Tiercés (paris sur les trois
premiers chevaux), Quartés (quatre premiers) et Quintés (cinq
premiers). La particularité du PMU est que seuls des hommes y jouent, ce
qui limite le nombre des parieurs.
Les gains des différents jeux peuvent être très
importants. L’an passé, le PMU a distribué 123 gains de
plus d’un million de francs pour 1,2 milliards de tickets vendus et La
Française des jeux 377 pour 470 millions de bulletins du Loto. Les
chances de gagner le gros lot du Loto, par exemple, sont extrêmement
rares : une sur 14 millions. Le principal gagnant des jeux en France est
l’Etat qui, en 1997, a perçu plus de 20 milliards de recettes
diverses, soit trois fois plus qu’il y a dix ans. Ce sont essentiellement
La Française des jeux et le PMU qui rapportent de l’argent
à l’Etat, car les casinos sont privés et ne reversent
qu’à peine 10% du total des sommes jouées.
Les
Français voyagent de plus en plus et de plus en plus en voiture. Environ
80% de leurs déplacements à plus de 100 km de chez eux se font
par la route.
Les
Français sont plus nombreux à voyager (82% contre 74% il y a une
dizaine d'années), et le nombre de leurs voyages s'accroît
également (9 par an, tous moyens de transports confondus, contre 5,5).
Sur ces 9 voyages annuels, 7,2 sont
effectués en voiture. Deux raisons expliquent ce
phénomène. D'une part, l'augmentation du nombre de conducteurs
automobiles (82% des Français
possèdent le permis de conduire, contre 70% il y a douze ans, et 76%
disent être des conducteurs réguliers soit
12% de plus). D'autre part, les automobilistes roulent davantage : 30% d'entre
eux, contre 23% en 1984, font plus de 19 000 km par an. On constate cette
tendance dans toutes les catégories sociales. Mais, les cadres, hommes, et
ceux qui bénéficient de revenus élevés sont encore
les principaux utilisateurs de la voiture. Aux quelque 80% de conducteurs
correspondent environ 26 millions de voitures, dont 55% sont françaises
et 45% étrangères.
Au
quotidien, les Français utilisent leur voiture dans 75 à 90% des
cas (en ville, de la ville à la banlieue et inversement, en banlieue,
à la campagne...). En moyenne, ils effectuent, chaque jour, un peu plus
de deux déplacements en voiture (2,03), pour une distance moyenne de 30
km, contre 0,75 à pied, 0,29 par les transports en commun et 0,13 en
moto, scooter ou vélo.
Au-delà
de ces chiffres, il apparaît donc bien que les Français aiment la
voiture, peut-être
même qu'ils éprouvent pour elle une véritable
passion. Pourtant elle coûte cher, à l'achat (plus de 60%
d'augmentation en dix ans et, donc, deux tiers des Français s'endettent
en l'achetant à crédit) comme à l'usage (entre 35 000 et
40 000 francs par an), l'essence ne cesse d'augmenter, les embouteillages
continuent de s'accroître, et avec eux la pollution, les accidents
restent trop nombreux et trop souvent graves (8 000 tués et 180 000
blessés par an), les contrôles et les sanctions se multiplient,
mais rien n'y fait : huit Français sur dix ont une voiture et plus de
35% en possèdent deux (la seconde étant, le plus souvent, la
“voiture de madame”, c'est à dire de la femme qui travaille)
; ils lui consacrent environ 20% de leur budget, soit presque autant que pour
leur alimentation... La voiture n'est certainement pas qu'un simple moyen de
transport, elle est ce qui permet d'aller où l'on veut et quand on le
veut, elle donne de la liberté, elle est donc quelque chose qui fascine
et qui fait rêver les Français.
Les
taux de satisfaction des Français vis-à-vis des différents
réseaux routiers etautoroutiers sont très élevés.
Ainsi, chez les personnes ayant utilisé une automobile dans
l'année, ce taux est de plus de 90% en ce qui concerne les autoroutes
(dont 33% de “très satisfaits”), de 84% pour les routes
nationales (22% de “très satisfaits”) et de 66% pour les
autres routes. Au total, une nette majorité de la population a une image
globalement positive du réseau routier : 59% des Français sont
satisfaits des trois réseaux à la fois. Le taux de satisfaction
est cependant un peu inférieur chez les “gros rouleurs”. Par
rapport à 1988, ces résultats mettent en évidence une
hausse sensible de la satisfaction.
D'une part, le jugement global porté sur l'ensemble du
réseau s'est amélioré (hormis pour les autoroutes
où il avait déjà atteint un maximum) ; d'autre part, cette
progression s'est accompagnée d'une augmentation des opinions les plus
élogieuses (les “tout à fait” satisfaits). 79% des
Français considèrent en outre que l'autoroute constitue un
élément important pour le développement et l'avenir d'une région.
Pour
autant, nos concitoyens reconnaissent le fait que l'autoroute présente
une menace pour l'environnement. Pour près des deux tiers, ce sont
“le paysage” et le “cadre de vie des riverains” qui
sont le plus touchés par les nouveaux aménagements routiers et
autoroutiers. Cependant, 48% de la population estiment que les nouvelles
autoroutes respectent mieux les paysages que les anciennes.
Très
satisfaits des autoroutes, les Français sont également contents
des services offerts sur ce réseau : 73% les trouvent
“satisfaisants”, 21% s'en déclarent même
“très satisfaits” (+ 3 points par rapport à 1992).
Les appréciations sur les différents services sont quasiment
toutes positives, et pour la plupart en amélioration, mais à des
degrés bien différents. Ainsi, les aires de repos recueillent les
meilleures scores, avec 91% de satisfaits, un taux très proche de celui
des année antérieures. Viennent ensuite les toilettes (75%), le
téléphone (73%), l'information des usagers (72%), et la
distribution des carburants (62%). La vente de produits divers obtient 59% de
satisfaction et la restauration, 58%. Seul le dépannage ne recueille pas
une majorité de “satisfaits” (42% des Français
seulement) : mais un grand nombre d'utilisateurs de l'autoroute (41%) ne se
prononcent pas sur ce sujet. Le taux de la satisfaction dans ce domaine n'a pas
évolué depuis 1989. L'amélioration de la satisfaction a
été la plus nette, en sept ans, sur l'information de usagers (+
15%) et sur la restauration (+ 13%).
En
matière d'amélioration de la circulation sur longue distance, les
Français tendent à privilégier une meilleure utilisation
du réseau plutôt que son développement systématique.
Quatre exemples le montrent. D'une part, la mise en service, ces dernières
années, de nombreuses autoroutes semble avoir permis aux Français
de juger que le rythme de construction de ces voies était satisfaisant :
une majorité (51%) considère maintenant ce rythme “adapté
aux besoins” (contre 43% en 1991).D'autre part, confrontés aux
problèmes de circulation, les Français proposent plutôt de
développer les mesures favorisant une “meilleure
utilisation” des infrastructures existantes : étaler les dates de
départ en vacances, exploiter au mieux le réseau routier par les
“itinéraires bis” plutôt que créer de nouvelles
voies. Dans le même ordre d'idées, on note que le principe d'une
modulation du prix du péage en fonction de l'affluence, très
critiqué il y a sept ans, semble avoir fait son chemin : 45% des
Français y sont maintenant favorables. Cependant, face à
l'augmentation générale de la circulation routière sur
longue distance, une nette majorité (62%) préconisent de mettre
en place une politique d'incitation à d'autres modes de transports que
la route. On note sur ce point une véritable inversion de tendance par
rapport à 1992 : le développement du réseau autoroutier,
préféré voici quatre ans pour réguler
l'accroissement de la circulation routière, n'est plus aujourd'hui
préconisé que par 38% de la population, contre 55% en 1992.
Enfin, ces attitudes sur les infrastructures dépassent le seul cadre
automobile. Pour nos concitoyens, l'effort prioritaire à mener pour
assurer le développement du réseau passe d'abord par le transport
des poids lourds par le train. A l'inverse, les propositions concernant la mise
en service de nouvelles lignes ou de nouvelles voies, qu'elles soient
ferrées, routières ou aériennes, perdent de nombreux
partisans.
Le
même désir de mieux utiliser le réseau
réapparaît dans les attentes des Français en ce qui
concerne la circulation urbaine. Il est vrai que neuf personnes sur dix jugent
aujourd'hui “préoccupants” les problèmes de
déplacements dans les villes. Cette sensibilité est en
très nette augmentation depuis 1990 (+ 9%) ; cela porte principalement
sur la modalité “très préoccupant”. Parmi les
trois types de mesures envisageables pour remédier à ces
problèmes, les Français marquent nettement leurs choix : le développement
des transports en commun constitue la solution la plus consensuelle,
souhaitée par plus de neuf Français sur dix; il en est de
même du développement des parcs de stationnement en
périphérie directement reliés au réseau des
transports en commun. Par ailleurs, la limitation des véhicules
privés dans les centres-villes s'impose de plus en plus dans l'esprit de
nos concitoyens : 76% la trouvent aujourd'hui souhaitable. La solution de
créer de nouvelles voies de circulation, même si elle
réunit encore une majorité d'avis favorables, est, quant à
elle, en net recul (-24%). Dans ce cadre, l'idée d'imposer un
péage aux automobilistes, à travers la création de voies
rapides souterraines, est
largement repoussée. L'idée même du péage pour
entrer en centre ville est rejetée par 79% de la population. Les
problèmes de circulation urbaine et leurs solutions éventuelles
apparaissent très liés,
dans l'esprit des Français, à leur perception de
l'environnement : l'année 1995 a connu une médiatisation sans
précédent des “pics de pollution” urbains, et une
diffusion de plus en plus large des méfaits de l'essence et du gazole.
L'assimilation “voiture = pollution” n'est donc probablement pas
étrangère à ces résultats. Cela influence
d'ailleurs également le choix des mesures envisagées : plus la
sensibilité est grande à l'environnement, plus les
Français souhaitent un développement des transports en commun et
plus ils sont favorables à la limitation de la circulation dans les
centres-villes.
Interrogés
sur d'éventuelles solutions pour résoudre les problèmes de
déplacements urbains, les Français se partagent en cinq groupes.
Les partisans des
transports en commun (27% de la population)
Moins
de voitures, plus de véhicules collectifs, telle est leur suggestion.
Très favorables au développement des transports en commun comme
à une limitation de la circulation en centre-ville, leur
hostilité à l'encontre du “tout voiture” est claire,
mais aussi leur répugnance au renforcement de la répression du
stationnement illicite. On trouve surreprésentées dans ce groupe
des personnes de milieux plutôt aisés (cadres, revenus du foyer
élevés, diplômés), ainsi que des citadins, qui sont
donc directement concernés par le problème de la circulation
urbaine. Il faut noter l'attention particulière apportée par
cette population à l'environnement.
Les incertains
soucieux du problème (10% de la population)
Ils
ont la conviction que les problèmes de déplacements dans les
villes sont “très” préoccupants : 61% le pensent,
contre 47% en moyenne. De fait, cette préoccupation les conduit à
considérer “très souhaitable” toute solution
proposée. Ce groupe est un peu plus masculin et âgé qu'en
moyenne.
Les consensuels,
automobilistes avant tout (24% de la population).
Ils
préfèrent des solutions favorables à l'automobile
(nouvelles voies, nouveaux parkings en périphérie), tout en
ménageant les transports en commun. Ils plaident donc pour une
amélioration effective de la circulation. Aucune caractéristique
sociodémographique ne permet de caractériser ce groupe.
Les
“antipéage” (24% de la population)
Ce
groupe rassemble avant tout des personnes qui refusent l'idée
d'instaurer un péage pour les automobilistes pénétrant en
centre-ville, même si ce péage permet de financer la
création de voies rapides souterraines. On trouve ici un peu plus de
provinciaux qu'en moyenne, de personnes voyageant peu, uniquement en
voiture, et peut-'tre moins
concernées par les problèmes aigus de la région parisienne
ou des grandes métropoles de province.
Les partisans du
“tout voiture” (13% de la population)
Ces personnes se
caractérisent à la fois par leur attrait marqué pour la
“création de nouvelles voies”, et leur attitude nettement
plus hostile qu'en moyenne vis-à-vis de toute autre solution. Ils
choisissent donc en nombre la seule idée exempte de contrainte pour les
automobilistes : leur ouvrir de nouveau axes intra-urbain. On trouve parmi eux
plus de personnes sans permis que dans l'ensemble de la population. Les
catégories qui voyagent le moins (femmes, personnes disposant de faibles
revenus, non-diplômés) y sont bien représentées, de
m'me que les jeunes de moins de 25 ans. On peut faire l'hypothèse qu'il
s'agit là en partie de groupes qui n'ont pu encore accéder
eux-m'me à l'“âge d'or de la voiture”, synonyme pour
eux d'une “liberté” de mouvement à laquelle ils
continuent d'autant plus à aspirer qu'ils n'y ont pas
goûté. En tout état de cause les transports en commun ne
paraissent pas répondre, chez eux, à leur attente de libre
mobilité individuelle.
Au total, le
regard porté par nos concitoyens semble s'être infléchi :
les Français plaident pour une certaine “stabilisation” du
rythme des constructions routières et une diversification des modes de
transports. Cette inflexion est forte en ce qui concerne la circulation en
ville, mais elle concerne aussi les déplacements sur plus longue
distance. Les influences ”écologistes” ont certainement
joué dans ce revirement. Mais cela ne suffit pas en soi à
expliquer l'ampleur du phénomène. Il est vraisemblable que celui-ci
accompagne une mutation plus profonde de la société
française qui, soumise à des contraintes économiques de
plus en plus exigeantes, et à des inquiétudes de plus en plus
fortes vis-à-vis de l'avenir, modifie ses comportements et ses
aspirations. Est-ce une remise en cause du “tout automobile”, ou ne
s'agit-il que d'une position momentanée ? Seul l'avenir le dira.
* Les données
présentées sont issues de l'enquête “Conditions de
vie et Aspirations des Français” du CREDOC.
LES
ANIMAUX
Les
Français détiennent le record du monde de la possession
d’animaux domestiques.
51% des Français
possèdent un animal chez eux. 28% ont un chien, 25% un chat, 9% des
poissons, 6% un oiseau et 4% un rongeur. La France compte 58,5 millions
d’habitants et 42 millions d’animaux, parmi lesquels : 8,2 millions
de chats, 7,8 millions de chiens (dont 500 000 à Paris), 19 millions de
poissons, rouges ou non, 6 millions d’oiseaux (canaris, perroquets...), 1
million de rongeurs (lapins, hamsters...). A ces animaux, il faut ajouter un
nombre indéterminé de tortues, de singes, de serpents, etc. 62%
des chats et 69% des chiens vivent dans des maisons individuelles avec jardin,
situées dans des petites villes ou des communes rurales. Les animaux
constituent un marché très important. Les propriétaires de
chiens dépensent en moyenne 2 500 francs par an pour nourrir leurs
bêtes et ceux de chats 700
francs. Cela représente une dépense annuelle de plus de 20 milliards
, à laquelle s’ajoutent les dépenses de santé, de
toilettage, d’assurance... Les agriculteurs sont les plus nombreux
à posséder un animal (82%), devant les commerçants, les
artisans et les chefs d’entreprise (64%), les ouvriers (57%), les cadres
supérieurs, les professions libérales (36%) et les inactifs
(35%).
4.
PARIS ET LES RÉGIONS
La capitale de la
France a connu de profondes transformations au fil des siècles tout en
demeurant une ville chargée d’histoire. Mais Paris est aussi une
métropole moderne dont le visage a beaucoup changé ces deux dernières
décennies. Sa population a diminué, nombre de ses quartiers ont
été rénovés et ses moyens de transports
multipliés.
A la
découverte de la ville
Paris est une ville de 2,1 millions
d’habitants
et de 104 km2 de superficie, traversée d’est en ouest par la
Seine.
Le fleuve partage la ville en deux parties d’étendue
inégale : la Rive gauche et la Rive droite.
Depuis la ville d’origine, Lutèce, conquise par Jules
César en 52 avant notre ère, jusqu’à la capitale
d’aujourd’hui, Paris a connu des évolutions et des
transformations profondes. Mais si, au fil de son histoire, ses rois, ses
empereurs, ses présidents de la République ont modifié son
visage, elle n’a jamais cessé d’être “ le
cœur de la France ”. Un cœur qui bat au rythme de ses divers
quartiers : résidentiels à l’ouest, populaires à
l’est, quartiers des administrations, des affaires, des
universités...
Au cours des trente dernières
années, cependant, Paris a connu des modifications d’une telle
importance qu’on a pu parler de métamorphose.
On peut ainsi distinguer le
Paris historique et le Paris moderne.
LE
PARIS HISTORIQUE
Paris est
né autour de l’Ile de la Cité, véritable
berceau de la capitale. Située au centre de la ville, elle a la forme
d’un bateau dont la poupe serait surmontée par la cathédrale
Notre-Dame de Paris, bâtie
de 1163 à 1330.
Longtemps siège de toute
l’activité de la ville, la Cité abrite le Palais de
Justice
sur un emplacement qui fut au Xe siècle celui du premier palais des rois
de France. A côté du Palais se trouve la magnifique Sainte Chapelle, édifiée
au XIIIe siècle.
De l’autre côté de
la Seine, sur la rive droite, s’élève, tout près du
fleuve, l’Hôtel de Ville, imposant bâtiment construit à la
fin du XIXe siècle et domaine du maire de Paris.
A l’ouest de l’Hôtel
de Ville, le quartier du Marais est l’un des plus anciens de Paris.
La Place des
Vosges,
ancienne Place Royale, créée par Henri IV, au XVIe siècle,
est entourée de majestueux bâtiments de pierre et de brique. Tout
autour, de superbes hôtels particuliers, dont beaucoup ont été
restaurés et sont aujourd’hui des musées (de la Ville de
Paris, des Archives de France, Musée Picasso), font du Marais un des
quartiers de Paris les plus chargés d’histoire.
Toujours sur la rive gauche de la
Seine, en remontant vers le Sud la montagne Sainte-Geneviève, une des sept collines
qui entourent Paris, se trouve le Quartier Latin. Autour de la Sorbonne, première
université fondée en France au XIIIe siècle (1253), il
comprend également le Collège de France, fondé par
François 1er en 1530, et le Panthéon où, depuis la
Révolution, sont déposées les cendres des grands hommes de
la nation française.
Plus à
l’ouest, l’église romane de Saint-Germain-des-Près, une des plus vieilles
de Paris, était le cœur du quartier des écrivains et des
artistes. Ils sont aujourd’hui peu à peu remplacés par des
commerçants et des restaurateurs.
A quelques pas de
là, dominant la Seine, l’Institut, fondé par le
cardinal Richelieu au XVIIe siècle, est le siège de l’Académie
française
dont les 40 membres se réunissent chaque semaine pour enrichir de mots
nouveaux le Dictionnaire de la langue française.
L’Histoire,
on la retrouve, toujours vers l’ouest, avec le Louvre. Autrefois
résidence royale (François 1er y a invité de grands
artistes de la Renaissance, comme Léonard de Vinci), le Palais du Louvre
devint un musée avec la Révolution.
Désormais
plus grand musée du monde, après de “ gigantesques
travaux d’aménagement, la construction, au centre d’une de
ses cours, d’une pyramide de verre de 22 mètres de haut et
l’ouverture de nouvelles salles,consacrées notamment à
l’Antiquité égyptienne, ont encore accru son prestige.
Derrière
le Louvre, le Palais Royal, édifié pour le cardinal
Richelieu et restauré en 1871, abrite désormais le
ministère de la Culture.
Dans
le prolongement du Louvre, le Jardin des Tuileries, dessinés au
XVIIe siècle, s’ouvrent vers la Place de la Concorde et son
célèbre obélisque de Louqsor.
C’est sans
doute la Tour Eiffel qui représente le mieux la transition entre le Paris
historique et le Paris moderne. Symbole mondialement reconnu de Paris, ce
monstre de fer de 300 mètres de haut a été
érigé à l’occasion de l’Exposition universelle
de 1889.
Face à la
Tour Eiffel, le Palais de Chaillot, cette fois bâti pour l’Exposition
universelle de 1937, marque définitivement l’entrée de
Paris dans le XXe siècle et l’âge moderne.
Toutefois,
c’est au cours de la seconde moitié du siècle, et, plus
précisément, lors des trois dernières décennies,
que Paris va connaître sa véritable métamorphose.
Au sud-ouest de
la capitale, sur la rive gauche, la Tour Maine-Montparnasse, construite à
l’emplacement d’une ancienne gare de chemin de fer, concurrence,
avec ses 56 étages, la Tour Eiffel, sa voisine, et le
célèbre Empire State Building de New York.
Sur la rive
droite, non loin de l’Hôtel de Ville, le Centre national
d’Art et de Culture Georges Pompidou (appelé également Centre Beaubourg, du nom du quartier
où il a été édifié), est à la fois un
musée d’art moderne et une bibliothèque ouverte à
tous.
Décrié
pour sa “ laideur ”, comme le fut la Tour Eiffel
autrefois, cet espace culturel est l’un des lieux de la capitale les plus
fréquentés et visités.
De la culture aux
loisirs et aux sports, il n’y a souvent qu’un pas. Il est franchi,
en 1983, avec la construction du Palais Omnisports de Paris-Bercy (POPB).
Cet
ensemble polyvalent peut accueillir de 4000 à 17000 personnes pour des
rencontres
sportives, mais aussi pour des concerts, des opéras, des ballets,
des spectacles de cirque, etc.
Les grands travaux
récents
1.
La Bibliothèque de France
Œuvre de
l’architecte Dominique Perrault, ouverte depuis 1996, elle dresse ses quatre
tours en forme de livres ouverts sur la rive gauche de la Seine, non loin de la
gare d’Austerlitz. Haute de 80 mètres et 18 étages, ces tours encadrent un
jardin de 12 000 m2 entouré de magasins. 11 étages sont
consacrés aux magasins de livres (11,5 millions et 350 000
périodiques...) et 7 aux bureaux. Les salles de lecture et celles
réservées aux chercheurs
(2 046
places)
se trouvent au pied des tours.
2.
La Grande Arche
D’après un
projet de l’architecte danois, Otto Von Spreckelsen, c’est un cube
ouvert de
100 mètres de côté qui constitue une sorte de
frontière entre Paris et sa banlieue. On y accède par un immense
escalier. Elle abrite des bureaux ministériels et privés et
accueille cent mille visiteurs par mois.
3.
La Pyramide du Louvre
Conçue par
l’architecte américain d’origine chinoise, Ieoh Ming Pei,
qui a réaménagé le Grand Louvre entre 1981 et 1983.
C’est un
ensemble de 739 losanges et triangles de verre, haut de 22 mètres.
4.
L’Opéra-Bastille
Inauguré le 14
juillet 1989,
date anniversaire du bicentenaire de la Révolution, c’est une
réalisation de l’architecte uruguayen Carlos Ott.
Bâtiment
massif aux formes géométriques et à la façade de
verre, il peut accueillir 2700 personnes.
5.
La Cité des Sciences et de l’Industrie
Ouverte en mars 1986, d’après
un projet d’Adrien Fainsilber, elle allie l’ancienne Grande Halle
à l’architecture métallique et des bâtiments de verre
et d’acier. Le grand bâtiment de la Cité est entouré
d’eau.
Mais le symbole
de la Cité c’est la Géode, une sphère de
36 mètres de diamètre qui abrite une salle de cinéma, avec
le plus grand écran hémisphérique du monde.
Au sud de la
Cité, s’étend sur 35 hectares le Parc de la Villette. C’est là
que se trouve également la Cité de la musique, conçue par
Christian de Portzamparc, et le Musée de la musique.
A l’est, le
Zénith
peut accueillir 6 400 personnes pour des concerts.
La
Cité accueille environ cinq millions de visiteurs par an.
6.
Le Stade de France
Conçu pour
la Coupe du monde de football de juin 1998, c’ est le
dernier des grands travaux réalisés sous la Ve République.
Construit
à Saint-Denis dans la banlieue nord à 1,7 km de la capitale et
à 15 km de l’aéroport de Roissy, il se dresse sur
l’emplacement d’une friche industrielle.
On y
accède par l’autoroute du Nord, le métro et deux lignes de
RER qui permettent d’évacuer 30 000 personnes par heure.
Lorsqu’on
découvre le stade, on est frappé par sa silhouette
aérienne qui évoque
une sorte d’immense vaisseau spatial. Haut de 43 mètres, il a des formes rondes
de verre et d’acier et est surmonté d’un toit de 13 000
tonnes
(une fois et demie le poids de la Tour Eiffel). Suspendu par des haubans
à 18 aiguilles d’acier, il abrite l’éclairage (550
projecteurs), la sonorisation (36 enceintes) et deux écrans
géants de 120 mètres carrés chacun (un par virage). Il est
prolongé par une verrière de 1 hectare (sur 6)
légèrement teintée.
Avec ses 80
000 places,
c’est le plus grand stade de France et l’un des plus grands en
Europe. Il possède des tribunes modulables en fonction du type de
manifestations (80 000 places pour le football et le rugby, 75 000 pour
l’athlétisme et les grands concerts, 30 000 pour le moto-cross et
18 000 également pour des concerts), des grilles réglables et un
éclairage haute définition.
Pour le
réaliser, il a fallu 40 000 plans, 42 000 tonnes d’acier,
vingt-cinq mois, et 2,7 milliards de francs, dont 47 % apportés par
l’Etat et 53% par un consortium d’entreprises de travaux publics
chargé de la construction mais aussi de l’exploitation du site
jusqu’en 2 025. Ce groupement a signé avec la
Fédération française de football et la Fédération
française de rugby une convention d’utilisation du stade pour une
période de quinze ans, à raison de quatre rencontres par an pour
le rugby et dix en deux ans pour le football.
Il est
l’oeuvre d’une équipe de quatre architectes, dont le plus connu,
Michel Macary, a collaboré à la construction du Grand Louvre.
Autour du stade
devraient voir le jour d’ici 2 001 des commerces, des restaurants, des
bureaux, des centres sportifs, le tout sur dix hectares.
Le SDF a
été inauguré officiellement le 28 janvier à
l’occasion du match de football France-Espagne. Le 10 juin, il accueillera la
première rencontre de la Coupe du monde, Brésil-Ecosse.
LE PARIS QUI CHANGE
La
population
En 1920, Paris comptait
2,9 millions d’habitants, chiffre record de toute son histoire.
Aujourd’hui,
les Parisiens ne sont guère plus de deux millions. Depuis 1962,
c’est plus d’un demi-million d’entre eux qui ont
quitté la capitale. Certains sont partis pour la province, mais le plus
grand nombre s’est installé en banlieue.
Le prix sans
cesse plus élevé de vente ou de location des appartements a
été la principale cause de ces départs massifs. La
décentralisation de certaines activités industrielles et la
construction de nombreux immeubles de bureaux ont joué également
un rôle majeur dans le dépeuplement de Paris.
Le
cadre de vie
En même temps que
la construction de bâtiments ou d’édifices de prestige,
d’importantes opérations d’urbanisme ont été
menées.
A l’est et
au sud-est de la capitale, des quartiers entiers ont été
rénovés, après la destruction des immeubles
vétustes et la construction d’ensembles modernes. Le quartier du
Marais a été restauré. Près des gares de Lyon et de
Montparnasse, elles-mêmes modernisées ou reconstruites, des
quartiers nouveaux ont été aménagés autour de
centres d’activités tertiaires.
Si elles ont
rajeuni l’aspect de certains quartiers, ces opérations
d’urbanisme ont aussi suscité des protestations chez les amoureux
du “ vieux Paris ”. Elles ont multiplié les grands ensembles de béton, puis
les tours de
verre et d’acier, faisant ainsi de plus en plus ressembler Paris à
bien des villes du monde. Elles ont également contraint des Parisiens
modestes à quitter la capitale pour laisser la place à des
couches de population plus aisées.
Les
transports
Pour
se déplacer dans Paris et en banlieue, les Parisiens peuvent utiliser le
métro, les autobus, le RER et train.
Depuis la
première ligne de métro créée en 1900, 14 autres lignes et 372 stations permettent de circuler
dans le sous-sol de la capitale. Plus de 200 km peuvent ainsi
être parcourus dans des wagons régulièrement
modernisés. Bon marché, rapide et sûr, le métro
parisien a été adopté par de nombreuses villes dans le
monde (Montréal, Mexico, Rio de Janeiro, Athènes, Santiago du
Chili, Le Caire...).
On peut
également circuler dans Paris en autobus (c’est plus
agréable mais moins rapide) grâce à 55 lignes réparties sur 540
km.
Afin de faire
face aux besoins sans cesse croissants de transports collectifs, la S.N.C.F (Société
nationale des chemins de fer français) et la R.A.T.P. ( Régie autonome
des transports parisiens) se sont unies pour créer le R.E.R. (Réseau express
régional) , un “ supermétro ” de 4
lignes
et 66 gares,
réparties sur 115 km et reliant la capitale aux banlieues
nord-ouest, sud-ouest, nord-est et sud-est, grâce à de nombreuses
correspondances avec le métro.
La S.N.C.F. met également
à la disposition de ceux qui veulent se rendre en banlieue des trains au
départ de toutes ses gares parisiennes.
Comme dans toutes
les grandes villes du monde, on peut bien sûr prendre des taxis, mais bien que
près de 15 000, ils ne sont pas assez nombreux et sont souvent
“ coincés ” dans les embouteillages !
Province
historique par excellence, avec ses châteaux, ses cathédrales, ses
églises, ses abbayes, l’Ile-de-France est aussi la région
la plus peuplée et la plus importante sur les plans économique et
touristique.
Autour de Paris, elle se
compose de 7 départements. Les plus proches de la capitale, ceux de la
“ petite couronne ”, sont trois : les Hauts-de-Seine
(1,4 million d’habitants), la Seine Saint-Denis (1,3) et le Val de Marne
(1,2). Les plus éloignés, ceux de la “ grande
couronne ”,
sont quatre : l’Essonne (1,08 million d’habitants), la
Seine-et-Marne (1,7), le Val d’Oise (1,4) et les Yvelines (1,2).
La population de
l’Ile-de-France (les Franciliens) comprend donc environ 11 millions d’habitants (dont
2,1 pour Paris), regroupés sur un peu plus de 12 000 km_ (2,2% du
territoire), avec une densité de 914 hab/km_ (moyenne pour la France :
106,2).
Si 19% de l’ensemble de
la population française vivent en Ile-de-France et sont plutôt
jeunes (34,5% de moins de 25 ans), ils sont aussi de plus en plus nombreux
à quitter Paris et sa région (70 000 par an en moyenne
depuis 1990). Compte tenu des 100 000 qui arrivent chaque année, cette
progression de 0,6% place l’Ile-de-France au sixième rang des
régions françaises pour la croissance démographique. Les
principales raisons de ces départs sont essentiellement les conditions
d’habitation, les temps de transport, la pollution,
l’insécurité , autrement dit une qualité de vie
jugée insuffisante ou médiocre.
Economiquement, l’Ile-de-France
est la première région française. Elle est au premier rang
pour le budget régional, pour le nombre d’emplois et pour le
revenu disponible par habitant (le salaire net moyen d’un Francilien est
supérieur de 35% à celui d’un provincial). Elle est
cependant, comme bien d’autres régions, touchée par la
crise : 123 000 emplois perdus entre 1991 et 1993 et un taux de chômage de
11%
(moyenne nationale : 12,5%). Un emploi sur deux dépend
d’entreprises dont les sièges sociaux sont implantés en
Ile-de-France. La première d’entre elles est la RATP (le
métro) suivie d’Euro Disney (la plus récente), de Renault,
de Peugeot, d’Air France, de Bouygues, de Citroën... soit
quelques-unes des plus grandes entreprises françaises. La part du
Produit intérieur brut (PIB) de l’Ile-de-France représente 30% du PIB national, soit
trois fois plus que la deuxième région française
(Rhône-Alpes). Plus de 73% de l’activité économique
de l’Ile-de-France est concentrée dans le secteur tertiaire (services
et commerce)
qui occupe plus de 2,5 millions de personnes. Environ 1 million travaillent
ainsi dans le domaine bancaire (la moitié des quelque 350 banques
françaises se trouvent dans la région) et 600 000 dans les
services administratifs de la capitale. Le secteur secondaire (l’industrie) représente
21,5% de cette activité, principalement dans l’automobile, la
construction aéronautique, électrique et électronique, la
parachimie-pharmacie de l’imprimerie presse-édition. Enfin, le
secteur primaire (l’agriculture) ne constitue plus qu’une infime part
(0,2%) de la richesse régionale.
Les responsables de la région souhaitent en faire une sorte de
capitale économique de l’Europe en favorisant les investissements
de grandes sociétés étrangères (IBM vient ainsi
d’investir 1 milliard de francs dans son usine de Corbeil-Essonne).
Le tourisme est bien sûr un des points-forts de
l’Ile-de-France. En 1997, 36 millions de touristes et d’hommes
d’affaires sont venus dans la région et Paris demeure la
première ville touristique du monde. Si Euro Disneyland, à
Marne-la-Vallée, a accueilli 12,6 millions de visiteurs, la
cathédrale Notre-Dame de Paris en a reçu 12 millions. Et si la
Tour Eiffel et le Musée du Louvre reçoivent des millions de
touristes, les grands châteaux et musées de la région
(Versailles, Fontainebleau, Vaux-le-Vicomte, Saint-Germain-en-Laye, Chantilly,
La Malmaison, etc.) sont également très fréquentés.
Il existe 22
régions en France métropolitaine et 4 régions
d’outre-mer. Elles sont caractérisées par une grande
diversité : de paysages, de population et de niveau économique.
Parmi les 22 régions
métropolitaines, quatre d’entre elles regroupent plus de 40% de la population du
pays et 50%
de son Produit intérieur brut (PIB). Ces quatre régions sont
l’Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte
d’Azur et le Nord-Pas-de-Calais. Viennent ensuite sept régions
comprenant entre deux et trois millions d’habitants, dont les Pays de
Loire, l’Aquitaine et la Bretagne et onze régions comptant moins
de deux millions d’habitants. Il faut ajouter les quatre
départements d’outre-mer qui ont un statut de régions : la
Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et la Guyane, la plus grande des
régions (un sixième du territoire de la France). En suivant
l’ordre alphabétique, voici un rapide portrait des 22
régions métropolitaines et des 4 régions d’outre
mer.
L’Alsace
Composée de deux
départements
(le Bas-Rhin et le Haut-Rhin) elle s’étend le long de la plaine du
Rhin et à l’est des Vosges. Elle représente 1,7% du territoire national
et 3%
de la population française. C’est une région agricole avec des vignobles qui donnent des vins
blancs très réputés. Ils dominent des villes anciennes
(Colmar, Obernai) et de vieux villages (Riquewihr, Kaysersberg) aux maisons
sculptées, parfois encore surmontées de nids de cigognes. Mais
elle est aussi industrielle, le long du Rhin, avec de grandes villes comme
Mulhouse et surtout Strasbourg, sa capitale, grande cité historique,
carrefour économique et siège du Conseil de l’Europe et du
Parlement européen.
L’Aquitaine
Ses cinq
départements
(la Dordogne, la Gironde, le Lot-et-Garonne, Les Landes et les
Pyrénées-Atlantiques) s’étendent sur 7,5% du territoire national.
Sa population est principalement rassemblée autour de trois villes :
Pau, Bayonne et surtout Bordeaux. La capitale de la Gironde est une très
belle ville, avec des bâtiments et monuments du XVIIIe siècle,
mais c’est aussi un important centre industriel et commercial,
regroupé notamment autour de son port. C’est une région
essentiellement agricole, connue pour ses richesses gastronomiques (foie gras,
truffes) et, en particulier, ses vins. C’est là que se trouve
également, le long de l’Océan Atlantique, la plus grande
forêt de pins d’Europe, les Landes.
L’Auvergne
Située au
cœur du Massif central, elle regroupe quatre départements (L’Allier, le
Puy-de-Dôme, la Haute-Loire et le Cantal) parmi les moins peuplés
de France, après le départ de nombreux jeunes. Elle ne compte
qu’une seule grande ville (plus de 250 000 habitants) : Clermont-Ferrand, capitale du pneu avec
les usines Michelin. Région agricole (élevage),
c’est aussi une région touristique
appréciée, avec ses volcans, ses lacs et ses nombreuses sources
thermales.
La Bourgogne
Les quatre
départements
qui la composent (l’Yonne, la Côte d’Or, la Nièvre et
la Saône-et-Loire) sont très différents et souvent peu
peuplés. La région est d’abord connue pour sa capitale, Dijon, ville d’art et
d’histoire, et pour ses vins qui rivalisent avec ceux du bordelais. Agricole
au nord (céréales, élevage) et viticole à
l’est, elle est industrielle au sud, mais a beaucoup souffert de la crise
économique et a vu sa population, notamment jeune, la quitter pour Lyon,
la deuxième ville de France.
La Bretagne
Ses quatre
départements
(l’Ille-et-Vilaine, les Côtes d’Armor, le Finistère et
le Morbihan) qui rassemblent 2,8 millions d’habitants, font encore
d’elle, malgré de nombreux départs, la septième région
française pour la population. C’est une région
essentiellement ouverte sur la mer (la Manche et l’Océan Atlantique),
avec des côtes très découpées, offrant des paysages
magnifiques, parfois sauvages, de roches et de landes, de champs et de
forêts, de plages et de ports. C’est aussi une vieille terre de
culture,
un pays de légendes au riche passé, avec ses menhirs et ses
dolmens, ses chapelles et ses calvaires. Mais c’est aussi une
région économiquement dynamique par son agriculture (la
première en France), son industrie agro-alimentaire, ses petites et
moyennes entreprises, souvent spécialisées dans les technologies
nouvelles.
Le Centre
Il comprend six
départements
(l’Eure-et-Loir, le Loiret, le Loir-et-Cher, l’Indre,
l’Indre-et-Loire et le Cher) qui en font une des plus vastes
régions de France. Mais c’est aussi une des moins peuplées
et des plus âgées. Traversée par la Loire, c’est une
région paisible, dynamique au nord, mais qui se dépeuple au sud.
L’agriculture (première région française pour les
céréales) est sa principale activité, mais de nombreux
secteurs industriels sont également représentés.
Considéré comme le “ jardin de la France ”, le Val de Loire
accueille
chaque année plusieurs millions de touristes, attirés par la
beauté de la cathédrale de Chartres et les splendeurs des châteaux de Chambord ou de
Chenonceaux.
La Champagne-Ardenne
Avec ses quatre
départements
(Ardennes, Marne, Haute-Marne et Aube), c’est une région de faible
population, comprenant peu de grandes villes, hormis Reims, la capitale
régionale, à la célèbre cathédrale. Au nord,
les Ardennes sont un pays de landes et de forêts, avec de petites villes,
tandis que la Marne est une importante région agricole, mondialement connue
par son champagne,
issu des vignobles de Reims et d’Epernay. Plus au sud, des
activités industrielles, notamment agro-alimentaires, un important
réseau de petites et moyennnes entreprises, des pôles de formation
et de recherche lui permettent d’occuper un très bon rang parmi
les régions françaises les plus dynamiques.
La Corse
Ile de la mer
Méditerranée, située à environ 200 km au sud-est de
Nice, elle est divisée en deux départements (la Haute-Corse et la
Corse du Sud) dont les habitants (250 000) sont majoritairement
regroupés autour de deux grandes villes : Bastia au nord-est et Ajaccio au sud-ouest. Elle
rassemble sur un territoire peu étendu un ensemble de paysages aussi
divers que superbes. De hautes montagnes aux sommets parfois enneigés et
des forêts escarpées et touffues à l’intérieur
du pays, des côtes aux longues plages de sable à l’ouest et
de hautes côtes rocheuses à l’ouest justifient parfaitement
son surnom d’“ île de beauté ”.
Economiquement, la région bénéficie principalement
d’un forte fréquentation touristique (sa population double
durant l’été), mais sans réelle influence sur
l’emploi local. Ses industries agricoles et alimentaires et un
réseau de petites entreprises artisanales ne peuvent empêcher son
“ retard de développement ”. Enfin, depuis plus de
vingt ans, l’activité, parfois terroriste, de groupes
“ nationalistes ” constitue pour l’Etat un
problème politique toujours non résolu.
La
Franche-Comté
Elle ne comprend que trois
départements
(Haute-Saône, territoire de Belfort, Jura) pami les moins
peuplés,
puisque totalisant seulement un peu plus d’un million d’habitants.
Le nord de la
région a été durement frappé par la crise
économique, perdant le quart de ses emplois dans l’industrie au
cours des années 80. La métallurgie reste cependant
prédominante, avec l’automobile représentée par la
firme Peugeot
de Sochaux-Montbéliard et de nombreuses petites et moyennes entreprises.
Le sud est montagneux, avec des lacs, des forêts et des champs qui en
font une des régions de France les plus “ vertes ”.
L’élevage est la principale activité agricole.
L’Ile-de-France (voir la fiche
consacrée à cette région)
Le
Languedoc-Roussillon
Cette région aux cinq
départements
(la Lozère, le Gard, l’Hérault, l’Aude, les
Pyrénées orientales) est celle dont la population a le plus
augmenté ces
dernières années, notamment autour de sa capitale, Montpellier. Cette magnifique
ville, à la fois ancienne et très moderne, a connu un
exceptionnel développement économique, avec plusieurs
pôles de recherche de pointe. Elle possède également une
importante université que fréquentent 65 000 étudiants.
Le vignoble
qui est l’activité agricole dominante de la région couvre
350 000 hectares de la plaine languedocienne. Celle-ci débouche sur la Méditerranée, dont la côte,
avec ses longues plages de sable fin, offre de nombreuses stations
balnéaires. Plus au sud, la plaine du Roussillon est le domaine des
vignes, des cultures maraîchères, des légumes et des
fruits. Au nord, vieille terre protestante, la montagne reprend ses droits et
les villages se dépeuplent.
Le Limousin
Trois
départements
(la Creuse, la Haute-Vienne et la Corrèze) et une seule grande ville, Limoges (170 000 habitants),
célèbre pour ses porcelaines. La région est essentiellement agricole, avec une forte
activité d’élevage (la viande bovine est
particulièrement réputée) et des massifs forestiers
importants permettant la production de bois et de papier.
La Lorraine
Ses quatre
départements
(la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, la Meuse et les Vosges) et ses deux grandes
villes, Nancy
(330 000 habitants) et Metz (195 000), ne l’ont pas
empêché d’être une des régions de France les
plus affaiblies par la crise économique et le chômage (10 000 emplois perdus
par an de 1980 à 1990). Les secteurs les plus touchés ont
été la sidérurgie, l’industrie textile et le
charbon. La région reste cependant essentiellement industrielle, sauf au sud, dans les
Vosges, où la montagne et les forêts de sapins permettent de
multiples activités de tourisme et de sports d’hiver, en même temps
qu’elle propose de nombreuses stations thermales.
Le
Midi-Pyrénées
Une des régions
les plus étendues, regroupant huit départements (le Lot,
l’Aveyron, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Gers, les Hautes
Pyrénées, la Haute-Garonne et l’Ariège) et
comprenant une des plus grandes villes de France, Toulouse (650 000 habitants).
Surnommée “ la ville rose ”,
c’est une véritable métropole régionale, un important centre
universitaire, un pôle de recherche scientifique (électronique,
bio-technologie) et la capitale de l’aéronautique. Lorsqu’on quitte
Toulouse et ses environs, la plus grande partie de la région reste encore
largement rurale
et peu peuplée. La production agricole demeure cependant modeste (viande
et lait). L’industrie textile (la région est la deuxième en
France pour la production de laine), les commerces et les services sont les
principales activités. Les paysages sont souvent superbes, avec de
hautes montagnes et des vallées encaissées, des châteaux,
en ruines ou admirablement conservés, perchés sur des pitons
rocheux, et des abbayes enfouies au creux de vallons verdoyants.
Le Nord-Pas-de-Calais
Deux départements seulement (le Nord et
le Pas-de-Calais) qui ont donné son nom à la région, mais
une très grande ville, Lille (960 000 habitants). Une population, la plus
jeune
de France, également importante dans l’ensemble de la
région (4 millions d’habitants) et concentrée dans huit
villes de plus de 100 000 habitants. La région, longtemps la plus
industrialisée du pays (acier, textile, charbon), a perdu des centaines
de milliers d’emploi et s’est donc profondément transformée.
Elle est désormais une des toutes premières pour l’agriculture et, sur ses 140 km de
côtes, se trouvent le troisième port français (Dunkerque)
et le premier port de pêche (Boulogne). Elle a su développer une
importante industrie agro-alimentaire (8% de la production nationale), tout en conservant
une place de choix dans l’industrie textile (30% de l’ensemble de
la production) et la sidérurgie, avec la firme Usinor-Sacilor, la première en
Europe et la seconde dans le monde. Elle détient également le premier rang européen
pour la vente par
correspondance,
avec 21 entreprises qui réalisent 75% du chiffre d’affaires
national. Enfin, elle bénéficie du réseau
nord-europén du TGV qui met Lille à deux heures de Paris et
à une demi-heure de Bruxelles.
La Basse-Normandie
Formée de trois
départements
(la Manche, le Calvados, l’Orne), elle est largement ouverte sur la mer,
avec 470 km
de côtes
qui abritent d’innombrables plages et ports. Elle permet de nombreuses
communications maritimes vers la Grande-Bretagne, mais ne dispose pas
d’un réseau routier et ferroviaire suffisant. Sa population, assez
jeune, est concentrée dans quelques villes moyennes, dont Caen, sa capitale (190 000
habitants), ville aux superbes églises et désormais siège
d’une importante université. L’agriculture tient une grande place
dans la région, notamment l’élevage qui donne lieu à
une véritable industrie de la viande et du lait. Avec ses paysages
tranquilles de prés parfois dominant la mer, c’est une
région essentiellement verte et bleue.
La Haute-Normandie
Plus au nord, elle ne
comporte que deux départements (la Seine-Maritime et l’Eure) et deux
villes moyennes, Rouen, sur la Seine, (380 000 habitants) et Le Havre, sur la Manche, (250
000). Les principales activités économiques se trouvent
principalement le long de la vallée de la Seine, avec des industries
récemment installées comme l’automobile,
l’électronique ou la pharmacie. C’est là que sont
concentrés 75% de la population de la région et 80% des emplois.
Autour du Havre (2e port français) et de Rouen (4e) s’est
créée une puissante industrie pétro-chimique. L’agriculture,
bien que perdant des emplois, demeure importante, partagée entre
l’élevage (bovins, mais aussi chevaux) et la production de
céréales. Mais ce sont surtout les fromages, les pommes et le
cidre
qui font la réputation de la région.
Les Pays de la Loire
Ils sont composés
de cinq départements (la Mayenne, la Sarthe, le Maine-et-Loire, la
Loire-Atlantique, la Vendée), avec une grande ville, Nantes (500 000 habitants) et
deux villes moyennes, Angers (210 000) et Le Mans (190 000). Longtemps jeune,
la population a vieilli ces dernières années, sauf autour de
Nantes, la métropole régionale. Située sur
l’estuaire de la Loire, ouvrant sur l’Atlantique, elle s’est également
orientée vers les nouvelles technologies, tout en demeurant la
capitale de l’industrie agro-alimentaire, et, notamment, de la biscuiterie. De région
presque essentiellement agricole, elle s’est progressivement
industrialisée grâce à un réseau assez dense de petites
et moyennes industries. De grands secteurs, comme la construction navale, avec le
port de Saint-Nazaire ont beaucoup perdu de leur importance, tandis que se
développaient, par exemple, la construction électrique et
électronique, ainsi que les services aux entreprises.
La région est
plus particulièrement connue, dans sa partie est, par ses vins et ses
châteaux et, à l’ouest, par la Vendée, vieille terre
chargée d’histoire, et, en même temps, sur ses côtes,
par ses nombreuses et célèbres stations balnéaires (La Baule, Les Sables
d’Olonne) aux immenses plages de sable fin.
La Picardie
Au nord de
l’Ile-de-France, elle comprend trois départements (l’Oise,
l’Aisne et la Somme) et une seule ville moyenne, Amiens (160 000 habitants). La
population reste assez jeune, mais est une des plus touchées par le
chômage. C’est dire que l’activité économique
n’est pas très dynamique, sauf dans le domaine agricole. L’agriculture picarde (betterave,
blé, pomme de terre) est une des premières en France. Elle est
organisée autour de grandes exploitations et est très
mécanisée. En dehors d’Amiens et de Beauvais, villes
historiques avec de superbes cathédrales gothiques, la région se
caractérise par un très grand nombre de petites communes,
isolées dans d’immenses plaines et plateaux.
Poitou-Charentes
Ses quatre
départements
(Les Deux-Sèvres, la Vienne, la Charente et la Charente-Maritime) ne
comportent que deux villes de moyenne importance, Poitiers et La Rochelle. La région,
assez peu peuplée, est caractérisée par le plus fort taux
de maisons individuelles en France. Elle est principalement rurale, avec un
important vignoble, donnant notamment le célèbre Cognac (90%
d’exportation). Diverses activités industrielles
(agro-alimentaire, bois, habillement, etc.) sont exercées dans des
petites et moyennes entreprises. Poitiers, ville historique et capitale
régionale, à 1h30 de Paris par le TGV, est devenue un important centre universitaire (25 000
étudiants) et La Rochelle, célèbre pour son port, est très
appréciée par les touristes et les vacanciers. Non loin de
là, ceux-ci peuvent déguster les produits de la mer, et notamment
des huîtres
parmi les plus réputées du pays.
Provence-Alpes-Côte
d’Azur
Avec six
départements
(Les Bouches- du-Rhône, le Var, le Vaucluse, les Alpes Maritimes, les
Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes) et trois grandes villes, Marseille (1 million
d’habitants), Nice (520 000) et Toulon (440 000), c’est une des trois
plus importantes régions de France. C’est aussi une des plus
peuplées
(4,3 millions d’habitants), en raison, notamment, d’importants flux
d’immigration. La population âgée y est nombreuse,
attirée par la douceur du climat et des conditions de vie très
agréables.
La région est
très diversifiée, entre sa partie sud entièrement ouverte
sur la Méditerranée et le centre et le nord, pays de moyennes ou
hautes montagnes. La Provence et la Côte d’Azur sont mondialement
célèbres : qui ne connaît Avignon, son Palais des Papes
et son festival de théâtre, Orange, son
théâtre antique et son festival de musique, Marseille, son Vieux-Port et son
équipe de football, Cannes et son festival de cinéma, Grasse et ses parfums, Nice, son carnaval et sa
Promenade des Anglais...? La beauté des rivages de la Côte
d’Azur, aux côtes déchiquetées et rouges, n’a
d’égale que celle de son arrière-pays, avec ses ses cyprès,
ses oliviers et ses champs de fleurs odorantes. Economiquement, la
région bénéficie de l’apport d’un tourisme toujours très
important, mais le niveau de l’emploi demeure faible et le taux de chômage est
élevé. Bien que son activité ait beaucoup diminué,
le port
de Marseille est toujours le premier de France et le deuxième ou
troisième en Europe. Non loin s’est développé un
important centre pétrochimique (raffineries de pétrole) et
sidérurgique. Près de Nice, à Sophia-Antipolis, a
été créé un important pôle de recherche scientifique et
technologique. Si l’agriculture n’occupe pas une place dominante,
les fruits, les légumes et les fleurs de la région sont
particulièrement réputés et appréciés.
Rhône-Alpes
Ses huit
départements
(Loire, Rhône, Ain, Haute-Savoie, Savoie, Isère, Ardèche et
Drôme), son étendue et sa population (10% du total national) en
font la deuxième région française. Elle possède
également, avec Lyon, la seconde ville du pays (1,3 millions
d’habitants) et deux grandes villes, Grenoble (405 000) et
Saint-Etienne (315 000). Cité de la soie au XVIe siècle, puis
aujourd’hui centre d’une importante industrie de textiles
synthétiques, siège de nombreuses banques et offrant une vie
culturelle foisonnante (musées, opéra, etc.), Lyon est
désormais une métropole régionale de dimension
européenne.
Grenoble, qui jouit d’une situation touristique privilégiée
avec le massif montagneux du Dauphiné, est une grande ville
universitaire,
dotée de nombreux centres d’études et de recherches.
Après les régions du Midi, c’est Rhône-Alpes qui
attire le plus les Français. Très touristique au centre, à
l’est et au sud, elle est au nord économiquement forte. Elle possède
notamment une importante industrie chimique, produit de l’aluminium,
fabrique du combustible nucléaire et du matériel de transport...
Les régions d’outre-mer
La Guadeloupe
C’est un archipel de 1 705 km qui
comprend huit îles habitées. Les deux plus importantes,
Basse-Terre et
Grande-Terre,
sont séparées par un étroit bras de mer. La
première est montagneuse et volcanique, la seconde est le centre
économique de l’île, avec sa capitale, Pointe-à-Pitre. La Guadeloupe compte
390 000 habitants qui constituent une population très jeune (36% de moins de 20
ans). La population active augmente donc, mais également le
chômage (30%
environ), surtout chez les femmes. Economiquement, l’agriculture a
cédé la place aux activités tertiaires (75% des emplois).
La banane
et la canne à sucre demeurent cependant les deux principales
productions locales.
La Guyane
C’est un immense
territoire de plus de 87 000 km_ situé entre le Brésil et le
Surinam et, donc, la plus grande région française. A part une
bande côtière sur l’Atlantique, elle est entièrement
recouverte par la forêt équatoriale et possède un
dense réseau de fleuves qui sont les seules voies de communication. Sa
population est la plus faible de toutes les régions françaises
(115 000 habitants), mais ne cesse de s’accroître en raison de
l’afflux de nombreux immigrants venus des pays voisins. Les étrangers
représentent un tiers de la population, dont la moitié a moins
de 25 ans. 60 000 personnes habitent la capitale, Cayenne. La culture du riz reste la seule grande
activité agricole, tandis que le nombre des employés ne cesse
d’augmenter, tout comme le taux de chômage.
La Martinique
365 000 personnes, dont
une majorité de jeunes gens de 15 à 34 ans, vivent sur
l’île. Depuis le début des années 60, de nombreux
Martiniquais se sont installés en métropole (un tiers aujourd’hui). La
capitale est Fort-de-France où vivent 100 000 personnes et où
sont concentrés 75% des entreprises. Un Martiniquais sur trois est fonctionnaire de
l’Administration ou des collectivités locales. Les principales
activités économiques sont celles liées au tourisme (hôtels,
restaurants, transports, commerces...). La Martinique accueille en moyenne 300
000 touristes par an. Les grandes exploitations agricoles sont
nombreuses au nord de l’île, avec les cultures tropicales, en
particulier la banane (40% de la production agricole et 40% des exportations). La
production et la distribution d’électricité, le raffinage
du pétrole sont les deux principales activités industrielles
La Réunion
Dans l’Océan
indien,
à l’est de Madagascar, c’est une île volcanique et
montagneuse (son sommet a plus de 3 000 mètres d’altitude). Ses
600 000 habitants, dont 60% de moins de 30 ans, sont regroupés le
long de la côte. L’activité industrielle, concentrée
dans l’industrie, le bâtiment, le commerce et les services,
n’a pu empêcher la progression du chômage (37% de la population
active). Le tourisme, en plein développement, constitue certainement un
secteur à l’avenir
prometteur.
Les régions
telles que nous les connaissons aujourd’hui ont été
créées par la loi de décentralisation de 1982. Elles sont
au nombre de 22 en France métropolitaine et 4 outre-mer. Elles sont
gérées par un conseil régional , élu pour six ans
au suffrage universel. Les conseils régionaux ont à leur
tête un président, élu par les conseillers. Ceux-ci sont
assistés d’un comité économique et social, composé
de représentants des entreprises, des organisations syndicales, des
professions libérales et des associations régionales. La Corse
dispose d’un statut particulier avec une assemblée et des
compétences plus larges. Les principaux domaines de compétence
des régions sont : l’aménagement du territoire, les
transports, le développpement économique, la formation
professionnelle continue, la planification, la construction,
l’équipement et les dépenses de fonctionnement des
lycées, les pôles de recherche, les archives et les musées.
Dans tous ces domaines, elles disposent du plein pouvoir de décision,
l’Etat, représenté par le préfet, conservant les
domaines de la défense, de la justice, des affaires étrangères,
de l’enseignement supérieur. Elles ont quatre sources de revenus :
les impôts directs (taxes d’habitation, foncière,
professionnelle) et indirects (taxes sur les permis de conduire et les cartes
grises), les subventions de l’Etat et les emprunts.
Si les budgets des régions sont moins importants que
ceux des départements et des communes, ils sont néanmoins en
forte augmentation depuis quelques années. Ils permettent ainsi la
réalisation de projets concernant l’agriculture,
l’environnement, le développement social des quartiers, les
hôpitaux, les ports, le patrimoine culturel, les sports... Mais ces
projets peuvent entraîner d’importantes hausses
d ’impôts. 65% de leur budget sont consacrés à
des dépenses d’investissement (enseignement et formation, transports...)
et 35% à des dépenses de fonctionnement.
5. L’ÉTAT ET LA
POLITIQUE
LA
CONSTITUTION
C’est
à partir du texte de la Constitution du 4 octobre 1958 que le
Général de Gaulle a fondé la Ve République?
La Constitution représente la loi
fondamentale
de la République. Elle organise les pouvoirs publics, en particulier les
fonctions du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif, ainsi que
leurs relations.
La Constitution de la Ve
République énonce que “ la France est une
République indivisible, laïque, démocratique et sociale.
Elle assure l’égalité devant la loi de tous les
citoyens sans distinction de race ou de religion. Elle respecte toutes les
croyances. ” Elle affirme également l’attachement de la
France à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
de 1789 et au principe de la souveraineté nationale.
Elle
énumère les symboles de cette souveraineté :
- L’emblème
national est le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge ;
- l’hymne national
est La Marseillaise ;
- la devise de la
République est “ Liberté, Egalité,
Fraternité ” ;
- la langue de la République
est le français.
Depuis que les
Français l’ont approuvée par le référendum du
septembre 1958, la Constitution a été révisée dix
fois. Elle peut être modifiée par référendum ou par
le Parlement (Assemblée nationale et Sénat réunis en
Congrès)
LES POUVOIRS
Les trois grands
pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire, sont
séparés. Mais ils ne sont pas égaux, et sur le plan
politique, le pouvoir exécutif, avec le président de la
République, est le plus puissant.
LE POUVOIR EXECUTIF
LE PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE
C’est le premier
personnage de la Nation, le chef de l’Etat.
Depuis 1962, il est
élu au suffrage universel direct, à la majorité absolue
(la moitié des voix
plus une) des
votes exprimés. Si cette majorité n’est pas obtenue au
premier tour, un second tour a lieu huit jours plus tard. Seuls les deux
candidats qui ont recueilli le plus de suffrages au premier tour peuvent se
présenter au second.
Le président est
élu pour sept ans et ce mandat peut être renouvelé.
Note: La constitution de la Ve
République, élaborée en 1958 par le général
de Gaulle, établissait un mandat présidentiel de 7 ans.
Plus
de 40 ans après, le 24 septembre 2000, les Français
étaient appelés à participer à un
référendum visant à passer du septennat au
quinquennat. Si 73,1% des votants se
sont prononcés pour une diminution de la durée du mandat
présidentiel, l'élément marquant de ce
référendum reste le taux d'abstention record: près de 70%
de l'électorat n'est pas allé voter. Du jamais vu! Révolte
des urnes, indifférence des citoyens, crise du politique... les analyses
vont bon train. Reste que cettevictoire sans gloire est sans aucun doute un des
événements marquants de cette année 2000.
http://www.journalfrancais.com/JF/retrospective.html
Le rôle du
président de la République, tel qu’il a été
défini par la Constitution de 1958, est de :
- veiller au respect de
la Constitution ;
- assurer, par son
arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la
continuité de l’Etat;
- garantir
l’indépendance du pays, l’intégrité du
territoire et le respect des accords et des traités ;
- nommer le Premier
ministre ;
- promulguer les lois et
signer les textes (décrets, ordonnances) qui ont été discutés
au sein du Conseil des ministres qu’il préside.
Le président peut
également :
- proposer aux
Français un référendum sur des projets de loi
concernant l’organisation des pouvoirs publics ;
- dissoudre l’Assemblée
nationale après avoir pris l’avis du Premier ministre, du
président de l’Assemblée et de celui du Sénat.
Il est aussi celui qui :
- négocie et
signe les traités ;
- nomme les hauts
responsables civils et militaires, désigne les ambassadeurs.
- Il est le chef des
armées et le responsable de la politique extérieure.
- Il dispose enfin de
pouvoirs exceptionnels en cas de menace grave et immédiate (invasion,
guerre...).
LE GOUVERNEMENT
Il détermine et
conduit la politique de la Nation. Il a à sa disposition
l’Administration et la force armée.
C’est le Premier
ministre qui dirige l’action du gouvernement et assure
l’exécution des lois. Il peut déléguer certains de
ses pouvoirs aux ministres.
La responsabilité
du gouvernement peut être mise en cause par l’Assemblée
nationale à l’occasion du vote d’une motion de censure.
Lorsque
l’Assemblée nationale vote une motion de censure ou
lorsqu’elle est en désaccord, avec une déclaration de
politique générale ou le programme du gouvernement, le Premier
ministre doit donner la démission du gouvernement au président de
la République.
LE POUVOIR LEGISLATIF
LE PARLEMENT
Il représente le
pouvoir législatif, c’est à dire le domaine de la loi.
Il se compose de deux
chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat.
- L’Assemblée
nationale
comprend
actuellement 577 députés, âgés de 23 ans au moins,
élus pour cinq ans au suffrage universel direct.
En même temps que
chaque député est élu un suppléant destiné
à le remplacer en cas de démission ou de décès.
L’Assemblée
nationale a à sa tête un président élu par
l’ensemble des députés pour la durée d’une
législature (en principe cinq ans).
Le Sénat comprend 321 sénateurs,
âgés de 35 ans au moins, élus pour 9 ans au suffrage universel indirect, c’est à
dire par les députés, les conseillers généraux et
les délégués des conseillers municipaux.
Les sénateurs
représentent les collectivités territoriales du pays.
Le Sénat a
également un président à sa tête. il peut être
amené à remplacer provisoirement le président de la
République, en cas de démission ou de décès.
Du point de vue
législatif, le Sénat est essentiellement une chambre de
réflexion et de proposition. S’il est en désaccord avec
l’Assemblée nationale, c’est celle-ci qui, en fin de compte,
a le pouvoir de décision.
LE VOTE D’UNE
LOI
L’initiative des
lois appartient au Gouvernement (qui dépose un projet de loi) et aux membres du
Parlement (qui font des propositions de loi). Ces projets ou
propositions sont déposés à l’Assemblée
nationale ou au Sénat. Ils sont, à la demande du Gouvernement, de
l’Assemblé nationale ou du Sénat, examinés et
discutés dans des commissions spéciales. Tout projet ou
proposition est examiné dans les deux chambres afin d’adopter un
même texte.
S’il y a
désaccord entre l’Assemblée nationale et le Sénat
après deux lectures du projet ou proposition par chacune des deux
chambres, le Premier ministre peut demander la réunion d’une commission composée du
même nombre (7) de députés et de sénateurs, afin
qu’elle propose un texte sur les points de désaccord.
Si cette commission ne
parvient pas à adopter un texte commun, le gouvernement peut demander
à l’Assemblée nationale de décider de
l’adoption de la loi. Le texte définitif est transmis au
Gouvernement, mais c’est le président de la République qui promulgue la loi.
LES CONSEILS
Il existe plusieurs
conseils dont le rôle est de contribuer au bon fonctionnement de la
République : le Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, le
Conseil économique et social, le Conseil supérieur de la magistrature, la Haute Cour de
Justice, la Cour de Justice de la République.
LE CONSEIL
CONSTITUTIONNEL
Il est chargé
d’assurer le respect de la Constitution.
Il comprend 9 membres,
désignés pour 9 ans et non renouvelables : 3 le sont par le
président de la République, 3 par le président de
l’Assemblée nationale et 3 par le président du
Sénat.
Son rôle consiste
à :
- veiller à ce
que les lois soient conformes à la Constitution, tout comme les
règlements des deux chambres.
- contrôler la
régularité des élections et des référendums.
- décider si le
président de la République ne peut plus exercer ses fonctions.
- donner son avis au cas
où le président de la République serait amené
à prendre des mesures exceptionnelles.
LE CONSEIL
D’ETAT
Conseil du Gouvernement,
il donne son avis sur les textes de lois ou les décisions administratives.
Il est divisé en
quatre sections spécialisées : Intérieur, Finances,
Travaux publics, Section sociale.
Il peut également
être consulté par le président de la République, le
Premier ministre ou un ministre sur des sujets particuliers.
Le Conseil d’Etat
est aussi la plus haute juridiction administrative. Tout citoyen qui a un
litige avec l’Administration peut demander son arbitrage.
LE CONSEIL ECONOMIQUE
ET SOCIAL
Il comprend deux cent
trente membres
dont environ deux tiers sont désignés par les organisations
professionnelles et un tiers par le Gouvernement. Il a pour fonction principale
de donner son avis sur les projets et propositions de loi ou les décrets
et ordonnances qui lui sont présentés. Il peut également
être consulté par le Gouvernement sur toute question
économique ou sociale (plan ou projet de programme).
LE CONSEIL SUPERIEUR
DE LA MAGISTRATURE
Il est
présidé par le président de la République et son
vice-président est le ministre de la Justice.
Il comprend 20 membres : 10 sont
responsables des magistrats du siège (ceux qui sont
chargés de rendre la justice) et 10 sont responsables du parquet (ceux qui sont chargés de faire
appliquer la loi). Il donne également son avis sur la nomination des
magistrats (les
fonctionnaires de justice). Il représente enfin le conseil de discipline
des magistrats du siège.
LA HAUTE COUR DE
JUSTICE
Elle est composée
de 24
juges
(12 députés et 12 sénateurs élus par leur
assemblée). Son rôle est de juger le président de la
République en cas d’accusation de “ haute trahison ”. Elle
n’a jamais fonctionné depuis le début de la Ve
République.
LA COUR DE JUSTICE DE
LA REPUBLIQUE
Créée en
1993, elle est chargée de juger les membres du gouvernement
accusés de crimes ou de délits dans l’exercice de leurs
fonctions. Elle est composée de 15 juges : 6 députés, 6
sénateurs et 3 magistrats.
LES
PARTIS POLITIQUES
Depuis la
naissance de la Ve République en 1958, la situation politique en France
s’est longtemps caractérisée par l’affrontement entre
partis de gauche et partis de droite. Avec l’apparition, dans les
années 80, de partis écologistes et d’extrême droite,
le paysage politique s’est sensiblement transformé.
De gauche ...
Le Parti socialiste
(PS) :
Le PS est né en juin
1971,
à l’instigation de François Mitterrand.
Son audience va
rapidement grandir dans l’opinion et, en 1981, il va aider F.
Mitterrrand à devenir président de la République, avant de remporter les
élections législatives
De 1981 à 1986, il a la majorité
absolue
des sièges à l’Assemblée nationale. Il la perd en
1986, mais retrouve une majorité relative en 1988 après la
réélection de de F. Mitterrrand.
En 1993, il subit une lourde
défaite, avant de l’emporter nettement en 1997.
Avec son ancien
responsable, Lionel Jospin, à la tête du gouvernement, et la
majorité à l’Assemblée nationale, avec leurs
partenaires de gauche, le PS est actuellement, le premier parti de France. Il est
aujourd’hui dirigé par François Hollande. Partisan
d ’un socialisme “ orthodoxe ” de sa
création à 1984, le PS s’est depuis orienté vers une
forme de social-démocratie “ à la
française ”.
Le Parti communiste
français (PCF) :
Le PCF est né en 1920. De1947 à 1981,
il est avant tout un parti d’opposition.représentant
environ 20%
de l’électorat. Aux élections législatives de 1981,
il perd une partie de ses électeurs, mais participe au gouvernement avec
quatre ministres.
En 1986,
avec la défaite de la gauche, il tombe au-dessous de 10%
d’électeurs (9,7%). Il remonte à 11,3% en 1988, mais ne
recueille que 9,1%
en 1993.
En 1994, il se choisit un nouveau responsable, Robert Hue, qui succède
à Georges Marchais, à la tête du Parti depuis
vingt-deux ans. Aux élections législatives de 1997, il obtient 36
sièges
de députés et quatre de ses membres entrent dans le gouvernement de
Lionel Jospin. A la différence de la plupart des ses homologues dans le
monde, le PCF a conservé son étiquette
“ communiste ”.
Les Verts :
Désormais membres
de la majorité de gauche, après un accord avec le PS, les
Verts ont six députés à l’Assemblée
nationale et sont représentés au gouvernement par, le ministre
de l’Environnement,. Dominique Voynet. Leur soutien est cependant critique : sur
un certain nombre de questions (le nucléaire, l’Europe, le mode de
scrutin...), ils sont en désaccord avec le gouvernement et le PS, ce qui
pourrait les conduire à la rupture.
... à droite
Le Rassemblement pour
la République (RPR) :
Héritier du
gaullisme, le RPR est issu de plusieurs mouvements politiques qui, depuis la
Libération, se sont réclamés d’ “ une certaine idée
de la France ”
(Charles De Gaulle).
Créé par Jacques
Chirac
qui fut son président jusqu’en 1995, le RPR est
aujourd’hui dirigé par Philippe Séguin. Le RPR s’efforce
de rassembler les Français appartenant aux diverses couches sociales du pays. Il devrait
dorénavant s’appeler simplement le Rassemblement. Soucieux de
l’indépendance de la France, il est réservé, sinon
hostile, à tout ce qui, notamment au sein de l’Union
européenne, peut affaiblir la souveraineté nationale.
L’Union pour la
démocratie française (UDF) :
L’UDF est
née en 1978
pour soutenir l’action de Valéry Giscard d’Estaing, alors président
de la République. Elle se définit comme un mouvement
“ centriste, libéral, européen ”. Son président est
François Léotard.
L’UDF
fédère plusieurs formations, notamment :
- Force Démocrate (FD), qui milite en
faveur d’une “ démocratie sociale, pour la construction
d’une Europe politique, pour une société de
responsabilité et de solidarité ”. Son
président est François Bayrou.
- Démocratie
libérale
(DL), qui se prononce pour une “ démocratie moderne,
libérale et généreuse ”. Son président
est Alain Madelin.
L’UDF est le
second groupe parlementaire de l’opposition.
...et à
l’extrême droite
Le Front national
(FN) :
Refusant
l’étiquette
d’“ extrême-droite ”, le FN se définit
comme “ la droite nationale, sociale et populaire ”. Il a
été fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen qui en est toujours le
président. Ne représentant
pendant dix ans que moins de 1% de l’électorat, il
n’a cessé depuis de progresser pour obtenir 15% des voix aux
élections législatives de 1997. Mais, les partis de droite lui
refusant toute alliance, il n’a qu’un seul député. La lutte contre
l’immigration, la “ préférence nationale et la
sécurité des Français, le refus de l’Europe de
Maastricht et de la mondialisation sont ses principaux arguments politiques.
L’ADMINISTRATION
DU TERRITOIRE
L’administration
du territoire comprend quatre niveaux : l’Etat, les communes, les
départements et les régions. Les communes, départements et
régions sont à la fois des circonscriptions administratives de
l’Etat et des collectivités territoriales
décentralisées.
LES COMMUNES
Elles sont environ 36
500 et constituent le
premier niveau, la base de l’organisation administrative du territoire.
Elles peuvent être un petit village (65% d’entre elles ont moins de
500 habitants) ou une grande ville (38 ont plus de 100 000 habitants). A
l’exception de Paris, Lyon et Marseille qui ont un statut particulier,
chaque commune est administrée par un conseil municipal, dirigé par le
maire. Le conseil municipal
est une assemblée dont les membres sont élus pour six ans au
suffrage universel. Leur nombre est proportionnel à la population de la
commune. Le rôle du conseil municipal est de gérer les affaires de
la commune, sous la direction du maire et ses adjoints qui ont été
élus par l’ensemble des conseillers municipaux. Le maire est
également le représentant de l’Etat.
Les fonctions du
maire
sont nombreuses, par exemple :
- il fait appliquer les
décisions du conseil municipal ;
- il prépare et
fait exécuter le budget de la commune ;
- il élabore et
fait publier les textes municipaux qui règlent la vie de la commune ;
- il nomme le personnel
communal et le dirige ;
- il assure
l’ordre, la sécurité et la tranquilité, etc.
En tant que représentant
de l’Etat :
- il est officier de
police judiciaire,
c’est
à dire constate les infractions à la loi et reçoit les
plaintes ;
- il est officier de
l’état-civil, c’est à dire célèbre les
mariages, reçoit les déclarations de naissances et de
décès ;
- il publie et fait
exécuter les lois et décisions du gouvernement ;
- il collabore avec les
services de l’Etat pour organiser les élections ;
- il préside
généralement les commissions qui gèrent les
hôpitaux, les écoles, etc.
LES DEPARTEMENTS
Ils sont 100, dont 96 en métropole et 4 outre-mer.
Ils sont à la
fois division administrative du
territoire et collectivité territoriale.
En tant que division
administrative du territoire, ils sont le siège d’administrations
de l’Etat, les préfectures de département, et de directions
départementales dépendant des différents
ministères.
Le représentant
de l’Etat dans les départements est le préfet de
département, qui
peut être aussi préfet de région. Il est nommé par
le gouvernement et a pour fonctions :
- d’assurer le
respect de l’ordre public et de la sécurité, et dispose
donc de la police ;
- de diriger les
services de l’Etat ;
- de veiller à
l’exécution des lois et des ordres du gouvernement ;
- de contrôler la
légalité des actes des collectivités territoriales.
En tant que
collectivité territoriale, les départements sont
administrés par une assemblée de représentants élus
: le conseil général. Le président du conseil
général, élu par les conseillers, dirige
l’administration départementale, prépare et exécute
les décisions du conseil, est responsable des dépenses et des
recettes, exerce le pouvoir de police et représente le
département en justice. Les conseillers généraux sont élus pour
six ans renouvelables, dans le cadre des cantons (ce sont les élections
cantonales).
Chaque canton (deux au minimum par département) élit un
conseiller général. Le nombre de conseillers dépend du
nombre d’habitants du département.
Les fonctions du
conseil général :
- il vote le budget du
département et fixe notamment le montant des impôts locaux.
- il gère le
patrimoine départemental (collèges, voies publiques,
forêts...) ;
- il est responsable de
l’action sanitaire et sociale (environ 30% du budget) ;
- il veille à
l’entretien et à l’amélioration de la voirie (routes,
chaussées, ponts...) et des bâtiments ;
- En matière
d’éducation et de culture, il a la charge des collèges
(construction, équipement...) , des musées, bibliothèques
et archives départementales.
- Il exerce
également une importante action économique (financement de l’équipement
rural, aide aux entreprises, primes à l’emploi...).
Il peut enfin
subventionner des établissements publics (chambres de commerce et
d’industrie, instituts universitaires...).
LES RÉGIONS
Les régions
telles que nous les connaissons aujourd’hui ont été
créées par la loi de décentralisation de 1982. Elles sont au nombre
de 22
en France métropolitaine et 4 outre-mer. Elles sont gérées
par un conseil régional , élu pour six ans au suffrage
universel. Les conseils régionaux ont à leur tête un
président,. élu
par les conseillers. Ceux-ci sont assistés d’un comité
économique et social, composé de représentants des entreprises,
des organisations syndicales, des professions libérales et des
associations régionales. La Corse dispose d’un statut particulier avec une
assemblée et des compétences plus larges. Les principaux domaines
de compétence des régions sont : l’aménagement du
territoire, les transports, le développement économique, la
formation professionnelle continue, la planification, la construction,
l’équipement et les dépenses de fonctionnement des
lycées, les pôles de recherche, les archives et les musées.
Dans tous ces domaines, elles disposent du plein pouvoir de décision, l’Etat,
représenté par le préfet, conservant les domaines de la
défense, de la justice, des affaires étrangères, de
l’enseignement supérieur. Elles ont quatre sources de revenus : les impôts
directs (taxes d’habitation, foncière, professionnelle) et
indirects (taxes sur les permis de conduire et les cartes grises), les subventions
de l’Etat et les emprunts. Si les budgets des régions sont moins
importants que ceux des départements et des communes, ils sont
néanmoins en forte augmentation depuis quelques années. Ils
permettent ainsi la réalisation de projets concernant l’agriculture,
l’environnement, le développement social des quartiers, les
hôpitaux, les ports, le patrimoine culturel, les sports... Mais ces
projets peuvent entraîner d’importantes hausses
d ’impôts. 65% de leur budget sont consacrés à
des dépenses d’investissement (enseignement et formation,
transports...) et 35% à des dépenses de fonctionnement.
LA
JUSTICE
Avec la police et
l’armée, la justice assure l’ordre public, fondé sur
le respect et l’application des lois.
L’ORGANISATION
DE LA JUSTICE
On distingue la justice
civile et
la justice
pénale.
La justice civile
Elle traite des rapports
entre les particuliers (affaires personnelles ou mobilières). Dans les
procès, les plaignants, assistés de leur avocat, peuvent
obtenir des dommages et intérêts, mais il ne peut y
avoir de condamnations (amendes ou emprisonnement).
Les procès ont
lieu devant deux sortes de juridiction : les tribunaux d’instance et les cours
d’appel.
Les audiences sont publiques sauf dans certains cas (divorce, reconnaissance
d’enfants, etc.).
La justice
pénale
Elle a pour rôle
de faire appliquer les lois.
Il existe
également deux types de juridiction : les tribunaux d’instance et
les cours d’appel. Parmi les premiers, les tribunaux de police jugent les
contraventions
(excès
de vitesse, stationnement interdit...).
Ils peuvent prononcer
des amendes et des peines d’emprisonnement de deux mois au maximum.
Les tribunaux
correctionnels
jugent
les délits
(vol
sans arme, escroquerie...). Les peines peuvent aller de travaux
d’intérêt général jusqu’à dix ans
d’emprisonnement.
Les cours
d’assises
jugent les crimes
(vol à main armée, meurtre...). Les peines peuvent aller
jusqu’à trente ans d’emprisonnement.
Il existe
également des cours d’appel chargées d’examiner les
recours contre les décisions prises par les tribunaux correctionnels.
Les audiences sont
publiques, sauf dans les tribunaux pour enfants.
LE FONCTIONNEMENT DE
LA JUSTICE
Il repose sur un corps
de fonctionnaires, les magistrats. On distingue :
- les magistrats assis ou du siège qui sont chargés
de
rendre la justice : ils sont juges et présidents des différents
tribunaux. C’est parmi eux que sont choisis les juges
d’instruction.
Ces magistrats sont
assistés des avocats qui conseillent les personnes qui ont affaire
à la Justice, les assistent et les défendent devant les
tribunaux.
- les magistrats debouts ou ministère
public
(le
“ parquet ”). Ils sont les gardiens de l’ordre
public et sont chargés de demander l’application de la loi au nom
de la société et du gouvernement.
Ce sont les procureurs, les avocats généraux et les substituts.
Ils sont assistés
de greffiers,
chargés de prendre note des jugements, et d’huissiers chargés de les
exécuter.
Les magistrats sont
formés et recrutés à l’Ecole nationale de la
magistrature.
L’ACTION DE LA
JUSTICE
Lorsque la justice est
saisie d’une affaire, c’est le procureur de la République qui ordonne une
enquête qu’ il confie à la police judiciaire. Il peut classer l’affaire
“ sans suite ” ou envoyer le ou les auteurs du
délit ou du crime devant les tribunaux. S’il y a incertitude, il
fait poursuivre l’enquête par le juge d’instruction qui va interroger la ou
les personnes “ mises en examen ” (suspectées). Si le
juge l’estime nécessaire, il y aura un procès devant le
tribunal compétent.
Les tribunaux comprennent
trois magistrats, un président et deux assesseurs (assistants) et un jury composé de neuf
membres tirés au sort parmi les citoyens français
âgés d’au moins 23 ans (les affaires de terrorisme sont
exclusivement jugées par des magistrats professionnels). La personne
jugée est obligatoirement assistée d’un avocat. Au cours de
l’audience
du procès devant une cour d’assises, par exemple, l’accusé est interrogé
par le président, puis on entend les témoins et les plaidoiries
du substitut et des avocats. Ensuite, le tribunal se retire pour
délibérer, avant de rendre son jugement.
6. PORTRAIT DE LA FRANCE
LE PAYS
Située
à la pointe occidentale de l’Europe, la France a la forme
d’un hexagone délimité en grande partie par des mers et des
montagnes. Elle se caractérise par la diversité de son relief, de
ses climats, de ses paysages et de ses types d’habitation.
La France possède
5 500 km de
frontières
: à l’ouest, 2 075 km de frontières maritimes sur la Manche
et l’Océan atlantique et, au sud, 625 km sur la Méditerranée.
Elle a également 2 800 km de frontières terrestres, dont 1 000
sont des massifs montagneux (Alpes et Pyrénées), et 195 km de
frontière fluviale avec le Rhin.
Avec 550 000 km2 de superficie, elle est le pays le
plus étendu de l’Europe occidentale. Elle est entourée de
plusieurs Etats : au nord, la Belgique et le Luxembourg ; à l’est,
l’Allemagne et la Suisse ; au sud-est l’Italie, et au sud-ouest
l’Espagne.
Son relief est très
varié, on y trouve :
- des plaines (Beauce, Brie, dans le
Bassin parisien, Flandre au nord, Landes au sud-ouest dans le Bassin aquitain)
et des plateaux
(Ardennes au nord-est et Massif armoricain à l’ouest).
- des chaînes de montagnes de moyenne altitude (1
200 à 1 800 m) comme le Massif central, les Vosges, le Jura ou
d’altitude élevée (3 000 à 4 000m) comme les
Pyrénées et les Alpes que domine le plus haut sommet
d’Europe, le Mont Blanc (4 807 m).
- des côtes aux longues plages de
sable fin et de dunes (Nord, Vendée, Landes, Languedoc) et
d’autres rocheuses et escarpées (Bretagne, Côte
d’Azur, ouest de la Corse).
Plusieurs grands fleuves
irriguent
le pays, dont : la Seine (775 km), la plus importante voie fluviale ; la
Loire (1 010 km), le plus long mais peu navigable ; le Rhône, qui prend
sa source en Suisse à 1 800 m d’altitude, s’étend en
France sur 520 km où il est entrecoupé de nombreux barrages et
centrales hydro-électriques ou nucléaires.
Quatre types de climat prédominent : le
climat océanique, avec des hivers doux et des étés frais, des
pluies fréquentes en toutes saisons ; le climat continental, avec des hivers froids
et des étés chauds, des pluies moyennes ; le climat de montagne, avec des hivers
très froids et longs, de la neige, des étés parfois chauds
mais souvent pluvieux ; le climat méditerranéen, enfin, avec des hivers
doux, des étés chauds et secs, des pluies parfois violentes.
Mais, dans l’ensemble, le climat de la France est un des plus
tempérés d’Europe.
Les divers types
d’habitation
correspondent à la variété des paysages et des climats.
Cette variété est essentiellement apparente dans les zones
rurales, avec des maisons très différentes selon
qu’elles se trouvent dans des villages regroupés près des
champs ou perchés sur des collines, qu’elles constituent un hameau
ou une ferme isolée. Maisons à ras du sol (Est, Centre,
Sud-Ouest), en hauteur (Midi méditerranéen), à cour
ouverte (Ouest) ou fermée (nord du Bassin parisien et Centre), toutes
sont représentatives d’une région et de son histoire.
Si les grandes métropoles et leurs banlieues, qui concentrent
désormais environ 80% de la population (95% en région
parisienne), ne se différencient guère, avec leurs grands
ensembles
et leurs cités, les villes moyennes ou petites, les plus nombreuses,
conservent souvent leurs caractéristiques régionales. Les centres-villes conservent encore des
maisons de pierre et de bois, héritées du Moyen Âge, de
somptueuses demeures rappellent les grandes heures des XVIIe et XVIIIe
siècles, tandis que de majestueux immeubles du XIXe siècle sont
les témoins des débuts du grand mouvement d’urbanisation,
symbole de la France moderne.
Langue de la
diplomatie mondiale et des cours européennes du XVIIe au XIXe
siècle, le français est aujourd’hui la langue officielle de
la République et la langue maternelle de 70 millions de francophones.
Mais il existe également en France des langues régionales,
minoritaires mais cependant étudiées et, parfois,
parlées.
Quelques points
d’ histoire
842 : premier texte
écrit en français (le Serment de Strasbourg).
1539 : le roi François
Ier ordonne que le français soit employé à la place du
latin dans les textes de justice.
1606 : parution du premier
dictionnaire de la langue française.
1635 : création de
l’Académie française qui fixe les règles de la
langue.
1714 : le français
est reconnu comme langue diplomatique.
An II : une loi impose le français dans
la rédaction de tout texte public.
1832 : le roi Louis-Philippe
rend obligatoire la connaissance de l’orthographe pour accéder aux
emplois publics.
1881-1886 : le ministre de
l’Instruction publique, Jules Ferry, crée l’enseignement
gratuit, laïc et obligatoire.
1975 : loi relative à
l’emploi de la langue française en France.
1992 : “ La
langue de la République est le français ”, ce principe
est désormais inscrit dans la Constitution.
1994 : une nouvelle loi sur
l’emploi de la langue française en France remplace celle de 1975.
D’hier à
aujourd’hui
Au cours de sa longue
histoire, notre langue a été à la fois imposée par
des monarques et des ministres et défendue par des écrivains et
des linguistes. Au moment de la Révolution de 1789, seulement la
moitié
des Français parlaient la langue nationale. L’autre
moitié de la population parlait ce qu’on appelait alors des patois (aujourd’hui
“ langues régionales ”). Les responsables politiques
ont donc voulu que le français soit appris par tous à
l’école primaire. Mais, en fait, il faudra attendre 1850, puis
1883, avec les lois de Jules Ferry, pour que l’usage du français
soit obligatoire
dans toutes les écoles. A la veille de la Première Guerre
mondiale, si les patois n’ont pas disparu, le français est
utilisé partout dans le pays.
La première loi
sur l’utilisation de la langue française sera votée
soixante ans plus tard. Vingt ans après, le français sera reconnu
par la Constitution comme “ langue de la République ”. Puis, en
1994, une seconde loi remplacera celle de 1975. Cette loi a pour objectif de
maintenir vivante la langue française et d’aider les
Français à l’utiliser et à la faire utiliser dans
leur vie privée et professionnelle.
La
langue est considérée par les pouvoirs publics comme un
élément fondamental de la culture, patrimoine et du rayonnement
de la France dans le monde.
Si la
“ politique de la langue ” (nationale) est une
priorité de l’Etat, celui-ci s’efforce de maintenir vivantes
les diverses langues régionales qui existent en France. Breton, corse,
occitan, basque et catalan, sont des langues enseignées à
l’école primaire (plus de 250 000 élèves les
étudient) et qui donnent lieu à des diplômes
d’enseignement (CAPES). D’autres langues, comme l’alsacien et
le flamand, peuvent également être étudiées et sont
parlées par une partie, plutôt âgée, de la population
de ces régions.
Le peuplement de
la France est le résultat d’apports ethniques successifs qui ,
tout au long de son histoire, en ont fait d’abord une des nations les
plus peuplées du continent européen, puis, au cours de ce
siècle, une des plus diversifiées. En témoignent notamment
la diversité d’origines de ses noms de familles.
Un peu
d’histoire
Aux origines de la France, sa
population est essentiellement composée de Celtes, plus connus, au
début de notre ère, sous le nom de Gaulois. Le territoire de la
Gaule est alors envahi par les Romains qui s’y installeront durablement et fonderont la
civilisation gallo-romaine. Au Ve siècle, leur succèderont des Germains, et plus
particulièrement des Francs qui donneront son nom définitif au pays.
D’autres invasions suivront, notamment au Xe siècle, celle des Normands venus du Nord de
l’Europe.
Si tout au long de son
histoire, la France a souvent été une terre de conquête,
puis d’accueil pour des populations d’origines très diverses, attirées par
son rayonnement, son hospitalité ou sa générosité,
elle a connu, au cours du XXe siècle, des flux d’immigration très importants.
A partir des années 30 sont ainsi arrivés sur le sol
français des immigrés en provenance d’Italie et de Pologne,
puis, après la guerre, d’Espagne et du Portugal, au début
des années 60 d’Afrique du Nord, puis d’Afrique noire, et,
plus récemment, de Turquie et d’Asie. Les premiers courants
migratoires étaient souvent constitués de réfugiés
politiques, tandis que les seconds comprenaient essentiellement des personnes
qui venaient en France pour travailler.
Aujourd’hui
Au 1er janvier 1998, la
population totale de la France est de 58 722 571 personnes, dont 30 133
470 femmes et 28 589 101 hommes. Comme c’est le cas depuis 1975,
l’accroissement de la population en 1997 est resté faible (0,5% par an), en raison
notamment de la baisse continue de la natalité (725 000 naissances en
1997, contre 735 000 en 1996 et 805 000 en 1981).
Sur l’ensemble de
cette population, on compte entre 3,5 et 4 millions d’étrangers, chiffre à peu
près stable selon les estimations officielles. Les étrangers en
provenance de pays européens, qui étaient autrefois les plus
nombreux (54% en 1975), sont désormais minoritaires (36% en 1990). Les
Italiens, Espagnols, Portugais ont été progressivement
remplacés par des Maghrébins (Algériens,
Marocains,Tunisiens), des ressortissants des anciennes colonies d’Afrique
noire, des Turcs et des Asiatiques (Vietnam, Laos, Cambodge).
Cette transformation de
la population étrangère en France a été
favorisée par le regroupement familial qui, depuis 1974,
autorise la présence de femmes et d’enfants venus rejoindre le
chef de famille. Cette population, plus jeune que la population
française, mais qui demeure majoritairement masculine, vit
essentiellement dans le Nord, l’Ile-de-France, les régions
Rhône-Alpes et Provence -Alpes-Côte d’Azur.
La présence de
ces communautés étrangères plutôt jeunes
n’empêche pas le vieillissement progressif de la
population française : les personnes de plus de 65 ans
représentent actuellement 15,6% de l’ensemble, contre 11%
après la guerre.
Noms de familles
La plupart de ces noms
trouvent leur origine au Moyen Âge, entre le IXe et le Xe siècle,
lorsque les surnoms, hérités en même temps que la
propriété d’un domaine, s’ajoutent au nom de
baptême. Ils deviennent définitifs en 1539 quand est
institué le registre d’état civil où doivent
figurer obligatoirement le prénom et le nom de famille.
Ces noms évoquent
:
l’histoire ou les
différentes phases du peuplement du pays : ils sont d’origine grecque (Philippe), latine
(Antoine), biblique (Adam), germanique (Girard) ;
la
géographie
: noms de provinces (Lebreton), de lieux (Montagne), d’habitations
(Dumas), d’arbres (Pommier) ;
la
société : noms de métiers (Meunier), de situation
(Lemaître), de parentés (Cousin) ;
les
individus :
noms soulignant certaines caractéristiques physiques (Leblond) ou
morales (Lesage), des défauts (Boivin), des ressemblances avec des
animaux (Lechat).
7. L’ÉDUCATION ET LA FORMATION
Ecole maternelle,
école primaire, collège , telles sont les étapes de la scolarité
de tous les jeunes Français. Certains d’entre eux, de plus en plus
nombreux, vont au lycée et passent le baccalauréat. Les autres se
dirigent ver l’enseignement professionnel et la vie active.
L’ENSEIGNEMENT
PRÉ-SCOLAIRE
L’enseignement
pré-scolaire, plus connu sous le nom d’école maternelle, est facultatif et gratuit. Il s’adresse
à tous les enfants, français et étrangers,
âgés de 2 à 6 ans, mais ceux de 2 ans ne sont admis que dans la
limite des écoles et des classes disponibles (près de 40%). A partir
de 3 ans, tous les enfants sont désormais accueillis (ils
n’étaient que 36% en 1960). Selon le ministère de
l’Education nationale, l’objectif général de
l’école maternelle est de “ développer toutes
les possibilités de l’enfant afin de lui permettre de former sa
personnalité et de lui donner les meilleures chances de réussir
à l’école élémentaire et dans la vie en le
préparant aux apprentissages ultérieurs. ” Selon leur
âge et leur rythme d’apprentissage, les enfants sont
regroupés en trois sections : “ petite ”,
“ moyenne ” et “ grande ”.
Un véritable
programme d’enseignement a été mis en place depuis 1995,
avec “ des objectifs précis et des apprentissages
structurés ”. Tout au long des 26 heures hebdomadaires, c’est
l’apprentissage de la langue qui est privilégié :
maîtrise de l’oral et initiation à l’écrit. La
sensibilité , l’imagination, la capacité de créer
sont également développées, notamment par l ’éducation
artistique.
Environ 20 000 écoles
maternelles accueillent plus de 2 millions d’élèves
L’ENSEIGNEMENT
ÉLÉMENTAIRE
L’enseignement
élémentaire, ou école primaire, est obligatoire et gratuit, pour tous les enfants
à partir de 6 ans. L’enseignement dure en moyenne cinq ans,
c’est à dire jusqu’à 11 ans. Il peut être
augmenté (redoublement) ou diminué (saut de classe), en fonction
du niveau de connaissances des élèves. Les cinq années se
répartissent en deux cycles : le cycle des apprentissages fondamentaux, commencé la
dernière année (“ grande section ”)de
l’école maternelle, et qui se poursuit durant les deux
premières années de l’école primaire : cours
préparatoire (CP) et cours élémentaire 1ère
année (CE1) ; puis, le cycle des approfondissements qui comprend les trois
années suivantes : cours élémentaire 2e année
(CE2), cours moyen 1ère année (CM1) et cours moyen 2e
année (CM2). Comme pour l’école maternelle, la
scolarité est de 26 heures par semaine.
De nouveaux
programmes nationaux
ont été établis en 1995. Pour le cycle des apprentissages
fondamentaux,
ils mettent d’abord l’accent sur le français (9 heures
hebdomadaires)et les mathématiques (5 h), puis sur l’histoire,
la géographie,
l’éducation civique, les sciences et technologies (4 h),
l’éducation atistique, physique et sportive (6 h). Le cycle des approfondissements
poursuit
ces apprentissages en vue de la scolarité au collège, avec des
horaires à peu près identiques. Une heure et demie peut
être consacrée à un enseignement de langues vivantes.
L’école
française publique étant laïque, il n’y a pas
d’enseignement religieux, sauf dans les départements du Haut-Rhin,
du Bas-Rhin et de la Moselle qui ont conservé un statut spécial
hérité du passé.
L’ENSEIGNEMENT
SECONDAIRE
LE COLLÈGE
Appelé collège
unique
depuis 1975, il accueille tous les élèves issus de
l’enseignement élémentaire, au plus tard lorsqu’ils
ont 12 ans.
L’enseignement dure quatre ans et correspond aux classes de 6e, 5e, 4e et 3e.
L’objectif du collège est de donner aux élèves une formation
générale leur permettant d’acquérir les savoirs et
savoir-faire fondamentaux qui constituent une culture commune, et de les
préparer aux différentes formations qui suivent les études
au collège.
Le collège est
organisé en trois cycles pédagogiques :
- le cycle
d’adaptation,
c’est à dire la classe de 6e, transition entre
l’école et le collège. Il est destiné à
renforcer ce qui a été appris à l’école et
à initier les élèves aux disciplines et méthodes de
l’enseignement secondaire.
- le cycle central, qui correspond aux
classes de 5e et de 4e a pour but d’approfondir les connaissances et les
méthodes de travail des élèves.
- le cycle
d’orientation, la
classe de 3e, complète ce qui a été acquis et
prépare à la poursuite de l’enseignement
général, technologique ou professionnel.
Le type
d’enseignement choisi dépend de l’orientation prise par chaque
élève, avec l’aide et les conseils de personnels
spécialisés.
Les disciplines enseignées au
collège sont le français, les mathématiques, une langue
vivante étrangère, l’histoire, la géographie et
l’éducation civique, les sciences de la vie et de la terre, la
technologie, les enseignements artistiques (arts plastiques et éducation
musicale), l’éducation physique et sportive, soit au total un
horaire de 23-24 heures, auxquelles s’ajooutent deux heures
d’études dirigées. Les élèves qui ont des
difficultés particulières peuvent bénéficier
d’un enseignement de consolidation. L’ensemble de ces disciplines est
enseigné tout au long des quatre années du collège, avec
quelques lègères modifications d’horaires et de nouvelles
matières. En classe de 5e est introduit l’enseignement de la
physique-chimie et de la technologie. En 4e, l’enseignement
d’une deuxième langue vivante, étrangère ou régionale, devient obligatoire. Les
élèves peuvent également choisir facultativement une
langue régionale, le latin ou la technologie. En 3e, un enseignement
d’économie complète celui d’histoire et
géographie et l’étude de la biologie-géologie est
introduite. Dans certains cas, les élèves
intéressés par le domaine professionnel peuvent choisir une 3e
technologique, des classes leur pemettant de recevoir un enseignement de
musique, de danse ou de sport, ainsi que des sections bilingues,
internationales ou européennes. A l’issue de la classe de 3e, les
élèves s’orienteront vers le lycée d’enseignement
général, technologique ou professionnel.
LE LYCEE
D’ENSEIGNEMENT GENERAL ET TECHNOLOGIQUE
Ce lycée
prépare en trois ans (classes de seconde, première,
terminale) au baccalauréat général, au baccalauréat
technologique et au brevet de technicien. Les études sont
organisées en deux cycles :le cycle de détermination (la classe de seconde
générale et technologique) et le cycle terminal (classes de
première et terminale).
- Le cycle de
détermination
La classe de seconde est
destinée à permettre aux élèves de préparer
leur orientatioin vers un type (une série) de baccalauréat. Les disciplines
enseignées sont communes, avec un horaire et un programme identiques. Ce
sont le français, les mathématiques, la physique-chimie, les
sciences de la vie et de la terre ou la technologie des systèmes
automatisés, la première langue vivante étrangère,
l’histoire-géographie, l’éducation physique et
sportive. Les élèves doivent obligatoirement choisir deux options
et peuvent suivre des enseignements facultatifs de langue,
d’activités artistiques ou sportives.
Le cycle terminal
Après la classe
de seconde générale ou technologique, les élèves
peuvent choisir entre :
- trois séries
générales : L (littéraire), ES (économie et
sociale), S
(scientifique)
- quatre séries
technologiques : STT (sciences et technologies tertiaires), STI (sciences et
technologies industrielles), STL (sciences et technologies de laboratoire), SMS (sciences
médico-sociales) ;
- la préparation
de baccalauréats technologiques spécifiques : hôtellerie,
techniques de la musique et de la danse ;
- la préparation
du brevet de technicien qui donne une qualification spécialisée .
Elle comprend des
enseignements généraux communs et des enseignements
professionnels et technologiques spécifiques. Les élèves
qui ont obtenu ce brevet peuvent entrer dans la vie active ou poursuivre des
études en sections de techniciens supérieurs ou en Institut
universitaire de technologie.
Le
baccalauréat
La réussite
à cet examenqui intervient à l’issue de la classe
terminale, permet de
poursuivre des études supérieures. Il est organisé selon
les différentes séries et comprend des épreuves
écrites et orales obligatoires et des épreuves facultatives.
LE LYCÉE PROFESSIONNEL
Le certificat d’aptitude
professionnelle (CAP)
Le CAP a pour objectif
de donner une qualification permettant d’exercer un métier. Il
s’adresse aux élèves orientés du collège vers
le lycée professionnel après la classe de 3e.
Les études
comportent :
- des enseignements
généraux (14 h 30 à 16 h par semaine) destinés
à donner aux élèves les bases d’une culture
axée sur le monde moderne et adaptés aux besoins professionnels.
- des enseignements
technologiques et professionnels (12 à 17 h par semaine) correspondant
au métier choisi. Ils alternent les cours théoriques, les
exercices pratiques et d’application en atelier ou en bureau.
- des périodes de
formation en entreprise.
Le CAP se prépare
en trois ans.
Le brevet
d’études professionnelles (BEP)
Le BEP donne une
qualification professionnelle d’ouvrier ou d’employé
qualifié. Sa formation est donc plus approfondie que celle du CAP et
dure deux ans pour les élèves issus de la classe de 3e du
collège.
Comme pour le CAP, les
élèves suivent :
-des enseignements
généraux (14 à 22 h), mais plus axés sur la vie
professionnelle.
- des enseignements
technologiques (16 à 20 h) communs correspondant à un même
secteur professionnel et spécialisés selon le métier
choisi.
- des périodes de
formation en entreprise, dont certaines font partie de l’examen.
Les élèves
qui ont obtenu le BEP peuvent entrer dans la vie professionnelle ou poursuivre
des études vers un baccalauréat professsionnel ou technologique.
Le
baccalauréat professionnel
Il se prépare en
deux ans (classes de première et de terminale professionnelle.
A la différence
du baccalauréat technologique, c’est d’abord un
diplôme préparant à la pratique d’un métier,
même s’il permet de suivre des études universitaires.
Il correspond à
une formation de qualification appliquée à un métier. Il
existe actuellement 40 spécialités. Il est réservé
en priorité aux titulaires d’un CAP ou d’un BEP.
Les études (30 h par semaine) comprennent des
enseignements professionnels, technologiques et scientifiques , des
enseignements généraux et une formation en entrepprise, de 16
à 20 semaines sur deux ans.
En France,
l’enseignement supérieur comprend à la fois des
universités, des établissements spécialisés et des
Grandes Écoles. L’ensemble accueille 2,2 millions
d’étudiants qui suivent les cours de 70 000 enseignants.
LES
UNIVERSITÉS
Elles sont 84, dont 14 dans la région
parisienne, qui regroupent plus de 800 UFR (unités de formation et de
recherche).
L’enseignement
universitaire est organisé en trois cycles successifs :
le premier cycle (deux
ans) est un cycle de formation générale et d’orientation.
Il prépare au DEUG (diplôme d’études
universitaires générales) qui compte de très nombreuses
options.
le deuxième cycle
(un an ou deux) est un cycle d’approfondissement et de
spécialisation qui propose des formations générales et des
formations à finalités professionnelles. Il est sanctionné
par la licence
et la maîtrise, diplômes qui permettent de passer les concours de
la Fonction publique. Il existe également des maîtrises à
finalités professionnelles.
le troisième
cycle (un à cinq ans) est un cycle de haute spécialisation et de
formation à la recherche.
Après une ou deux
années, les étudiants peuvent passer un DEA (diplôme
d’études approfondies), orienté vers la recherche, ou un DESS (diplôme
d’études supérieures spécialisées), à
finalités professionnelles.
Ensuite, divers
doctorats ouvrent à l’enseignement universitaire et à la
recherche.
Les études de
santé
Le diplôme
d’Etat de docteur en médecine s’obtient après au moins
huit ans d’études. Elles se répartissent sur trois
cycles.
Le premier dure deux
ans, avec un concours très difficile pour passer de première en
deuxième année.
Le second est de quatre
ans et, pour le troisième, les étudiants choisissent entre la médecine générale (deux ans), une spécialisation (deux à cinq
ans) ou la recherche.
Les étudiants qui
réussissent le concours à la fin de la première
année peuvent entreprendre des études de chirurgie dentaire qui durent cinq ans.
Les études de
pharmacie
s’étendent sur six ans, avec également un concours à
l’issue de la première année.
LES
CLASSES PRÉPARATOIRES ET LES GRANDES ÉCOLES
Les classes
préparatoires sont “ littéraires ”,
“ scientifiques ” ou “ économiques ”.
- Les “ prépas ”
littéraires préparent en deux ans aux concours
d’entrée dans les écoles normales supérieures.
- Les
“ prépas ” scientifiques préparent en deux
ans aux concours d’entrée des grandes écoles
d’ingénieurs. Les “ prépas ”
économiques préparent en deux ans au concours
d’entrée dans les grandes écoles de commerce.
Les grandes écoles accueillent les étudiants qui,
après deux années de classes préparatoires, ont
réussi le concours d’entrée. Ils peuvent être admis
dans :
- les écoles
normales supérieures, qui forment des enseignants de haut niveau et des chercheurs
en lettres, sciences humaines, économie et sciences.
-
l’École des Chartes, qui prépare en quatre ans aux
responsabilités de conservateurs du patrimoine national.
- les écoles
militaires
(École interarmes de Saint-Cyr, École navale, École de
l’air) forment en quatre ans les futurs officiers de l’armée
française.
- les écoles
d’ingénieurs, qui forment en trois ans les cadres scientifiques et
techniques des entreprises dans tous les grands domaines (agriculture,
bâtiment et travaux publics, chimie, électronique, ponts et
chaussées, etc.).
- les écoles
de commerce et de gestion, qui forment, également en trois ans, les futurs
cadres des entreprises publiques et privées, dans les domaines de la
gestion commerciale, administrative et financière.
- les instituts
d’études politiques (IEP) ou “ Sciences-Po ”, 9 “ grands
établissements ” d’enseignement supérieur qui
assurent une formation de trois ans en : économie et finances, politique
économique et sociale, communication et ressources humaines, service public,
relations internationales...
- l’École
nationale d’administration (ENA) accueille sur concours des étudiants souvent
diplômés de “ Sciences-Po ” . Ils
reçoivent pendant 27 mois la formation professionnelle (cours et stages)
des futurs hauts fonctionnaires.
Le président de
la République, Jacques Chirac, et le Premier ministre, Lionel Jospin,
sont issus de l’ENA.
LES AUTRES
ETABLISSEMENTS ET FORMATIONS
Les STS (sections de
techniciens supérieurs)
Dans les lycées,
ces filières post-baccalauréat préparent, en
deux ou trois ans, au BTS (brevet de techniciens supérieurs) dans
les professions industrielles ou commerciales, les activités de
services, etc. (au total 130 spécialités). La formation est pour
1/3 générale et 2/3 spécialisée. Elle comprend un
stage en entreprise de 8 à 12 semaines.
Les IUT (instituts
universitaires de technologie)
Rattachés aux
universités, les IUT préparent en deux ans après le
baccalauréat au DUT (diplôme universitaire de technologie)..
L’enseignement alterne formation générale et formation
spécialisée, avec un stage de 6 à 8 semaines en milieu
professionnel.
Il existe actuellement 82 IUT qui proposent 21
spécialités.
Les IUP (instituts
universitaires professionnalisés)
Au sein des
universités, les IUP proposent une formation technologique longue comportant une formation
en milieu professionnel, une initiation à la recherche et
l’enseignement de deux langues étrangères. Les
étudiants peuvent accéder à un IUP après un an
d’études universitaires. Ils ont la possibilité de suivre
une formation pendant trois ans, chaque année étant
sanctionnée par un diplôme national. L’ensemble de cette
formation est sanctionné par le titre d’ingénieur-maître.
Autres formations
professionnelles
Des diplômes
d’université, comme le magister, préparé
en trois ans après le DEUG, sont décernés dans des
domaines professionnels (gestion, communication...). Certaines
universités délivrent également des diplômes
d’ingénieur, à l’issue de trois ans d’études
à partir de Bac+2.
Les IUFM (instituts
universitaires de formation des maîtres)
Les IUFM forment les enseignants de
l’école maternelle au lycée : professeurs des
écoles
(les anciens instituteurs),
professeurs des collèges et des lycées. Les étudiants
des IUFM sont recrutés sur dossier et entretien au niveau de la licence
(Bac+2)Les études durent deux ans, avec un concours à la fin de
la première année
LES ENSEIGNANTS ET LES
ÉTUDIANTS
Les enseignants sont 70 000, dont 17
600 professeurs d’université (20%), 28 000 maîtres de
conférences
(40%), auxquels s’ajoutent des enseignants du secondaire (12 000) qui
travaillent dans le supérieur et des vacataires. 78% d’entre eux
exercent dans les universités, 11,9% dans les IUT et 9,9% dans les
Grandes Écoles et autres établissements
Les étudiants sont 2,2 millions, dont
1,5 million inscrits dans les universités. Les autres sont
étudiants ou élèves des STS (sections de techniciens
supérieurs), des IUT (instituts universitaires de technologie), des
classes préparatoires aux grandes écoles, des IUFM (instituts
universitaires de formation des maîtres), des grandes écoles,
notamment scientifiques et commerciales.
L’écologie
et la défense de l’environnement sont désormais une
priorité pour les pouvoirs publics, mais aussi une préoccupation
pour les Français
Quelques repères
C’est en 1971 qu’a été
créé le premier ministère de la Protection de la nature
et de l’environnement .
A partir de 1975, de nombreuses lois vont
être adoptées, montrant le souci du gouvernement et des
parlementaires de prendre désormais en compte l’écologie.
Les textes législatifs les plus importants portent sur la protection
de la nature, l’élimination des déchets, la qualité
des eaux (de consommation et de baignade), la pollution de la mer, la
protection de la montagne, la protection, l’aménagement et la mise
en valeur du littoral, la protection des risques majeurs, la lutte contre le
bruit, la protection et la mise en valeur des paysages, etc. En 1991 est
créé un Institut français de l’environnement et, en 1993, est
effectué un premier inventaire de sites pollués radioactifs. En
1996, un code de l’environnement est déposé au Parlement,
une loi sur l’air est votée. Enfin, en 1997, le ministère
de l’Environnement devient le ministère de l’Aménagement
du territoire et de l’Environnement.
La politique de l’environnement
Le ministère a pour mission de veiller
à la qualité de l’environnement, à la protection de
la nature et à la prévention, la réduction ou la
suppression des pollutions et des nuisances.A ce titre, il exerce ses
responsabilités dans les domaines suivants :
- la protection des paysages et des sites;
- la protection du littoral et de la montagne;
- la surveillance et la gestion de la chasse et
de la pêche en eau douce;
- la préservation de la qualité de
l’air et à la lutte contre l’effet de serre;
- la prévention des risques majeurs
d’origine technologique ou naturelle;
- l’initiation, la formation et
l’information des citoyens sur l’environnement, ainsi que la
qualité de la vie.
Il partage, en outre, avec le ministère
de l’Economie, des Finances et de l’Industrie les
responsabilités de l’élaboration et de la mise en oeuvre de
la politique concernant la sûreté nucléaire, notamment le
transport des matières radioactives. Il est également associé
à la détermination et à la mise en œuvre de la
politique d’utilisation des ressources énergétiques et du
développement des énergies renouvelables. Il participe à
la détermination et à la conduite de la politique
d’urbanisme, d’équipement et de transports. Il contribue
à la détermination de la politique d’aménagement de
l’espace rural et de la forêt et de la politique de santé
dans ses rapports avec l’environnement...
L’économie de
l’environnement
Entre 1990 et 1995, les dépenses de
protection de l’environnement ont augmenté en moyenne de 6,8%
par an.
Ces dépenses étaient financées à 65% par les
administrations publiques, à 28% par les entreprises et à 7% par
les ménages. Le traitement des eaux usées et des déchets
représente 43% et 33% du total des dépenses.
Les emplois de l’environnement
En 1995, 434 000 personnes
étaient employées dans les secteurs publics et privés de
la protection de l’environnement. En cinq ans, ces emplois ont
progressé en moyenne de 3,6% par an. 14 000 emplois dans le traitement de
l’eau et des déchets ont été créés,
durant cette période.
Les Français et l’environnement
Au cours des quinze dernières
années, environ 40 000 associations de défense de la nature et de
l’environnement se sont constituées. Chaque année, un
millier d’associations nouvelles se créent pour défendre un
patrimoine naturel ou culturel menacé par l’urbanisation,
s’opposer à des nuisances ou contribuer à la connaissance
des milieux naturels. Bien que la moitié des Français se
déclarent prêts à adhérer à une association
de défense de l’environnement, seulement 2 à 3% affirment
faire partie d’une de ces associations, dont 3 000 environ seraient
véritablement actives. De plus, le vote en faveur des candidats
écologistes demeure à un faible niveau (entre 5% et 8% selon les
élections). D’après certaines enquêtes, la France compterait
environ 3% d’écologistes “ actifs ” et 15%
d’écologistes “ sympathisants ”. De fait, La
participation des citoyens à la défense de l’environnement
demeure essentiellement locale.
Environ 120 000 chercheurs
et ingénieurs travaillent dans la recherche, qu’elle soit publique
(67 000), ou privée (55 000).
L’Etat assure
environ 50%
du financement de la recherche qui doit être “ une ambition
pour la France ”.
La recherche
dépend actuellement du ministère de l’Education nationale,
de la Recherche et de la Technologie, mais plusieurs ministères
(Santé, Agriculture, Economie...) ont leurs propres organismes de
recherche. La recherche est présente dans les universités et dans
des établissements publics, comme le Centre national de la recherche
scientifique (Cnrs) ou l’Institut national de la santé et de la
recherche médicale (Inserm). L’Etat apporte également son
soutien à la recherche privée (celle qui est réalisée
dans les entreprises), notamment dans les domaines de
l’aéronautique, de l’électronique; de la chimie, de
la pharmacie.
La politique
scientifique
Sept domaines sont
actuellement prioritaires (ils correspondent à des secteurs où les entreprise
françaises sont compétitives et où les marchés mondiaux
sont en forte progression). Ce sont : les industries électronique
et les technologies de
l’information, les transports
terrestres et aéronautiques, une part de la chimie, les
industries agro-alimentaires, les sciences de l’innovation des produits
et procédés, la recherche médicale et les technologies de
l’environnement. Plusieurs disciplines scientifiques sont donc
intéressées : les sciences de la matière, les sciences du
vivant et les sciences humaines et sociales. La recherche est à la fois fondamentale et appliquée. Afin de mener à
bien cette politique scientifique, le ministère chargé de la
recherche s’efforce de privilégier le recrutement de jeunes
chercheurs et de développer la mobilité de tous.
Une Agence nationale
pour la valorisation de la recherche (Anvar) a pour mission de favorise les
rencontres entre les chercheurs et les entreprises, ainsi que les recherches
appliquées. Des Groupements d’intérêt public (GIP) ont été
créés pour réaliser des programmes ou des projets
jugés importants. Ils regroupent des centres de recherche, des universités et
des entreprises. Depuis quelques années se sont également
multipliées des technopoles, ou “ cités
scientifiques ”, qui regroupent des laboratoires, des
universités, des entreprises sur un même site (Sophia Antipolis,
près d’Antibes, Montpellier, Saint-Quentin-en-Yvelines et
Cergy-Pontoise, près de Paris). L’objectif des pouvoirs publics
est de contribuer à l’établissement d’une
véritable coopération entre les grands organismes scientifiques,
les universités et les entreprises, afin de lancer de grands programmes
pour les défis d’aujourd’hui (biotechnologie,
électronique, informatique...).
La situation de la
recheche
La France se situe au 4e
rang
des pays développés, derrière les Etats-Unis, le Japon et
l’Allemagne ; elle consacre 2,4% de son produit intérieur brut
(PIB) à la recherche et au développement. Elle produit 4,7% des
publications scientifiques mondiales et 16,8% de celles de l’Union
européenne? Les entreprises financent moins de la moitié des travaux
de recherche et
développement réalisés en France (53% dans
l’Union européenne, 57% en Amérique du Nord, 68% au Japon).
Les dépenses de recherche des entreprises sont réparties sur un
petit nombre de secteurs (deux tiers dans les industries aéronautique et
spatiale, électronique, automobile et chimique).
Les priorités
scientifiques
Il s’agit
d’abord pour l’Etat de soutenir la recherche fondamentale
Les domaines
prioritaires de recherche sont : la construction aéronautique et
spatiale, les industries électroniques et les technologies de
l’information, la fabrication des machines et équipements. Des
programmes de recherche associant les laboratoires publics et les industriels
permettent de soutenir quatre grands secteurs économiques :
-les industries
agro-alimentaires (sécurité alimentaire) ;
- les transports
terrestres et aéronautiques (sécurité, environnement...) ;
- les industries
électroniques et les technologies de l’information ;
- la chimie.
Afin de de permettre à la France
de consolider son potentiel scientifique et technologique, trois autes secteurs
sont également privilégiés :
- la recherche
médicale,
notamment dans les domaines de la lutte contre le cancer, les maladies
infectieuses (en particulier le sida), les maladies cardio-vasculaires, les
maladies dégénératives et les maladies neuro-sensorielles.
- la recherche dans les secteurs de la
génétique, de la microbiologie et des biothérapies.
- la recherche en
matière d’environnement et de cadre de vie, en particulier les
villes, les sols, les zones littorales et la préservation de la
biodiversité.
Les principaux
programmes de recherche intéressent quatre domaines :
- les applications de la
chimie aux techniques industrielles futures ;
- les biotechnologies,
dans les domaines de la santé, des agro-industries, de
l’environnement.
- la microbiologie
(recherche sur les maladies infectieuses) ;
- la thérapie
génique (avec la réalisation d’une carte du génome
permettant de
découvrir de nouveaux
gènes responsables de maladies comme le cancer, le sida; le
diabète, la myopathie, etc.).
Ces programmes visent
deux grands objectifs :
. améliorer la
santé publique et la qualité de la vie ;
. susciter la
création d’activités et d’entreprises nouvelles et
assurer la place de la France dans des secteurs qui représentent un
énorme marché mondial.
Les principaux
centres de recherche
- L’institut
Pasteur : créé en
1887, après la découverte par Pasteur du vaccin contre la rage,
des générations de chercheurs ont découvert d’autres
vaccins (contre la tuberculose, la poliomyélite...). ils se consacrent
en priorité aujourd’hui à la recherche sur le Sida.
- l’institut Curie
: recherche et traitement du cancer.
- L’Orstom (Office
de recheche scientifique et technique outre-mer).
- le Cnet (Centre
national d’études des télécommunications).
- Le Cea (Commissariat
à l’énergie atomique).
- L’Inra (Institut
national de la recherche agronomique).
- Le Cnes (Centre
national d’études spatiales).
- L’Inserm
(Institut national de la santé et de la recherche médicale).
- L’Ifremer
(Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer).
LE CNRS
Avec près de 18
000 chercheurs, c’est le plus grand centre de recherche en Europe. Il a
une triple mission : la production, l’administration et la valorisation
de la recherche.
Il comprend 300
équipes de recherche propres et 1 000 équipes de recherche
associées, réparties dans toutes les universités.
Il regroupe sept
départements :
-science physique et
mathématique,
- physique
nucléaire et corpusculaire,
- sciences pour
l’ingénieur,
-sciences de
l’univers,
- sciences chimiques,
- sciences de la vie,
- sciences de
l’homme et de la société.
Outre ses recherches, le
CNRS lance des programmes interdisciplinaires et collabore avec des
entreprises.
L’INSERM
Créé en
1964, il a pour mission de développer les recherches dans les domaines
de la biologie, de la médecine et de la santé publique.
Il dépend
à la fois du ministère de la Recherche et du ministère de
la Santé. Il regroupe 2 000 chercheurs et 3 000 personnels techniques
qui travaillent dans environ 270 laboratoires répartis dans tout le
pays.
Dans de nombreux
secteurs de pointe (nucléaire, aéronautique,
aérospatiale,
électronique, biotechnologies...), la France, par ses
réalisations, se classe souvent dans les premiers rangs mondiaux.
L’industrie
nucléaire est
un des domaines que la France maîtrise le mieux, de la production
d’électricté (75% de la production totale) au combustible
et au retraitement des déchets. C’est la société
nationale EDF
(Electricité de France) qui est responsable du programme
nucléaire. La France est le deuxième producteur
d’électricité d’origine nucléaire après
les Etats-Unis. Sur un total d’une cinquantaine de sites nucléaires
(56 réacteurs), répartis à travers le pays, les vingt plus
importantes centrales dépendent d’EDF. Une partie de
l’électricité produite est exportée. Le choix du
nucléaire a permis à la France de faire passer, en vingt ans, son
taux d’indépendance énergétique de 25% à 50% et donc de diminuer ses
importations de pétrole et de réduire le coût de la
production d’électricité. Les déchets des combustibles
usagés sont retraités (notamment dans l’usine de la Hague, en
Normandie) et stockés. La France traite également les
déchets de plusieurs pays ou vend certains de ses
procédés.
Environ deux tiers des
Français estiment que les règles de sécurité sont
bien respectées. 56% pensent que le nucléaire sera, dans dix ans,
de loin la plus importante. Enfin, 70% considèrent qu’il faut
continuer de faire fonctionner les centrales existantes.
L’industrie
aéronautique est
la troisième au monde. Après l’avion franco-britannique
Concorde qui fut un échec commercial, mais une grande réussite
technologique, l’appareil européen Airbus est également un
succès, technologique et, cette fois, commercial. L’Airbus 340,
notamment, est le premier au monde dans sa catégorie. Les avions
militaires (Mirage, Rafale) et privés de la Société
Dassault et les hélicoptères de l’Aérospatiale sont
également mondialement réputés.
L’industrie
aérospatiale est
caractérisée par la très grande réussite de la
fusée Ariane, fusée européenne qui contribue à la
plupart des lancements spatiaux dans le monde. C’est elle qui permet au
programme spatial européen de remporter de nombreux succès dans
le domaine des sciences de l’observation et de la communication. Les
industries aéronautique et aérospatiale emploient environ 100 000
personnes (une augmentation de 20 000 en dix ans) et exportent trois fois plus
qu’elles n’importent.
L’industrie
électronique s’est
développée de manière très importante ces
dernières années. les secteurs qui ont le plus
bénéficié de ces avancées sont les
télécommunications, la télématique (le Minitel), la
robotique et surtout la monétique, avec la carte à puce bancaire ou
téléphonique, inventée par un Français, Roland
Moreno. Après les réussites obtenues dans les domaines des radars
et des centraux téléphoniques, les chercheurs français ont
découvert une nouvelle technologie indispensable à
l’ouverture des “ autoroutes de l’information ”.
Les biotechnologies interviennent dans les
domaines de la santé, de l’environnement et des industries
agroalimentaires. Pour la santé, elles contribuent aux
découvertes des chercheurs en matière notamment de vaccins. Elles
permettent de lutter contre diverses pollutions et ainsi de mieux
protéger l’environnement.
Enfin, elles font bénéficier les productions
agroalimentaires de conditions
hygiène de plus en plus satisfaisantes.
10. LA SITUATION
ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
LES
PRINCIPAUX INDICATEURS
1997 a été
l’année de la reprise économique, avec une croissance
retrouvée, des créations d’emploi, une inflation au plus
bas et un excédent record pour le commerce extérieur.
Comme la plupart des pays industrialisés
la France a vu sa croissance progresser au cours de l’année 1997.
Elle est passée de 1,2 % à 2,2% en 1996. Les exportations ont
dans le même temps augmenté de 13%, tout comme la demande
intérieure, avec une progression de 0,7% de la consommation des ménages.
La reprise de la croissance a bénéficié à l’emploi
(+1,1%, soit 155 000 créations). L’inflation a continué de
diminuer : 1,1% contre 1,7% en 1996.
Selon les experts de l’INSEE (Institut
national de la statistique et des études économiques), trois
facteurs expliquent ces bons résultats d’ensemble : les efforts
des constructeurs automobiles pour propposer leurs modèles à ds
prix attractifs ; la baisse du prix des matières premières
importées, notamment le pétrole ; la baisse des prix de certains
servives (téléphone, transports aériens) et de produits comme
le matériel électronique. Au vu de ces données, le
gouvernement espère atteindre une croissance de 3% en 1998, grâce
notamment à une reprise de la consommation des ménages et des
investissements.
Le commerce exterieur
La France est le quatrième pays
exportateur au monde, après les Etats-Unis, l’Allemagne et le
Japon.
Ses sept points forts en matière
d’exportations sont :
- l’énergie nucléaire : elle
exporte notamment plus de 90% des réacteurs nucléaires, 45% de
l’uranium enrichi et 40% de l’électricité.
- les boissons : plus de 80% des vins et
alcools, plus de 15% des vins pétillants, 65% des eaux de table.
- les parfums et cosmétiques : plus de
65% des parfums et eaux de toiletteprès de 40% des cosmétiques et
produits de beauté.
- les vêtements de luxe : 60% des
vêtements de laine peignée, près de 60% des imitations de
fourrures, 50% des vêtements pour femmes.
- l’alimentation : près de 70% des
fromages et 40% de la moutarde.
- les produits agricoles : 80% des graines de
tournesol, plus de 75% de la chicorée, 60% des petits pois...
Les principaux secteurs excédentaires
sont : la construction aéronautique, les pièces et
équipements automobiles, la
parfumerie et les produits d’entretien, les céréales,
l’électricité, le gaz et l’eau, le matériel
électrique, l’équipement industriel, le lait et les
produits laitiers, les vins, alcools et tabacs...
Lessecteurs déficitaires sont: le
pétrole brut, les machines de bureau, , le gaz naturel, les produits
pétroliers raffinés, le matériel électronique
ménager...
En 1997, l’excédent commercial de
la France a atteint 173,4 milliards de francs, une forte progression pa rapport
à 1996 (121,6 milliards) et un chiffre record.
Ce sont les secteurs agricoles,
agro-alimentaires et des biens d’équipements qui ont le plus progressé.
Les principaux partenaires de la France sont
l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Espagne
et les Etats-Unis.
L’INDUSTRIE
ET LES ENTREPRISES
L’industrie en France est
partagée entre un secteur public et un secteur privé
d’inégale importance. Elle emploie environ 4,5 millions de
personnes dans 2,3 millions d’entreprises.
Le secteur public comprend à la fois des
services publics (La Poste), des entreprises nationalisées (EDF-GDF),
des sociétés d’économie mixte (SNCF). De 1981
à aujourd’hui, les différents gouvernements qui se sont
succédé ont procédé , pour ceux de gauche, à
des nationalisations, et, pour ceux de droite, à des privatisations.
Actuellement, les effectifs des entreprises publiques représentent 7,7%
de l’ensemble des salariés. Le secteur privé rassemble
à la fois les entreprises individuelles et les firmes multinationales
qui emploient plusieurs dizaines de milliers de personnes. Les petites et
moyennes entreprises (PME) constituent 97% de l’ensemble des entreprises
françaises, dont 90% comptent
moins de 10 salariés.
Sur les 2,3 millions d’entreprises,
seulement un demi-millier emploient plus de 1 000 personnes : elles occupent
ainsi 45% de la main-d’œuvre totale, réalisent plus de 50% du
chgiffre d’affaires et financent 70% des investissements.
Ces dernières années,
l’industrie française a été fortement touchée
par la crise, perdant plus de 20% de ses emplois (environ 2,5 millions) en une
vingtaine d’années. Certains secteurs sont en voie de disparition
(charbon) ou particulièrement affaiblis ‘textile, construction
navale). Cette crise résulte , notamment, de la concurrence de pays
à main-d’œuvre bon marché. Si certains secteurs,
nés avec la révolution industrielle de la fin du XXIe
siècle, paraissent condamnés, d’autres, souvent dans des
domaines de pointe, connaissent de réels succès. Parmi eux, on
peut mentionner :
-
les industries agro-alimentaires (la France est le 1er exportateur et le 2e
producteur de l’Union européenne).
- la construction aéronautique et spatiale
(les avions Airbus et la fusée Ariane ).
- la construction ferroviaire (les TGV).
- l’industrie automobile (3e exportateur
mondial, Peugeot-Citroën est le 8e groupe mondial et Renault. le 9e).
- la pharmacie (4e producteur mondial et 5e
exportateur).
- la chimie, le caoutchouc et les plastiques (4e
exportateur mondial)
- le bâtiment et les travaux publics (on
trouve 6 groupes français parmi les 10 premiers européens).
Les principales entreprises
En fonction de leur chiffre d’affaires,
les vingt premières entreprises françaises sont :
1.
Elf-Aquitaine
(énergie)
2.
Renault
(automobile)
3.
PSA
Peugeot-Citroën(automobile)
4.
La
Compagnie générale des eaux (aujourd’hui Vivendi, services)
5.
Alcatel-Alsthom
(construction électrique)
6.
Total
(énergie)
7.
La
Lyonnaise des eaux (services)
8.
Rhône-Poulenc
(chimie)
9.
Danone
(agro-alimentaire)
10.
Usinor-Sacilor
(métallurgie)
11.
Bouygues
(Bâtiment et travaux publics)
12.
Thomson
(construction électrique)
13.
Saint-Gobain
(matériaux de construction)
14.
Péchiney
(métallurgie)
15.
Michelin
(équipement automobile)
16.
Schneider
(construction électrique)
17.
L’Oréal
(cosmétiques)
18.
Lagardère
Groupe (communication)
19.
Aérospatiale
(construction aéronautique)
20.
Saint-Louis
(bois-papier)
Parmi les autres secteurs économiques, on
peut citer les noms d’entreprises comme : Carrefour et Leclerc pour la
distribution, Accor et le Club Méditerranée pour
l’hôtellerie et le tourisme, IBM France pour l’informatique,
la SNCF et Air France pour les transports.
L’ÉNERGIE
Avec
une production nationale qui couvre seulement 51,5% de ses besoins
énergétiques, la France doit donc importer des produits comme le
pétrole brut et le gaz naturel.
Le point
fort du
secteur énergétique en France est
l’énergie nucléaire. 77% de
l’électricité produite est d’origine
nucléaire. L’électricité représente 37,5% de la
consommation nationale d’énergie, le pétrole 40,5%, le gaz
13,6%, le charbon 6,6% et les énergies nouvelles 1,8%.La production
totale d’énergie était en 1995 de 116,2 millions de tonnes-
équivalent-pétrole (Tep), dont 83,7 pour l’énergie
nucléaire, 17 pour l’énergie hydraulique, 5,5 pour le
charbon, 4,2 pour les énergies renouvelables (éolienne,
géothermique, marine, solaire...), 3,1 pour le pétrole, 2,7 pour
le gaz naturel. Dans les secteurs où sa production est insuffisante, la
France importe donc 78 millions Tep de pétrole brut dont 44,7% vient du
Proche-Orient (26,3% d’Arabie séoudite, 13,3% d’Iran), 29,7%
de mer du Nord, dont 17,4% de Norvège, 12% de Grande-Bretagne, , 17,3%
d’Afrique, dont 7,4% du Nigeria et et 6,6% d’Afrique du Nord, 7,9%
de la CEI (union d’Etats indépendants regroupant 12 des 15
anciennes républiques soviétiques). Elle importe également
du gaz naturel dela CEI (36,7%), d’Algérie (24,8%), de la mer du
Nord (24,4%), des Pays-Bas (13,9%). Ayant fermé la plupart de ses mines
de charbon, elle en importe des Etats-Unis (26,2%), d’Australie (20,8%),
d’Afrique du Sud (13%). La France possède une cinquantaine de
centrales nucléaires, elle conçoit et construit des
réacteurs, fabrique et irradie les combustibles radioactifs, traite et
stocke les déchets radioactifs... Enfin, elle exporte des centrales dans
le monde (Espagne, Belgique, Afrique du Sud, Chine, Corée du Sud).
L’AGRICULTURE
L’agriculture
française est la première en Europe. Elle réalise 27% de
la production européenne sur 31% de la surface agricole du continent
européen.
Près de 80% du
territoire de la France appartiennent au monde rural. 55% sont occupés
par des surfaces agricoles utilisées, 6% des terres non cultivées
et 28% des forêts. La France ne compte pas parmi les plus importants
producteurs agricoles du monde, mais occupe cependant la première place
dans l’Union européenne (UE) et la seconde dans le monde pour les
betteraves sucrières, la seconde dans le monde pour le vin, la
deuxième dans l’UE et la cinquième dans le monde pour le
lait, la première dans l’UE et la cinquième dans le monde
pour les céréales, etc. Elle est en revanche le deuxième
pays exportateur de produits agro-alimentaires après les Etats-Unis.
Elle est la première pour l’exportation des vins, des bovins, des
volailles, des pommes, du tournesol et la seconde pour les
céréales, le fromage, le lait, le sucre et le colza.
La France doit ces
résultats au travail et à la qualité de ses agriculteurs,
mais aussi à la Politique agricole commune (PAC) dont elle est le
premier bénéficiaire. Les subventions accordées par
Bruxelles atteignent, par exemple,
80% des revenus d’exploitation (ce qui reste aux agriculteurs
avant l’impôt et, une fois les charges déduites) pour les
bovins à viande et 30% pour le lait. Depuis la réforme de la PAC
en 1992, chaque agriculteur a reçu en moyenne 150 000 francs par an,
avec de fortes inégalités : 240 000 francs pour un
céréalier de Seine-et-Marne et 33 000 francs pour un
éleveur de Corrèze. Le pourcentage des aides européennes
est passé de 5% au début des années 70 à 15%
actuellement. Dans l’hypothèse où la PAC ne serait plus en
vigueur, la France devrait trouver 50 milliards pour remplacer les subventions
européennes.
Si elle est
aidée, l’agriculture est aussi de plus en plus encadrée par
l’Administration. Désormais, toutes les grandes productions sont
contrôlées : il y a des quotas pour le lait et les betteraves et
des jachères sont imposées. Cela n’empêche pas la
France d’avoir trop de poulets et pas assez de moutons, trop de
blé et pas assez d’oléagineux.
Les bons
résultats de l’agriculture française sont dûs
à la progression spectaculaire, ces dernières années, des
rendements de ses principales productions. Ils ont été
facilités par la mécanisation, les progrès agronomiques et
l’aménagement de l’espace rural. Cependant, en France, comme
dans d’autres pays européens, de nombreux secteurs ont connu une
surproduction qui a rendu nécessaire l’instauration des quotas de
production. Après une époque où les agriculteurs pouvaient
vendre leurs produits à un prix supérieur aux cours mondiaux, une
nouvelle politique agricole commune et de nouvelles règlementations du
commerce mondial ont entraîné une baisse des prix et un
contrôle de l’offre. L’adoption de la monnaie unique en 1999
et la prochaine arrivée dans l’Union européenne de nouveaux
pays, notamment d’Europe de l’Est, sans compte
d’éventuelles crises comme celle de la “vache folle”
devraient entraîner de nouvelles réformes de la politique agricole
européenne.
LES
TRANSPORTS
La répartition des routes et des
voies de chemin de fer à travers la France évoque encore une
immense étoile dont les branches rayonnent à partir de Paris vers
les principales villes de province.
Cette situation qui était la
conséquence de la très ancienne centralisation du pays se modifie
depuis quelques années. La décentralisation du territoire, mise
en œuvre depuis 1982, s’efforce notamment d’améliorer
les réseaux routier et ferroviaire reliant les différentes régions
et à rendre plus facile l’accès à certaines d’entre
elles (Massif central, Bretagne).
Les différents moyens de transport
évoluent inégalement : les transports routiers et aériens
ne cessent de progresser, alors que les transports ferroviaires et surtout
maritimes s’affaiblissent.
Le réseau routier français est
l’un des plus importants dans le monde et le plus long de l’Union
européenne (966 000 km, dont 9 000 d’autoroutes). Outre les 23
millions de voitures individuelles, il est parcouru par 5 millions de
véhicules utilitaires (des camions notamment). Ceux-ci assurent le
transport de 45% des marchandises qui circulent sur le territoire. Depuis 1955,
la France a engagé un programme de construction d’autoroutes.
Autrefois assuré par l’Etat, le financement du réseau autoroutier
est aujourd’hui confié à des sociétés
privées. De ce fait, les autoroutes françaises sont payantes, il
faut, pour les emprunter, verser un droit de péage (passage).
Le réseau ferroviaire est à
l’image du réseau routier. Dense (32 000 km) et en étoile,
il est utilisé chaque jour par environ 13 000 trains (dont 5 000 dans la
banlieue parisienne). Tous ces trains dépendent de la SNCF
(Société nationale des chemins de fer français), un
établissement public, industriel et commercial, pour lequel travaillent
190 000 personnes. La SNCF transporte plus de 800 millions de voyageurs par an
(540 millions en banlieue parisienne). Face à la concurrence des
transports routiers, le trafic des marchandises a beaucoup diminué : les
trains ne transportent plus que 140 millions de tonnes de marchandises par an,
contre 270 millions il y a vingt cinq ans. La SNCF a dû fermer de
nombreuses lignes secondaires (environ 10 000 km de voies en trente ans) qui
étaient peu empruntées et non rentables.
Mais le train en France c’est
d’abord le TGV (Train à grande vitesse), le train le plus rapide
du monde (515 km/h), une des plus importantes et prestigieuses
réalisations françaises. Né en 1981 entre Paris et Lyon,
le TGV Sud-Est a été suivi du TGV Atlantique qui relie Paris à
la Bretagne et à Tours, puis par le TGV Nord qui met Lille à une
heure de Paris et rapproche la capitale des grandes villes du Nord de
l’Europe (Bruxelles, Amsterdam, Londres, Cologne). Au cours des
prochaines années, le TGV Sud-Est sera prolongé vers Marseille et
Montpellier (puis Barcelone), puis de Lyon à Turin, le TGV Atlantique de
Tours à Bordeaux tandis que devraient être construites des lignes
Paris-Strasbourg et Lyon-Strasbourg.
Le transport aérien est assuré par
plus de 900 appareils qu’empruntent environ 100 millions de passagers par
an. Les aéroports de Paris (Roissy-Charles de Gaulle et Orly) voient
passer près de 60 millions de passagers annuels, ce qui les place au 8e
rang mondial. Le transport maritime est représenté par environ
200 navires. La flotte française occupe le 27e rang dans le monde et
Marseille, le premier port français, est le 3e en Europe.
LE
TOURISME
Pour les dizaines
de millions de touristes qui visitent chaque année la France, les
musées, châteaux, monuments et parcs de loisirs sont, avec les
paysages, les principaux attraits de leur séjour.
En 1997, la France a
accueilli 64 millions de touristes, contre 62,4 millions en 1996, confirmant
ainsi son rang de première destination mondiale, devant les Etats-Unis
(45,4 millions), l’Espagne (41,4 millions), l’Italie (35,5
millions), etc. A ce chiffre, on peut ajouter les 86 millions de personnes qui
viennent en France pour une journée. Les Européens
représentent 87% de l’ensemble des touristes. Ce sont les
Allemands qui sont les plus nombreux (13,3 millions), suivis des Britanniques
(10 millions), des Néerlandais (8,1 millions), des Belges et des
Luxembourgeois (7,4 millions), des Italiens (5,3 millions), des Espagnols (4,2
millions), des Suisses (3,2 millions). On peut noter que le nombre des
ressortissants des pays de l’Europe de l’Est (Russes,
Tchèques, Polonais...) a augmenté de 17% depuis 1994. Parmi les
non-Européens, ce sont les Américains qui arrivent en tête
(2 millions) devant les Japonais (1 million). 60% des visiteurs de la France se
rendent sur les lieux de vacances traditionnels (notamment 30% sur les
côtes de la Méditerranée et 15% sur la côte
atlantique), tandis que les 40% autres choisissent des sites plutôt
culturels comme Paris et la région Ile-de-France.
Pour l’ensemble de
la France, les sites les plus fréquentés sont (en millions de
visiteurs) :
Disneyland Paris
11,7
Centre Pompidou
8,2
Tour Eiffel
5,5
Musée du
Louvre
4,7
Cité des
sciences
3,9
Château de
Versailles
2,9
Futuroscope
2,8
Mont Saint-Michel
2,5
Châteaux de la
Loire
2,2
Musée
d’Orsay
2,1
Parc Astérix
1,7
Notre-Dame de Paris 1,6
Les musées reçoivent chaque jour, en moyenne,
environ 35 000 personnes. Le Louvre est celui qui reçoit le plus de
visiteurs (15 016), devant la
Cité des Sciences de la Villette (11 319), le Centre Pompidou (8 411,
auxquels s’ajoutent 11 754 utilisateurs de la bibliothèque) et le
Musée d’Orsay (6 822).
Les expositions de peinture
organisées au Grand Palais accueillent également des milliers de
visiteurs quotidiens : 6 480 pour l’exposition consacrée à
Cézanne, de septembre 1995 à janvier 1996, et 4 399 pour celle de
Corot, de mars à mai 1996.
En province, les
chiffres de fréquentation sont beaucoup plus faibles. C’est le
musée Unterlinden de Colmar qui reçoit le plus de visiteurs
quotidiens (910), devant le Musée de la mer à Biarritz (800), le
musée Matisse à Nice, le musée des Beaux Arts de Lyon (614
chacun) et le musée des Beaux Arts de Nantes (473).
Les monuments qui attirent le plus les
touristes à Paris sont : la
Tour Eiffel (16 613 visiteurs par jour), puis l’Arc de Triomphe (3 046),
les Invalides (2 760), la Sainte Chapelle (1 933), le Sacré-Cœur (1
645), le Panthéon (950) et Notre-Dame (590).
Près de Paris, le
Château de Versailles reçoit 9 334 visiteurs, dont 70%
d’étrangers.
En province, c’est
le Mont Saint-Michel qui arrive en tête (2 505), devant le Château
de Chambord (2 046), le Château du Haut-Kœningsbourg en Alsace (1
844) et celui d’Azay-le-Rideau (988).
Les régions les plus
fréquentées sont : Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte
d’Azur, le Languedoc-Roussillon, la Bretagne, l’Aquitaine et les
Pays de la Loire.
Actuellement, la
durée de séjour des touristes diminue (de deux jours au cours des
dix denières années). Les Européens restent neuf jours en
moyenne (les Espagnols six), tandis que le séjour des Américains
est de treize jours et celui des Japonais de cinq jours, inclus dans un
“tour d’Europe”...
Le budget moyen des
visiteurs de la France est de 1 500 francs par séjour et par personne,
mais il existe de très grandes différences selon l’origine
touristes.
L’industrie
touristique
représente environ 700 milliards de francs, soit 8,5% du PIB. Avec un
solde positif de 60,5 milliards, elle au premier rang des excédents de
la balance des paiements.
En dehors de grands
groupes français ou étrangers, 200 000 PME (petites et moyennes
entreprises) participent aux activités du tourisme. Ce secteur
économique représente ainsi plus de 660 000 emplois
salariés et 210 000 emplois non salariés.
LES
REVENUS
La majorité
des Français touchent des salaires, d’autres perçoivent des
revenus, certains disposent d’un patrimoine.
Les salaires
Dans le secteur privé et les entreprises
publiques, le salaire moyen en 1996, pour un travail à temps complet,
était de 13 550 francs par mois brut et de 10 685 francs net,
c’est à dire après prélèvement des
cotisations sociales, de la CSG (Contribution sociale
généralisée) de la CRDS (Contribution au remboursement de
la dette sociale). Il est supérieur au salaire médian, qui
partage l’ensemble des salariés en deux : la moitié des
salaires nets sont inférieurs à 8 600 francs. En francs constants
(déduction faite de la hausse des prix), le pouvoir d’achat du
salaire brut moyen est resté stable entre 1995 et 1996. Mais le pouvoir
d’achat du salaire net moyen a diminué de 1,3% en raison de
l’augmentation des prélèvements sociaux. Les cadres, dont
le salaire moyen est de 20 760 francs par mois, ont été les plus
touchés par la diminution du salaire net, avec une baisse de 3,1% en
francs constants. Les employés étaient, en 1996, la
catégorie socioprofessionnelle la moins bien payée, avec un
salaire mensuel de 7 840 francs (contre 7 940 francs pour les ouvriers). Seuls
les ouvriers non qualifiés ont
un salaire inférieur : environ
7 000 francs.
Les revenus
Le revenu moyen des ménages avant
impôts était en 1994
de 14 000 francs par mois. Il comprend les revenus d’activité
(63,7%), les retraites (21,6%), les autres revenus sociaux (8,5%), les revenus
du patrimoine (5,2%) et les versements d’autres ménages (0,9%).
Depuis quinze ans, le revenu moyen par ménage, en francs constants, a
peu évolué. Toutefois, durant la même période, le
niveau de vie a progressé à un rythme annuel moyen de 1% en
raison de la diminution du nombre de personnes par ménage. Entre 1979 et
1994, les revenus d’activité ont constitué une part de plus
en plus faible du revenu total des ménages, car le nombre des actifs a
diminué de 7%. En revanche, la part des retraites a sensiblement
augmenté du fait de l’accroissement de l’effectif des
retraités et d’une hausse des pensions. Les revenus du patrimoine
ont connu une forte hausse au cours des dix dernières années.
La
propriété
La possession d’un patrimoine (ou
d’un diplôme d’études supérieures) peut
être considérée comme un des signes d’appartenance
aux classes moyennes. La moitié des ménages de plus de trente ans
et 17% de ceux en dessous de cet
âge sont propriétaires d’un appartement ou d’une
maison. Il existe cependant des situations très variées, car dans
la possession d’un patrimoine entrent en compte non seulement
l’âge mais aussi le revenu des ménages,
l’éventuel héritage et les réussites ou les
échecs des différentes générations. Plus les
ménages ont des revenus élevés et plus ils accèdent
à la propriété. Ainsi, les familles pauvres qui touchent
moins de 42 000 francs par an sont propriétaires pour 25,6%
d’entre elles et accédantes à la propriété
pour 11,42%. On passe, pour les familles dont les revenus sont compris entre 67
000 et 82 000 francs, à 31,6%
de propriétaires et 26,2% d’accédants à la
propriété. A partir de 130 000 francs de revenus annuels, 41%
sont propriétaires et 29% accédants à la
propriété.
LE
CHÔMAGE
Au milieu de
l’année 1998, le chômage touchait environ 12% de la
population active, soit un peu moins de 3 millions de personnes, dont 14% de
femmes et 10,5% d’hommes.
Ces chiffres montrent
une sensible amélioration de la situation, puisqu’ils
représentent une baisse de 3,4% en un an. Durant cette période,
les offres d’emploi ont progressé de plus de 8%, tandis que les
licenciements économiques diminuaient de 23%. Cette baisse du
chômage concerne essentiellement les jeunes à la recherche
d’un premier emploi et les hommes et les femmes de 25 à 49 ans. En
revanche, le nombre des chômeurs de plus de 50 ans continue
d’augmenter, tout comme celui des chômeurs de longue durée
(au moins un an) qui a progressé de 4,5% depuis 1997 et qui touche
près de 40% du total. Le chômage des jeunes de moins de 25 ans
semble se stabiliser, après avoir baissé depuis octobre 1997. En
un an, le nombre des jeunes demandeurs d’emploi a diminué de plus
de 11% (12,7% pour les hommes, 10% pour les femmes). Les raisons de cette
amélioration relative de la situation du chômage semblent dues,
pour l’ensemble des chômeurs, à la reprise de la croissance
et à la relance de la consommation, et, pour les jeunes demandeurs
d’emploi, à la création, par les pouvoirs publics, de 60
000 emplois-jeunes. 40 000 devraient être pourvus prochainement, mais on
reste encore loin des 350 000 annoncés dans le secteur public et il
semble qu’il ne soit plus question des 350 000 envisagés dans le
secteur privé. Le taux de chômage des jeunes reste cependant
à un niveau très élevé : près de 23%, un des
chiffres les plus élevés en Europe. Il faut également
souligner que si les licenciements pour motif économique ont
diminué de plus de 24% en un an et si les offres d’emploi de moins
de six mois ont augmenté de près de 6%, celles de plus de six
mois n’ont progressé que d’environ 1,5%.Malgré les
progrès incontestables de ces derniers mois, la question du
chômage demeure la principale préoccupation des Français,
qu’ils soient dirigeants politiques, responsables économiques ou
simples citoyens.
Chômage et catégories
professionnelles
Il existe bien sûr d’importantes
différences de taux de chômage selon les métiers : de 1% de
médecins chômeurs, par exemple, à 40% d’ouvriers de
la métallurgie. De façon générale, la
catégorie socio-professionnelle la plus touchée est celle des
ouvriers non qualifiés de l’industrie (un million d’emplois
perdus au cours des vingt-cinq dernières années) : le chômage de longue durée
est souvent supérieur à 40%. Dans des secteurs en déclin,
comme le textile ou la mécanique, il y a autant de chômeurs parmi
les ouvriers qualifiés que parmi les ouvriers non-qualifiés.
Certains métiers dans les services (caissier, serveurs, nettoyeurs...)
ou dans le secteur tertiaire (secrétaires, vendeurs, agents de
sécurité...) ont également des taux de chômage
supérieurs à la moyenne nationale (soit plus de 12%).Les
catégories les moins touchées sont les fonctionnaires et les
professions de santé. De nombreux jeunes ont été
embauchés ces dernières années dans l’enseignement,
l’action sociale, la police..., tandis que le nombre des médecins,
infirmières, aides-soignantes... augmentait très sensiblement.
Les autres domaines où le chômage est souvent inférieur
à la moyenne nationale sont l’informatique, la banque,
l’assurance et l’alimentation. Au total, une vingtaine de
catégories professionnelles sur quatre-vingt quatre sont actuellement
susceptibles de proposer des emplois à des jeunes gens.
Chômage et régions
De même que les taux sont
différents selon les métiers, la répartition du
chômage à travers la France est inégale. Globalement, le
chômage est plus important dans le Nord-Pas-de Calais, en Haute-Normandie
et en Languedoc-Roussillon qu’en Alsace ou en Rhône-Alpes. Mais ,
à l’intérieur de ces régions, les écarts
entre certaines zones peuvent varier de 1 à 5 (4% en Alsace, 22% dans le
Nord). Les zones les plus touchées (taux de chômage
supérieur à la moyenne) se situent souvent autour de villes comme
Lille, Amiens, Rouen , Nantes, Bordeaux, Montpellier et Marseille, sur les
côtes du Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (régions de
reconversion industrielle) et le long de la Méditerranée
(Languedoc-Roussillon et Provence-Côte d’Azur) où
s’est établie une importante population immigrée. Les
régions les moins touchées (chômage inférieur
à 12%) se trouvent dans les zones rurales de l’Ouest (Bretagne) et
du Centre, en Auvergne et en Midi-Pyrénées, et dans la
totalité du Limousin ; dans les zones industrielles d’Alsace, de Lorraine et de
Franche-Comté ; dans la
presque totalité de l’Ile-de-France. Enfin, on constate que de
nombreux emplois abandonnent les grandes villes pour se concentrer dans leur
périphérie.
LES SYNDICATS
Environ 2 millions de
personnes sont actuellement syndiquées, ce qui constitue le chiffre le
plus faible de l’Union européenne. Elles se répartissent
dans des syndicats ouvriers, de cadres et professionnels.
Le taux de
syndicalisation des Français n’a cessé de diminuer depuis
le milieu des années 70. Il était encore de plus de 23% en 1973,
avant d’entamer une longue chute (environ 21% en 1978, 17% en 1983, 12%
en 1988 et 11% en 1993). Aujourd’hui, ce taux est d’environ 8%, ce
qui place la France très loin en Europe (80% en Suède, 70% au
Danemark, 50% en Belgique, 40% en Grande-Bretagne, 35% en Italie, 30% en Allemagne...)
et même dans le monde (40% en Australie, 25% au Japon; 18% aux
Etats-Unis...).
Ce sont les
entreprises de 50 à 100 salariés qui comptent le plus grand
nombre de syndiqués (environ 10%) et les entreprises de 10 à 40
salariés qui en comptent le moins (5%). Cependant, le poids et
l’influence des syndicats dans la vie politique et sociale du pays sont
beaucoup plus importants que pourrait le laisser croire le petit nombre de
leurs adhérents. Lors d’un conflit ou d’une crise, bon
nombre de travailleurs suivent les mots d’ordre syndicaux (une
grève par exemple), sans pour autant être membres d’un
syndicat.
On peut distinguer
trois types de syndicats : les syndicats ouviers, les syndicats de cadres et
les syndicats professionnels. Chaque syndicat comprend des adhérents
(personnes qui paient régulièrement leur cotisation annuelle) et
des militants (délégués et représentants syndicaux,
délégués du personnel, délégués aux
comités d’entreprises, élus dans la fonction publique...).
Les syndicats ouvriers
Les quatre principaux sont :
- La CFDT (Confédération
française démocratique du travail). Elle a été
créée en 1964 à partir d’une scission avec la CFTC.
Elle déclare environ 700 000 adhérents et 150 000 militants. Elle
recueille entre 20 et 23% des suffrages lors des élections
professionnelles. Elle est particulièrement présente parmi les
professions de santé, dans la métallurgie, à La Poste et
à France Télécom, à l’Education nationale.
Elle s’efforce de mettre en œuvre un syndicalisme de
“négociation et de proposition”.
- la CFTC (Confédération
française des travailleurs chrétiens). Née en 1919, elle
se réclame des principes de la morale sociale chrétienne. Elle
revendique environ 200 000 adhérents. Son audience est d’environ
5%. Elle est bien représentée dans l’enseignement
privé, les professions de santé, les services sociaux... Elle se
veut réformiste et est attachée à une politique
contractuelle.
- la CGT (Confédération
générale du travail). Le plus ancien syndicat français
(1895). Malgré une baisse importante de ses effectifs ces
dernières années, elle demeure le premier syndicat
français (environ 25%). Elle annonce 600 000 adhérents dont la
majorité appartient au secteur public (énergie, SNCF, Poste,
services publics...). Elle se réclame toujours d’un “syndicalisme
de protestation” (elle demeure très liée au Parti
communiste). Elle détient toujours le monopole syndical ( seul syndicat
représenté) chez les ouvriers de la presse et les dockers.
- F.O. (Force
ouvrière). Fondée en 1948 par des adhérents de la CGT qui
refusaient la prédominance du Parti communiste. Elle représente
environ 15% des syndiqués et déclare 350 000 adhérents,
présents notamment dans l’administration et les entreprises
publiques. Elle se prononce en faveur d’un “syndicalisme de contestation”.
Les syndicats de cadres
La CFE-CGC (Confédération
française de l’encadrement-Confédération
générale des cadres). Créée après la guerre,
ellle défend les intérêts spécifiques des cadres supérieurs,
ingénieurs , techniciens et agents de maîtrise. Elle a plus de 100
000 adhérents, en particulier dans la métallurgie, les banques,
l’agro-alimentaire, l’énergie... Elle est surtout
implantée dans trois des plus importantes régions
françaises (Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence). Elle
défend notamment la hiérarchie des salaires et une
fiscalité plus favorable (moins d’impôts).
Les syndicats professionnels
-La FEN (Fédération
de l’éducation nationale). Elle a longtemps regroupé un
demi-million d’enseignants (instituteurs, professeurs du secondaire et du
supérieur) avant de se diviser pour des raisons politiques (opposition
entre le syndicat des instituteurs à majorité socialiste et celui
des professeurs du secondaire à majorité communiste). La FEN
ayant “éclaté”, elle a constitué le SE
(syndicat des enseignants) qui regroupe environ 130 000 instituteurs et
professeurs de collège.
-
La
FSU (Fédération syndicale unitaire de l’enseignement, de
l’éducation, de la recherche et de la culture). Fondée en
1993 par ceux qui avaient quitté la FEN.
Elle veut avant tout défendre les intérêts de ses membres.
Elle revendique 140 000 adhérents dont une majorité de
professeurs du SNES (syndicat national des enseignants du secondaire,
rassemblant surtout des professeurs de lycée).
LA
PROTECTION SOCIALE
Le système de protection sociale
français, qui a longtemps été considéré
comme un des meilleurs au monde, connaît, depuis plusieurs années,
de graves difficultés de financement. Malgré de nombreuses
mesures gouvernementales, son avenir demeure incertain.
Le système de protection sociale (la
Sécurité sociale) a été créé en 1945.
Il fonctionne selon le principe de la répartition (les prestations de
ceux qui en bénéficient dépoendent des cotisations de ceux
qui travaillent). Son financement est assuré par les cotisations des
employeurs , des employés et de la CSG (contribution sociale
généralisée) La Sécurité sociale concerne
les domaines de la santé, de la famille, de la vieillesse et du
chômage.
Les prestations santé (27,2% du total des
prestations) s’appliquent aux risques de maladie,
d’invalidité, de décès, d’accident du travail,
de maladie professionnelle. Les plus courantes, les prestations maladie
remboursent partiellement ou totalement les consultations et visites des
médecins, les prescriptions pharmaceutiques et les traitements divers,
les analyses, les soins dentaires et les frais d’hospitalisation dans des
établissements publlics ou privés.
Les taux de remboursement sont en moyenne de 70%
(35% pour certains médicaments courants) et peuvent aller
jusqu’à 100% pour des maladies graves ou chroniques.
Dans ce système, l’assuré
est libre de choisir son médecin. Le malade paie en
général directement le médecin et les médicaments
prescrits. Il se fait ensuite rembourser par la Sécurité sociale.
Les prestations famille (12,8%) constituent un revenu
complémentaire versé aux familles pour les charges
occasionnés par l’éducation des enfants. Toutes les
familles vivant en France y ont droit, quelle que soit leur activité
professionnelle.
Il existe deux types de prestations :
- celles qui sont
accordées quels que soient les revenus (les allocations
prénatales, de maternité et postnatales ainsi que les allocations
familiales.
Actuellement, le montant
des allocations familiales est de 678,59 francs pour deux enfants, de 1 548,22
F pour trois enfants , auxquels s’ajoutent 191,01 F par enfant de 10
à 15 ans, 2 417,85 F pour quatre enfants plus 339,30 F par enfant
au-dessus de 15 ans, et 869,63 F par enfant supplémentaire.
- celles qui ne sont
versées qu’à des familles disposant de faibles revenus
(aide à la scolarité, complément familial, allocation pour
jeune enfant, allocation de garde d’enfant à domicile, allocation
de logement, allocation parentale d’éducation, allocation de rentrée
scolaire...)
Les prestations
vieillesse (retraite
et minimum vieillesse) représentent la part la plus importante (49,2%).
Toute personne qui a
travaillé 37,5 années (régime général) et a
payé ses cotisations mensuelles, a le droit de prendre sa retraite
à partir de 60 ans (mais
a le droit de travailler jusqu’à 65 ans).
En moyenne, le taux de
retraite est équivalent à 50% du salaire moyen (75% pour les
fonctionnaires).
Le minimum vieillesse
correspond aujourd’hui à environ 3 500 francs par mois pour une
personne seule et 6 226,66 F pour un couple.
L’assurance
chômage (8,4%, avec la formation professionnelle)
Pour en
bénéficier, il faut avoir été licencié,
avoir été affilié au régime de cette assurance,
chercher un emploi. La durée et le montant de l’indemnisation
dépend d’un certain nombre de conditions (type d’allocation,
durée du travail avant la perte d’emploi, âge; etc.). Les
demandeurs d’emploi qui n’ont plus droit à l’assurance
chômage peuvent, sous certaines conditions, bénéficier de
l’Allocation de solidarité spécifique. Elle correspond
à environ 2 500 F par mois.
Le RMI (Revenu minimum
d’insertion) garantit un minimum de ressources à toute personne
vivant en France, âgée de plus de 25 ans et ayant au moins un
enfant à charge.
Il est actuellement
d’environ 2 500 F par mois pour une personne seule (59% des
l’ensemble des RMIstes), de 3 600 F pour un couple sans enfant et de 4
400 F pour un couple avec un enfant ou une personne à chage (parent, par
exemple).
Les cotisations
Elles se
répartissent ainsi :
- maladie,
maternité, invalidité, décès) : 5,50%,
- vieillesse : 6,55%,
- contribution sociale
généralisée (CSG) : 3,9%,
- remboursement de la
dette sociale (RDS) : 0,5%,
- chômage : 2,5%
(moyenne).
A la recherche de
l’équilibre
Depuis plusieurs années, la
Sécurité sociale connaît des déficits très
importants (entre 40 et 60 milliards de francs) qui ont conduit les
différents gouvernements
à proposer des mesures de soutien et des plans de réforme.
Après la CSG en 1991, une nouvelle cotisation sociale (0,5% des revenus)
a été instituée : le RDS (remboursement de la dette
sociale). D’autre part, depuis 1993, la durée du travail
nécessaire pour bénéficier de la retraite à taux
plein est progressivement porté à 40 années pour certaines
catégories de la poulation, tandis que le calcul se fera sur les 25 meilleures
années de travail et non plus sur les 10. Enfin, en 1995, un plan de
réforme a prévu notamment de lutter contre les abus et les
gaspillages (réduction des remboursements des médicaments de
“confort”), d’ajuster le nombre et les
rémunérations des médecins aux objectifs
généraux de santé, d’assurer un contrôle
parlementaire des dépenses de santé (budget des hopitaux).
D’autres mesures plus immédiates (augmentation des droits sur l’alcool
et le tabac, développement des médicaments
“génériques” (sans marque), baisse des tarifs de
certains actes médicaux...) ont été prises plus
récemment, sans pour autant que l’équilibre financier de la
Sécurité sociale soit enfin assuré.
Les allocations
familiales ne
sont plus attribuées aux familles gagnant plus de 25 000 francs nets
par mois pour deux enfants. Ce seuil peut être relevé de 7 000 F
lorsque les deux parents travaillent ou en cas de famille monoparentale, et de
5 000F par enfant supplémentaire. Les allocations sont augmentées
de 1,1% et l’âge limite de versement passe de 18 à 19 ans pour les enfants inactifs
à charge.
L’allocation de solidarité
spécifique (ASS), versée sous certaines conditions aux demandeurs
d’emploi n’ayant plus droit à l’assurance chômage, est augmentée de
2% rétroactivement au 1er juillet 1997.
Elle passe de 74,01 F à 75,49 F par jour,
soit 2 345 F nets par mois. Elle sera de nouveau revalorisée de 1% au
1er juillet 1998.
Le revenu minimum d’insertion (RMI), qui garantit un minimum
de ressource
à toute personne vivant en France âgée de plus de 25 ans et
ayant
au moins un enfant à charge,est relevé de 1,1%. Il est
désormais de 2
429,42 F par mois pour les personnes seules (59% de l’ensemble des
RMIstes), de 3 604,48 F pour un couple sans enfant et de 4 325,37 F pour un couple avec un enfant ou
une personne à charge. Actuellement, environ 1,1 million de personnes
touchent le RMI.
Le minimum vieillesse augmente de 1,1%. Il est porté
à 3 470,91 F par mois
pour une personne seule et 6 226,66 f pour un couple.
Autres prestations : les pensions
d’invalidité, les rentes d’accident du travail, l’allocation aux adultes
handicapés, les indemnités journalières, maladie et
accidents du travail sont revalorisées de 1,1%.
LA
SANTÉ
Les
Français dépensent beaucoup d’argent pour leur santé
qui est une préoccupation de plus en plus forte. De leur
côté, les médecins s’interrogent sur l’avenir
de leur profession.
Les dépenses de santé représentent
actuellement plus de 10% du budget des ménages contre 5% en 1960, ce qui rconstitue une dépense moyenne
de 14 000 francs par personne et par an. Cela comprend les consultations et
visites des médecins, les médicaments, les hospitalisations, les
frais d’assurance maladie, etc.
L’augmentation continue de ces
dépenses résulte de l’amélioration des soins, du
vieillissement de la population, des hausses des tarifs médicaux et des
médicaments, du coût de la Sécurité sociale
(à peu près la totalité de la population est
assurée, contre 80% en 1970).
Les Français se préoccupent de
plus en plus de leur santé. Ils se rendent chez le médecin (deux
tiers chez les généralistes, un tiers chez les
spécialistes) 8 fois par an contre 3,5 fois au début des
années 60. Si l’on ajoute les visites ou soins paramédicaux
(5,5 fois, dont 3,2 avec des infirmières et 1,9 avec des
kinésithérapeutes), dentaires (1,4) et les analyses en
laboratoire 1,4), on arrive à un total de 15 par personne et par an. Les
femmes consultent deux fois plus que les hommes, mais ceux-ci effectuent
davantage de séjours à l’hopital.
La plus grande part des dépenses de
santé (80%) est le fait d’une très petite minorité
de personnes (4,4%), tandis que 67% sont responsables de 10% des
dépenses et que 40% n’en réalisent quasiment pas.
Outre les différences entre hommes et
femmes, l’âge est un élément important : les
personnes de 60 ans et plus (18% de la population) assurent 50% des
dépenses de pharmacie.
Le milieu social entre également en
compte : les employés et les membres des professions
intermédiaires sont ceux qui fréquentent le plus les cabinets
médicaux, tandis que ceux qui consultent le moins sont les
commerçants- artisans et les agriculteurs. Mais, de façon
générale, les différences sont moins grandes entre les
catégories socio-professionnelles qu’entre les individus. Les
dépenses de médicaments ont été multipliées
par trois en vingt ans. Chaque personne achète en moyenne 33 boites par
an, contre 6 aux Etats-Unis et au Danemark, 10 en Belgique, 15 en Allemagne et
en Espagne, 22 en Italie... Ce sont les tranquillisants et les anti-dépresseurs qui sont
le plus consommés : 3 fois plus que les Allemands et les Britanniques,
2,5 fois plus que les Italiens. Il en est de même pour les antibiotiques
et les médicaments contre les maladies cardio-vasculaires. Au total, les
Français sont les plus gros consommmateurs de médicaments au
monde. En revanche, ils séjournent moins à l’hopital ou en
clinique : la durée d’hospitalisation a diminué de
moitié en vingt ans, elle est inférieure à 7 jours dans
les établissements publics (un millier) et à 6 jours dans ceux du
privé (environ 3 000) et concerne essentiellement des interventions
chirurgicales. Les Français ont également de plus en plus recours
aux médecines parallèles (61%, dont 11%
régulièrement) : homéopathie, acupuncture,
ostéopathie, etc.
Pour essayer de limiter ces dépenses et
donc de réduire les déficits de la Sécurité
sociale, l’Etat met l’accent sur le développement de la
médecine préventive et organise des campagnes d’information
contre les méfaits de l’alcool et du tabac ou en faveur de la
lutte contre le Sida. Ces efforts, joints aux progrès de la
médecine, semblent porter leurs fruits puisque l’espérance
de vie des Français ne cesse d’augmenter : aujourd’hui, 82
ans pour les femmes et 74 ans pour les hommes. 87% des Français se
disent en bonne santé, mais 47 % estiment que leur état a
été affecté par le stress au cours de l’année
écoulée, 26% par la
pollution atmosphérique, 20% par des difficultés
professionnelles, 18% par le bruit, 18% par des difficultés familiales,
15% par la la difficulté de se soigner pour des raisons
financières.
Les médecins semblent actuellement
traverser une crise de confiance : 88% d’entre eux estiment que leur
métier est de plus en plus difficile. Par rapport à leur
début de carrière, 36% se disent moins motivés, 64% plus
fatigués, 87% plus inquiets sur l’avenir de la médecine et
40% persuadés que la Sécurité sociale
“explosera” dans les cinq ans à venir et sera
remplacée par un système d’assurances privées. 75%
pensent que leurs conditions de vie vont se détériorer, 48% envisagent
de prendre leur retraite à partir de 56 ans et 10% songent à
changer de métier. Ils considèrent également que les
Français vont de plus en plus avoir recours à
l’automédication et aux médecines parallèles et donc
que leur nombre va diminuer. Actuellement, on dénombre environ 180 000
médecins généralistes et spécialistes (40 000 en
1955), dont 33% de femmes (23% en 1980). Les généralistes sont
près de 100 000, mais le nombre de spécialistes ne cesse de
progresser. Près de deux tiers sont des médecins libéraux,
les autres sont entièrement salariés. Presque tous (96%) sont
conventionnés, c’est à dire se sont mis d’accord avec la
Sécurité sociale sur le montant de leurs honoraires. Les médecins sont très
inégalement répartis à travers le pays : les plus nombreux
(163 généralistes et 219 spécialistes pour 100 000
habitants) se trouvent dans la région parisienne (298 à Paris),
dans le Sud-Est (notamment sur la Côte d’Azur) et en Alsace. Les
moins nombreux sont en Picardie et en Mayenne (115). Leurs revenus sont aussi
très inégaux. En 1993, les généralistes gagnaient
en moyenne 316 000 francs par an et les cardiologues 529 000 F. Mais les
écarts sont encore plus grands entre un “grand patron” dans
un hopital parisien et un “petit” médecin de campagne.
Conscients qu’ils sont indispensables, les médecins
s’interrogent cependant de plus en plus sur leur place et leur fonction
au sein de la société.
11. L’INFORMATION ET
LA COMMUNICATION
LA PRESSE ÉCRITE
Riche de ses
quotidiens, nationaux et régionaux, mais surtout de ses magazines, la
presse française offre un visage contrasté.
Les quotidiens
Sur un total de 3 080 titres, on dénombre 11
quotidiens nationaux (plus
de 2 millions d’exemplaires vendus chaque jour) et 63 quotidiens
régionaux (plus
de 6 millions d’exemplaires).
- En 1945, on comptait 26 quotidiens nationaux
(4,6 millions d’exemplaires) et 153 quotidiens régionaux (7,5
millions d’exemplaires). Depuis la fin de la Deuxième Guerre
mondiale, la France a donc perdu la moitié de ses quotidiens.
- Les causes de cette chute sont d’abord la
concurrence de la radio, puis surtout de la télévision. Mais des
raisons économiques (modernisation des imprimeries, augmentation des
prix de revient, baisse des recettes publicitaires, concentration entre quelques
grands groupes,...) ont également joué un rôle important.
- Avec ces chiffres, la France se situe au
bas de l’échelle en Europe. Les quotidiens français sont
parmi les moins achetés et les moins lus.
Les quotidiens
nationaux
Réalisés
à Paris et diffusés sur l’ensemble du pays, ce sont les
plus touchés : leur chiffre d’affaires est en baisse de 2,9%.
= Seuls quatre titres, dont l’un
exclusivement consacré aux sports (L’Equipe), dépassent le
seuil des 300 000 exemplaires, alors qu’entre 60 000 et 115 000 exemplaires,
on trouve deux quotidiens “ économiques ” (Les
Echos et
La Tribune)
et un quotidien spécialisé dans les paris sur les courses de
chevaux (Paris-Turf).
- L’Humanité est le seul journal
lié à un parti (le Parti communiste) et La Croix exprime en particulier
les points de vue de l’Eglise de France.
DIFFUSION*
Le Parisien
458
051
L’Equipe
384
003
Le Monde
367
787
Le Figaro
364
584
France-Soir
170
014
Libération
160
654
Paris-Turf
113
852
Les Echos
105
50
La Croix
91
552
La Tribune
72
125
L’Humanité
58
245
* Nombre
d’exemplaires vendus chaque jour
Les quotidiens
régionaux
Ils sont en meilleure
santé, avec un chiffre d’affaires en progression de 1,9%. Douze
d’entre
eux sont diffusés à plus de 150 000 exemplaires.
Ouest-France a la meilleure diffusion
de toute la presse quotidienne française (761 828 exemplaires).
·
Leur
plus grande réussite est sans doute due à la place qu’ils
réservent aux informations pratiques et de
“ proximité ”, régionales et locales. Ils
sont mieux adaptés à leur public et ont su se moderniser plus
rapidement.
DIFFUSION
Ouest-France
761
828
Sud-Ouest
340
702
La Voix du Nord
328
430
Le Dauphiné
Libéré
261
530
La Nouvelle
République
du Centre-Ouest
- 255 049
Nice-Matin
235
650
L’Est-Républicain
219
232
La Montagne
219
157
La
Dépêche du Midi
202
190
Le
Télégramme de Brest
189
401
Le Républicain
Lorrain
173
477
Le Midi Libre
160
060
La presse magazine
Elle est dynamique et se
porte bien. Présente dans tous les domaines, s’adaptant aux modes
et aux mentalités, elle offre une gamme de titres
particulièrement diversifiée.
- De périocité variable
(hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle...), elle propose aux lecteurs aussi
bien des “ news magazines ” d’information
générale (L’Express, Le Nouvel Observateur, Le Point...) que des titres
représentant des domaines très spécialisés (informatique,
histoire, médecine, sciences...).
- Les secteurs les plus riches sont ceux de :
- la presse sportive
(environ 60 titres),
- la presse
féminine (25),
- la presse des
jeunes (25),
- la presse
radio-télévision (15, et la plus forte diffusion de toute la
presse), etc.
- La presse des loisirs et des modes vie ne cesse de se
développer : maison et jardinage, chasse et pêche, vélo et
bateau, musique classique et jazz, tourisme et aventure... Chacun, en fonction
de ses goûts, peut trouver le (ou les) magazine qui lui convient.
Des magazines disparaissent, d’autres
naissent tous les jours, accentuant le contraste avec la presse quotidienne.
Fragilité d’un côté, dynamisme de l’autre,
l’avenir de la presse française est incertain.
LA
RADIO
98% des Français possèdent
au moins un poste de radio et 80% écoutent la radio au moins une fois
par jour,
celle du service public comme celle du secteur privé. Au total, environ 1 800 stations
de radio.
Le service public
Il est représenté par les
sociétés nationales de radiodiffusion et de
télévision dont fait partie Radio-France qui comprend :
France-Inter , radio
“ généraliste ”, qui s’adresse
à tous les publics et propose des informations, de la musique, des jeux,
des débats, des magazines de société, etc.
France Culture : radio des
“ intellectuels ”, elle fait écho aux
débats d’idées, donne la parole aux écrivains, aux
artistes, étudie leurs œuvres et diffuse de la musique, surtout
classique.
France Musique : essentiellement
station de musique classique (diffusion de disques ou de concerts), mais aussi
de musique contemporaine.
France Info : une cinquantaine de
journalistes présentent des informations en continu, 24 heures sur 24.
F I P : pour
“ guider les Parisiens dans les embouteillages ”, en leur
proposant de la musique “ sans commentaires ”
(moderne, jazz, classique...) entrecoupée de brèves
informations, d’offres d’emploi et d’annonces de spectacles .
Radio bleue : des programmes de
variétés (musiques
et chansons françaises) pour les plus de 50 ans.
Le Mouv’ : une nouvelle radio
située à Toulouse et destinée aux jeunes de 15 à 25
ans.
Ces radios sont financées par la
redevance télévision (735 F par an), par l’Etat
et peuvent recevoir de la publicité, mais
non commerciale.
Aux radios nationales s’ajoutent une
quarantaine de radios locales ou “ de pays ”.
Radio France internationale (RFI) : désormais
société indépendante, elle propose des émissions en
18 langues. Diffusée par satellite, elle peut être entendue sur
tous les continents.
RFO (Société nationale de
radio et de télévision française d’outre-mer) : 9
stations de radio et de télévision dans les départements
et territoires d’outre-mer qui diffusent des programmes locaux et des
émissions de France Inter.
Le secteur privé
Deux types de radios
privées :
- Les radios
privées périphériques qui sont des
“ généralistes ” (information, musique,
jeux...) à diffusion nationale, parmi lesquelles :
Europe 1 : elle émet
à partir de la Sarre, mais dispose d’ environ 150
émetteurs- relais en France et une trentaine de studios à Paris.
Diffusée sur les grandes ondes (GO) et la modulation de fréquence
(FM), elle a deux filiales “ musicales ” (Europe 2 et RFM)
RTL (Radio Télé
Luxembourg) : ses studios de Paris sont reliés à un
émetteur au Luxembourg. Elle est également diffusée en GO
et en FM et a une filiale “ musicale ”, RTL 2.
RMC (Radio Monte-Carlo) :
diffusée dans toute la France, elle est surtout écoutée
dans le sud-est.
Sud Radio : la plus petite des radios
périphériques, elle émet à partir de Toulouse vers
le sud-ouest et le sud-est.
Les radios locales
privées,
parmi lesquelles des radios commerciales et des radios non commerciales.
Les radios
commerciales
sont financées par des ressources publicitaires. Elles sont soit
affiliées à un réseau national dont elles diffusent 80% du
programme (elles réalisent les 20% restant), soit sont
indépendantes (elles fabriquent la plus grande partie de leur
programme).
On peut notamment citer
: NRJ
(le
plus grand succès de ces dernières années, la préférée
des jeunes), RFM, Fun Radio, Radio classique, Radio Nostalgie, Skyrock, ,Chérie
FM,Chante
France,
etc.
Les radios non
commerciales
Ce sont des radios de
type associatif, souvent financées par leurs adhérents. Elles
peuvent recevoir des subventions locales et avoir de la publicité (20%
de leurs ressources).
Ce sont souvent des
radios communautaires ou religieuses (Africa n° 1, Beur FM, France Maghreb, Radio Orient, Judaïques
FM,
Radio Notre-Dame,
Fréquence protestante...) et, parfois, des radios
d’“opinion ”, Radio libertaire (anarchiste) ou Radio
courtoisie
(extrême droite)...
De façon
générale, les radios locales privées ont des auditeurs
jeunes (15-25 ans) habitant en ville.
Les radios
périphériques ont des auditeurs âgés de plus de 25
ans et vivant dans des villes de plus de 100 000 habitants. Les radios du
service public (Radio France) ont un auditoire plus âgé et
habitant dans les grandes villes.
LA
TÉLÉVISION
Entre les
chaînes du service public, celles du secteur privé et celles
qu’ils peuvent recevoir par câble ou par satellite, les
Français ont désormais un large choix de programmes de
télévision (une soixantaine).
Le service public
Il comprend quatre
chaînes
qui sont
financées par la redevance, une taxe de 735 francs par an que doivent
payer tous les Français possesseurs d’un poste de
télévision.
Ces chaînes sont :
France 2 et
France 3,
regroupées dans France Télévision et dirigées par
un même président.
France 2 est une chaîne
généraliste nationale qui diffuse 24 h sur 24 des
émissions qu’elle veut
“ populaires de qualité ”.
Elle propose ainsi, par
ordre d’importance, des divertissements et des jeux, des documentaires et
des magazines, de la fiction, de l’information, des sports, du
cinéma, etc.
C’est
également la chaîne qui, chaque dimanche matin, diffuse des
émissions religieuses pour tous les cultes représentés en
France.
Elle est regardée
par environ 25% des Français .
France 3 est une chaîne
à la fois nationale et régionale puisqu’elle diffuse, dans
la journée, des émissions régionales ou locales.
Les Français la
regardent de plus en plus (ils sont environ 20%) et certaines de ses
émissions sont très suivies et appréciées.
Elle diffuse en premier
lieu des fictions, puis des émissions d’information, pour la
jeunesse, des magazines, des divertissements, des films...
Les deux autres
chaînes du service public sont Arte et La Cinquième.
Arte est une chaîne
culturelle franco-allemande, diffusée sur le cinquième canal
français de 19 heures à 3 heures du matin.
Elle propose des
soirées thématiques, des films, des magazines
d’actualité, des fictions, des documentaires... Environ 2 millions
de téléspectateurs disent suivre ses programmes (0,5 en
Allemagne).
La Cinquième est diffusée sur
le même canal de 5 heures à 19 heures. C’est une
chaîne éducative, consacrée “ au savoir,
à la formation et à l’emploi ”.
Elle offre des
programmes et des jeux éducatifs, des émissions sur
l’emploi, des films, des documentaires... 93% des enseignants la jugent
“ plutôt intéressante ”.
Le secteur
privé
Il comprend trois
chaînes, TF1, Canal + et M6.
TF1 est la première
chaîne française, c’est à dire à la fois la
plus ancienne et la plus regardée.
C’est une
chaîne généraliste qui se consacre d’abord à
l’information (journaux télévisés et magazines),
à des oeuvres de fiction, à des émissions de
variétés, des spectacles et concerts et, surtout, au cinéma
(jusqu’à 170 films par an) et aux sports (notamment le football).
Canal + est une chaîne
payante cryptée (pour voir ses émissions, il faut payer un
abonnement de 175 F par mois et posséder un décodeur pour
décrypter les images). Certaines émissions sont visibles sans
décodeur (“ en clair ”) 4 heures par jour.
24 heures sur 24, Canal
+ diffuse environ 50% de films, 10% de téléfilms, des dessins
animés, des émissions sportives, en particulier de nombreux
matchs du championnat de France de football et, bien sûr, ses
célèbres marionnettes en caoutchouc, “ les guignols de
l’info ” qui, chaque soir, commentent l’actualité
en se moquant des personnalités du monde politique et médiatique.
Après sa
création en 1984, Canal + avait 245 000 abonnés, il en a
aujourd’hui environ 5 millions.
M6 est également
une chaîne récente (1986). Généraliste, elle diffuse
cependant 24 heures sur 24 essentiellement des fictions et des émissions
musicales, destinées à un public jeune, mais aussi des
émissions d’information, des magazines et des documentaires. Son
audience qui était de 1,5% en 1987 (mais ses programmes
n’étaient pas diffusés sur tout le territoire), est
désormais d’environ 13%.
Si Canal + est une
chaîne payante, elle perçoit également des recettes
publicitaires, tout comme TF1 et M6 qui sont en outre financées par des
actionnaires privés (groupes de presse, de communication, entreprises
industrielles, banques, assurances, etc.).
A ces sept chaînes
hertziennes,
publiques et privées, s’ajoutent une cinquantaine de chaînes
françaises (et environ 200 chaînes étrangères)
diffusées par câble et par satellite.
La plupart de ces
chaînes qui peuvent être captées par le câble ou par
satellite sont des chaînes thématiques ou destinées
à des publics particuliers.
Parmi ces chaînes,
les plus connues sont Canal J (pour les 2-14 ans), Canal Jimmy (pour les
nostalgiques des années 60 et 70), Ciné-Cinéfil (pour les
amoureux du cinéma d’hier en noir et blanc et des
“ grands classiques ”), Ciné-Cinéma (pour
tous les cinéphiles) , Eurosport (pour tous ceux qui aiment le sport),
Planète (pour les passionnés de documents et de reportages),
Téva (pour les femmes), Euronews etc.
Il faut réserver
une place à part à LCI (“ La chaîne de
l’info ”), filiale de TF1, première chaîne
française en continu 24 heures sur 24.
On peut citer aussi des
chaînes consacrées aux Animaux, à l’Automobile,
à la Chasse et à la Pêche, aux Courses de chevaux, à
l’Histoire, à la Météo, à la Musique
classique, au Polar (film policier), au Voyage, etc.
Actuellement se
développent des bouquets numériques de programmes diffusés
par satellite, à la fois pour offrir le plus de choix possible aux
téléspectateurs et pour lutter contre la concurrence des
chaînes étrangères.
On compte aujourd’hui trois
“ bouquets ”: Canal satellite, qui dépend de Canal
+ et propose sur abonnement une vingtaines de chaînes thématiques,
TPS, qui dépend de TF1, et offre à ses abonnés une
quinzaine de chaînes, AB Sat, une société de production
d’émissions, avec également une quinzaine de chaînes.
Dans le cadre de sa
diplomatie culturelle, le gouvernement français mène une politique audiovisuelle
extérieure par
l’intermédiaire de TV5 et de CFI (Canal France international).
TV5 est une chaîne
francophone diffusée à travers le monde par satellite sur des
réseaux câblés.
Elle reprend des
émissions des chaînes du service public français (France 2,
France 3) et des télévisions publiques belge, suisse, canadienne
et québécoise, c’est à dire cinq pays francophones
(d’où son nom).
CFI, également
diffusé par satellite, se présente comme une vitrine de la
production audiovisuelle française dans le monde.
CFI propose des
programmes spécifiques pour chacune de ses cinq grandes zones de
diffusion (Afrique, Europe centrale et orientale, Proche et Moyen-Orient, Asie,
Amérique latine).
12. LA FRANCE ET LE MONDE
EXTÉRIEUR
Héritage de
l’époque coloniale, les départements et territoires
d’outre-mer ont le même statut ou un statut plus autonome que celui
des départements et régions de la métropole.
Colonies françaises depuis le XVIIe
siècle, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion
sont des départements d’outre-mer (DOM). Si certaines colonies
deviennent indépendantes entre 1958 et 1976, d’autres comme
Saint-Pierre et Miquelon, Mayotte, la Polynésie française,
Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Calédonie et les terres australes et
antartiques françaises (Terre Adélie, Iles Kerguelen...)
demeurent ou deviennent des territoires d’outre-mer (TOM). Ce statut de
collectivité territoriale leur donne plus d’autonomie par rapport
à la métropole. Tous ces DOM-TOM constituent des
ensembles de populations variées d’origine européenne,
africaine, indienne, chinoise, etc. aux relations parfois tendues (notamment en
Nouvelle-Calédonie). Leur situation économique est souvent
difficile, en raison de l’insuffisance de leurs ressources.
D’où un nombre important de chômeurs et de personnes
assistées. L’agriculture (banane, canne à sure) est la principale
activité, l’industrie est très peu développée
(la Nouvelle-Calédonie possède cependant d’importantes mines
de nickel).
Le tourisme progresse mais demeure insuffisant, aussi les DOM-TOM doivent-ils
compter sur les aides et les subventions de la métropole et de
l’Union européenne.
La Francophonie est un ensemble de 52 Etats et
gouvernements qui ont la langue française “ en partage ”.
Les pays ainsi représentés rassemblent environ 200 millions de
personnes qui utilisent le français comme langue maternelle, langue
seconde ou comme outil de communication internalionale.
Le Secrétaire général de
la Francophonie,
M.
Boutros-Boutros-Ghali,
est le porte-parole politique et le représentant officiel de la
communauté francophone, “ son visage et sa voix ”.
Ses institutions sont organisées autour d’une conférence
des chefs d’Etat et de gouvernement ayant le français en partage,
appelée également Sommet de la Francophonie. Elle possède
deux organes de décision : la Conférence ministérielle
de la
Francophonie et le Conseil
permanent de la Francophonie. A côté de ces organes de
décision, on trouve des instances de délibération qui sont
des conférences ministérielles spécifiques : la CONFEMEN
(Conférence des ministres de
l’Education nationale) et la CONFEJES (Conférence des
ministres de la jeunesse et des sports).
Ces organes de décision et de
délibération sont assistés d’opérateurs :
L’Agence de la Francophonie.
C’est l’organisation
intergouvernementale de la Francophonie. Elle a son siège à
Paris, des bureaux régionaux à Lomé, Libreville et
Hanoï, des bureaux de liaison à Genève, Bruxelles et New
York. Des commissions nationales de la Francophonie et un réseau de
correspondants nationaux lui assurent le relais avec les pays membres.
L’Agence a un triple objectif :
- assurer le secrétariat de toutes les
instances de la Francophonie.
- organiser la concertation entre ses pays
membres.
- organiser la coopération
multilatérale dans les domaines que les chefs d’Etats et de
gouvernement jugent prioritaires.
Ses activités se déroulent en
étroite collaboration avec les autres opérateurs de la
Francophonie, diverses associations francophones et plusieurs organisations
internationales. Elle est également chargée du suivi des
relations entre les institutions de la Francophonie et les organisations
internationales non gouvernementales francophones.
Autres
opérateurs :
L’AUPELF-UREF
(Agence
francophone pour l’enseignement supérieur et la recherche -
Université des réseaux d’expression
française). C’est un organisme international au service de la
science en français. Sa mission est de réaliser des programmes
destinés à créer un espace scientifique francophone dans
les domaines de :
- la recherche
- l’enseignement
et la formation
- l’information
scientifique et les inforoutes
- la promotion du
français
- le
développement d’un environnement francophone.
Opérateur des Sommets,
l’AUPELF-UREF rassemble près de 400 établissements
d’enseignement supérieur et grandes écoles et plus de 300
départements d’études françaises .
- TV5, la chaîne de
télévision internationale de langue française exporte la
Francophonie à travers le monde.
-
L’Université Senghor d’Alexandrie, est un
établissement de 3e cycle qui forme des cadres et des formateurs dans
des domaines nécessaires au développement de l’Afrique
francophone.
- L’AIMF (Association
internationale des maires francophones) se consacre à la
coopération entre les responsables des grandes villes francophones.
- L’Assemblée
consultative
C’est
l’Assemblée internationale des parlementaires de langue
française (AIPLF).
A côté des
institutions internationales de la Francophonie il existe des institutions
spécifiquement françaises, en particulier :
- Le Haut Conseil de la
Francophonie
Il a pour mission de
“ préciser le rôle de la Francophonie et de la langue
française dans le monde moderne ”. Pour cela, il rassemble
les données et confronte les expériences dans les domaines de
l’enseignement, de la communication, de la science et des techniques
nouvelles.
Placé sous la
responsabilité du président de la République, il
réunit trente personnalités françaises et
étrangères.
Il publie chaque
année un Etat de la Francophonie dans le monde.
En dehors des
ministères spécialisés (Affaires étrangères,
Coopération, Culture...), il existe également des institutions
plus particulièrement chargées de la langue française,
comme:
- Le Conseil
supérieur de la langue française
C’est un organe de
réflexion, de conseil et d’évaluation qui dépend du
Premier ministre.
Sa mission est
d’étudier les questions relatives à l’usage,
l’aménagement, l’enrichissement, la promotion et la
diffusion de la langue française en France et hors de France, et la
politique à l’égard des langues étrangères.
Il fait des propositions et donne son avis sur des questions que peuvent lui
poser le Premier ministre, les ministres de l’Education nationale ou de
la Culture.
- La Délégation
générale à la langue française
Elle a pour mission de
promouvoir et de coordonner les actions des administrations et des organismes
publics et privés qui participent à la diffusion et au bon usage
de la langue française dans les domaines de l’enseignement, de la
communication, des sciences et des techniques.
Membre de la Communauté
européenne depuis sa création en 1952, la France a
participé activement à toutes les étapes de
l’élargissement de l’Europe. Ces dernières
années, elle s’est résolument engagée dans
l’Union économique et monétaire et s’apprête
à adopter la monnaie unique.
D’hier...
En 1985, le Français Jacques
Delors
alors président de la Commission européenne, propose de
créer un espace économique européen. Pour atteindre cet
objectif, il fixa un délai de huit ans.
- L’année suivante, les douze
Etats-membres de la Communauté européenne en signant l’Acte
unique
confirmèrent leur volonté de réaliser “ un
espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation
des marchandises, des services et des capitaux est assurée ”.
- Afin de tenir compte de la diversité et
des inégalités pouvant exister entre les différents pays
de la Communauté, des “ politiques
d’accompagnement ” ont été prévues dans
les domaines de l’Union économique et monétaire, de la
politique sociale, de la recherche et du développement technologique et
de l’environnement. En matière de politique
étrangère, “ une coopération plus
étroite sur les questions de sécurité
européenne ” a été envisagée afin de
contribuer au développement d’une identité de
l’Europe ”.
- Deux référendums sur
l’Acte unique ayant eu lieu au Danemark et en Irlande, celui-ci
n’est véritablement entré en vigueur que le 1er juillet
1987.
- A partir de cette date, de nombreuses mesures
vont être prises pour permettre au Parlement de chacun des Etats-membres
de transposer dans sa propre législation des décisions
adoptées par la Communauté européenne.
Le 1er juillet 1992, la France, en
compagnie de ses partenaires européens, signe à Maastricht (Pays-Bas) le traité
sur l’Union européenne.
Toutefois, avant que ce
traité soit définitivement ratifié, il fallait
s’assurer que ses dispositions n’étaient pas contraires
à la Constitution. Le président de la République a donc
interrogé le Conseil constitutionnel, organisme
chargé de veiller au respect de la Constitution. Celui-ci a
estimé que le Traité imposait une modification de la Constitution
sur trois points : le droit de vote et d’éligibilité des
citoyens européens, l’instauration d’une monnaie unique et
les règles régissant une politique communes des visas.
Le gouvernement a donc soumis cette
révision constitutionnelle au Parlement (Assemblée
nationale et Sénat) réuni en Congrès. Celui-ci l’a
adoptée le 23 juin 1992, avant que les Français,
consultés à leur tour en septembre par référendum, se prononcent à
une courte majorité (51% de “ oui ” contre 49% de “ non ”) en faveur
de la ratification du Traité.
Le marché unique
européen
peut donc entrer offficiellement en vigueur le 1er janvier 1993. Un an plus tard
naît l’Union économique et monétaire, en même temps
qu’est instauré l’Espace économique européen
et créé un Institut monétaire européen.
Quelques mois plus tard, Jacques
Delors, qui occupait depuis dix ans la présidence de la Commission
européenne, est remplacé par le Premier ministre du Luxembourg, Jacques
Santer.
Durant les six premiers mois de 1995,
la France préside l’Union européenne, tandis
qu’entrent en vigueur les accords de Schengen sur la libre
circulation des personnes.
... à
aujourd’hui
La
prochaine étape de la participation de la France à l’Union
européenne sera le passage à la monnaie unique. Il doit intervenir le 1er
janvier 1999,
mais, auparavant, la France comme les autres pays de l’Union
européenne, devra apporter la preuve qu’elle remplit bien les
conditions économiques requises.
Appelées
“ critères de convergences ”, ces
conditions sont les suivantes :
- une hausse limitée du
coût de la vie,
- une monnaie stable,
- des taux d’intérêt
modérés,
- des finances publiques
équilibrées.
C’est parmi les pays qui
respectent ces “ critères de convergence ” que
seront choisis ceux devant participer à l’euro à partir du 1er
janvier 1999.
A cette date, l’euro deviendra
la monnaie unique européenne, remplaçant ainsi les
différentes monnaies nationales. Les pièces et les billets en
euros seront mis en circulation le 1er janvier 2002, avant de se substituer
définitivement au franc et aux autres monnaies européennes le 1er
juillet 2002.
LA FRANCE DANS LE MONDE
Sur le plan politique, la France
s’efforce de mener une action indépendante et novatrice. Sur le
plan économique, elle est, malgré la crise et le chômage,
la quatrième puissance économique mondiale.
Au premier rang des principes qui guident
l’action de la France dans le monde se place la volonté
d’indépendance. Celle-ci se manifeste par l’existence d’une
défense autonome reposant sur l’armement nucléaire et par
la mise en oeuvre de certaines initiatives diplomatiques spectaculaires.
Cependant, ce souci d’indépendance s’accompagne d’une recherche
de solidarités. La France veut agir dans le monde pour contribuer aux
progrès de la paix, de la démocratie et du développement.
La France est membre du Conseil de sécurité de l’ONU
(Organisation des nations unies) depuis sa création en 1945. Elle
possède un siège permanent comme les Etats-Unis, la
Grande-Bretagne, la Russie et la Chine. Le français est l’une des
six langues officielles de l’ONU et l’une des deux langues de travail.
La France et l’action de l’ONU
La France participe activement aux nouvelles missions
des Nations unies
depuis la fin de la période de la “ guerre
froide ” : mettre fin aux conflits régionaux qui sont le
fruit de cette période et imposer le respect du droit. 12 000 soldats
français ont ainsi pris part à la Guerre du Golfe, les casques
bleus français ont été les plus nombreux (1 500) au
Cambodge pour veiller au respect du cessez-le-feu et préparer la
restauration de la démocratie. D’autres ont participé aux
opérations de maintien de la paix des Nations unies au Liban, au Sahara
occidental, à la frontière de l’Iran et de l’Irak et,
bien sûr, en ex-Yougoslavie où plusieurs milliers d’entre
eux étaient présents en Bosnie-Herzégovine. Au
Proche-Orient, la France reconnaît le droit à l’existence
d’Israël dans des frontières sûres et reconnues, mais
aussi le droit des Palestiniens à avoir un Etat. Au-delà des
accords israëlo-palestiniens qu’elle a contribué à
favoriser, elle apporte son soutien au processus de paix, en participant
financièrement à la reconstruction des territoires
occupés. De manière générale, elle encourage la
recherche d’une solution de paix globale dans cette région du
monde. En Afrique, la France a des relations privilégiées avec de
nombreux Etats. Chaque année, un sommet réunit le président
de la République et les Chefs d’Etat de l’Afrique
francophone. La France s’efforce également de résoudre les
crises et les conflits qui touchent certains de ces pays, en liaison avec des
Etats ou dans le cadre de l’ONU (en Somalie, au Rwanda). Récemment,
la France a décidé de réformer sa politique en Afrique, en
insistant désormais sur l’aide à la formation et au
maintien de la paix, dans le cadre de l’ONU et de l’OUA
(Organisation de l’unité africaine).
L’action humanitaire
A partir des années 70, des organisations
non-gouvernementales (ONG) françaises (Médecins du monde,
Médecins sans frontières) ont apporté leur aide à
des populations victimes de catastrophes naturelles (tremblements de terres,
inondations, etc.) ou de guerres (civiles ou étrangères). Depuis
le début des années 90, la France défend le principe du
“ droit d’ingérence ”, un droit
humanitaire pouvant s’imposer à la volonté politique
d’un Etat. Ce principe sera mis en pratique au Kurdistan irakien, en
Somalie et en ex-Yougoslavie.
L’aide au développement
Dans le cadre de sa politique de
solidarité et de coopération avec les pays du Sud, la France
conduit une importante action d’aide au développement. Avec une
contribution de 0,55% de son PNB, elle se situe au premier rang de huit pays
les plus industrialisés (le
Groupe des huit ou G8, dont la part moyenne est de 0,27%).Elle participe ainsi
à une politique de coopération définie par la Convention
de Lomé et qui concerne 70 Etats d’Afrique, des Caraïbes et
du Pacifique.
La quatrième puissance mondiale
La France ne représente que 0,4% des
territoires de la planète et 1,1% de la population mondiale, mais elle
se situe au quatrième rang parmi les huit pays les plus riches (G8). Ce
sont sa production et ses exportations qui lui permettent d’occuper cette
place après les Etats-unis, le Japon et l’Allemagne. Pour se
maintenir à ce rang, la France a dû transformer
profondément son économie. Des secteurs importants ont
été abandonnés (charbon), réduits (textile) ou
reconvertis (sidérurgie). Mais d’autres se sont
développés et se situent souvent dans les premiers rangs mondiaux
: l’aéronautique (Airbus), l’industrie spatiale (la
fusée Ariane) les trains (TGV), les télécommunications (téléphone)...
Après avoir connu des déficits importants, le commerce
extérieur de la France (ses exportations) est désormais largement
bénéficiaire (130 milliards de francs en 1997).